mardi, avril 05, 2005

Situation économique et financière (février 2005)

Sur le plan conjoncturel, la situation économique et financière de l’Iran peut être considérée comme globalement satisfaisante, en raison principalement des cours élevés du pétrole qui contribue, bon an mal an, à hauteur de 80% des recettes d’exportation et de la moitié des revenus de l’état.

Selon le FMI, la croissance a été de 6,7% au cours de l’exercice fiscal 2003-2004 et, au vu des données disponibles, devrait atteindre 5,7% en 2004-2005. Du fait d’une politique monétaire et fiscale expansionniste, l’inflation demeure toujours à un niveau élevé (15,8%) et ne paraît pas devoir ralentir significativement dans l’immédiat.

Le déficit public est passé de 2,4% du PIB en 2002-2003 à un excédent équivalent à 0,7% du PIB en 2003-2004. Toutefois, ce quasi équilibre n’a pu être atteint que grâce à une ponction sur les surplus des revenus pétroliers qui auraient du normalement alimenter un fonds d’épargne de l’état (Oil Stabilization Fund). Calculé hors charge nette des prêts mis en place dans le cadre de l’OSF, l’excédent consolidé des comptes publics aurait sensiblement augmenté sur l’année fiscale 2004-2005 pour atteindre 4% du PIB, soit l’excédent parmi les plus substantiels enregistrés par l’Iran depuis la chute du régime impérial.

En dépit d’une forte augmentation des exportations pétrolières et non pétrolières, l’excédent de la balance des comptes courants n’a cessé de se détériorer du fait d’une hausse encore plus importante des importations (+30% en 2003-2004). Le solde courant est ainsi passé de 6 Mds USD (7,2% du PIB) en 2001-2002 à 3,6 Mds (3,1% du PIB) en 2002-2003 et 2,1 Mds (1,5% du PIB) en 2003-2004. En revanche, la balance des capitaux est demeurée excédentaire à 4 Mds USD en 2003-2004 grâce aux flux d’IDE et aux investissements réalisés dans le cadre des buy back pétroliers (1,7 Md USD en 2003-2004). Les réserves en devises (OSF compris) sont passées de 21,4 Mds USD en 2002-2003 à 24,4 Mds en 2003-2004 soit moins de 7 mois d’importation. Les données disponibles sur 2004-2005 suggèrent, en revanche, un renforcement notable de la position extérieure de l’Iran dans la mesure où le prix moyen du baril a été sensiblement supérieur aux hypothèses retenues à la fois par les autorités de Téhéran (23 USD) et le FMI (30 USD). Cette performance, meilleure que prévue, mérite d’être soulignée dans un contexte où le dynamisme de la conjoncture a d’autant accru les importations (32Mds USD). Selon les dernières données recueillies, l’excédent courant aurait sur 2004-2005 quadruplé en valeur absolue (près de 8,5 Mds USD). Quant au solde la balance globale, il aurait plus que quadruplé pour atteindre, pour la première fois, près de 16 Mds USD. Dans ce contexte les réserves en devises ont toute chance d’atteindre 40 Mds USD soit 11 mois d’importations de biens et services.

La dette extérieure publique ou garantie par l’état demeure raisonnable (11,9 Mds USD sur mars 2003/2004 et 12,6 Mds à fin septembre 2004 soit 8 % du PIB) mais est constituée pour près de la moitié par de la dette à court terme (47%). Cette situation n’est toutefois pas trop inquiétante car le poids relatif de la dette extérieure a été réduit selon les dernières estimations à 7,5% du PIB sur 2004-2005 et la part des exportations et services absorbées par le service de la dette à plus d’un an reste stable à 4,6%.

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