dimanche, novembre 27, 2005

Le festival iranien de Kisch menacé

LE MONDE | 26.11.05

les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad n'ont pas tardé à produire leurs effets sur le cinéma. Le 14 novembre, il a réaffirmé que " toutes les activités politiques, économiques et culturelles du pays doivent tendre vers la réalisation des idéaux islamiques" ; fin octobre, il avait annoncé l'interdiction de tous les films jugés "libéraux", "féministes" ou "laïques" et diffusant "la propagande de l'oppression mondiale" (les Etats-Unis), ou encourageant la consommation de drogue (Le Monde du 28 octobre).

Le directeur fondateur du Festival international de documentaires de Kish (KIDFF), Kamran Shridel, a fait savoir par lettre à tous les réalisateurs invités que "le bureau du festival a été pris d'assaut par les autorités et que les films et les formulaires de candidature ont été confisqués". Son interprétation est claire : "A la suite du virage politique qui a suivi l'élection présidentielle en Iran, et de l'arrivée de la droite au pouvoir, KIDFF, qui est à ma connaissance le seul festival de cinéma indépendant de la région, était voué à subir le même type de changement. Ce qui est en jeu c'est la liberté d'expression dans le documentaire." Aux réalisateurs, M. Shridel demande de récupérer leurs films, afin d'éviter que ceux-ci ne soient "instrumentalisés comme un signe de soutien au nouveau régime".

Présents à Tokyo, au Filmex, festival spécialisé dans le cinéma indépendant asiatique, quelques Iraniens ont réagi. Abolfazl Jalili, président du jury du Filmex, souligne : "Kamran Shridel est un intellectuel, et son festival est très important." Selon lui, ce type de méthode était courant pendant les premières années de la révolution. "Il semble que nous soyons en train de retourner en arrière", dit-il. Invité pour présenter son nouveau film, Sound Barrier, Amer Naderi, qui vit à New York depuis une vingtaine d'années, est surtout peiné : "C'est un pays de fous. C'est vraiment très triste que de telles choses se passent encore."

Du point de vue d'Abolfaz Jalili, dont les films n'ont jamais été montrés en Iran, les déclarations du président Ahmadinejad n'ont rien de neuf : "Chaque fois qu'une nouvelle personne arrive au pouvoir, elle dit plus ou moins la même chose. Et puis, petit à petit, elle finit par faire ce que les gens attendent. De toute façon, quel que soit le niveau de censure, les gens continueront à accéder à toutes sortes de films du monde entier, sans la moindre coupe, en achetant des DVD pirates." Il se montre plus inquiet des atteintes à la liberté de la presse, parce qu'il a lui-même longtemps été journaliste.

"La politique en Iran est comme un cercle, estime-t-il : une personne arrive, ouvre une porte, une autre la remplace, referme la porte, et ainsi de suite... Depuis l'ère qui s'était ouverte avec Khatami, nous avions le sentiment d'être sortis du cercle et d'avancer enfin sur une ligne droite. Aujourd'hui, nous nous rendons compte que nous sommes toujours dans le cercle."

vendredi, novembre 25, 2005

L'Iran pétrolier en pleine tension

L'Iran a annoncé un grand "chambardement" diplomatique avec le rappel prochain d'une quarantaine d'ambassadeurs ou assimilés, dont certains interlocuteurs privilégiés des Occidentaux sur des questions aussi sensibles que le nucléaire.

L'Iran compte à l'étranger 98 représentations diplomatiques et 15 consulats, selon les Affaires étrangères. Ce seraient donc près du tiers au moins des chefs de missions iraniennes qui changeraient dans les prochains mois.Cette annonce ne va pas manquer d'être interprétée comme un coup de balai qu'opèrerait l'ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad après son accession à la présidence en août, et un nouveau signe de la détérioration des relations avec les Occidentaux.

Sur le plan économique, la nomination de personnalités expérimentées a dans un premier temps rassuré les investisseurs. Mais les discours économiques d'Ahmadinejad, qui a notamment suggéré que les taux d'intérêt soient fixés par décret présidentiel sans prise en compte de l'inflation, ont provoqué la consternation.

I - Impact économique

Depuis juin, la Bourse de Téhéran a perdu 25% et les fuites de capitaux se sont multipliées. Les accrochages diplomatiques ont conduit à des embargos officieux sur les importations de produits britanniques et sud-coréens. Les relations avec l'Italie, solide partenaire de Téhéran, se sont dégradées.

La crispation des relations avec les Occidentaux n'en demeure pas moins. Rien ne permet de prévoir une reprise du dialogue avec les Européens. L'Agence internationale de l'énergie atomique, qui se réunit le 24 novembre, pourrait avoir à décider de saisir le Conseil de sécurité de l'Onu.

Mercredi matin, un engin explosif de faible puissance à explosé, pour la deuxième fois depuis août, devant les locaux de grandes compagnies britanniques à Téhéran, sans faire de blessé.

II - Invasion passée de l'Iran et risque actuel

L'Iran est en 1941 un pays neutre mais il est envahi par la Grande-Bretagne et l'URSS en août 1941, qui veulent empêcher les Allemands de s'emparer des gisements pétroliers, le pays possédant déjà à l'époque d'énormes réserves de pétrole, mais aussi parce que l’Iran était devenu un important corridor que les Américains empruntaient pour approvisionner en armes l’Union soviétique.

"L'Iran doit réaliser que la communauté internationale ne peut pas tolérer une conduite qui soutient le terrorisme dans le monde, qui ne respecte pas ses obligations à l'égard de (l'AIEA) concernant les armes nucléaires", a déclaré très récemment le Premier ministre britannique Tony Blair, tout en précisant que "personne ne parle de menaces militaires ou d'invasion de l'Iran".

Le président américain George W. Bush avait refusé d'exclure le recours à la force contre l'Iran à la suite de la décision de ce pays de reprendre ses activités de conversion d'uranium, lors d'une interview à la télévision publique israélienne diffusée le 12 août 2005.

III - Synthèse du secteur pétrolier iranien

A l'heure actuelle, l’Iran compte 32 champs pétroliers en exploitation dont 25 ONshore et 7 offshore. La capacité de production théorique est estimée à 4,037 M b/j et la production moyenne maximale soutenable à moyen terme à 3,941M b/j. En 2004 la production peut être estimée à 4,1 M b/j. L’Iran a exporté en 2004 environ 2,5 Mb/j de pétrole à destination principalement du Japon, de la Chine, de la Corée du Sud, de Taiwan et de l’Europe.

Les réserves prouvées de l’Iran ont été réévaluées fin 2003 par le Ministère du Pétrole à 125,8 Mds de barils (contre 90 Mds précédemment), soit plus de 10% du total des réserves prouvées mondiales, les deuxièmes au monde après l’Arabie Saoudite. Elles assurent à l’Iran, au taux d’extraction actuel, 93 années de production.

IV - Principaux opérateurs présents en Iran

En mai 2005, un contrat a été signé sur les 16 blocs mis en concurrence onshore avec le Thaïlandais PTT et les négociations sont en cours de finalisation avec des intérêts chinois. Offshore, des blocs ont été attribués notamment à Repsol et l'opérateur brésilien Petrobras.

En termes de développement, des projets importants sont en cours, objets de mémoires d’ententes (MOU) ou à l’étude avec principalement
. les champs de Azadegan par Inpex (150.000 b/j en phase 1 puis 260.000 b/j en phase 2),
. Azadegan nord (90 à 100.000 b/j), Yadavaran (300 à 400.000 b/j – MOU signé avec le chinois Sinopec),
. Jofeyr par PetroIran en association avec Schlumberger (30.000 b/j) ou South Pars Oil layer (5.000 b/j).

mardi, novembre 22, 2005

Le président irakien entame sa visite en Iran

TEHERAN, 21 novembre (XINHUANET) -- Le président irakien Jalal Talabani est arrivé lundi à Téhéran, capitale iranienne, pour une visite officielle de trois jours à ce pays voisin jadis hostile.

Le président irakien doit rencontrer le guide suprême iranien Seyyed Ali Khamenei, le président Mahmoud Ahmadinejad, le président du Conseil de discernement des intérêts de la République Akbar Hachémi Rafsandjani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Ali Larijani et le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki.

Lors d'une réunion avec M. Mottaki, M. Talabani a présenté ses remerciements au gouvernement iranien pour "son assistance à l'Irak dans le passé et dans le présent et pour leurs efforts en vue d'élargir la coopération politique, culturelle et économique", selon un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères.

Après une cérémonie d'accueil formelle au palais présidentiel, MM. Ahmadinejad et Talabani ont tenu des négociations officielles à huis clos.

La visite de M. Talabani intervient deux jours après une visite effectuée par le conseiller irakien de la sécurité nationale Muwafaq al-Rubaiye, durant laquelle les deux pays ont signé un accord sur la coopération de sécurité.

"Aucun pays, dont les Etats-Unis, ne pourrait oser empêcher Bagdad de se rapprocher de Téhéran puisque l'Irak est un pays indépendant", a dit M. Talabani cité par la télévision irakienne.

"Depuis que l'Irak a recouvré son indépendance et sa souveraineté par des élections et conformément au droit international, le pays est libre de prendre ses propres décisions indifféremment des souhaits d'autres pays", a-t-il ajouté.

La chute de l'ancien président irakien Saddam Hussein a préparé le terrain pour la normalisation des relations entre les deux anciens adversaires, qui ont mené de 1980 à 1988 une guerre qui a fait plus de 500 000 morts.

Le premier ministre irakien Ibrahim Jaafari a effectué une visite officielle en Iran à la mi-juillet, ouvrant un nouveau chapitre dans les relations bilatérales.

Dès lors, les deux pays ont signé plusieurs accords pour renforcer la coopération dans les domaines de l'économie, de la défense et de la sécurité.

dimanche, novembre 20, 2005

L'Iran et l'Irak signent un accord de coopération sur la sécurité

TEHERAN, 18 novembre (XINHUANET) -- L'Iran et l'Irak ont signé jeudi un accord soutenant la coopération en matière de sécurité, a rapporté vendredi l'agence de presse officielle IRNA.

L'accord a été signé jeudi soir par le chef du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, Ali Larijani, et le Conseiller irakien pour la sécurité nationale, Mowaffaq al-Rubaie.

Selon l'accord, les deux parties travailleront ensemble pour traiter les questions liées à la sécurité et organiseront des formations sur le terrain, a indiqué l'IRNA.

"Si le pacte de sécurité est appliqué, cela aidera l'Irak à rétablir la stabilité", a déclaré M. Larijani.

L'Iran et l'Irak se sont opposés de 1980 à 1988 dans une guerre ayant fait plus de 500 000 morts.

La chute de l'ancien président Saddam Hussein a ouvert la voie à la normalisation des relations entre les deux voisins.

Le Premier ministre irakien Ibrahim Jaafari, a effectué une visite historique en Iran à la mi-juillet, ouvrant un nouveau chapitre dans les relations bilatérales.

jeudi, novembre 17, 2005

Le conseil de discernement et des intérêts de la République approuve la loi sur le recours aux prêts étrangers

Réuni le 12 novembre le Conseil de discernement et des intérêts de la République a approuvé la loi sur le recours aux prêts étrangers. Adoptée par le Parlement le 27 juin 2005 la constitutionnalité de cette loi, et le paiement d’intérêts en particulier, avait été débattue lors de la prise de fonction du nouveau gouvernement.

Ce conseil qui réunit notamment le ministre des finances, le gouverneur de la Banque centrale, le président du MPO (Management and Planning Organization), le président de la commission économique du Parlement ainsi que des membres du clergé siégeant au Conseil des gardiens de la Révolution, a conclu que les financements étrangers ne posaient pas de problème juridique et
que le gouvernement était autorisé à y recourir.

mercredi, novembre 16, 2005

Privatisations des banques

Conseil de Discernement des Intérêts de l’Etat a confirmé le principe de la privatisation des banques Téjarat, Mellat, Sadérat et Réfah Kargaran à hauteur de 65% de leur capital. Cette décision qui sera exécutoire après validation du Guide Suprême de la Révolution autorise également le gouvernement à rembourser ses dettes au système bancaire par les recettes de ces privatisations.

Les modalités et le calendrier de vente des actions de ces banques ne sont pas encore connus. Concernant la Banque Réfah Kargaran, selon M. Hamid Pour Mohammadi, Vice Ministre de l’Economie, chargé des sociétés publiques, a indiqué qu’elle serait transférée à l’Organisation de la Sécurité Sociale. Le principe de la privatisation des banques avait déjà fait l’objet de l’approbation du Conseil le 4 décembre dernier. Outre la Banque Centrale, sont exclues du processus les banques Melli, de l’Industrie et des Mines (Sanat-o-Madan), de l’Agriculture, du Logement, du Développement des Exportations (Export Development Bank of Iran) et Sépah.

Autonomie financière de la NIOC

Le budget voté au Parlement confère une relative autonomie financière à NIOC

Le Parlement (7ème Majlis) avait rejeté, l'été dernier, les dispositions du projet de quatrième plan quinquennal visant à conférer à National Iranian Oil Company (NIOC) 50% des recettes d'exportation pétrolières contre paiement de royalties à l'Etat. Le Plan finalement approuvé fin 2004 a réaffirmé les objectifs de croissance de la production (+ 1Mb/j sur 5 ans) sans, toutefois, évoquer les conditions d'une autonomie financière, même partielle, de NIOC.

Cette disposition a été réintroduite lors de la préparation de la loi de finances pour 1384 (mars 2005 à mars 2006) et l'article 11L du budget voté par le Parlement concède à NIOC, pour un an, une relative autonomie financière selon un mécanisme qui peut être présenté comme suit :

En date du 14 mai 2006, NIOC, le Ministère du Pétrole et le gouvernement de la République Islamique d'Iran ont, en application de l'article 11 du budget, signé une convention aux termes de laquelle 100% des recettes de la vente de pétrole brut sont la propriété de NIOC. 78,2% de ces recettes sont reversées à l'Etat au titre le "paiement spécial", le solde de 21,8% étant laissé à la jouissance de NIOC pour financer ses projets de développement.

Il convient de noter que la comptabilisation de la vente des produits pétroliers en application de la convention signée par NIOC et le gouvernement se fera en référence au prix de marché (défini trimestriellement) pour la part exportée ainsi que pour le marché domestique. De même, la vente des produits raffinés par NIOC (et notamment l'essence) sera comptabilisé dans ce schéma en référence à un prix de vente moyen constaté dans les pays du Golfe.

En termes de flux financiers, NIOC ne percevra directement aucune recette d'exportation de pétrole brut en devises. Les recettes continueront comme par le passé à être versées en totalité à la Banque Centrale. Un organe indépendant sera chargé au sein de l'Organisme public d'audit (Audit Organisation) de contrôler la répartition ultérieure de ces recettes (part Etat, part NIOC).

Cet accord concerne également le gaz, dont la production appartient désormais à NIOC. En contrepartie, la compagnie pétrolière versera à l'Etat un prix forfaitaire pour chaque m3 de gaz produit (hors gaz réinjecté ou torché) pour le revendre ensuite à NIGC. Là encore, la comptabilité des transactions se fera sur la base tarifaire convenue et non sur les tarifs subventionnés dont le différentiel
devra être supporté par l'Etat.

jeudi, novembre 10, 2005

L'Iran procède à un vaste remaniement diplomatique

Alors que s'approche l'échéance de la réunion, le 24 novembre, du conseil des directeurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui pourrait décider d'un transfert du dossier du nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU, les échanges entre Téhéran et les capitales occidentales se sont faits, mercredi 2 novembre, encore un peu plus acrimonieux.

Après avoir créé le scandale, il y a une semaine, en appelant à « rayer Israël de la carte », le président iranien ultraconservateur, Mahmoud Ahmadinejad, a commencé à procéder à un remaniement des représentations diplomatiques de l'Iran dans de nombreux pays, dont la France et la Grande-Bretagne. Ces deux pays, aux côtés de l'Allemagne, tentent, en vain, depuis des mois, de convaincre Téhéran de renoncer à un programme d'enrichissement d'uranium, en échange de propositions économiques. Une quarantaine d'ambassadeurs et de chefs de mission diplomatique iraniens seront rappelés à Téhéran d'ici mars 2006, a annoncé le ministère iranien des affaires étrangères. Si l'information n'a pas surpris les chancelleries occidentales, qui s'attendaient à des changements de personnel après la prise de fonctions, en août, du nouveau dirigeant iranien, elle confirme la crispation du régime des mollahs dans ses rapports avec le monde extérieur.

INJONCTIONS EUROPÉENNES

Dans le dossier du nucléaire, Téhéran a manifesté un nouveau refus de céder aux injonctions des Européens, en faisant savoir, par une déclaration auprès de l'AIEA, que les équipes iraniennes commenceraient prochainement de nouvelles activités de conversion d'uranium sur leur site d'Ispahan. L'Iran a parallèlement voulu envoyer un signal plus coopératif, en autorisant, depuis quelques jours, des visites d'inspecteurs de l'AIEA sur un site militaire à Parchine. Toutefois, on estimait, de source française, que ce geste iranien ne changeait pas fondamentalement la donne, les modalités de ces visites étant encore peu claires, et d'autres sites sensibles demeurant interdits d'accès.

La France a réitéré, mercredi, que, faute de coopération satisfaisante de la part de l'Iran, une saisine du Conseil de sécurité pourrait intervenir. Cette mesure peut en principe - à condition d'avoir l'assentiment de la Russie, fortement impliquée dans le programme nucléaire iranien - ouvrir la voie à des sanctions contre Téhéran. Mais, du point de vue français, le recours au Conseil de sécurité, s'il a lieu, doit en priorité consister à donner plus de poids aux démarches de l'AIEA, et non à déclencher un mécanisme de sanctions. Le ministre français des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a déclaré mercredi, devant l'Assemblée nationale, que, le 24 novembre, « il y aura de la part de la France à la fois une fermeté, mais également une recherche de l'unité de la communauté internationale ».

Le premier ministre britannique, Tony Blair, a affirmé, le même jour devant la Chambre des Communes, que « personne ne parlait de menace militaire ni d'invasion » de l'Iran. Téhéran, a dit M. Blair, « doit réaliser que la communauté internationale ne peut tolérer un comportement qui soutient le terrorisme », ou des programmes visant à doter le pays de l'arme atomique.

A Téhéran, un engin explosif de faible puissance a explosé, mercredi, devant des locaux de compagnies britanniques. C'est le deuxième incident de ce type depuis août.

Natalie Nougayrède, LE Monde, 5 novembre 2005

Nucléaire iranien : appel à l'investissement

Le gouvernement iranien a approuvé un plan autorisant la participation des entreprises étrangères au programme d'enrichissement d'uranium iranien, a rapporté ce week-end une agence de presse iranienne d'envergure quasi-officielle.
Le gouvernement a autorisé également l'Organisation iranienne de l'énergie atomique à prendre des mesures nécessaires pour attirer les investissemens étrangers et domestiques en vue du programme d'enrichissement d'uranium. Ce plan devrait être approuvé par le Parlement avant d'être mis en application.

Selon Téhéran, une participation étrangères pourrait garantir que ses recherches nucléaires ne seraient pas utilisées pour des fins militaires.... cela reste cependant à vérifier ...

Il n'est peut être pas totalement irréaliste de penser qu'un groupe comme Areva expert mondial dans les métiers de l'énergie, puisse être éventuellement intéressé par un tel type d'investissement; des pays tels que la Chine, l'Inde et le Japon pouvant aussi y trouver leur intérêt.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait proposé en septembre d'inviter des parties étrangères à participer au programme nucléaire iranien, lors de son discours à l'ONU, dans l'intention de dissiper le soupçon de la communauté internationale sur l'objectif du programme nucléaire iranien.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté fin septembre une résolution demandant à l'Iran de suspendre complètement ses activités nucléaires ultra-sensibles afin d'éviter une saisine du Conseil de sécurité de l'Onu. Téhéran a rejeté cette résolution, disant qu'il ne reviendra jamais à une suspension complète et menaçant de reprendre l'enrichissement d'uranium.

Les Etats-Unis accusent l'Iran de développer l'arme nucléaire sous le couvert de son programme nucléaire, ce que dément Téhéran. Par ailleurs les relations entre ces deux pays sont extrêmement tendus cf. l'Iran pétrolier en pleine tension.

Reste que l'Iran mène une diplomatique d'envergure vers de nombreux pays et se tourne notamment vers l'asie (Inde / Chine / Japon), certains experts parlant même de POLITIQUE ASIATIQUE DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE et il se pourrait bien que l'un de ses pays profite de cet "appel" du pied de l'Iran.
Ne pas oublier - et ce n'est qu'un exemple - qu'outre son marché, l’Iran offre en effet à New Delhi un accès aux hydrocarbures dont elle a besoin pour alimenter son développement économique. L’Inde est effectivement très dépendante en matière énergétique. Dans le domaine pétrolier, elle doit ainsi importer 70 % du pétrole qu’elle consomme. L'Inde investit déjà dans le développement de nouveaux champs pétroliers iraniens en échanges de la possibilité d’accès à son secteur de technologies modernes.
Si l'on poursuit le raisonnement , l'Inde pourrait investir dans le nucléaire iranien en échange de l'accès à une partie de la production pétroliere iranienne, l'objectif essentiel étant désormais d'avoir la plus grande part du gâteau possible , en ne laissant que quelques miettes aux concurrents, et ce d'autant plus que cela freinera la croissance de ces derniers qui ont besoin de cette matière essentielle pour leur économie.

Ce raisonnemennt est d'autant moins aberrant si l'on sait qu'après plus d’une année et demi de discussions, New Delhi et Téhéran ont finalement trouvé un terrain d’entente en vue de conclure un accord sur la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL), la République islamique utilisant l’intérêt indien pour son pétrole afin de l’amener à accepter le compromis. L’Iran devrait ainsi exporter, à partir de 2008, 5 Mt par an de gaz naturel liquéfié vers l’Inde pour une durée de 25 ans.

dimanche, novembre 06, 2005

Iran oil exploration rate needs huge investments

November 6 (IranMania) - If the required investments are made and the world?s state-of-the-art technologies are used in the sector, Iran's oil exploitation rate from its oilfields would increase by over 28 %, noted the vice president of Norway?s Norsk Hydro Oil Company.
The oil expert who was commenting on the oil production from Iran?s oilfields said that, due investments for increasing the exploitation rate of Iran's oil reserves have not been made.
The average oil exploitation rate from Norwegian oilfields is about 50%. However, based on the planning and making use of modern technologies as well as drilling multi-branch horizontal wells, the figure is expected to grow by 60 %, he added.

Elsewhere in his comments he pointed to the Norsk Hydro Oil Company's $170m investment in Iran's oil sector and stated that if the exploratory project in Iran?s Anaran Oilfield leads to the development and operational phases the Norwegian company will invest about one mbn dollars in the project, Iranian Students News Agency (ISNA) reported.

Téhéran veut attirer des investissements étrangers dans son programme d'enrichissement de l'uranium

Téhéran a autorisé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique à recevoir des investissements étrangers ou privés iraniens pour son site d'enrichissement d'uranium de Natanz dans le centre de l'Iran, a rapporté samedi la radio officielle iranienne.

Le mois dernier, le gouvernement avait approuvé le cadre d'une loi sur la participation des compagnies privées et des pays étrangers dans son programme nucléaire, que Washington soupçonne d'avoir des fins militaires.

Selon la radio iranienne, les autorités décideront de l'ampleur de la participation de chaque partenaire.

L'Iran assure qu'il ne compte pas redémarrer pour l'heure les activités d'enrichissement d'uranium à Natanz, suspendues depuis 2003 dans le cadre d'un accord avec les Européens. Téhéran compte faire tourner 50.000 centrifugeuses pour enrichir l'uranium à Natanz, officiellement afin de fournir le réacteur nucléaire de Bushehr, construit dans le sud du pays avec l'aide russe.

Le président iranien ultra-conservateur, Mahmoud Ahmadinejad, avait soulevé en septembre l'idée de laisser les investisseurs privés iraniens et étrangers jouer un rôle dans le programme nucléaire iranien, estimant que cela permettrait de montrer au monde que ce programme est uniquement destiné à un usage civil.

Source : Associated Press

mardi, novembre 01, 2005

Iran-Russia contracts can reach $10b

LONDON, November 1 (IranMania) - Majlis Energy Committee Chairman Kamal Daneshyar said that industrial contracts between Iran and Russia can reach a value of $10 billion per year if Russia participates in various oil projects and more nuclear power plant constructions in Iran, said MNA.

In a meeting with Yuriy Savelyey, head of the Iran-Russia parliamentary friendship group, Daneshyar noted that the ground is currently set for the expansion of all-out ties between the two countries.

Iran and Russia, as two important energy abundant countries, have great potential for further cooperation and can benefit from the oil and gas markets through encouraging joint ventures between Iranian and Russian oil and gas companies,? he observed.

Welcoming Russia?s proposal to expand technological cooperation with Iran particularly in the field of oil extraction and plans to optimize oil exploitation systems, Daneshyar added the parliament supports efforts to deepen scientific, technical and commercial ties between the two countries.

Savelyey, for his part, described Iran-Russia scientific and industrial ties as very important, stressing that parliaments should make efforts to improve the level of ties and make joint projects feasible.

Norsk Hydro to make energy investment in Iran

LONDON, November 1 (IranMania) - The Norsk Hydro ASA of Norway is going to continue its work in Iran. The company, second largest oil giant in Norway, intends to stay and invest in the nation?s energy sector by initiating serious negotiations with the country?s officials, executive director of the company Eivind Reiten announced, MNA said.

?Norway is an energy-oriented country, holding 52% of identified oil reserves of Europe,? Reiten said, adding, ?Comprising only one % of Europe?s population, 4.5 mln, Norway sits on 27% of the continent?s gas fields and also produces 31% of hydroelectric power of the sum.? It is one imperative task of the company to implement its experiences in Iran and future investment in aluminum industry is another indication of Norway?s long-term outlook in Iran, he maintained.

The Norsk Hydro ASA is also going to follow up on ongoing oil exploration in Anaran region and Khorramabad exploration block is also on the company?s list.

Pointing to buyback contracts with Iran, he stated ?We have not made a list of preferable contracts to sign with Iran, for we always follow the laws and regulations of any country that we invest in?.