vendredi, décembre 23, 2016

Les investissements en Iran peinent à décoller

De plus en plus d'entreprises font des affaires avec l'Iran, depuis l'assouplissement des sanctions occidentales à l'encontre de ce pays. Les sociétés suisses restent toutefois à la traîne.

Il ne se passe presque pas un jour sans une annonce de signature d'accords commerciaux avec la République islamique. Le groupe anglo-néerlandais Shell vient, par exemple, de signer un contrat de plusieurs milliards de dollars pour l'exploitation de gisements de pétrole et de gaz dans ce pays.

Dans le cadre d'un projet de production de gaz naturel iranien estimé à environ 5 milliards de dollars (5,1 milliards de francs), l'entreprise française Total a également obtenu une participation majoritaire dans un consortium.

Les fabricants d'avions s'y mettent aussi. Airbus va livrer une centaine d'appareils à la compagnie aérienne publique du pays Iran Air. De même, la société américaine Boeing a signé un contrat de plusieurs milliards de dollars pour fournir 80 avions à la même entreprise.

Banques réticentes

En dépit de cette ruée vers l'or, il n'est pas si facile pour les entreprises de réaliser des affaires en Iran.

Parmi les principaux obstacles, figurent le financement et le traitement des paiements. De nombreuses banques hésitent, en effet, à investir dans ce pays, du fait des sanctions américaines toujours existantes. Ces dernières interdisent notamment les établissements financiers américains à réaliser des transactions dans la République islamique.

Des relations entre Téhéran et Washington existent cependant. Le dollar reste le seul moyen de paiement qui figure dans les contrats commerciaux avec l'Iran. Et les transferts d'argent impliquent les banques américaines, comme exécutrices, car tout transfert d'argent en dollars s'effectue toujours à travers les Etats-Unis. Cette pratique n'est d'ailleurs pas interdite par le blocus américain.

D'autres monnaies pourraient, certes, être utilisées pour réaliser des opérations en Iran, mais les transactions seraient alors rendues plus difficiles et cela même pour le gouvernement des Etats-Unis.

Pour illustrer cette problématique, le meilleur exemple reste le transfert de 400 millions de dollars de vieilles dettes américaines à la République islamique. Le gouvernement américain avait alors dû acheminer ce montant en avion, via la Suisse, en argent liquide. L'opération avait été rendue possible uniquement grâce à l'échange des dollars en francs par la Banque nationale suisse (BNS).

Peur pour sa réputation

En Suisse aussi, l'investissement en Iran est difficile. Interrogés par l'ats sur leurs affaires dans ce pays, les plus grands établissements bancaires helvétiques minimisent leur contribution au marché iranien. Credit Suisse et UBS ont indiqué qu'ils n'avaient pas réalisé d'affaires avec la République islamique ou avec la participation de ce pays.

La Banque cantonale de Zurich (BCZ) considère comme prématurée une reprise des activités commerciales avec cette région du monde, selon un porte-parole de l'institut bancaire. PostFinance n'effectue pas non plus de transactions en relation avec l'Iran. L'entité de La Poste justifie son choix en raison des risques juridiques et de réputation.

Du côté des autres entreprises, ABB étudie les opportunités d'affaires dans le pays du Moyen-Orient. Plus largement, la place industrielle helvétique ne peut guère se vanter de ses investissements en Iran.

Paiements pas assez sûrs

L'Assurance suisse contre les risques à l'exportation (SERV) n'a couvert que treize affaires commerciales avec la République islamique pour un volume se chiffrant en millions de francs. Selon une porte-parole de ce service, les affaires avec ce pays représentent une part mineure.

Pour expliquer ce faible volume, le SERV met en avant le fait que souvent le mode de paiement n'est pas suffisamment sécurisé au niveau des transactions avec l'Iran. Il existe toutefois des banques européennes, comme la belge KBC et l'allemande DZ Bank, qui effectuent des transactions en Iran.

D'autres instituts bancaires allemands disent accueillir avec réserve les affaires en Iran, mais n'excluent pas catégoriquement l'idée de commercer avec ce pays. L'établissement financier autrichien Erste Group Bank est, lui, en train de préparer des services financiers destinés à ce pays.

Selon l'agence de presse Reuters, qui a interrogé la Banque nationale iranienne, près de 200 établissements bancaires internationaux coopèrent déjà avec la République islamique.


Source : La Teibune de Genève, 21/12/2016

Airbus signe à son tour un méga-contrat en Iran

Paris - Quelques jours après son concurrent américain Boeing, Airbus a signé un méga-contrat avec la compagnie nationale Iran Air pour l'acquisition de 100 appareils moyen et long-courrier, pour un montant d'environ 20 milliards de dollars au prix catalogue.

Les premières livraisons pourraient intervenir dès janvier, a indiqué l'avionneur. De source proche du dossier, on précise que le premier appareil livré sera un A320. 

La commande, qui fait suite à un engagement signé en janvier 2016 à Paris, n'inclut pas d'A380, le "Super Jumbo" d'Airbus, dont les commandes se font rares, car l'aéroport de Téhéran n'est pas aménagé pour ce très gros porteur, selon cette source. 

Elle comprend 46 moyen-courriers A320 dont 32 A320neo, la version remotorisée du best-seller d'Airbus, et 54 long-courriers: 38 A330 dont 28 A330neo, et 16 A350, le dernier-né de l'avionneur européen, a indiqué ce dernier. 

Pour l'Iran, ce nouveau contrat représente une bouffée d'oxygène en raison de la flotte vieillissante de sa compagnie nationale, composée de quelque 140 avions en activité, dont la moyenne d'âge est d'environ 20 ans. 

"Nous espérons que ce succès signale(ra) au monde que les objectifs commerciaux de l'Iran et de ses homologues sont mieux atteints avec la coopération internationale", a déclaré Farhad Parvaresh, patron d'Iran Air, cité dans le communiqué. 

"Iran Air considère cet accord comme un pas important en vue d'une présence internationale plus forte dans l'aviation civile", a-t-il ajouté, alors que Téhéran entend retrouver une place sur la scène internationale. 

Il représente "une étape significative dans la modernisation du secteur iranien de l'aviation commerciale", a de son côté déclaré, Fabrice Brégier, le patron d'Airbus. 

Outre la vente d'appareils, il porte également sur "l'entraînement des pilotes, la gestion des opérations aéroportuaires et du trafic aérien", a-t-il précisé. 

Cette annonce intervient moins de deux semaines après un gros contrat signé par Boeing pour la vente de 50 moyen-courriers 737 et 30 long-courriers 777 à la compagnie nationale iranienne. 

- 400 à 500 avions de ligne - 

Ce contrat, d'un montant de 16,6 milliards de dollars, est le plus important signé par l'avionneur américain avec Iran Air depuis près de 40 ans. 

Pour Airbus et son concurrent Boeing, l'enjeu est de taille, alors que l'Iran, un pays de 80 millions d'habitants et doté d'une importante diaspora, a des besoins énormes dans le secteur du transport de passagers. Selon l'Organisation iranienne de l'aviation civile, la République islamique aura besoin pour la rénover, de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie. 

Les deux avionneurs avaient entamé des négociations avec l'Iran juste après la conclusion de l'accord nucléaire de juillet 2015 entre Téhéran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. 

Cet accord historique a permis d'alléger dès janvier l'embargo économique international contre l'Iran. 

Mais la reprise des relations commerciales avec l'Iran ne s'est pas faite sans difficultés, malgré la levée des sanctions internationales contre la République islamique il y a près d'un an. 

Les deux avionneurs ont dû patienter des mois avant d'obtenir le feu vert de Washington, alors que l'Iran reste soumis à certaines sanctions américaines, liées notamment au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran. 

Le feu vert définitif de Washington à ces exportations est intervenu en novembre dernier à l'issue d'un long processus d'approbation des licences d'exportations aux Etats-Unis, en raison de la présence de composants en provenance d'Outre-Atlantique dans les avions des deux géants. 

L'ensemble du processus a même un temps été menacé par l'attitude du Congrès américain, qui a tenté l'été dernier de bloquer la vente d'avions à l'Iran. 

Source: L'Express, 22/12/2016

jeudi, décembre 22, 2016

L’École polytechnique signe quatre accords de double diplôme et enrichit sa coopération académique avec l’Iran

A l’occasion du déplacement de Thierry Mandon, Secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, aux rencontres franco-iraniennes de la coopération universitaire et scientifique, l’École polytechnique a signé pour la première fois des accords de double diplôme avec des institutions iraniennes de renom : l’Université de Téhéran et l’Université d’AmirKabir. L’X a également conclu un accord de partenariat avec l’Institute for Advanced Studies in Basic Sciences (IASBS). Ces nouvelles signatures renforcent les liens renoués dès 2015 avec la réouverture d’un centre de concours pour les Iraniens.

Les accords de double diplôme signés avec l’Université de Téhéran et l’Université d’AmirKabir concernent d’une part le cycle ingénieur polytechnicien et le programme doctoral d’autre part. Il s’agit des premiers accords de double diplôme signés avec des institutions iraniennes.

Des accords de double diplôme pour le cycle ingénieur polytechnicien

Ces accords vont permettre à des étudiants en sciences de l’Université de Téhéran ou d’AmirKabir, sélectionnés sur des critères d’excellence par leurs institutions mères, de passer le concours d’entrée du cycle ingénieur polytechnicien au cours de leur Bachelor en Iran. Ils suivront le cursus des trois premières années du cycle ingénieur à l’X avant de finir leur formation au sein de leurs universités d’origine. Avec ce parcours, les étudiants sélectionnés obtiendront à la fois le diplôme d’ingénieur polytechnicien ainsi qu’un Diplôme de l’École polytechnique et un diplôme de Bachelor et de Master de leur université d’origine.

Rapprocher les communautés scientifiques

L’X a également signé, avec l’Université de Téhéran et l’Université d’AmirKabir, un accord de double diplôme dans le cadre de son programme doctoral d’excellence. Pensé sur le modèle anglo-saxon du PhD track, ce programme d’excellence s’adresse aux élèves à haut potentiel, titulaires d’une licence, d’un bachelor ou de tout autre diplôme équivalent qui souhaitent relever les défis scientifiques de demain au sein des centres de recherche et de développement d’entreprises et de grandes universités. Les élèves bénéficiant de cet accord de double diplôme réaliseront leur première année de Master au sein de leur université en Iran avant de rejoindre Polytechnique pour les trois années suivantes. La dernière année de doctorat sera réalisée dans leur université d’origine iranienne et leur thèse sera défendue en farsi et en anglais ou français.

Ce nouvel accord permettra aux étudiants de bénéficier d’un diplôme de Docteur de leur université ainsi que de l’Université Paris-Saclay.

Un accord de partenariat avec l’IASBS 

L’IASBS est un établissement d’excellence en mathématiques, physique et informatique. Cet accord vise à favoriser les coopérations académiques, à renforcer les opportunités d’échanges et à promouvoir la compréhension inter-culturelle et internationale.

A cet effet, l’X et l’IASBS s’engagent à développer leur coopération académique et scientifique dans ces domaines en favorisant :

  • Les échanges étudiants ;
  • La coopération scientifique ;
  • La coopération pédagogique ;
  • Les échanges de professeurs.

Renouer avec la coopération en Iran

Ces nouveaux accords démontrent la volonté de l’École polytechnique de renouer avec sa tradition de coopération avec l’Iran. En février dernier, l’X avait d’ores et déjà réaffirmé cette volonté par la signature de trois accords de partenariat avec l’Université de Téhéran, l’Université de Sharif et l’Université d’Ispahan. Par ailleurs, depuis le concours 2015, les élèves iraniens bénéficient d’un centre dédié pour passer les épreuves d’entrée en cycle ingénieur polytechnicien.

mercredi, décembre 21, 2016

L’Iran possède 10 pour cent du marché du pétrole de la Chine

La Chine aurait importé 777 mille barils de brut par jour depuis l’Iran pour que ce dernier détienne près de 10 pour cent du marché du plus grand consommateur du pétrole du monde.

En octobre 2016, la Chine a eu une augmentation de 576 mille barils par jour de brut, c’est-à-dire 9.2 pour cent de hausse par rapport à la même date de l’année dernière et à atteint les 6 millions 807 mille barils par jour.

L’Iran a exporté 777 mille barils par jours en octobre 2016 qui montre une hausse de 128.7 pour cent par rapport aux 437 mille barils qu’il exporté vers ce grand consommateur.

De ce fait, la part de l’Iran dans le marché du pétrole brut de la Chine soit 9.9 pour cent et le place en quatrième position des exportateurs de ce pays. A noter que l’Iran était en octobre 2015, en sixième place.

mercredi, décembre 14, 2016

Pardis, la "Silicon valley" d'Iran, veut s'ouvrir au monde

Pardis (Iran) - Le parc technologique de Pardis, la "Silicon valley iranienne" où sont installées depuis quinze ans des dizaines d'entreprises de pointe, entend désormais s'étendre en s'ouvrant aux entreprises étrangères.

Situé à une vingtaine de km au nord-est de Téhéran, "Pardis technolgy park" est installé sur un immense terrain de 1.000 hectares dont seulement 60 sont actuellement occupés par des bâtiments modernes abritant quelque 200 entreprises où travaillent environ 3.000 salariés. 

Parmi elles, des fournisseurs d'accès internet, des banques, des centres d'appel, des laboratoires scientifiques, des sociétés spécialisées dans la nano et la bio-technologie, l'intelligence artificielle. 

Une école théologique de la ville sainte de Qom (nord) y a même ouvert une antenne à partir de laquelle elle diffuse ses enseignements en ligne. 

Seul de ce type en Iran, le parc technologique de Pardis a été créé en 2002 afin "de renforcer les capacités des sociétés en matière technologique et de faciliter leur présence dans le monde", explique à l'AFP son directeur, Mehdi Safarinia. 

Aujourd'hui, Pardis est selon lui devenu "le pôle technologique de l'Iran et nos meilleures entreprises s'y trouvent". "Tous les trois ans, nous développons une nouvelle phase de vingt hectares avec une centaine de sociétés" nouvelles, ajoute-t-il. 

Parmi elles, douze sont étrangères, venues d'Asie et d'Europe, qui travaillent en partenariat avec des entreprises iraniennes, une tendance que le directeur du parc veut voir s'accélérer. Pour y parvenir, "elles bénéficient de 20 ans d'exonération d'impôt et de facilités pour les échanges extérieurs", explique-t-il. 

En visitant lundi Pardis, Thierry Mandon, secrétaire d'Etat français à l'Enseignement supérieur et à la recherche, a affirmé à l'AFP que l'Iran était "une grande nation scientifique dans un certain nombre de disciplines, les mathématiques, l'informatique, sans parler de la géologie, des sciences humaines. C'est une science de très grande qualité". 

Venu en Iran avec une trentaine de responsables d'universités, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de grandes écoles françaises, M. Mandon estime que "les Iraniens sont à la recherche de savoir-faire technologique, car leur priorité c'est le développement de leur économie, la création et le développement d'entreprises". 

- Taux de chômage élevé chez les jeunes - 

Créer des emplois est un impératif en Iran où la croissance reste insuffisante à 4,4% et le taux de chômage à 12,7%. Ce taux grimpe à 26,7% chez les jeunes de 15 à 29 ans, parmi lesquels de nombreux diplômés, selon les derniers chiffres officiels.  

Le pays commence à sortir de son isolement depuis la conclusion en juillet 2015 d'un accord sur son programme nucléaire avec six grandes puissances, dont la France, qui a permis la levée d'une partie des sanctions internationales qui frappaient de plein fouet son économie. 

Thierry Mandon se souvient que lors de sa première rencontre il y a un an et demi avec son homologue iranien, Mohammad Farhadi, "les relations étaient extrêmement faibles" dans le domaine de la science et de la recherche. 

"Depuis cette date, c'est absolument impressionnant (de voir) comme les coopérations directes entre établissements universitaires français et organismes de recherche iraniens se sont développés, et comme les projets de bourses de chercheurs iraniens en France ou français en Iran se développent", affirme-t-il, ajoutant: "Ma visite est faite pour accélérer encore ce mouvement très prometteur". 

Paris souhaite en particulier faciliter la venue d'étudiants iraniens en France, actuellement 1.800, contre 4.000 en Allemagne et en Italie, 10.000 aux Etats-Unis. 

Le parc technologique de Pardis s'intègre dans cette volonté commune de l'Iran et de la France d'intensifier leur coopération scientifique et technique pour le bénéfice des deux pays. 

"Très certainement, la coopération entre les sociétés iraniennes et françaises va renforcer leurs capacités technologiques et leur donner plus d'accès aux différents marchés", estime le directeur du parc de Pardis. 

L'Iran "se place en quatrième position en ce qui concerne les diplômés dans le secteur de l'ingénierie dans le monde", affirme Mehdi Safarinia, en ajoutant que pour les étrangers, "nos experts et le marché iranien présentent (donc) un grand avantage".

L'Expansion, 13/12/16

lundi, décembre 12, 2016

10 chiffres pour mieux comprendre l’Iran

En janvier 216, Le président iranien a fait escale à Paris afin de renouer les liens politiques mais aussi économiques avec la France. Hassan Rohani s'est en effet entretenu avec des chefs d’entreprise, dans le cadre de la levée progressive des sanctions qui pesaient sur l’économie du pays depuis 10 ans. Voici les 10 chiffres qui résument ce pays méconnu, trois fois plus grand que la France et dont la civilisation est l’une des plus anciennes au monde.

> 80 millions : le nombre d’habitants, dont 70% résident en ville et 12 millions rien que dans la capitale, Téhéran. Sa population est très jeune : 28% des Iraniens ont moins de 15 ans, contre 18% en France et seulement 4,5% ont plus de 65 ans (16% en France). 

> 93% : le taux d’alphabétisation des Iraniens de 19 à 40 ans. Un chiffre qui s’explique par la politique éducative instaurée depuis la révolution islamique. L’Iran compte une cinquantaine d’universités publiques (gratuites) qui accueillent 4,5 millions d’étudiants et 70.000 enseignants. L’une des spécialités de l’Iran : les hautes technologies.

> 406,3 milliards d’euros le PIB iranien en 2014/2015 (l’année persane s’étend du 21 mars au 20 mars de l’année suivante), en croissance de 3%, grâce à la reprise des exportations. L’exercice 2015/2016 devrait s’achever sur une croissance nulle en raison de la chute du prix du pétrole et de l’attentisme des entreprises en vue de la levée des sanctions. En revanche, le FMI attend un décollage de 4,3% pour 2016/2017.

> 70,89 ans : l’espérance de vie en 2014 (69,3 ans pour les hommes et 72,5 ans pour les femmes). Comme pour l’éducation, le gouvernement investit beaucoup dans la santé, avec des dépenses estimées à 6,7% du PIB en 2013, le même niveau que la Pologne. Les trois quarts des Iraniens bénéficient ainsi de la sécurité sociale.

> 1,3 milliard d’euros : le bond des exportations estimé pour les entreprises françaises avec l’ouverture du marché iranien, notamment dans les secteurs automobile, énergétique et pharmaceutique, selon la société Euler Hermes. Pour l’Allemagne, le gain monterait même à 2 milliards.

157 milliards : L'Iran, membre fondateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est l’un des plus gros producteurs de pétrole au monde. Selon les dernières statistiques officielles (fin 2012), le pays dispose des 4èmes réserves prouvées de pétrole (157 milliards de barils) et des 1ères réserves de gaz (33.600 milliards de m3).

> 1.077 : le nombre de Français vivant en Iran (dont 784 à Téhéran). La communauté iranienne en France compte, elle, 10.100 personnes mais la diaspora la plus importante se trouve aux Etats-Unis (300.000), notamment à Los Angeles.

>  -8,5% : la chute du PIB depuis la mise en place des sanctions internationales en 2012. Les échanges commerciaux entre la France et l’Iran ont, par exemple, été divisés par 7 en dix ans, ramenés à 514 millions d’euros en 2014, comparés à 3,7 milliards en 2004.

> +28% : la croissance des exportations françaises vers l’Iran sur les 9 premiers mois de 2015, tandis que les importations iraniennes en provenance de France ont progressé de 11% sur cette période.

> 80 : le nombre d’ethnies qui vivent en Iran. Si la langue officielle de l’Iran est le persan, de nombreuses minorités parlent aussi leur propre langue (kurde, baloutchi, l’azéri ou encore l’arabe). En revanche, plus de 98% des Iraniens sont musulmans, dont environ 90% de chiites.

Sources : Trésor français, Coface, FMI, Euler Hermes


En attendant Airbus, Boeing signe le contrat du siècle avec l'Iran

La compagnie nationale Iran Air et l'avionneur américain Boeing ont signé ce dimanche à Téhéran leur plus gros contrat depuis la chute du shah, portant sur l'achat de 80 appareils. Airbus espère toujours conclure la vente de 114 avions.

Il s'agit ni plus ni moins du contrat le plus important conclu entre un avionneur américain et l'Iran depuis la révolution islamique de 1979. L'accord porte sur l'achat de 50 Boeing 737 et de 30 Boeing 777 long-courriers. Ils "seront livrés à la compagnie nationale Iran Air sur une période de dix ans", a précisé son Pdg Farhad Parvaresh. 

La signature de ce contrat, après plusieurs mois de négociations, intervient au moment du renouvellement à Washington de sanctions américaines pour dix ans, voté par la Chambre des représentants et le Sénat. Une mesure qui doit encore être approuvée par le président sortant Barack Obama

Un contrat à près de 16 milliards d'euros

La valeur du contrat est de 16,6 milliards de dollars (15,7 milliards d'euros), selon Irna qui a précisé que la signature entre représentants de Boeing et d'Iran Air avait eu lieu en présence du ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi. 

Ce dernier a indiqué que l'acquisition des ces nouveaux avions permettrait d'ajouter "50 000 sièges" aux capacités iraniennes, "première étape importante pour la modernisation de la flotte aérienne du pays". 

Aibus espère conclure la vente d'une centaine d'appareils

L'Iran doit également conclure un contrat avec Airbus, concurrent européen de Boeing, portant sur l'achat d'une centaine d'appareils, car le pays aura besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie, selon l'Organisation iranienne de l'aviation civile. 

Outre Boeing et Airbus, l'Iran a déjà annoncé la commande de 40 avions au groupe français ATR, 50 au brésilien Embraer, 20 autres au japonais Mitsubishi

L'accord sur le nucléaire iranien a fait sauter le verrou

En septembre, Boeing et Airbus avaient obtenu le feu vert des Etats-Unis pour vendre des avions neufs à l'Iran, mais avaient toutefois entamé sans attendre des négociations juste après la conclusion de l'accord nucléaire de juillet 2015entre l'Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. 

Cet accord historique a permis d'alléger dès janvier l'embargo économique international contre l'Iran. 

Mais le renouvellement du régime des sanctions américaines -qui a lieu tous les dix ans depuis 1996- a provoqué la colère à Téhéran où l'ensemble des plus hauts dirigeants ont promis de répondre de façon "très dure", sans toutefois indiquer de quelle manière. 

Parmi eux, le guide suprême d'Iran, Ali Khameneiqui, en juin, s'était demandé si l'achat de nouveaux avions était vraiment "une priorité" pour son pays dont l'économie stagne et où le chômage frappe environ 11% de le population active, en majorité des jeunes. 

Les droits de l'homme demeurent une pomme de discorde

Si les Etats-Unis ont suspendu les sanctions anti-iraniennes liées au nucléaire, ils en imposent d'autres liées au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran, à son soutien au "terrorisme" et à son programme de missiles balistiques. 

Les dirigeants iraniens estiment que le renouvellement des sanctions américaines va à l'encontre de l'esprit de l'accord de 2015, par lequel Téhéran a limité son programme nucléaire en échange d'une levée partielle de sanctions imposées par les Etats-Unis et d'autres pays. 

Les sanctions américaines pénalisent le secteur bancaire iranien ainsi que les industries de l'énergie et la défense. De ce fait, les retombées économiques de l'accord nucléaire ont été beaucoup moins prometteuses qu'espérées par l'Iran. 

Source: l'Express, 11 décembre 2016

Total: accord avec l'Iran pour le développement d'un champ gazier dans le Golfe

L'entreprise française devient la première compagnie occidentale du secteur pétrolier à signer un accord avec l'Iran depuis la levée d'une partie des sanctions internationales contre la république islamique.

L'Iran et la compagnie française Total vont signer mardi un accord de principe pour le développement d'un important champ gazier situé dans le Golfe, a annoncé ce lundi le ministère iranien du pétrole. Le montant de l'accord de principe, qui concerne le développement du champ gazier de Pars Sud, est de six milliards de dollars, a précisé un porte-parole du ministère iranien du Pétrole. 

Total dirigera un consortium international avec la participation de la société chinoise CNPCI et la compagnie iranienne Petropars. Cette signature marque le retour de Total en Iran, où le groupe était présent avant le renforcement des sanctions contre ce pays en 2012. 

8% des réserves mondiales

Il s'agira du premier accord de principe signé entre l'Iran et une compagnie occidentale du secteur pétrolier et gazier depuis l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire et la levée d'une partie des sanctions internationales en janvier. Le champ offshore de Pars Sud, partagé entre l'Iran et le Qatar dans les eaux du Golfe, contient environ 14 000 milliards de m3 de gaz, soit 8% des réserves mondiales. 

Il y a quelques semaines, c'est une autre entreprise française, Renault, qui avait trouvé un accord avec le gouvernement iranien pour la création d'une nouvelle co-entreprise en Iran. 

 Source : L'Express, 7 novembre 2016


jeudi, novembre 03, 2016

Parlement européen: nouvelle stratégie d’ouverture envers l’Iran

Le Parlement européen a adopté, avant-hier, une nouvelle stratégie envers l’Iran qui consiste à développer le commerce entre les deux parties et a activé la diplomatie européenne  dans le sens d’une réduction de la tension entre Téhéran et Riyad.

Le Parlement européen a estimé dans son rapport que « le texte de la résolution votée par les membres,  recommande une  coordination des relations avec l’Iran par le biais d’un dialogue global et constructif ».

Selon le texte du rapport , « l’accord nucléaire iranien est un exploit clair de  la diplomatie multilatérale claire, et en particulier de la diplomatie européenne . »

Le Parlement européen a salué « les résultats positifs de l’accord nucléaire et qui se sont traduits par une augmentation des échanges commerciaux entre l’Iran et l’UE de 43 pour cent au cours des six premiers mois de cette année, sans compter que près de 30 banques iraniennes ont rétabli leurs reliaisons avec la Société mondiale des télécommunications financière (SWIFT).

Le Parlement européen a souligné « les répercussions négatives du différend qui oppose Riyad et Téhéran sur la « situation sécuritaire au Moyen-Orient et ailleurs » appelant « à activer  la diplomatie européenne pour apaiser les tensions entre les deux parties, sachant que seule  une coopération constructive entre les deux pays peut  trouver des solutions au Yémen, en Irak et en Syrie. »

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi, déclaration. Il a dit que Téhéran « est prêt à engager un dialogue politique et une autre sur les droits de l’homme avec l’Union européenne. » Mais il a souligné que « l’Iran ne négociera pas avec une capacité de défense. »


Les Gardiens de la révolution iranienne s'invitent dans les appels d'offre pétroliers

En Iran, les compagnies pétrolières internationales ont jusqu'à la mi-novembre pour postuler aux appels d'offres sur 50 projets pétroliers et gaziers. Quelques jours avant l'échéance, les conglomérats iraniens, aux mains de l'élite religieuse, exigent d'être associés au processus.

 

C’est « une honte » de confier aux compagnies étrangères le contrôle des nouveaux projets pétroliers, estime un ancien commandant de la révolution iranienne. Ebadollah Abdollahi dirige aussi un conglomérat industriel, Khatam al Anbia. À mesure que la date limite de l’appel d’offres pétrolier approche, le 19 novembre prochain, les Gardiens de la révolution iranienne, qui contrôlent des pans entiers de l’économie, font vibrer le sentiment national pour pouvoir participer au processus.

La semaine dernière la société pétrolière nationale, la NIOC, avait estimé que les compagnies étrangères étaient les mieux à même de prendre la direction des grands projets pétroliers, comme Azadegan Sud. Dimanche dernier, le ministre du Pétrole a dû rectifier le tir en déclarant que les entreprises iraniennes pourraient également déposer des offres pour ce champ géant.

Un changement de contrat pétrolier

Les compagnies étrangères sont de fait les seules à disposer à la fois de la technologie et des fonds nécessaires au développement des grands gisements. Pour les courtiser, le gouvernement iranien a d’ailleurs révolutionné le contrat pétrolier type, il pourra durer jusqu’à 25 ans, contre 5 ans seulement avant la levée des sanctions.

Le service des compagnies pétrolières étrangères sera rémunéré, en cash et en barils, en fonction de la croissance de la production et des investissements réalisés, mais seulement au niveau des terminaux d’exportation. On joue un peu sur les mots pour ménager, là encore l’aile conservatrice, souligne Philippe Sébille-Lopez, pas question de parler de contrat de partage de production, c’est interdit dans la Constitution iranienne.

Un appel d’offres test

Ce premier appel d’offres sur 50 projets pétroliers et gaziers servira de test pour connaître la réaction des investisseurs étrangers, estime Francis Perrin. Le néerlandais Shell devrait être sur les rangs, le Français Total, l’Italien Eni probablement, des compagnies européennes, donc, mais aussi des compagnies asiatiques - les majors américaines étant encore exclues par les sanctions de Washington.

Mais toutes ces compagnies étrangères vont devoir compter avec les entreprises des Gardiens de la Révolution, qui s’invitent au tour de table. Les entreprises présélectionnées seront connues le 7 décembre, et les gagnants au mois de mars prochain.


Source : RFI

La Bank of China en route vers l'Iran : 2,417 milliards d'euros d’investissement

Actuellement, outre la plupart des banques européennes, seuls certains établissements bancaires asiatiques (en particulier japonais et sud-coréens ) ont pu ouvrir une succursale ou disposer d’un bureau de représentation en Iran.

Au cours de négociations axées sur le développement de la coopération économique entre la Banque centrale d’Iran (CBI) et les autres banques internationales, la Bank of China (BOC) a, elle aussi, manifesté son désir de venir s’implanter en Iran. La superficie de ce pays, son importante population et son économie prospère ont convaincu Pékin que le développement des relations entre les deux pays pourrait avoir de nombreuses répercutions positives. Évidemment, le renforcement des relations entre la Chine et l’Iran par l’intermédiaire de sociétés de courtage n’est pas sans attirer l’attention ; cela pourrait effectivement mener à l'inauguration d'une succursale en Iran, bien qu'il faille veiller à ce que cela se fasse en conformité avec les normes internationales.

Avec un avoir d’environs 18 billions de yuans, la « Banque de Chine » voudrait ouvrir une succursale en Iran à côté des banques européennes, japonaises et coréennes.

« La Banque de Chine » qui est l’une des quatre grandes et internationales banques de la Chine possède 18 billions de yuans d’avoirs et du point de vue du gouverneur de la Banque Centrale de l’Iran elle est acceptable.

L’autre banque chinoise qui s’est déclaré intéressée à ouvrir une succursale en Iran et dans la région de libre échange de Kish, est la banque CBC qui est la plus grande banque de ce pays et du monde du point de vue d’avoir et d’investissement.

lundi, octobre 31, 2016

Le retour tourmenté des entreprises françaises en Iran

Source : Challange 25 octobre 2016

"C'est une course d'obstacles redoutable" confie le patron d'une entreprise de taille intermédiaire (ETI) française qui ambitionne de s'implanter en Iran. Dans le viseur de cet entrepreneur spécialisé dans la santé: la frilosité des banques françaises à financer les entreprises dans leurs projets persans. La visite du président Hassan Rohani fin janvier à Paris, quelques jours après la levée officielle des sanctions contre Téhéran, avait pourtant suscité un immense espoir pour les entreprises tricolores qui lorgnent le prometteur marché iranien. 15 milliards d’euros d’accords commerciaux avaient été signés dont un méga contrat avec Airbus portant sur l’acquisition de 118 avions - réduit ensuite à 112. 

Sauf qu'en neuf mois, il ne s'est pas passé grand chose. Hormis Air France qui est revenu en Iran avec trois vols par semaine, PSA et Renault qui ont acté leur retour industriel dans ce pays de 82 millions d'habitants et Airbus qui a obtenu le feu vert des États-Unis pour la vente de 17 des avions commandés, les entreprises tricolores tardent à finaliser leurs projets. "Les banques françaises sont toujours très frileuses et bloquent la finalisation de nombreuses opérations", indique Kourosh Shamlou, fondateur du cabinet d'avocats franco-iranien Shamlou.

"Nous allons tenter notre chance du côté des banques allemandes"

A ce jour, seules deux petites banques françaises – Wormser Frères et Delubac - assurent des flux financiers peu conséquents entre les deux pays, les autres ne bougent pas, échaudées par l'amende record infligée en 2014 par Washington à la BNP pour violation de l'embargo américain. Une situation qui a même obligé le groupe PSA Peugeot-Citroën à se tourner vers la petite banque italienne Banca Popolare di Sondrio pour transférer 14 millions d’euros en Iran. "Nous avons sollicité une demi-douzaine de grandes banques françaises qui ont toutes refusé de nous accorder des financements, appuie le même dirigeant d'une ETI. Nous allons tenter notre chance du côté des banques allemandes".

Trois d'entre elles: EIH, KFW bank et AKA bank acceptent en effet de financer pour des montants relativement peu élevés le secteur privé en Iran. Il faut aussi ajouter les banques autrichiennes Raiffeisen Bank et Erstebank, les banques Italiennes Mediobanka et Banca Popolare di Sondrio, les banques belges KBC et ING ainsi que la banque Turque Halk. Celles-ci, contrairement aux six grandes banques françaises (BNP Paribas, BPCE, Crédit agricole, Crédit mutuel-CIC, Société générale et La Banque postale) qui ont des filiales aux États-Unis ne sont pas exposées au dollar.

Et ce blocage s'explique essentiellement par la peur de subir les foudres de Washington qui interdit les transactions en dollar avec l'Iran et veille scrupuleusement à l’application de "l'International Emergency Economic Powers Act", cette loi fédérale américaine de 1977 qui autorise le président des Etats-Unis à restreindre les relations commerciales avec certains pays. L’Office of foreign assets control (OFAC), véritable bras armé économique des USA, actualise par exemple régulièrement une liste intitulée "specially designated nationals", longue de 973 pages mentionnant des personnes ou des sociétés avec lesquelles il est interdit d'avoir des relations commerciales.

Vers une amélioration?

Mais pour certains observateurs la situation est toutefois en voie d'amélioration. "On constate depuis quelques semaines que les choses se clarifient peu à peu, précise Matthieu Etourneau, le Directeur général du centre français des affaires de Téhéran qui a ouvert ses portes mi-octobre. Le feu vert donné par l'Ofac à Airbus et Boeing fin septembre envoie un bon signal aux investisseurs. C'est un déclic psychologique. Un autre signal positif serait de voir l'Iran sortir de la liste noire du Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (Gafi)". Alain Wormser, le PDG de la banque Wormser Frères, qui réalise grâce à l'Iran 7% de son chiffre d'affaires soit environ un million d'euros abonde. "Des situations se sont débloquées chez nous depuis peu, notamment grâce à un travail diplomatique plus soutenu".

Un contexte qui a suscité ces dernières semaines plusieurs discussions entre les autorités américaines et françaises. "Il y a un dialogue avec le Trésor américain et l’Ofac pour les amener à préciser leur régime de sanctions, à le rendre plus lisible et donc plus rassurant pour le secteur bancaire", précise-t-on à Bercy. Le patron du Quai d'Orsay, Jean-Marc Ayrault, est aussi attendu à Téhéran d'ici la fin de l'année pour faire avancer plusieurs projets tricolores.

L'élection américaine, l'autre enjeu

"L'ouverture de l'économie iranienne est laborieuse mais elle est inexorable, observe l’avocat d’affaires franco-iranien Ardavan Amir-Aslani, conseiller de PSA et Vinci en Iran. La situation s'améliore peu à peu et la volonté politique est là. Le guide suprême Ali Khamenei a par exemple refusé que Mahmoud Ahmadinejad soit candidat à l'élection présidentielle de mai 2017 pour ne pas revenir sur cette ouverture". Quant au président Hassan Rohani, qui visera un deuxième mandat l'an prochain, il estime que pour moderniser son outil industriel et relancer l'économie, son pays a besoin de 30 à 50 milliards de dollars d'investissements étrangers par an.

L'élection américaine devrait en tout cas permettre de lever quelques doutes. "Si Donald Trump est élu, les Américains ne vont pas amender leur position vis à vis de Téhéran, bien au contraire, mais si c’est Hillary Clinton, les choses pourraient avancer", espère un banquier d’affaires. Un avis que ne partage pas forcément Hassan Rohani. Le président iranien a en effet déclaré dimanche 23 octobre qu’il n’avait aucune préférence entre la candidate démocrate et le tonitruant milliardaire. "A l’Organisation des Nations unies, le président d’un pays m’a demandé lequel des deux candidats je préférais. J’ai répondu: "Est-ce que je préfère le mal au pire ou le pire au mal?". 

dimanche, octobre 30, 2016

La Belgique cherche à se positionner en Iran

Depuis la levée, en janvier dernier, des premières sanctions économiques qui ont visé l’Iran pendant plus de dix ans, les pays occidentaux et leurs entreprises se ruent vers ce pays dont les besoins et le potentiel sont jugés énormes. Et la Belgique ne manque pas à l’appel. Ce samedi, une délégation de plus de 200 personnes, dont 140 entrepreneurs - parmi lesquels 40 sont wallons - s’envole vers Téhéran. Il s’agit de la première mission belge de grande ampleur organisée par les trois régions depuis le retour de l’Iran sur la scène diplomatique.

La Wallonie est représentée par Nathalie Lafontaine, chef de cabinet adjoint du cabinet du ministre Jean-Claude Marcourt - qui a dû annuler sa visite pour se concentrer sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada - et par Pascale Delcominette, administratrice générale de l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex). Elles sont accompagnées de Bénédicte Wilders, directrice de Bruxelles Invests&Export. Le ministre-Président flamand Geert Bourgeois sera à la tête de la délégation flamande.

L’objectif est "de reprendre pied officiellement en Iran et mesurer les opportunités offertes par le marché iranien. Compte tenu du potentiel de ce pays, qui est une puissance industrielle et qui a connu un retard économique dû à une dizaine d’années d’isolement, de nombreux projets risquent d’être lancés rapidement", explique Dominique Delattre, directeur du secteur Afrique, Proche et Moyen-Orient de l’Awex. Et ce, dans d’innombrables domaines : de l’agro-alimentaire au secteur de la construction, en passant par l’architecture, la technologie, le pharmaceutique et, bien évidemment, l’industrie pétrochimique et gazière.

Des liens historiques

Pour s’imposer face à des concurrents tels que la France, l’Allemagne ou encore l’Italie, le plat pays a plus d’une carte dans sa manche. En effet, "au XIXe siècle, la Belgique a participé en Iran à la mise en place d’une première ligne ferroviaire, de services de douane, de poste, de télégraphe, ou encore au développement de l’industrie sucrière. Les liens entre nos pays sont historiques", précise M. Delattre. Des liens qui n’ont d’ailleurs jamais été rompus, ni même pendant la période où Téhéran était soumis à des sanctions économiques. "La Belgique a gardé une ambassade et un poste d’attaché économique et commercial à Téhéran. C’est quelque chose qui est assez apprécié", ajoute l’expert de l’Awex.

Il est donc prévu "qu’au moins quatre contrats seront signés lundi prochain" au cours de la mission, notamment dans le domaine biomédical ou encore de l’agro-industrie.


Source : La Livre.be du 29 octobre 2016

Algérie-Iran: un protocole de coopération sur la production de vaccins et médicament

L’Algérie et l’Iran ont signé jeudi 27 octobre à Alger un protocole de coopération et deux mémorandums d’entente dans le domaine de production de vaccins, d’équipements médicaux et de médicaments, rapporte ce samedi 29 octobre l’APS.

Le protocole de coopération dans le domaine de production de médicaments et des équipements médicaux a été signé par le directeur de la Pharmacie et des Equipements médicaux au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr Hamou Hafedh, et le vice-ministre, président de l’organisation iranienne des aliments et des médicaments, Rasoul Dinar Kand.

Le directeur de l’Institut Pasteur d’Alger, M. Zoubir Harrath a signé un mémorandum d’entente avec le directeur de l’institut iranien, Dr. Mustapha Kanai, qui porte sur la production de vaccins et sérums en Algérie.

Le deuxième mémorandum signé, du coté algérien, par le Directeur général des laboratoires Frater-Razes, M. Abdelhamid Cherfaoui et du coté iranien par le directeur du laboratoire Baboush Darou Khir Abadi, porte sur la production de médicaments biotechnologiques.

Le ministre de la santé iranien Hassan Ghazizadeh Hachemi a salué à l’issue de la cérémonie de signature la qualité des relations algéro-iraniennes notamment dans les domaines de l’industrie, l’agriculture, la santé et les échanges dans le domaine de l’enseignement et des recherches scientifiques.

De son côté, M. Boudiaf a souligné le “travail exceptionnel” accompli par l’Algérie pour booster la production locale, insistant sur la nécessité de rechercher des marchés extérieurs et de revenir à la production locale des vaccins.

Pour rappel, le ministre iranien a effectué ce jeudi une visite à l’Institut pasteur d’Alger et au centre national de contrôle des produits pharmaceutiques.

Source : Huffington Post Algérie 

Cap sur l’Iran pour les régions Belges

Nabil Jijakli (Ducroire): «C’est la ruée vers l’Iran» Le Deputy CEO voit les demandes d’assurance pour l’Iran exploser.Ce samedi 29 octobre 2016, les trois Régions belges décollent vers Téhéran pour une mission économique de trois jours. Près de 150 entreprises seront de la partie, sans le ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt, qui a annulé sa présence pour cause de Ceta.

Il faut dire que l’Iran a la cote depuis qu’un accord a été trouvé, en juillet 2015, sur le programme nucléaire du pays. Dans la foulée, une série de sanctions économiques ont été suspendues. Certaines sociétés belges ont profité de l’occasion pour réactiver des liens commerciaux avec Téhéran. Nabil Jijakli, deputy CEO du Ducroire, est bien placé pour le savoir : le Ducroire (une institution publique autonome) assure les entreprises qui veulent exporter vers des pays à risque.

Pourquoi une entreprise belge a-t-elle aujourd’hui intérêt à commercer avec l’Iran ?

D’abord, l’Iran est un poids lourd économique de la Région : une population de 80 millions d’habitants, bien éduquée ; des richesses pétrolières et gazières. Puis l’Iran est une économie diversifiée.

Moins dépendante du pétrole que l’Arabie Saoudite, en somme…

Tout à fait. Leurs recettes dépendent aujourd’hui à 43 % du pétrole et du gaz. À côté, ils ont une industrie métallurgique, l’une des industries auto les plus florissantes de la Région… Au niveau de la situation macroéconomique, on s’attend à une croissance proche des 4 % en Iran. L’inflation est maîtrisée. Le ratio dette publique sur PIB est de l’ordre de 15 % (contre plus de 106 % en Belgique, NDLR). Autre point fort, ils ont des réserves de change qui permettent de couvrir 17 mois d’importations. On considère d’habitude que six mois de réserves, c’est déjà bien. Mais 17 mois, c’est remarquable. Puis, suite aux différents embargos sur l’Iran, le pays a également des besoins énormes.

Des besoins en quoi ?

Ils doivent reconstruire leur industrie pétrolière et gazière, devenue un peu obsolète. Toute leur industrie métallurgique et énergétique doit aussi être upgradée. La population a soif de consommer, et certains ont d’énormes réserves de cash. Aussi paradoxal que celui puisse paraître, les Iraniens sont très envieux des produits occidentaux.

L’Iran ne craint pas le « made in Europe » ?

Au contraire. Ils sont demandeurs. Suite aux différents embargos, c’est la Chine qui est devenue un de leur principal partenaire. Et, honnêtement, on entend souvent des Iraniens dire qu’ils “en ont marre du brol chinois”.

Voilà pour les points forts. Mais il y a aussi de fameux risques, quand on commerce avec l’Iran ?

La zone géopolitique est évidemment extrêmement tendue. On est quand même dans une zone où, sur le long terme, on peut se poser des questions. Deuxième élément, le climat des affaires en Iran est détestable. Essentiellement parce que la sécurité juridique est faible, la paperasserie administrative prend énormément de temps, et la corruption est toujours présente. Autre faiblesse, et on en arrive au cœur du problème actuel, ce sont les sanctions. On l’oublie souvent avec la suspension des sanctions sur le programme nucléaire, mais il y a d’autres sanctions qui sont restées actives. Puis sur le programme nucléaire, on a suspendu – mais pas levé- les sanctions selon le mécanisme particulier du snapback.

Snapback, c’est-à-dire ?

On suspend les sanctions sur une période de dix ans. Après les dix années, si tout se passe bien, elles sont définitivement levées. Mais, entre-temps, au moindre non-respect de l’une des clauses de l’accord, on rétablit les sanctions dans les 65 jours. C’est une épée de Damoclès terrible pour tous les investisseurs. Car si les sanctions sont à nouveau établies, notamment sur le système financier, cela signifie que les flux de paiement ne sortent plus d’Iran. La suspension en janvier 2016 de ces sanctions a donné une espèce d’engouement terrible sur l’Iran, puisque la situation macroéconomique est valable. Mais il ne faut pas oublier que d’autres sanctions subsistent : celles liées aux activités terroristes ou supposées telles de l’Iran ; celle relatives au respect des droits de l’Homme ; et celles liées à l’armement. Des sanctions principalement américaines.

On ne peut pas commercer en dollars, en gros ?

Voilà. C’est la force d’une monnaie comme le dollar. D’une part, les Américains maintiennent un embargo général sur le commerce avec l’Iran. Mais ils interdisent aussi les transactions en dollars aux sociétés non-américaines. À côté de cela, il y a aussi les sanctions secondaires, lorsque vous avez des relations avec des gens ou des sociétés qui figurent sur la liste américaine liée au terroriste. Là-dedans, vous avez par exemple les Gardiens de la Révolution, qui gèrent à peu près 30 % de l’économie iranienne. Donc si vous faites des transactions avec l’Iran, vous ne pouvez pas les faire en dollars, et pas avec n’importe quoi. Il faut toujours s’assurer que la société avec laquelle vous commercez ne figure pas sur la liste noire américaine. Ce qui n’est pas toujours évident, car le système iranien est très peu transparent.

Mais cette blacklist américaine ne s’applique pas aux sociétés européennes ?

C’est là que ça devient vicieux. Pour faire une transaction, il faut passer par les banques, qui – à un moment ou l’autre- traitent toujours en dollars. Ceci implique que les grandes banques ont extrêmement peur de rouvrir avec l’Iran actuellement. C’est l’un des freins principaux à la reprise économique normale.

Aucune grande banque n’accepte aujourd’hui de travailler avec l’Iran ?

La situation diffère de banque à banque. Ce que l’on voit, c’est qu’une série de banques accepte de faire des transactions en euros sur le court terme, moyennant une série de règles de compliance, pour vérifier que l’on est hors du cadre des sanctions américaines. Mais quand on parle de restaurer l’industrie, ce sont des projets qui durent plusieurs années. Et là, il n’y a aucune banque qui accepte de financer des opérations commerciales avec l’Iran aujourd’hui.

Ça restreint fortement les possibilités des sociétés belges en Iran…

C’est extrêmement compliqué. En Belgique, il y a deux banques qui acceptent de le faire (Belfius et KBC font partie de la mission économique, NDLR). Mais c’est extrêmement lourd. Et j’ai beaucoup parlé des sanctions. Mais il y a également deux éléments géopolitiques importants qui expliquent les craintes actuelles des banques. Le premier, ce sont les élections américaines. Quoi qu’on en dise, les relations Iran-USA restent extrêmement compliquées. Si on lit le programme des candidats actuels, Trump cassera le deal avec l’Iran dans les semaines qui suit son élection, et Hilary Clinton est moins favorable à la reprise des échanges que n’était Obama. Donc il y a déjà une incertitude de ce côté-là. La deuxième crainte, que l’on mentionne moins souvent, c’est qu’il y a également des élections présidentielles en Iran au printemps prochain. Rohani, le président actuel, qui est le maître d’œuvre de cette ouverture, est combattu par les conservateurs qui étaient contre l’accord nucléaire. Avant les élections iraniennes, je pense donc que la position des banques risque de ne pas évoluer.

Les banques ne prêtent pas, il y a une épée de Damoclès sur les sanctions, un risque géopolitique… Quelles sont les entreprises qui auraient envie d’aller en Iran ?

Malgré tout, il y a un certain nombre d’entreprises belges qui viennent nous voir, qui sont en négociation de contrats, et qui nous demandent de les assurer. Mais ces entreprises sont toujours à la recherche d’un financement.

Vous avez recommencé à assurer des activités en Iran depuis janvier 2016. Ça marche ?

Très clairement. C’est la ruée vers l’Iran. En septembre, l’enveloppe du Ducroire disponible pour faire des affaires sur l’Iran est passée de 230 à 750 millions d’euros, car le classement de l’Iran s’est amélioré. Mais actuellement, nous avons des demandes qui vont au-delà de ces 750 millions. Donc la demande est là.

Combien de dossiers ?

Une vingtaine.

Lesquels ?

Je ne peux pas communiquer cette information. Mais on parle du secteur de la construction et du dragage, du secteur énergétique, de la grosse industrie pour la production de verre, de la fourniture de machines pour la production de câbles, de valves pour l’industrie chimique. Dans le secteur télécoms et textile aussi.

Des contrats ont-ils été conclus ?

On donne une promesse dans certains cas, disant que l’on est prêt à les assurer, même si le deal n’est pas encore conclu. Toutes ces sociétés se heurtent actuellement au problème de financement pour le commerce à long terme.

Source : Le Soir