jeudi, novembre 03, 2016

Les Gardiens de la révolution iranienne s'invitent dans les appels d'offre pétroliers

En Iran, les compagnies pétrolières internationales ont jusqu'à la mi-novembre pour postuler aux appels d'offres sur 50 projets pétroliers et gaziers. Quelques jours avant l'échéance, les conglomérats iraniens, aux mains de l'élite religieuse, exigent d'être associés au processus.

 

C’est « une honte » de confier aux compagnies étrangères le contrôle des nouveaux projets pétroliers, estime un ancien commandant de la révolution iranienne. Ebadollah Abdollahi dirige aussi un conglomérat industriel, Khatam al Anbia. À mesure que la date limite de l’appel d’offres pétrolier approche, le 19 novembre prochain, les Gardiens de la révolution iranienne, qui contrôlent des pans entiers de l’économie, font vibrer le sentiment national pour pouvoir participer au processus.

La semaine dernière la société pétrolière nationale, la NIOC, avait estimé que les compagnies étrangères étaient les mieux à même de prendre la direction des grands projets pétroliers, comme Azadegan Sud. Dimanche dernier, le ministre du Pétrole a dû rectifier le tir en déclarant que les entreprises iraniennes pourraient également déposer des offres pour ce champ géant.

Un changement de contrat pétrolier

Les compagnies étrangères sont de fait les seules à disposer à la fois de la technologie et des fonds nécessaires au développement des grands gisements. Pour les courtiser, le gouvernement iranien a d’ailleurs révolutionné le contrat pétrolier type, il pourra durer jusqu’à 25 ans, contre 5 ans seulement avant la levée des sanctions.

Le service des compagnies pétrolières étrangères sera rémunéré, en cash et en barils, en fonction de la croissance de la production et des investissements réalisés, mais seulement au niveau des terminaux d’exportation. On joue un peu sur les mots pour ménager, là encore l’aile conservatrice, souligne Philippe Sébille-Lopez, pas question de parler de contrat de partage de production, c’est interdit dans la Constitution iranienne.

Un appel d’offres test

Ce premier appel d’offres sur 50 projets pétroliers et gaziers servira de test pour connaître la réaction des investisseurs étrangers, estime Francis Perrin. Le néerlandais Shell devrait être sur les rangs, le Français Total, l’Italien Eni probablement, des compagnies européennes, donc, mais aussi des compagnies asiatiques - les majors américaines étant encore exclues par les sanctions de Washington.

Mais toutes ces compagnies étrangères vont devoir compter avec les entreprises des Gardiens de la Révolution, qui s’invitent au tour de table. Les entreprises présélectionnées seront connues le 7 décembre, et les gagnants au mois de mars prochain.


Source : RFI

Aucun commentaire: