dimanche, mai 17, 2015

Le gouvernement sud-africain annonce son soutien à un programme nucléaire pacifique de l'Iran

Le gouvernement sud-africain a réaffirmé vendredi sa position selon laquelle l'Iran avait un droit inaliénable de développer l'énergie nucléaire à des fins pacifiques conformément au Traité de non prolifération (TNP).
Comme l'Iran, l'Afrique du Sud pense fermement que le Moyen- Orient devrait être une zone dénucléarisée en termes d'armes atomiques, comme cela a été fait en Afrique, a déclaré la ministre des Affaires étrangères et de Coopération, Maite Nkoana-Mashabane, lors d'une conférence de presse à Pretoria.
L'Afrique du Sud a le rare privilège d'avoir eu des armes atomiques et de les avoir volontairement démantelées.
"À cet égard, le gouvernement sud-africain continuera d'encourager et de soutenir l'Iran dans ses efforts pour un accord complet dans les pourparlers sur le nucléaire", a déclaré la ministre. "Nous espérons que l'issue finale sera juste et équitable pour le peuple d'Iran, et que les sanctions seront levées sans délai."
Mme Nkoana-Mashabane a dirigé plus tôt ce mois-ci une délégation à Téhéran, en Iran, pour y assister à la 12ème Session de la Commission conjointe Iran-Afrique du Sud.
Cet événement, que la ministre a qualifié de l'un des dialogues bilatéraux les plus fructueux, s'est conclu par l'adoption d'un Communiqué commun détaillant les mesures concrètes et spécifiques que les deux pays ont convenu d'adopter pour approfondir leurs relations poltiques, diplomatiques, commerciales et d'investissement.
La Commission conjointe s'est engagée à veiller à la mise en oeuvre de tous ces accords par l'Afrique du Sud et l'Iran. Sept groupes de travail ont identifié un ensemble de domaines importants, larges mais bien définis, pour la coopération future, a déclaré la ministre.
"Nous avons présenté des projets et programmes réalisables, délimités dans le temps et basés sur les résultats. Parmi ceux-ci figurent des initiatives en matière d'éducation, d'énergie, de santé, d'investissement, d'exploitation minière, de transports, d'agriculture, de science et de technologie."
L'Afrique du Sud était le principal importateur de pétrole iranien en Afrique avant 2012, avec des achats de près de 68 000 barils de pétrole par jour en mai 2012, un mois avant l'arrêt de ses achats de pétrole brut en raison de pressions des pays occidentaux liées au programme nucléaire de Téhéran.
L'Afrique du Sud serait intéressée par le pétrole et le gaz naturel iranien ainsi que par les perspectives de joint ventures pour développer les projets pétroliers iranien, selon les reportages

vendredi, mai 15, 2015

Entre fantasme et réalité, un nouvel âge d’or du pétrole en Iran ?


L’annonce d’un accord provisoire entre l’Iran et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne) début avril 2015 a immédiatement fait plonger le cours du brut et fait resurgir une crainte : celle que la production iranienne de pétrole vienne noyer un marché déjà saturé, provoquant ainsi une nouvelle chute brutale des cours du baril.

Téhéran, au bord de l’asphyxie économique et financière, trépigne d’impatience à l’idée de voir lever les sanctions qui limitent très fortement ses exportations de pétrole, et se déclare prêt à augmenter très rapidement de 30% sa production.

Mais au-delà des effets d’annonce, il va être très difficile pour l’Iran de mettre son programme à exécution.

L’Iran, la Belle au bois dormant de la production pétrolière

Et tout d’abord parce que le secteur énergétique iranien est vétuste. Les sanctions occidentales ont très fortement limité les investissements étrangers dans le pétrole iranien. Pour dire les choses clairement, l’Iran est la Belle au bois dormant de la production pétrolière. Les installations y sont donc périmées, et ce malgré l’arrivée progressive de compagnies et d’investissements chinois.
Celles-ci, malgré d’indéniables progrès ces dernières années, sont encore loin de pouvoir faire jeu égal avec les compétences techniques des compagnies pétrolières et parapétrolières occidentales.
Téhéran a beau affirmer que sa production pourrait facilement passer de 3 millions à 4 millions de barils par jour, ses capacités restent limitées et très loin des plus de 6 millions de barils produits quotidiennement au milieu des années 70 (avant la révolution de 1979 et l’arrivée au pouvoir de Khomeiny). Les principaux champs pétroliers du pays – Marun et Gachsaran – sont en exploitation depuis un demi-siècle et souffrent très manifestement d’un manque d’investissements.

L’Iran est en outre loin d’avoir développé l’exploitation du gaz à la hauteur de ses réserves. Dans un secteur gazier marqué par une féroce compétition, l’Iran est aujourd’hui bien démuni. Le pays est actuellement incapable de prendre part au très porteur marché du GNL, le gaz naturel liquéfié, dont les compagnies iraniennes ne maîtrisent pas la liquéfaction. Par manque de compétences et d’investissement, Téhéran a ainsi laissé le champ libre à d’autres producteurs de gaz, l’Algérie, le Qatar ou encore l’Australie.

Selon Jason Bordoff, un expert américain du pétrole cité par Bloomberg, le secteur énergétique iranien aura besoin d’entre 50 et 100 milliards de dollars d’investissements étrangers dans les années qui viennent pour réellement décoller.

Une levée des sanctions… vraiment ?

La levée des sanctions devrait certes encourager les entreprises occidentales et européennes à revenir sur le terrain iranien. Sauf que… c’est un peu plus compliqué que cela, aussi bien pour des raisons exogènes qu’endogènes.

D’un point de vue strictement lié à l’Iran, disons que le fonctionnement de l’attribution des marchés dans le secteur pétrolier est très loin d’être transparent et ouvert aux investissements étrangers. L’importance de la manne pétrolière (je vous rappelle que 60% du budget de l’Etat en dépendait en 2007) explique très largement cette mainmise étatique sur les ressources du pays. Mais le résultat est que pour une compagnie étrangère, investir en Iran est aussi compliqué que coûteux, ce qui limite d’autant leur enthousiasme à remettre les pieds dans le pays.

D’un point de vue exogène maintenant, le retour des compagnies occidentales en Iran se heurte à un problème de taille : l’extrême complexité des sanctions imposées à l’Iran. Celles-ci n’ont pas seulement presque complètement bloqué les exportations de pétrole vers l’Occident (en faisant peser une épée de Damoclès sur les pétroliers, parapétrolières, transporteurs ou même les assureurs qui seraient tentés d’accepter des contrats avec l’Iran) mais elles ont en outre isolé le pays.

L’Iran a été, de fait, exclu du système financier et commercial mondial (comme le réseau interbancaire SWIFT). Et les banques occidentales se sont vues imposer d’importantes sanctions en cas de transactions avec Téhéran via le dollar.

L’Iran, paria pour encore longtemps

Ce réseau extrêmement complexe et étendu de sanctions prendra des années à être complètement levé. Et encore faut-il que l’Occident et l’Iran parviennent réellement à un accord définitif. Ce qui va être très compliqué. Peu de pays suscitent en effet un tel rejet que l’Iran, à tort ou à raison.


Le Sénat américain – à majorité républicaine, faut-il encore le rappeler – a déjà fait savoir qu’il rétablirait immédiatement les sanctions contre l’Iran en cas de non respect de l’accord sur le nucléaire, et les républicains ont annoncé leur intention de revenir sur les récentes discussions en cas de victoire aux prochaines présidentielles. Autant dire qu’aucune hache de guerre ne sera enterrée dans les mois qui viennent. Israël pèse bien sûr de tout son poids pour empêcher un accord qui donnerait plus de latitude à Téhéran sur son programme nucléaire et même l’Europe reste manifestement sur ces gardes.

Source : Céline Chevret, Quotidienne AGORA, avril 2015

La Pologne veut investir en Iran

Le 5 mai dernier l’Iran a reçu une délégation polonaise pour discuter de projets commerciaux.

Parmi la centaine de membres de cette délégation, on pouvait compter des représentants du secteur du bâtiment, de l’agriculture et de la production automobile.  « Nous avons identifié l’Iran comme un marché très prometteur notamment grâce au pétrole » a déclaré le représentant de la société polonaise PKN Orlen. De son côté, l’agence du gouvernement iranien a annoncé que les raffineries polonaises allaient acheter du pétrole iranien.

Les négociations étaient axées sur la coopération des deux pays dans les secteurs de la pétrochimie, du pétrole et du gaz. Le vice ministre iranien, Amir-Hossein Zamaninia, a évoqué les exportations de gaz vers la Pologne et les autres pays européens en ajoutant « l'Europe cherche à diversifier ses sources d'énergie afin de ne pas rester dépendante d'un seul pays ».

jeudi, mai 14, 2015

comment réinvestir un marché prometteur ?

La réouverture prochaine du marché iranien aux investisseurs français soulève une difficulté majeure : l’image de la France a pâti de l’inflexibilité de sa politique étrangère dans la région. Dans ces circonstances, comment regagner la confiance des partenaires iraniens ? Par une stratégie originale d’investissement culturel.


Quelle est l’image de la France en Iran ?
À compter de 2007, la France a affiché une position très dure vis-à-vis de l’Iran. Au même moment, les États-Unis entamaient un dialogue constructif, qui s’est soldé aujourd’hui par un préaccord sur la question nucléaire. Cette inversion des rôles n’est pas sans effets économiques : si les entreprises européennes ont été progressivement écartées par les grandes firmes américaines, ces dernières ont maintenu un dialogue actif avec l’Iran de façon à être en mesure de conquérir des positions dominantes le moment venu. Ce moment a sonné aujourd’hui.
Dans ces circonstances, comment réparer les dommages causés ?
Par une stratégie nouvelle et inventive misant sur la culture locale. La plupart des grandes entreprises qui investissement en Iran éprouvent des difficultés en raison de la rotation trop rapide des cadres sur place. En Iran, il faut s’installer dans le temps afin de s’imprégner de la culture nationale. Sans cette imprégnation, les incompréhensions se multiplient et les négociations mettent beaucoup plus de temps à se finaliser par des contrats.
Quels sont les obstacles les plus importants dans ces négociations ?
Nous oublions souvent que l’Iran à la différence de la France a été envahi pendant plus d’un millénaire par des puissances étrangères. Or, ces invasions ont eu des conséquences considérables sur les négociateurs. En premier lieu, c’est la culture du bazar qui a triomphé sur celle des hommes d’État. Face aux envahisseurs, l’inertie s’est imposée comme la force des dominés. La déliquescence de l’État a favorisé la lenteur et la corruption de ses agents.
Devant le despotisme des envahisseurs s’est développé un langage indirect et ambigu destiné à protéger les sujets de l’arbitraire du pouvoir. Incapables de maîtriser leur propre destin, les Iraniens ont attribué les malheurs du pays aux complots étrangers. Les longs siècles de domination ont par conséquent forgé une culture allant à rebours de la tradition française fondée sur le temps compté, la force de la loi, la bonne foi et le rayonnement.
Existe-t-il à l’inverse des points culturels communs que nous pouvons exploiter ?
Oui. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Perse a été considérée pendant trois cents ans comme une autre France, une France de l’Orient. Ces points communs sont variés. On peut évoquer les similitudes entre le christianisme et certains aspects du chiisme comme le culte des saints ou l’importance du clergé. Le second point commun est l’importance d’une histoire qui fait partie intégrante de l’identité.
Mais il en existe bien d’autres comme l’art de la conversation, ou le poids accordé à la politesse, le ta’arof. C’est par conséquent en puisant dans notre identité profonde que nous serons les plus à même de renouer un dialogue constructif et prometteur avec l’Iran. 

Source : Les Echos 13/04/2015

Iran : les chiffres du MOCI 2015

Conjoncture économique


L'économie de l'Iran reste largement dominée par le secteur public qui en contrôle près de 80%. Le secteur privé est donc relativement limité. L'économie est très dépendante des revenus pétroliers qui représentaient en 2013 près de 80% des recettes de l'Etat. Dans ce contexte, une hausse ou une baisse du prix du pétrole peut grandement influer sur les recettes du pays. Afin de diversifier son économie et devenir moins dépendant du secteur pétrolier, le gouvernement a décidé de lancer des privatisations et d'ouvrir à l'investissement étranger la plupart des secteurs de son économie. Mais les progrès dans ce domaine ont été lents et freinés par les tensions politiques et les sanctions internationales liées au développement de l'industrie nucléaire nationale.

Néanmoins, les réformes sont indispensables. Le secteur public n'a plus les ressources pour créer les emplois nécessaires pour réduire le taux de chômage de 15% de la population active en 2013 (plus de 30% chez les jeunes). L'autre problème majeur du pays reste l'inflation qui n'est plus maîtrisée (26,5% en 2012 et plus de 50% en 2013) avec des prix des biens de consommation en forte hausse, générant des problèmes sociaux et faisant craindre des soulèvements populaires.

Le pays entre dans sa deuxième année de récession (-1,5% en 2013). Pour 2014, les estimations prévoient une contraction du PIB de l'ordre de -1,2%, un chiffre insuffisant pour compenser une inflation très élevée, qui pourrait demeurer au-dessus de 40% en 2014.
L'inflation galopante et le chômage croissant entraînent les forces vives du pays, notamment les jeunes, à quitter l'Iran.

Principaux secteurs d'activité


Le secteur agricole a contribué à 10,6% du PIB en 2013, employant 16,8% de la population active. Seulement 10% des terres sont arables et des méthodes primitives d'exploitation sont employées. Les principales récoltes sont les pistaches (le plus grand producteur mondial), le blé, le riz, les oranges, le thé et le coton. La culture illicite du pavot est assez commune. L'Iran est riche en ressources minérales, principalement : le pétrole (4ème producteur mondial) et le gaz (2ème réserves mondiale), le cuivre, le plomb, le zinc, etc. 

La production pétrolière représente plus de 10% du PIB. Le secteur des industries et des mines contribue à 37,8% du PIB. L'industrie des textiles est le deuxième secteur le plus important après le pétrole. Le raffinage du sucre, la préparation industrielle des aliments, les produits pétrochimiques, le ciment et la construction sont les autres principales industries. Les travaux manuels traditionnels tels que le tissage de tapis et la fabrication des céramiques, la soie et les bijoux sont aussi importants pour l'économie. 

Le secteur tertiaire contribue à 44.5% du PIB.

Plus d'informations sur la page "Market Analyses about Iran" de Globaltrade.net, the Directory for International Trade Service Providers.

Commerce extérieur


L'Iran est membre de l'OPEP, l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, son deuxième producteur et le cinquième producteur mondial. La part du commerce extérieur (exportations + importations) dans le PIB du pays est d'environ 50%, le pétrole représentait 60% des recettes budgétaire et 80% des entrées de devises en 2013. Les sanctions mises en place en 2013 ont empêché l'entrée de devises, mais aussi l'import-export du secteur privé. Les revenus pétroliers ont été divisés par deux. La levée de ces sanctions, suite aux accords de Genève de novembre 2013, reste partielle mais devrait soulager l'économie du pays.

Les principaux clients de l'Iran ont été en 2013 la Chine, les Emirats Arabes Unis, la Turquie et l'Union Européenne. En plus du pétrole, l'Iran exporte principalement des pistaches, des tapis, des produits pétrochimiques, des produits chimiques organiques, de l'aluminium, des matériaux plastiques. 

Ses trois principaux fournisseurs sont la Chine, l'Allemagne et les Emirats Arabes Unis (qui jouent le rôle de centre de réexportation). Les biens principalement importés sont les machines, le fer et l'acier, l'équipement électrique et électronique et les céréales.
La population iranienne est jeune et en demande de biens de consommation étrangers, ce qui peut offrir un marché dynamique pour les importations dans le pays. Il faut cependant noter qu'une part importante des produits étrangers proviennent de la contrebande et transitent via Dubaï.

Plus d'informations sur la page "How to Export to Iran" de Globaltrade.net, the Directory for International Trade Service Providers.

Le contexte politique

Le pouvoir exécutif

Le chef de l'Etat est le Guide Suprême de la Révolution islamique, nommé à vie par l'Assemblée des Experts. Le Guide Suprême est le commandant en chef de l'armée, il contrôle les services des renseignements de l'armée et les opérations de sécurité, il est aussi le seul a avoir le pouvoir de déclarer la guerre. Le chef du gouvernement est le président, il est élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans. Le Conseil des Ministres est sélectionné par le président, avec l'approbation de la législature. Le président détient le pouvoir exécutif, mis à part dans les domaines qui sont les prérogatives du Guide Suprême.

Le pouvoir législatif
Le pouvoir législatif est monocaméral. Le parlement est constitué de l'Assemblée Consultative Islamique, qui compte 290 sièges et dont les membres sont élus au suffrage universel pour quatre ans. Le parlement doit faire valider les lois par le Conseil des Gardiens qui vérifie si les lois proposées ne vont pas à l'encontre des principes islamiques. Le Parlement a un pouvoir réel en Iran. Il peut notamment décider du renvoi d'un ministre. Le président ne peut dissoudre le parlement directement mais il peut en recommander la dissolution au Guide Suprême.

Les principaux partis politiques
Les groupes de pression politique mènent la plupart des activités politiques dans le pays. Il est difficile d'avoir une vue claire de la situation des partis politiques en Iran. Les principaux partis sont les suivants :
- La Société Islamique des Ingénieurs – soutient l'acquisition de connaissances scientifiques et techniques par l'Iran, est opposé aux valeurs et à la culture occidentales, soutient les valeurs islamiques ;
- Les Cadres du Parti de la Construction - supporters de l'ex-président Rafsanjani et de sa politique ;
- Le Front de participation à l'Iran Islamique – parti politique réformiste, soutien la démocratie ;
- La Société des Clercs Militants – parti clérical conservateur modéré.

Les leaders politiques au pouvoir
Guide Suprême : Ayatollah Ali Hoseini-KHAMENEI (depuis juin 1989) – non-partisan
Président : Hasan Fereidun RUHANI (depuis le 3 août 2013) – L'Association des combattants du Clergé

Les prochaines élections
Assemblée Consultative Islamique : 2016
Elections présidentielles : juin 2017


Les conditions de vie

Santé et sécurité


Les précautions sanitaires
Un certificat de vaccination contre la fièvre jaune est exigé des voyageurs en provenance de zones infectées. Le risque de paludisme existe de mars à fin novembre dans les provinces d'Hormozgan, Kerman (zone tropicale) et Sistan-Baluchistan. Il y a un risque limité dans certaines zones au nord du Zagros et dans les régions de l'ouest et du sud-ouest pendant les mois d'été. Résistance de P, falciparum à la chloroquine signalée. Prophylaxie recommandée dans les zones à risque : CHL ; dans le sud-est, C+P.
Pour plus d'information sur les conditions sanitaires : consultez les conseils aux voyageurs du ministère français des affaires étrangères. 
Pour plus d'information sur les conditions de sécurité : consultez les conseils aux voyageurs du ministère français des affaires étrangères. 
Contacter votre ambassade : Ambassade de France en Iran

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Une voiture électrique à Téhéran

C’est la première fois que les Téhéranais voient une voiture électrique circuler dans leurs rues. 


Pour une des villes les plus polluées du monde – à 80% en raison des véhicules-, la surprise est grande. Les passants la saluent, les automobilistes klaxonnent son passage ; au feu rouge, motards et conducteurs n’hésitent pas à doubler par la droite pour observer de plus près cette voiture si nouvelle.
Si la voiture électrique fascine ou interroge, c’est que les habitants connaissent une circulation hautement embouteillée à travers un constant nuage de pollution, stagnant dans cette cuvette cerclée de montagnes. 

A Téhéran, 70 000 des 7 millions de véhicules ont plus de trente ans et consomment 15 litres d’essence tous les 100 kilomètres. Les entreprises publiques de conception automobile produisent encore actuellement des voitures de basse qualité, en raison de défauts structurels internes et de l’offre restreinte par les embargos. La production d’essence connaît les mêmes problématiques : moins de 30% de la production iranienne correspond aux normes européennes (Standard Euro 4). La conjonction de ces produits de faible qualité est à l’origine d’une pollution intense.

Le sujet préoccupe les pouvoirs publics iraniens depuis plusieurs années. L’Iran est en effet dans le monde le pays qui subventionne le plus fortement l’énergie : ses habitants n’ont qu’à payer l’équivalent d’1 centime d’euro par kilowatt, et un litre d’essence ne coûte que 28 centimes d’euros. Les citoyens n’ont pas à s’inquiéter de leurs dépenses énergétiques et ont une telle consommation que l’Iran, pourtant deuxième réserve de pétrole et de gaz du monde, doit importer 10 millions de litres d’essence chaque jour pour subvenir aux besoins de ses automobilistes. L’Etat ne reçoit ensuite des citoyens que 25% de ce qu’il a payé pour l’importation, en raison des subventions précédemment évoquées. L’augmentation du nombre de véhicules et la démocratisation de leur usage en Iran placent le pays dans une situation peu viable à moyen terme : dans moins de 10 ans, le nombre de véhicules en Iran devrait avoir doublé, et l’Etat ne pourra plus assurer de telles subventions énergétiques.

Par chance, l’arrivée de la première voiture électrique en Iran en juin 2014 coïncide avec la Journée Mondiale de l’Environnement, pilotée par le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. De nombreux évènements sont organisés à cette occasion en Iran par les Ministères de l’Energie et de l’Industrie pour sensibiliser la population à l’état de stress énergétique dans lequel se trouve le pays à court et moyen terme, pour avertir sur ses effets secondaires dans les domaines de la santé (l’Iran accuse notamment un taux très important de cancers des poumons et d’asthme) et de l’écologie (ex: assèchement progressif du lac d’Ourmia), et pour proposer des solutions novatrices. Fulmen, un des acteurs de l’électrique en Iran, est notamment sur le devant de la scène. Son PDG, Fereidoun Mahmoudian, souligne ici que l’Iran pourrait se permettre de retrouver une indépendance énergétique en banalisant et étendant l’utilisation de véhicules électriques. Le budget public y gagnerait par ailleurs puisque les subventions diminueraient considérablement, et la population plus largement bénéficierait des retombées positives de la baisse de pollution. Le récent rapport de l’entreprise propose notamment à l’Etat de subventionner d’abord des taxis électriques pour familiariser la population à ce type de véhicule, et amorcer une réduction de la consommation nationale d’essence et de la pollution. 

En Iran, chaque taxi consomme environ 30 litres d’essence par jour, que le gouvernement subventionne à raison de 7 500 dollars annuels par taxi. En quatre ans le gouvernement paie donc 30 000 dollars de subventions à chaque taxi, ce qui équivaut à l’achat d’une voiture électrique (une Nissan Leaf par exemple). Les chauffeurs de taxis ne verront pas leurs revenus diminuer par une telle mesure publique puisque le prix de l’électricité non-subventionnée revient moins cher que celui de l’essence subventionnée. Fulmen n’a pas hésité à utiliser la première voiture électrique à Téhéran pour sensibiliser ses habitants, organiser des réunions avec les ministères concernés, et présenter plus concrètement aux esprits scientifiques de l’Université de Technologie de Téhéran les bienfaits de l’électrique.

Source : Association Inspiring Through Initiative http://asso-iti.com

vendredi, mai 08, 2015

Iran, veut devenir la première puissance regionale

Un accord nucléaire avec les grandes puissances et la levée des sanctions internationales feraient de l'Iran l'acteur majeur du Moyen-Orient en matière d'énergie.


Téhéran (AFP) - Un accord nucléaire avec les grandes puissances et la levée des sanctions internationales feraient de l'Iran l'acteur majeur du Moyen-Orient en matière d'énergie qui attirerait la majorité des investissements étrangers, ont assuré mercredi des hauts responsables iraniens.
L'Iran, assis sur les quatrièmes réserves mondiales de pétrole et les deuxièmes de gaz, a vu ses exportations d'or noir diminuer de moitié depuis l'instauration en 2012 d'un embargo pétrolier sévère pour le contraindre à abandonner son programme nucléaire controversé. Téhéran exporte actuellement environ 1,3 million de barils par jour, contre 2,5 mbj en 2011. Au sein de l'Opep, il a perdu son deuxième rang d'exportateur derrière l'Arabie saoudite, puissance rivale politique et économique.
Les géants pétroliers ont cessé graduellement leurs activités en Iran, remplacés par des acteurs locaux ou des entreprises chinoises, alors que les gisements pétroliers et gaziers sont sous-exploités.
Mais la perspective d'un accord global en cours de négociation qui doit aboutir d'ici au 30 juin, et la levée des sanctions qui doit suivre aiguise l'appétit des investisseurs étrangers présents cette semaine à la Foire annuelle du pétrole et du gaz de Téhéran.
"Il est temps d'avoir une position de force dans les relations avec ceux qui viennent en Iran et veulent y travailler", a affirmé le ministre du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, dans son discours d'ouverture de la Foire.
"Il est compréhensible qu'ils nous aient quittés pendant les temps difficiles pour telle ou telle raison", a-t-il ajouté devant des participants venus d'une trentaine de pays, espérant "travailler avec eux à partir d'une bonne position pour devenir le numéro un de l'industrie pétrolière de la région".
"Il nous faut utiliser les sociétés étrangères qui viendront après la levée des sanctions (...) en vue d'augmenter les exportations et l'accès aux marchés régionaux", a-t-il souligné. Les principaux clients de l'Iran sont asiatiques (Chine, Inde, Japon, Corée du sud).
Pour attirer les investisseurs, Téhéran souhaite modifier la nature de ses contrats pour les rendre plus attractifs. Le processus, lancé après l'élection de Hassan Rohani (juin 2013), prend toutefois du temps et la présentation des nouveaux contrats est attendue pour septembre.
Avec ces nouveaux modèles de contrats pétroliers basés sur "la réalité du marché mondial de l'énergie (...) ils deviendront tellement attractifs que l'industrie nationale attirera les investissements étrangers", a pour sa part assuré le premier vice-président iranien chargé de l'Economie, Eh'saq Jahanguiri.
L'Iran, a-t-il dit, est déterminé à reprendre sa place sur le marché mondial "très rapidement après la conclusion d'un accord nucléaire".