vendredi, décembre 23, 2016

Les investissements en Iran peinent à décoller

De plus en plus d'entreprises font des affaires avec l'Iran, depuis l'assouplissement des sanctions occidentales à l'encontre de ce pays. Les sociétés suisses restent toutefois à la traîne.

Il ne se passe presque pas un jour sans une annonce de signature d'accords commerciaux avec la République islamique. Le groupe anglo-néerlandais Shell vient, par exemple, de signer un contrat de plusieurs milliards de dollars pour l'exploitation de gisements de pétrole et de gaz dans ce pays.

Dans le cadre d'un projet de production de gaz naturel iranien estimé à environ 5 milliards de dollars (5,1 milliards de francs), l'entreprise française Total a également obtenu une participation majoritaire dans un consortium.

Les fabricants d'avions s'y mettent aussi. Airbus va livrer une centaine d'appareils à la compagnie aérienne publique du pays Iran Air. De même, la société américaine Boeing a signé un contrat de plusieurs milliards de dollars pour fournir 80 avions à la même entreprise.

Banques réticentes

En dépit de cette ruée vers l'or, il n'est pas si facile pour les entreprises de réaliser des affaires en Iran.

Parmi les principaux obstacles, figurent le financement et le traitement des paiements. De nombreuses banques hésitent, en effet, à investir dans ce pays, du fait des sanctions américaines toujours existantes. Ces dernières interdisent notamment les établissements financiers américains à réaliser des transactions dans la République islamique.

Des relations entre Téhéran et Washington existent cependant. Le dollar reste le seul moyen de paiement qui figure dans les contrats commerciaux avec l'Iran. Et les transferts d'argent impliquent les banques américaines, comme exécutrices, car tout transfert d'argent en dollars s'effectue toujours à travers les Etats-Unis. Cette pratique n'est d'ailleurs pas interdite par le blocus américain.

D'autres monnaies pourraient, certes, être utilisées pour réaliser des opérations en Iran, mais les transactions seraient alors rendues plus difficiles et cela même pour le gouvernement des Etats-Unis.

Pour illustrer cette problématique, le meilleur exemple reste le transfert de 400 millions de dollars de vieilles dettes américaines à la République islamique. Le gouvernement américain avait alors dû acheminer ce montant en avion, via la Suisse, en argent liquide. L'opération avait été rendue possible uniquement grâce à l'échange des dollars en francs par la Banque nationale suisse (BNS).

Peur pour sa réputation

En Suisse aussi, l'investissement en Iran est difficile. Interrogés par l'ats sur leurs affaires dans ce pays, les plus grands établissements bancaires helvétiques minimisent leur contribution au marché iranien. Credit Suisse et UBS ont indiqué qu'ils n'avaient pas réalisé d'affaires avec la République islamique ou avec la participation de ce pays.

La Banque cantonale de Zurich (BCZ) considère comme prématurée une reprise des activités commerciales avec cette région du monde, selon un porte-parole de l'institut bancaire. PostFinance n'effectue pas non plus de transactions en relation avec l'Iran. L'entité de La Poste justifie son choix en raison des risques juridiques et de réputation.

Du côté des autres entreprises, ABB étudie les opportunités d'affaires dans le pays du Moyen-Orient. Plus largement, la place industrielle helvétique ne peut guère se vanter de ses investissements en Iran.

Paiements pas assez sûrs

L'Assurance suisse contre les risques à l'exportation (SERV) n'a couvert que treize affaires commerciales avec la République islamique pour un volume se chiffrant en millions de francs. Selon une porte-parole de ce service, les affaires avec ce pays représentent une part mineure.

Pour expliquer ce faible volume, le SERV met en avant le fait que souvent le mode de paiement n'est pas suffisamment sécurisé au niveau des transactions avec l'Iran. Il existe toutefois des banques européennes, comme la belge KBC et l'allemande DZ Bank, qui effectuent des transactions en Iran.

D'autres instituts bancaires allemands disent accueillir avec réserve les affaires en Iran, mais n'excluent pas catégoriquement l'idée de commercer avec ce pays. L'établissement financier autrichien Erste Group Bank est, lui, en train de préparer des services financiers destinés à ce pays.

Selon l'agence de presse Reuters, qui a interrogé la Banque nationale iranienne, près de 200 établissements bancaires internationaux coopèrent déjà avec la République islamique.


Source : La Teibune de Genève, 21/12/2016

Airbus signe à son tour un méga-contrat en Iran

Paris - Quelques jours après son concurrent américain Boeing, Airbus a signé un méga-contrat avec la compagnie nationale Iran Air pour l'acquisition de 100 appareils moyen et long-courrier, pour un montant d'environ 20 milliards de dollars au prix catalogue.

Les premières livraisons pourraient intervenir dès janvier, a indiqué l'avionneur. De source proche du dossier, on précise que le premier appareil livré sera un A320. 

La commande, qui fait suite à un engagement signé en janvier 2016 à Paris, n'inclut pas d'A380, le "Super Jumbo" d'Airbus, dont les commandes se font rares, car l'aéroport de Téhéran n'est pas aménagé pour ce très gros porteur, selon cette source. 

Elle comprend 46 moyen-courriers A320 dont 32 A320neo, la version remotorisée du best-seller d'Airbus, et 54 long-courriers: 38 A330 dont 28 A330neo, et 16 A350, le dernier-né de l'avionneur européen, a indiqué ce dernier. 

Pour l'Iran, ce nouveau contrat représente une bouffée d'oxygène en raison de la flotte vieillissante de sa compagnie nationale, composée de quelque 140 avions en activité, dont la moyenne d'âge est d'environ 20 ans. 

"Nous espérons que ce succès signale(ra) au monde que les objectifs commerciaux de l'Iran et de ses homologues sont mieux atteints avec la coopération internationale", a déclaré Farhad Parvaresh, patron d'Iran Air, cité dans le communiqué. 

"Iran Air considère cet accord comme un pas important en vue d'une présence internationale plus forte dans l'aviation civile", a-t-il ajouté, alors que Téhéran entend retrouver une place sur la scène internationale. 

Il représente "une étape significative dans la modernisation du secteur iranien de l'aviation commerciale", a de son côté déclaré, Fabrice Brégier, le patron d'Airbus. 

Outre la vente d'appareils, il porte également sur "l'entraînement des pilotes, la gestion des opérations aéroportuaires et du trafic aérien", a-t-il précisé. 

Cette annonce intervient moins de deux semaines après un gros contrat signé par Boeing pour la vente de 50 moyen-courriers 737 et 30 long-courriers 777 à la compagnie nationale iranienne. 

- 400 à 500 avions de ligne - 

Ce contrat, d'un montant de 16,6 milliards de dollars, est le plus important signé par l'avionneur américain avec Iran Air depuis près de 40 ans. 

Pour Airbus et son concurrent Boeing, l'enjeu est de taille, alors que l'Iran, un pays de 80 millions d'habitants et doté d'une importante diaspora, a des besoins énormes dans le secteur du transport de passagers. Selon l'Organisation iranienne de l'aviation civile, la République islamique aura besoin pour la rénover, de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie. 

Les deux avionneurs avaient entamé des négociations avec l'Iran juste après la conclusion de l'accord nucléaire de juillet 2015 entre Téhéran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. 

Cet accord historique a permis d'alléger dès janvier l'embargo économique international contre l'Iran. 

Mais la reprise des relations commerciales avec l'Iran ne s'est pas faite sans difficultés, malgré la levée des sanctions internationales contre la République islamique il y a près d'un an. 

Les deux avionneurs ont dû patienter des mois avant d'obtenir le feu vert de Washington, alors que l'Iran reste soumis à certaines sanctions américaines, liées notamment au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran. 

Le feu vert définitif de Washington à ces exportations est intervenu en novembre dernier à l'issue d'un long processus d'approbation des licences d'exportations aux Etats-Unis, en raison de la présence de composants en provenance d'Outre-Atlantique dans les avions des deux géants. 

L'ensemble du processus a même un temps été menacé par l'attitude du Congrès américain, qui a tenté l'été dernier de bloquer la vente d'avions à l'Iran. 

Source: L'Express, 22/12/2016

jeudi, décembre 22, 2016

L’École polytechnique signe quatre accords de double diplôme et enrichit sa coopération académique avec l’Iran

A l’occasion du déplacement de Thierry Mandon, Secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, aux rencontres franco-iraniennes de la coopération universitaire et scientifique, l’École polytechnique a signé pour la première fois des accords de double diplôme avec des institutions iraniennes de renom : l’Université de Téhéran et l’Université d’AmirKabir. L’X a également conclu un accord de partenariat avec l’Institute for Advanced Studies in Basic Sciences (IASBS). Ces nouvelles signatures renforcent les liens renoués dès 2015 avec la réouverture d’un centre de concours pour les Iraniens.

Les accords de double diplôme signés avec l’Université de Téhéran et l’Université d’AmirKabir concernent d’une part le cycle ingénieur polytechnicien et le programme doctoral d’autre part. Il s’agit des premiers accords de double diplôme signés avec des institutions iraniennes.

Des accords de double diplôme pour le cycle ingénieur polytechnicien

Ces accords vont permettre à des étudiants en sciences de l’Université de Téhéran ou d’AmirKabir, sélectionnés sur des critères d’excellence par leurs institutions mères, de passer le concours d’entrée du cycle ingénieur polytechnicien au cours de leur Bachelor en Iran. Ils suivront le cursus des trois premières années du cycle ingénieur à l’X avant de finir leur formation au sein de leurs universités d’origine. Avec ce parcours, les étudiants sélectionnés obtiendront à la fois le diplôme d’ingénieur polytechnicien ainsi qu’un Diplôme de l’École polytechnique et un diplôme de Bachelor et de Master de leur université d’origine.

Rapprocher les communautés scientifiques

L’X a également signé, avec l’Université de Téhéran et l’Université d’AmirKabir, un accord de double diplôme dans le cadre de son programme doctoral d’excellence. Pensé sur le modèle anglo-saxon du PhD track, ce programme d’excellence s’adresse aux élèves à haut potentiel, titulaires d’une licence, d’un bachelor ou de tout autre diplôme équivalent qui souhaitent relever les défis scientifiques de demain au sein des centres de recherche et de développement d’entreprises et de grandes universités. Les élèves bénéficiant de cet accord de double diplôme réaliseront leur première année de Master au sein de leur université en Iran avant de rejoindre Polytechnique pour les trois années suivantes. La dernière année de doctorat sera réalisée dans leur université d’origine iranienne et leur thèse sera défendue en farsi et en anglais ou français.

Ce nouvel accord permettra aux étudiants de bénéficier d’un diplôme de Docteur de leur université ainsi que de l’Université Paris-Saclay.

Un accord de partenariat avec l’IASBS 

L’IASBS est un établissement d’excellence en mathématiques, physique et informatique. Cet accord vise à favoriser les coopérations académiques, à renforcer les opportunités d’échanges et à promouvoir la compréhension inter-culturelle et internationale.

A cet effet, l’X et l’IASBS s’engagent à développer leur coopération académique et scientifique dans ces domaines en favorisant :

  • Les échanges étudiants ;
  • La coopération scientifique ;
  • La coopération pédagogique ;
  • Les échanges de professeurs.

Renouer avec la coopération en Iran

Ces nouveaux accords démontrent la volonté de l’École polytechnique de renouer avec sa tradition de coopération avec l’Iran. En février dernier, l’X avait d’ores et déjà réaffirmé cette volonté par la signature de trois accords de partenariat avec l’Université de Téhéran, l’Université de Sharif et l’Université d’Ispahan. Par ailleurs, depuis le concours 2015, les élèves iraniens bénéficient d’un centre dédié pour passer les épreuves d’entrée en cycle ingénieur polytechnicien.

mercredi, décembre 21, 2016

L’Iran possède 10 pour cent du marché du pétrole de la Chine

La Chine aurait importé 777 mille barils de brut par jour depuis l’Iran pour que ce dernier détienne près de 10 pour cent du marché du plus grand consommateur du pétrole du monde.

En octobre 2016, la Chine a eu une augmentation de 576 mille barils par jour de brut, c’est-à-dire 9.2 pour cent de hausse par rapport à la même date de l’année dernière et à atteint les 6 millions 807 mille barils par jour.

L’Iran a exporté 777 mille barils par jours en octobre 2016 qui montre une hausse de 128.7 pour cent par rapport aux 437 mille barils qu’il exporté vers ce grand consommateur.

De ce fait, la part de l’Iran dans le marché du pétrole brut de la Chine soit 9.9 pour cent et le place en quatrième position des exportateurs de ce pays. A noter que l’Iran était en octobre 2015, en sixième place.

mercredi, décembre 14, 2016

Pardis, la "Silicon valley" d'Iran, veut s'ouvrir au monde

Pardis (Iran) - Le parc technologique de Pardis, la "Silicon valley iranienne" où sont installées depuis quinze ans des dizaines d'entreprises de pointe, entend désormais s'étendre en s'ouvrant aux entreprises étrangères.

Situé à une vingtaine de km au nord-est de Téhéran, "Pardis technolgy park" est installé sur un immense terrain de 1.000 hectares dont seulement 60 sont actuellement occupés par des bâtiments modernes abritant quelque 200 entreprises où travaillent environ 3.000 salariés. 

Parmi elles, des fournisseurs d'accès internet, des banques, des centres d'appel, des laboratoires scientifiques, des sociétés spécialisées dans la nano et la bio-technologie, l'intelligence artificielle. 

Une école théologique de la ville sainte de Qom (nord) y a même ouvert une antenne à partir de laquelle elle diffuse ses enseignements en ligne. 

Seul de ce type en Iran, le parc technologique de Pardis a été créé en 2002 afin "de renforcer les capacités des sociétés en matière technologique et de faciliter leur présence dans le monde", explique à l'AFP son directeur, Mehdi Safarinia. 

Aujourd'hui, Pardis est selon lui devenu "le pôle technologique de l'Iran et nos meilleures entreprises s'y trouvent". "Tous les trois ans, nous développons une nouvelle phase de vingt hectares avec une centaine de sociétés" nouvelles, ajoute-t-il. 

Parmi elles, douze sont étrangères, venues d'Asie et d'Europe, qui travaillent en partenariat avec des entreprises iraniennes, une tendance que le directeur du parc veut voir s'accélérer. Pour y parvenir, "elles bénéficient de 20 ans d'exonération d'impôt et de facilités pour les échanges extérieurs", explique-t-il. 

En visitant lundi Pardis, Thierry Mandon, secrétaire d'Etat français à l'Enseignement supérieur et à la recherche, a affirmé à l'AFP que l'Iran était "une grande nation scientifique dans un certain nombre de disciplines, les mathématiques, l'informatique, sans parler de la géologie, des sciences humaines. C'est une science de très grande qualité". 

Venu en Iran avec une trentaine de responsables d'universités, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de grandes écoles françaises, M. Mandon estime que "les Iraniens sont à la recherche de savoir-faire technologique, car leur priorité c'est le développement de leur économie, la création et le développement d'entreprises". 

- Taux de chômage élevé chez les jeunes - 

Créer des emplois est un impératif en Iran où la croissance reste insuffisante à 4,4% et le taux de chômage à 12,7%. Ce taux grimpe à 26,7% chez les jeunes de 15 à 29 ans, parmi lesquels de nombreux diplômés, selon les derniers chiffres officiels.  

Le pays commence à sortir de son isolement depuis la conclusion en juillet 2015 d'un accord sur son programme nucléaire avec six grandes puissances, dont la France, qui a permis la levée d'une partie des sanctions internationales qui frappaient de plein fouet son économie. 

Thierry Mandon se souvient que lors de sa première rencontre il y a un an et demi avec son homologue iranien, Mohammad Farhadi, "les relations étaient extrêmement faibles" dans le domaine de la science et de la recherche. 

"Depuis cette date, c'est absolument impressionnant (de voir) comme les coopérations directes entre établissements universitaires français et organismes de recherche iraniens se sont développés, et comme les projets de bourses de chercheurs iraniens en France ou français en Iran se développent", affirme-t-il, ajoutant: "Ma visite est faite pour accélérer encore ce mouvement très prometteur". 

Paris souhaite en particulier faciliter la venue d'étudiants iraniens en France, actuellement 1.800, contre 4.000 en Allemagne et en Italie, 10.000 aux Etats-Unis. 

Le parc technologique de Pardis s'intègre dans cette volonté commune de l'Iran et de la France d'intensifier leur coopération scientifique et technique pour le bénéfice des deux pays. 

"Très certainement, la coopération entre les sociétés iraniennes et françaises va renforcer leurs capacités technologiques et leur donner plus d'accès aux différents marchés", estime le directeur du parc de Pardis. 

L'Iran "se place en quatrième position en ce qui concerne les diplômés dans le secteur de l'ingénierie dans le monde", affirme Mehdi Safarinia, en ajoutant que pour les étrangers, "nos experts et le marché iranien présentent (donc) un grand avantage".

L'Expansion, 13/12/16

lundi, décembre 12, 2016

10 chiffres pour mieux comprendre l’Iran

En janvier 216, Le président iranien a fait escale à Paris afin de renouer les liens politiques mais aussi économiques avec la France. Hassan Rohani s'est en effet entretenu avec des chefs d’entreprise, dans le cadre de la levée progressive des sanctions qui pesaient sur l’économie du pays depuis 10 ans. Voici les 10 chiffres qui résument ce pays méconnu, trois fois plus grand que la France et dont la civilisation est l’une des plus anciennes au monde.

> 80 millions : le nombre d’habitants, dont 70% résident en ville et 12 millions rien que dans la capitale, Téhéran. Sa population est très jeune : 28% des Iraniens ont moins de 15 ans, contre 18% en France et seulement 4,5% ont plus de 65 ans (16% en France). 

> 93% : le taux d’alphabétisation des Iraniens de 19 à 40 ans. Un chiffre qui s’explique par la politique éducative instaurée depuis la révolution islamique. L’Iran compte une cinquantaine d’universités publiques (gratuites) qui accueillent 4,5 millions d’étudiants et 70.000 enseignants. L’une des spécialités de l’Iran : les hautes technologies.

> 406,3 milliards d’euros le PIB iranien en 2014/2015 (l’année persane s’étend du 21 mars au 20 mars de l’année suivante), en croissance de 3%, grâce à la reprise des exportations. L’exercice 2015/2016 devrait s’achever sur une croissance nulle en raison de la chute du prix du pétrole et de l’attentisme des entreprises en vue de la levée des sanctions. En revanche, le FMI attend un décollage de 4,3% pour 2016/2017.

> 70,89 ans : l’espérance de vie en 2014 (69,3 ans pour les hommes et 72,5 ans pour les femmes). Comme pour l’éducation, le gouvernement investit beaucoup dans la santé, avec des dépenses estimées à 6,7% du PIB en 2013, le même niveau que la Pologne. Les trois quarts des Iraniens bénéficient ainsi de la sécurité sociale.

> 1,3 milliard d’euros : le bond des exportations estimé pour les entreprises françaises avec l’ouverture du marché iranien, notamment dans les secteurs automobile, énergétique et pharmaceutique, selon la société Euler Hermes. Pour l’Allemagne, le gain monterait même à 2 milliards.

157 milliards : L'Iran, membre fondateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est l’un des plus gros producteurs de pétrole au monde. Selon les dernières statistiques officielles (fin 2012), le pays dispose des 4èmes réserves prouvées de pétrole (157 milliards de barils) et des 1ères réserves de gaz (33.600 milliards de m3).

> 1.077 : le nombre de Français vivant en Iran (dont 784 à Téhéran). La communauté iranienne en France compte, elle, 10.100 personnes mais la diaspora la plus importante se trouve aux Etats-Unis (300.000), notamment à Los Angeles.

>  -8,5% : la chute du PIB depuis la mise en place des sanctions internationales en 2012. Les échanges commerciaux entre la France et l’Iran ont, par exemple, été divisés par 7 en dix ans, ramenés à 514 millions d’euros en 2014, comparés à 3,7 milliards en 2004.

> +28% : la croissance des exportations françaises vers l’Iran sur les 9 premiers mois de 2015, tandis que les importations iraniennes en provenance de France ont progressé de 11% sur cette période.

> 80 : le nombre d’ethnies qui vivent en Iran. Si la langue officielle de l’Iran est le persan, de nombreuses minorités parlent aussi leur propre langue (kurde, baloutchi, l’azéri ou encore l’arabe). En revanche, plus de 98% des Iraniens sont musulmans, dont environ 90% de chiites.

Sources : Trésor français, Coface, FMI, Euler Hermes


En attendant Airbus, Boeing signe le contrat du siècle avec l'Iran

La compagnie nationale Iran Air et l'avionneur américain Boeing ont signé ce dimanche à Téhéran leur plus gros contrat depuis la chute du shah, portant sur l'achat de 80 appareils. Airbus espère toujours conclure la vente de 114 avions.

Il s'agit ni plus ni moins du contrat le plus important conclu entre un avionneur américain et l'Iran depuis la révolution islamique de 1979. L'accord porte sur l'achat de 50 Boeing 737 et de 30 Boeing 777 long-courriers. Ils "seront livrés à la compagnie nationale Iran Air sur une période de dix ans", a précisé son Pdg Farhad Parvaresh. 

La signature de ce contrat, après plusieurs mois de négociations, intervient au moment du renouvellement à Washington de sanctions américaines pour dix ans, voté par la Chambre des représentants et le Sénat. Une mesure qui doit encore être approuvée par le président sortant Barack Obama

Un contrat à près de 16 milliards d'euros

La valeur du contrat est de 16,6 milliards de dollars (15,7 milliards d'euros), selon Irna qui a précisé que la signature entre représentants de Boeing et d'Iran Air avait eu lieu en présence du ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi. 

Ce dernier a indiqué que l'acquisition des ces nouveaux avions permettrait d'ajouter "50 000 sièges" aux capacités iraniennes, "première étape importante pour la modernisation de la flotte aérienne du pays". 

Aibus espère conclure la vente d'une centaine d'appareils

L'Iran doit également conclure un contrat avec Airbus, concurrent européen de Boeing, portant sur l'achat d'une centaine d'appareils, car le pays aura besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie, selon l'Organisation iranienne de l'aviation civile. 

Outre Boeing et Airbus, l'Iran a déjà annoncé la commande de 40 avions au groupe français ATR, 50 au brésilien Embraer, 20 autres au japonais Mitsubishi

L'accord sur le nucléaire iranien a fait sauter le verrou

En septembre, Boeing et Airbus avaient obtenu le feu vert des Etats-Unis pour vendre des avions neufs à l'Iran, mais avaient toutefois entamé sans attendre des négociations juste après la conclusion de l'accord nucléaire de juillet 2015entre l'Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. 

Cet accord historique a permis d'alléger dès janvier l'embargo économique international contre l'Iran. 

Mais le renouvellement du régime des sanctions américaines -qui a lieu tous les dix ans depuis 1996- a provoqué la colère à Téhéran où l'ensemble des plus hauts dirigeants ont promis de répondre de façon "très dure", sans toutefois indiquer de quelle manière. 

Parmi eux, le guide suprême d'Iran, Ali Khameneiqui, en juin, s'était demandé si l'achat de nouveaux avions était vraiment "une priorité" pour son pays dont l'économie stagne et où le chômage frappe environ 11% de le population active, en majorité des jeunes. 

Les droits de l'homme demeurent une pomme de discorde

Si les Etats-Unis ont suspendu les sanctions anti-iraniennes liées au nucléaire, ils en imposent d'autres liées au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran, à son soutien au "terrorisme" et à son programme de missiles balistiques. 

Les dirigeants iraniens estiment que le renouvellement des sanctions américaines va à l'encontre de l'esprit de l'accord de 2015, par lequel Téhéran a limité son programme nucléaire en échange d'une levée partielle de sanctions imposées par les Etats-Unis et d'autres pays. 

Les sanctions américaines pénalisent le secteur bancaire iranien ainsi que les industries de l'énergie et la défense. De ce fait, les retombées économiques de l'accord nucléaire ont été beaucoup moins prometteuses qu'espérées par l'Iran. 

Source: l'Express, 11 décembre 2016

Total: accord avec l'Iran pour le développement d'un champ gazier dans le Golfe

L'entreprise française devient la première compagnie occidentale du secteur pétrolier à signer un accord avec l'Iran depuis la levée d'une partie des sanctions internationales contre la république islamique.

L'Iran et la compagnie française Total vont signer mardi un accord de principe pour le développement d'un important champ gazier situé dans le Golfe, a annoncé ce lundi le ministère iranien du pétrole. Le montant de l'accord de principe, qui concerne le développement du champ gazier de Pars Sud, est de six milliards de dollars, a précisé un porte-parole du ministère iranien du Pétrole. 

Total dirigera un consortium international avec la participation de la société chinoise CNPCI et la compagnie iranienne Petropars. Cette signature marque le retour de Total en Iran, où le groupe était présent avant le renforcement des sanctions contre ce pays en 2012. 

8% des réserves mondiales

Il s'agira du premier accord de principe signé entre l'Iran et une compagnie occidentale du secteur pétrolier et gazier depuis l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire et la levée d'une partie des sanctions internationales en janvier. Le champ offshore de Pars Sud, partagé entre l'Iran et le Qatar dans les eaux du Golfe, contient environ 14 000 milliards de m3 de gaz, soit 8% des réserves mondiales. 

Il y a quelques semaines, c'est une autre entreprise française, Renault, qui avait trouvé un accord avec le gouvernement iranien pour la création d'une nouvelle co-entreprise en Iran. 

 Source : L'Express, 7 novembre 2016