lundi, décembre 12, 2016

En attendant Airbus, Boeing signe le contrat du siècle avec l'Iran

La compagnie nationale Iran Air et l'avionneur américain Boeing ont signé ce dimanche à Téhéran leur plus gros contrat depuis la chute du shah, portant sur l'achat de 80 appareils. Airbus espère toujours conclure la vente de 114 avions.

Il s'agit ni plus ni moins du contrat le plus important conclu entre un avionneur américain et l'Iran depuis la révolution islamique de 1979. L'accord porte sur l'achat de 50 Boeing 737 et de 30 Boeing 777 long-courriers. Ils "seront livrés à la compagnie nationale Iran Air sur une période de dix ans", a précisé son Pdg Farhad Parvaresh. 

La signature de ce contrat, après plusieurs mois de négociations, intervient au moment du renouvellement à Washington de sanctions américaines pour dix ans, voté par la Chambre des représentants et le Sénat. Une mesure qui doit encore être approuvée par le président sortant Barack Obama

Un contrat à près de 16 milliards d'euros

La valeur du contrat est de 16,6 milliards de dollars (15,7 milliards d'euros), selon Irna qui a précisé que la signature entre représentants de Boeing et d'Iran Air avait eu lieu en présence du ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi. 

Ce dernier a indiqué que l'acquisition des ces nouveaux avions permettrait d'ajouter "50 000 sièges" aux capacités iraniennes, "première étape importante pour la modernisation de la flotte aérienne du pays". 

Aibus espère conclure la vente d'une centaine d'appareils

L'Iran doit également conclure un contrat avec Airbus, concurrent européen de Boeing, portant sur l'achat d'une centaine d'appareils, car le pays aura besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie, selon l'Organisation iranienne de l'aviation civile. 

Outre Boeing et Airbus, l'Iran a déjà annoncé la commande de 40 avions au groupe français ATR, 50 au brésilien Embraer, 20 autres au japonais Mitsubishi

L'accord sur le nucléaire iranien a fait sauter le verrou

En septembre, Boeing et Airbus avaient obtenu le feu vert des Etats-Unis pour vendre des avions neufs à l'Iran, mais avaient toutefois entamé sans attendre des négociations juste après la conclusion de l'accord nucléaire de juillet 2015entre l'Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. 

Cet accord historique a permis d'alléger dès janvier l'embargo économique international contre l'Iran. 

Mais le renouvellement du régime des sanctions américaines -qui a lieu tous les dix ans depuis 1996- a provoqué la colère à Téhéran où l'ensemble des plus hauts dirigeants ont promis de répondre de façon "très dure", sans toutefois indiquer de quelle manière. 

Parmi eux, le guide suprême d'Iran, Ali Khameneiqui, en juin, s'était demandé si l'achat de nouveaux avions était vraiment "une priorité" pour son pays dont l'économie stagne et où le chômage frappe environ 11% de le population active, en majorité des jeunes. 

Les droits de l'homme demeurent une pomme de discorde

Si les Etats-Unis ont suspendu les sanctions anti-iraniennes liées au nucléaire, ils en imposent d'autres liées au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran, à son soutien au "terrorisme" et à son programme de missiles balistiques. 

Les dirigeants iraniens estiment que le renouvellement des sanctions américaines va à l'encontre de l'esprit de l'accord de 2015, par lequel Téhéran a limité son programme nucléaire en échange d'une levée partielle de sanctions imposées par les Etats-Unis et d'autres pays. 

Les sanctions américaines pénalisent le secteur bancaire iranien ainsi que les industries de l'énergie et la défense. De ce fait, les retombées économiques de l'accord nucléaire ont été beaucoup moins prometteuses qu'espérées par l'Iran. 

Source: l'Express, 11 décembre 2016

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