lundi, octobre 12, 2009

Le président iranien se rendra fin novembre au Brésil

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devrait effectuer une visite au Brésil fin novembre, a rapporté dimanche l'agence de presse semi-officielle iranienne Fars.

La visite du président est destinée à discuter des relations bilatérales et internationales, a déclaré Mir Qussem Momeni, chef de l'Association d'amitié Iran-Brésil.

Les deux parties devraient examiner également les questions économiques et culturelles et les moyens de renforcer leur coopération sur les scènes régionale et internationale, a précisé M. Momeni.

"Le développement des relations avec le Brésil sera utile pour le règelment des questions entre l'Amérique latine et le Moyen- Orient, compte tenu du rôle joué par le Brésil en Amérique latine et du rôle de l'Iran au Moyen-Orient", a affirmé Momeni.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki avait déclaré en septembre que l'Iran et le Brésil pouvaient jouer un rôle plus important dans l'établissement d'un nouvel ordre mondial.

L'Iran a renforcé sa particpation à des projets en Amérique latine après l'arrivée au pouvoir de Ahmadinejda en 2005.

Source: xinhua, quotidien officiel chinois

Londres ordonne de rompre les liens financiers avec deux sociétés iraniennes

Source : AFP

LONDRES — La Grande-Bretagne a ordonné à ses établissements financiers de mettre fin à leurs transactions avec deux sociétés iraniennes, la banque Mellat et la compagnie Shipping Lines, a annoncé lundi un porte-parole du ministère des Finances.

La banque Mellat a fourni des services à une organisation "reliée aux activités sensibles de prolifération en Iran" tandis que la compagnie maritime Islamic Republic of Iran Shipping Lines a "transporté des biens à la fois pour les programmes de missiles balistiques et nucléaires", selon une déclaration écrite de la secrétaire d'Etat au Trésor Sarah McCarthy-Fry transmise lundi à la chambre des Communes, chambre basse du Parlement.

"Les institutions financières et de crédit ne pourront plus mener de nouvelles transactions ou relations commerciales avec ces sociétés, ni poursuivre (les relations existantes) sans y avoir été autorisés par le Trésor", souligne la ministre.

"Nous ne pouvons ignorer les activités spécifiques menées par des sociétés iraniennes dont nous savons qu'elles facilitent une activité jugée inquiétante par l'Onu, surtout si de telles activités peuvent potentiellement affecter les intérêts du Royaume-Uni", a-t-elle poursuivi.

Le porte-parole du Trésor a précisé que ces nouvelles mesures n'étaient pas liées aux derniers développements dans le dossier nucléaire iranien, notamment la découverte d'un nouveau site d'enrichissement d'uranium situé près de Qom, et dont l'existence a été révélée fin septembre.

Le Foreign Office a de son côté expliqué que cette décision avait été prise dans le courant de l'été. Elle n'a été annoncée que lundi pour coïncider avec la rentrée parlementaire, selon le ministère.

Le Royaume-Uni fait partie, avec l'Allemagne, la Chine, les Etats-Unis, la France et la Russie, des six pays qui négocient avec Téhéran sur son programme nucléaire controversé.

Les représentants de l'Iran et de ces six pays se sont retrouvés le 1er octobre à Genève pour reprendre les négociations sur le dossier du développement nucléaire de l'Iran interrompues depuis juillet 2008.

Une nouvelle réunion entre Téhéran et les Etats-Unis, la France et la Russie est prévue le 19 octobre à Vienne, a annoncé le directeur général de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei.

Les enjeux régionaux du rapprochement turco-arménien

Si les Parlements arménien et turc ratifient les protocoles de normalisation des relations bilatérales, signés samedi 10 octobre en Suisse par leur gouvernement, le Caucase du Sud sera traversé par de nouvelles dynamiques qui pourraient le reconfigurer dans son ensemble.

Jusqu'à maintenant, l'Arménie incarnait le ventre mou mais incontournable du partenariat russo-iranien. Une Arménie avec le Haut-Karabakh et en froid avec la Turquie servait les intérêts de l'Iran et de la Russie. En cas de normalisation turco-arménienne, l'Iran verrait son flanc septentrional affaibli car les Iraniens voient dans la poussée turque au Caucase le bras de l'oncle Sam. En même temps, l'Iran n'a pas renoncé à participer à Nabucco. En cas de règlement de la crise du nucléaire iranien, Téhéran pourrait se laisser tenter d'alimenter Nabucco via l'Arménie et la Turquie.

LEMONDE.FR | 12.10.09

Total prêt à reprendre le travail sur le site gazier iranien de South Pars

Total prêt à reprendre le travail sur le site gazier iranien de South Pars, selon Téhéran
AP | 12.10.2009

Le groupe pétrolier français total est prêt à reprendre le travail sur la "Phase 11" du gisement gazier de South Pars, peut-être en coopération avec la société chinoise CNPC, sur un projet jugé essentiel pour doper la production de gaz naturel en Iran, a annoncé lundi un responsable iranien.

Total a annoncé "être prêt à travailler comme partenaire avec une compagnie chinoise dans la phase en amont (exploration et production)", a déclaré Reza Kasaizadeh, directeur de la Compagnie nationale iranienne d'exportation du gaz, cité par la télévision publique.

Il n'a pas cité le nom de la société chinoise, mais il ne fait guère de doute qu'il s'agit de la Compagnie pétrolière nationale chinoise (CNPC), seul partenaire étranger actif dans cette phase du projet. Reza Kasaizadeh a précisé que Total a déjà entamé des négociations avec ladite firme chinoise, et devra apporter des "garanties sérieuses pour une participation sérieuse" au projet.

La nouvelle pourrait marquer un changement dans l'implication du groupe français après l'annonce par les médias iraniens en juin de la signature d'un contrat entre Téhéran et la CNPC pour développer cette phase d'exploitation du gisement. Ce qui signifiait en clair que le projet était retiré à Total.

La phase 11 comprend la production de 50 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour et une installation intégrée dotée d'une capacité de production de 10 millions de tonnes par an de gaz naturel liquéfié.

L'implication de Total était jugée essentielle pour la réussite du projet, dont le coût a été révisé à la baisse à huit milliards de dollars (5,4 milliards d'euros), car les Iraniens ne disposent pas de l'expertise technique pour une opération de cette taille. Les compagnies chinoises ne possèdent pas non plus le savoir-faire technique des grands groupes pétroliers occidentaux. AP

Le persan sur Google Traduction

Google Traduction (l’outil de traduction de Google) propose désormais une nouvelle langue : le persan (farsi), en plus des langues déjà présentes dans l’index.

samedi, octobre 10, 2009

L'économie iranienne va mal

Selon le site Iran-Resist.org, un rapport de l’inspection générale du régime, publié hier en octobre 2009, aurait révélé que l’Etat iranien n’arrivait pas à rembourser l’argent emprunté aux banques iraniennes semi privatisées.

La somme prélevée serait d’au moins 38 milliards de dollars, c’est-à-dire deux fois supérieure aux capitaux propres des banques qui sont moins de 20 milliards de dollars.

Le rapport parle également d’une dette publique aux banques sans préciser son montant(sans doute 30 à 60 milliards de dollars en 2007).

En effet, pour forcer Téhéran à cesser ses activités nucléaires, les Américains ont mis en place en septembre 2006 des sanctions interdisant à leurs partenaires financiers ou commerciaux d’investir en Iran. Ces sanctions ont lourdement pénalisé l’économie iranienne.

L'Iran ne vend pas ses barils d'hydrocarbures sur le marché, mais longtemps à l’avance à prix sacrifiés via des contrats buy-back. Les revenus pétroliers iraniens sont donc moins élevés que ce qui aurait du être espéré compte tenu des prix du marché.

Faute de liquidités, l'Iran a supprimé les allocations en nature, les subventions sur le prix du carburant pour les particuliers ou encore les budgets de maintenance des équipements du transport. La situation est également à l'origine des licenciements en masse dans les grandes entreprises industrielles essentiellement publiques.

En octobre 2009, les Pasdaran qui avaient acquis en 2002 les phases 15 et 16 du gisement Pars sud ont du procéder au licenciement de 6000 personnes.

Les aciéries d’Ispahan sont aussi en panne d’employés (et aussi en panne de production). Les raffineries de Bandar Abbas ne produisent plus de goudron et ni d’essence.

La consommation quotidienne de carburant en Iran est d’au moins 80 millions de litres. Téhéran affirme qu’il peut produire 55% de ses besoins, soit 44 millions de litres, par ses propres moyens. Or, ce chiffre qui reste statique depuis 4 ans est loin d’être réaliste car il omet de prendre en compte le vieillissement des infrastructures que le régime a oublié d’entretenir depuis 30 ans.

Les chiffres des échanges commerciaux irano-européens en 2008 et 2009, publiés par EuroStat et repris par le principal quotidien économique iranien Sarmayeh (capital), font état de baisses alarmantes sur les 10 principaux partenaires européens de l’Iran.

Les exportations des produits iraniens (pétrole ou gaz compris) vers l’Europe ont enregistré une baisse de 45% en moyenne. L’Italie qui était le premier acheteur de produits iraniens a diminué ses achats de 1901 millions d’euros à 811 millions d’euros soit une baisse de 58% qui la rétrograde à la seconde place des meilleurs acheteurs de produits iraniens. Avec 884 millions d’euros, l’Espagne devient 1ère du classement malgré une baisse de 38% de ses échanges avec l’Iran.

Les suivants du classement sont : les Pays-Bas avec 690 M€ (soit -53%) à la 3e place, la France avec 395 M€ (soit -59%) à la 4e place, l’Allemagne avec 126 M€ (soit -32%) à la 5e place, la Grèce avec 79 M€ (soit -55%) à la 6e place, le Portugal avec 73 M€ (soit -85%) à 7e place, la Belgique avec 71 M€ (soit -24%) à la 8e place, la Grande-Bretagne avec 60 M€ (soit +13% [1]) à la 8e place et l’Autriche avec 31 M€ (soit -66%) à la 10e place.

Les échanges ont également enregistré des baisses dans le sens inverse. Au premier semestre de 2009, l’Iran a importé pour 1627 M€ de produits d’Allemagne, soit 25% de moins qu’en 2008 (baisse due à la réduction des garanties à l’exportation).

On dénote également une disparité de baisses dans les exportations et les importations, mais aussi dans les dépenses et revenus qui font état d’un déficit. L’Iran a non seulement perdu des clients en 2009, mais il s’est aussi endetté.

La tendance est visible dans les échanges avec d’autres partenaires européens (sauf pour les Pays-Bas). L’Italie occupe la seconde place avec 894 M€ (soit une baisse de 15% par rapport à 2008) et la France est 3e avec 775 M€ (soit -10%).
Suivent de la 4e à la 10e place : les Pays-Bas avec 266 M€ (soit -16%), la Grande-Bretagne avec 219 M€ (soit -14%) la Belgique avec 199 M€ (soit +11%), l’Espagne 179 avec M€ (soit -21%), la Pologne avec 50 M€, le Danemark avec 49 M€ et la Roumanie avec 45 M€.

Au cours du 1er semestre de cette année, Téhéran a au total dépensé 4303 M€ (au lieu de 4800 M€ en 2008) pour gagner seulement 3220 M€ (au lieu de 6500 M€ en 2008). On comprend pourquoi les Européens continuent à vouloir sauver ce régime en parlant de ses « modérés ».

Évidemment, ce ne sont pas les seuls revenus ou pertes de l’Iran car ce pays a aussi d’importants échanges avec la Chine, mais d’après les estimations en 2008 avec environ 8 milliards de dollars d’export et autant d’importation chinoise, la balance ne penchait pas en sa faveur. Téhéran a aussi un autre partenaire économique : les Emirats Arabes Unis qui sont exclusivement une plateforme pour acheter des produits prohibés par les sanctions. Les échanges entre l’Iran et l’extérieur qui étaient à peine rentables, sont devenus franchement déficitaires depuis cette année par la faute des sanctions bancaires américaines.

Résultats : en manque de devises, Téhéran ne paye plus ses petites factures (de quelques millions d’euros).

Sur le plan intérieur, ce déficit prend la forme de pénuries. Résultats : les prix montent et parallèlement l’envie de protester. L’inflation dépasserait les 60%.

Sanctions économiques : Position de la France

Guéant précise la position de Sarkozy sur des sanctions en Iran

Reuters, Mardi 6 octobre, 20h45

Nicolas Sarkozy estime qu'il existe encore un "palier" de sanctions économiques envisageable contre l'Iran, que les pays occidentaux accusent de développer un programme nucléaire militaire, selon le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. Lire la suite l'article

Dans un entretien à paraître mercredi dans Le Figaro, il évoque notamment une "restriction des flux financiers ou l'interdiction des exportations de produits sensibles", sans plus de précision.

"Il y a des négociations en cours à Genève. Nous espérons tous qu'elles pourront se conclure positivement. Il faut que l'on puisse avoir la garantie que l'Iran ne développe pas sa capacité nucléaire militaire", explique Claude Guéant.

"Si les négociations n'aboutissent pas, il faut tout faire pour éviter la guerre, et notamment une initiative de bombardements décidée par Israël. Pour éviter une escalade dangereuse, le président pense qu'il y a encore un palier à franchir dans le degré des sanctions économiques contre l'Iran", ajoute-t-il.

"Il n'est pas question de sanctions militaires. Il est possible d'aller plus loin dans la restriction des flux financiers, ou l'interdiction des exportations de produits sensibles", dit le secrétaire général de l'Elysée.

La question des sanctions éventuelles contre l'Iran divise les membres du gouvernement français.

Dans le droit fil des déclarations de Nicolas Sarkozy lors du G20 de Pittsburgh, le ministre de la Défense Hervé Morin estime qu'il faudra prononcer des sanctions contre l'Iran si ce pays refuse d'ici décembre de coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

De son côté, le ministre des Affaires étrangères a dit ne pas être "un fanatique des sanctions qui frappent le peuple".

Bernard Kouchner faisait notamment allusion à un éventuel embargo sur les produits pétroliers raffinés.

Laure Bretton, édité par Eric Faye

Manifestants condamnés à mort

Téhéran condamne un manifestant à mort
Georges Malbrunot
Le Figaro, 10/10/2009

Cette condamnation serait la première depuis les manifestations post-électorales de juin dernier. L'Iran a annoncé samedi de nouvelles condamnations.

Actualisation, samedi 20 heures : L'Iran a annoncé samedi les trois premières condamnations à mort dans le procès des personnes liées aux manifestations de protestation post-électorales qui avaient plongé le pays dans une grave crise politique. Les condamnés n'ont été présentés que par leurs initiales. On ne sait donc pas si Mohammad Reza Ali Zamani, présenté comme le premier condamné, figure parmi ces trois hommes, bien qu'un homme portant les initiales «M.Z.» a été cité. Ces condamnations ne sont pas définitives, les condamnés peuvent faire appel auprès de la Cour suprême.

Mohammad Reza Ali Zamani a été condamné à mort pour son rôle dans le mouvement de protestation qui a ébranlé la République islamique, après l'élection présidentielle de juin, vient d'annoncer le site Internet réformiste mowjcamp.com. Il s'agit de la première peine capitale prononcée par la justice iranienne contre un des participants aux manifestations qui ont suivi la réélection contestée le 12 juin de Mahmoud Ahmadinejad à la prési dence de la République. L'information n'a toutefois pas été confirmée de source officielle.

Réagissant immédiatement à cette annonce, le ministère français des Affaires étrangères a exprimé sa «vive émotion». Elle «ternit encore l'image du régime», a déclaré un porte-parole du Quai d'Orsay, qui a réaffirmé du même coup le soutien moral de Paris aux manifestants.

Mohammad Zamani fait partie des 140 personnes à avoir été renvoyées devant la justice, après les troubles du début de l'été. Son verdict lui a été annoncé lundi, après son transfert de la prison d'Évin, au nord de Téhéran, au Tribunal révolutionnaire. «Des aveux importants lui ont été extorqués», prévient mowjcamp. Selon un analyste iranien joint par téléphone à Téhéran, son avocat a fait appel, ce qui repousse l'application de la peine capitale.

Mohammad Zamani est membre de l'Association de la monarchie en Iran, un mouvement basé aux États-Unis mais interdit en République islamique. Il avait comparu le 8 août dernier devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran, le même jour que la chercheuse française Clotilde Reiss, qui attend actuellement son jugement à l'ambassade de France. Zamani avait été accusé d'être un «mohareb» (en guerre contre Dieu) «du fait de son appartenance à cette organisation, d'avoir insulté les valeurs religieuses, de propagande contre le ré gime, et d'avoir agi contre la sécurité nationale».

Atermoiements

En août, l'agence semi-officielle Mehr rapportait qu'il avait «accepté» les accusations portées contre lui. Mais au procès, son avocat avait rejeté par avance de telles charges, faisant valoir que dans la mesure où il n'avait pas porté d'armes, on ne pouvait pas l'accuser d'être un «mohareb». Il avait demandé la grâce pour son client. Nul ne sait si cette condamnation sera confirmée par le régime, maître dans l'art de maintenir un brouillard autour de ces procès, mais «cet effet d'annonce» marque visiblement «un durcissement dans la procédure». «Les familles des détenus n'ont pratiquement plus de droits de visites, explique l'analyste précité. Les organisations de défense des droits de l'homme se plaignent de leurs conditions de détention, quant aux avocats, ils n'ont pas accès aux dossiers», poursuit cette source qui tient à rester anonyme.

Ce durcissement remonterait à quelques semaines. Mi-septembre, une vingtaine de prisonniers devaient être élargis, mais au dernier moment, la justice reporta leur libération.

Ces atermoiements s'inscrivent dans le bras de fer auxquels se livrent pouvoir et opposition, depuis la contestation post-électorale, qui n'est pas encore éteinte. «Le pouvoir se sert de ces dossiers comme d'une carte, poursuit l'analyste. Il ne peut pas libérer immédiatement les protestataires. Il ne peut pas les condamner à mort ; et s'il les condamne à deux ou trois ans de prison, ça risque d'envenimer encore la situation.» Après avoir relâché 140 détenus fin juillet, la justice en détient toujours près de 200, dont 50 «hommes politiques, des membres de groupes antirévolutionnaires et des étrangers». La seule personnalité politique à avoir recouvré la liberté est Saïd Hajjarian, l'ancien conseiller du président réformateur Mohammad Khatami. Mais l'homme est malade, et «il aurait bien joué sa partition» en faisant des aveux, minimise un diplomate occidental.


mardi, septembre 29, 2009

Le n°1 des télécoms en Iran cédé aux Gardiens de la révolution

REUTERS | 27.09.2009

TEHERAN (Reuters) - Un groupe d'investisseurs affilié aux Gardiens de la révolution, force d'élite du régime iranien, a pris le contrôle de l'opérateur public de télécommunications en rachetant 50% du capital plus une action pour l'équivalent d'environ 5,3 milliards d'euros, rapporte dimanche la presse iranienne.

Cette opération confirme l'influence croissante des Gardiens en Iran depuis l'élection à la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, lui-même ancien membre de cette formation, en 2005.

L'agence de presse semi-officielle Mehr, citant un responsable de l'organisme public chargé des privatisations, précise qu'il s'agit de la plus importante transaction boursière jamais réalisée depuis la création de la république islamique.

Deux consortiums iraniens étaient en lice pour prendre le contrôle de Telecommunications Company of Iran (TCI) et c'est Etemad Mobin qui l'a emporté, explique Mehr. Un troisième candidat a été disqualifié pour des raisons de sécurité, a précisé l'agence Isna.

L'agence officielle Irna a rapporté pour sa part qu'Etemad Mobin appartenait à la fondation coopérative des Gardiens de la révolution.

Mehdi Aghdaie, directeur adjoint de l'agence des privatisation, a précisé que la valeur de la participation cédée représentait environ 10% de la capitalisation boursière totale du marché iranien.

ACCÈS DIFFICILE POUR LES ÉTRANGERS

L'économie iranienne reste dominée par l'Etat mais le gouvernement s'efforce actuellement d'accélérer les privatisations.

L'an dernier, le directeur de la Bourse de Téhéran avait déclaré à Reuters que plusieurs investisseurs étrangers avaient manifesté leur intérêt pour une éventuelle prise de contrôle de TCI.

Mais en raison des tensions diplomatiques liées au programme nucléaire iranien, les analystes estiment que les privatisations devraient, pour l'essentiel, se traduire par des transferts de participations entre entreprises publiques iraniennes.

Le groupe sud-africain MTN Group, numéro un des télécoms en Afrique subsaharienne, est toutefois implanté en Iran, où il possède 49% d'Irancell, un opérateur mobile concurrent de TCI.

Les Gardiens de la révolution ont été très actifs dans la politique de reconstruction du pays lancée après la guerre contre l'Irak. Leurs investissements s'étendent maintenant à de nombreux secteurs incluant l'import-export, le pétrole et le gaz, la défense, les transports et la construction.

Selon le Trésor américain, ils ont noué des liens avec des entreprises représentant plusieurs milliards de dollars de chiffre d'affaires.

L'an dernier, le Fonds monétaire international (FMI) avait jugé que le processus de privatisations iranien s'était accéléré mais que, "en raison du manque de grands investisseurs privés, de nombreuses entités contrôlées par l'Etat avaient été acquises par des institutions du secteur quasi-public par le biais de paiements non-numéraires ou différés".

Hashem Kalantari, avec Hossein Jaseb, version française Marc Angrand

lundi, septembre 28, 2009

Menaces de nouvelles sanctions contre l'Iran

Courrier internation du 28 septembre 2009

"Des sanctions qui ne serviront rien"

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux semblent décidés à mettre la pression sur Téhéran. Mais, en ne se concentrant que sur le dossier nucléaire, Obama risque d’échouer.

28.09.2009 | Roger Cohen | The New York Times



La France et l’Allemagne se sont affrontées à trois reprises en soixante-dix ans avant que ne leur vienne l’idée brillante d’intégrer leur problème à quelque chose de plus grand : la Communauté européenne. Les Etats-Unis et l’Iran n’ont jamais été en guerre, mais leurs relations sont marquées par une méfiance psychopathologique. Ils n’ont qu’à s’inspirer des Français et des Allemands, en élargissant le contexte de leurs rapports. Les révélations sur une deuxième usine d’enrichissement d’uranium construite en secret par l’Iran ne modifient pas l’équation nucléaire, si cette dernière se mesure à la capacité du pays à fabriquer une bombe. Ce qui a changé, c’est la psychologie du programme nucléaire iranien. La méfiance était déjà profonde, elle est désormais sans fond. Avec l’usine d’enrichissement de Natanz, capable d’accueillir 54 000 centrifugeuses (à peine plus de 8 000 s’y trouveraient), et alors que son unique centrale nucléaire en est encore au stade expérimental, l’Iran n’a manifestement pas 54 000 raisons de creuser dans le flanc d’une montagne près de la ville sainte de Qom pour en installer 3 000 de plus.

Téhéran veut disposer d’une option nucléaire militaire bien que la réalité suscite autant sa nervosité que son hésitation. Le projet nucléaire de Qom est révélateur de l’état d’esprit qui règne chez les dirigeants iraniens. Le programme d’enrichissement est dorénavant sacré car il symbolise l’indépendance du pays, un peu comme la nationalisation du secteur pétrolier dans les années 1950. Les usines de Natanz et de Qom ont pour effet de précipiter la menace de nouvelles sanctions. Nicolas Sarkozy a évoqué l’idée de les imposer en décembre si aucun “changement en profondeur” n’était constaté. Le président Obama, qui préfère laisser le côté va-t-en-guerre aux Européens, a évité le mot “sanction”, mais s’est montré aussi sévère que possible. Toutefois, plus que les mots, ce sont les absents qui ont pesé lourd. L’Iran se serait immédiatement repris si Obama avait eu à ses côtés les dirigeants de l’Allemagne, de la Russie et de la Chine. Ces trois pays sont les principaux partenaires commerciaux de l’Iran. La chancelière Angela Merkel n’a pas trouvé le temps. La Russie a fait part de ses “inquiétudes sérieuses”. La Chine a grommelé quelque chose à propos du “dialogue”. Un peu faible, en guise de ferme résolution.

J’ai déjà dit que les sanctions ne marcheront pas. Ray Takeyh, qui a travaillé sur l’Iran avec Dennis Ross au ministère des Affaires étrangères avant de perdre son emploi, en août, m’a expliqué que “les sanctions, c’est la solution pour se donner bonne conscience”. Bonne conscience, parce qu’on a le sentiment d’avoir fait quelque chose, mais cela n’aide guère. Dans cette affaire, les sanctions n’aideront effectivement pas, pour quatre raisons. Un : l’Iran est immunisé contre les sanctions. Il vit avec depuis des années, et Dubaï lui permet d’importer des produits au prix d’une surtaxe tolérable. Deux : la Russie et la Chine ne soutiendront jamais des sanctions autrement que du bout des lèvres. Trois : ce n’est pas en interrompant les ventes d’essence que l’on sape un symbole presque sacré, à savoir la puissance nucléaire. Quatre : les sanctions alimentent le complexe de persécution qui permet au régime iranien de prospérer. “On ne parle jamais vraiment de l’efficacité des sanctions car, dans ce cas, on ne se retrouve qu’avec deux possibilités : une frappe militaire ou un Iran nucléarisé, ce dont personne ne veut. Par conséquent, la réponse est : imposons d’autres sanctions ! C’est un débat biaisé”, affirme d’ailleurs un haut responsable du ministère des Affaires étrangères allemand.

La malhonnêteté est un élément inévitable du programme nucléaire iranien. Téhéran pratique la dissimulation. Israël, à l’origine de l’ambiguïté nucléaire dans la région, a répété à l’envi depuis le début des années 1990 que les Iraniens étaient sur le point d’avoir la bombe. Or, à en croire les renseignements américains, il leur faudra encore quelques années. Nous avons donc bel et bien le choix : soit nous procédons à une frappe militaire, soit nous acceptons de vivre avec un Iran nucléarisé. Mais qu’est-ce qu’un “Iran nucléarisé” ? Est-ce un Iran qui dispose d’armes atomiques – développement dangereux s’il en est – ou bien un Iran dont les installations d’enrichissement sont supervisées par l’AIEA ? Je pense qu’un enrichissement sous surveillance sur le territoire iranien, au nom de ce qu’Obama a appelé le “droit” de l’Iran à “une énergie nucléaire pacifique”, constitue une base possible pour parvenir à un accord qui mettrait un terme à la militarisation. Zéro enrichissement, aujourd’hui, ce n’est plus envisageable. Pour éviter que ne soient votées des sanctions stériles, les Etats-Unis ne doivent pas oublier qu’il faut élargir le contexte. Le régime iranien est faible. Son désarroi a une fois de plus été patent.

William Burns, le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, qui assiste aux discussions multilatérales avec l’Iran, se doit d’ouvrir en parallèle des négociations directes avec Téhéran, du moins sur l’Afghanistan et l’Irak (où les intérêts des deux pays sont souvent convergents), le Hezbollah et le Hamas (où ce n’est pas le cas), les droits de l’homme, les actifs iraniens bloqués, les relations diplomatiques, les accords de sécurité régionaux, le trafic de drogue, la lutte contre Al-Qaida, les visas et la libre circulation des personnes. Isolées, les discussions sur le nucléaire sont vouées à l’échec ; intégrées à un cadre plus général, peut-être qu’elles ne capoteront pas. L’Iran souffre d’un complexe vis-à-vis de l’Amérique, source de son sentiment d’humiliation. Son programme nucléaire a avant tout pour but de renouer avec son orgueil national. Il faut résoudre ce complexe pour freiner le programme. Il faut trianguler, penser en grand. Penser Union européenne, pas traité de Versailles.

dimanche, septembre 27, 2009

Point sur les sanctions en vigueur contre l'Iran


L’Iran a été sanctionné par les résolutions 1737 , 1747 et 1803 adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, respectivement le 23 décembre 2006, le 24 mars 2007 et le 3 mars 2008.

Une nouvelle résolution (1835) a été adoptée le 27 septembre 2008 qui réaffirme les résolutions précédentes.

Les résolutions 1737 , 1747 et 1803 ont été mises en œuvre par l’Union européenne (via les Positions communes 2007/140/PESC du 27 février 2007, 2007/246/PESC du 23 avril 2007,
2008/479/PESC du 23 juin 2008, 2008/652/PESC du 7 août 2008 et le Règlement (CE) 423/2007 du 19 avril 2007 et sa modification (CE) 1110/2008 du 10 novembre 2008).

Ces sanctions concernent principalement les domaines nucléaire et balistique, ainsi que les exportations d'armement. Elles prévoient notamment le gel des avoirs et des transactions de certaines banques iraniennes (Sepah et Melli) et appellent les Etats à la vigilance et à la retenue en matière de financements et d’assurance crédit.

Par ailleurs, dans un communiqué publié le 11 octobre 2007, le groupe d’action financière (GAFI) a exprimé sa préoccupation sur l’absence en Iran « d’un système complet de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme » et a appelé les institutions financières à appliquer des vigilances renforcées à l’égard des transactions financières de leurs clients en provenance ou à destination de l’Iran. Ce communiqué a été relayé le 19 octobre 2007 par le G7 qui a estimé souhaitable que les institutions financières prennent en compte les risques afférants à l’Iran.

De plus, un communiqué de la DGTPE, appelant les personnes assujetties aux obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et en particulier les institutions financières, à la mise en œuvre de vigilances renforcées sur les opérations en provenance ou à destination de l’Iran et de l’Ouzbékistan, est diffusé sur le site du ministère : http://www.minefe.gouv.fr/directions_services/dgtpe/sanctions/iran/c0811.pdf

- l’avis du 16 mai 2007, aux importateurs et exportateurs en provenance et à destination de l'Iran

- les résolutions de l’ONU 1737 , 1747, 1803 et 1835

- les règlements européens successifs 140, 242, 246, 423, 618, 1110

- la déclaration du GAFI

- Décret_n°2008-83_du_24_janvier_2008

- les positions européennes communes :


Voir aussi : http://www.minefe.gouv.fr/directions_services/dgtpe/sanctions/sanctionsiran.php

mercredi, juillet 15, 2009

L’Iran sous l’emprise de l’argent

Face cachée de la théocratie : L’Iran sous l’emprise de l’argent

Source : Le Monde Diplomatique, juin 2009

En 2005, les candidats « réformistes » avaient été battus lors du scrutin présidentiel parce qu’ils s’étaient montrés incapables de proposer une solution aux problèmes sociaux. M. Mahmoud Ahmadinejad, lui, avait promis d’« apporter l’argent du pétrole sur la table du peuple ». Aujourd’hui, le président iranien est à son tour interpellé sur son bilan économique.Alors que l’Iran se trouve au centre de l’attention internationale, l’élection de ce mois-ci se joue à nouveau autour de problèmes intérieurs.



Par Ramine Motamed-Nejad

Economiste, maître de conférences au Centre d’économie de la Sorbonne, université Paris-I.







Dès la fin de la guerre avec l’Irak (1988), le rapport de la société et de la classe politique iraniennes à l’argent a connu une transformation radicale, les valeurs morales, en particulier religieuses, jusque-là dominantes, connaissant un net recul. Dans un ouvrage paru en 1998, le sociologue Faramarz Rafipour (1) impute en premier lieu cette évolution à l’émergence d’une minorité qui n’hésite plus à « exhiber sa richesse ». Une attitude que le gouvernement de M. Hachémi Rafsandjani n’a fait que renforcer en incitant, à l’aube des années 1990, les entrepreneurs de la diaspora à « regagner le pays », afin de contribuer à sa reconstruction.



A l’autre extrémité de l’échelle sociale, une majorité de la population a été frappée par une décennie de crises, provoquant l’érosion de son pouvoir d’achat et l’aggravation de ses problèmes financiers. Le désir de « mettre en scène » sa richesse, pour les uns, et la montée de la pauvreté, pour les autres, fondent la conclusion de l’auteur : « Les valeurs matérielles et la valeur-richesse ont triomphé. »



Le désir d’opulence a pu s’exprimer à la faveur des réformes économiques — privatisation des entreprises publiques, libéralisation du commerce extérieur — mises en œuvre, à partir de janvier 1990, par le gouvernement du président Rafsandjani.



Depuis vingt ans, la presse mais aussi des rapports officiels n’ont cessé de dénoncer l’« opacité » et les « irrégularités » qui ont entouré ces privatisations. Une partie des bénéficiaires de ces « transferts de propriété » sont les dirigeants de ces sociétés autrefois publiques — une nouvelle élite économique. Ainsi, un rapport du Parlement indique que, en 1994, les titres de plus de cinquante entreprises industrielles ont été cédés à leurs directeurs à des « prix de complaisance », à rebours des « conditions requises par la loi ». Ces titres ont été payés grâce aux prêts arrachés à la Société d’investissement des industries nationales, c’est-à-dire avec de l’argent public, pratique qui s’est poursuivie sous les gouvernements de MM. Mohammad Khatami et Mahmoud Ahmadinejad.



La libéralisation du commerce extérieur constitue l’autre gisement de profits. Elle donne lieu à des rentes considérables, non seulement dans l’économie officielle, mais aussi dans les circuits parallèles dominés par la contrebande. Ce sont, entre autres, les bénéficiaires de ce phénomène que, depuis plusieurs années, la presse qualifie de « mafias ». Ce terme désigne les groupes économiques qui contrôlent l’importation et la redistribution des produits alimentaires, des biens manufacturés et de la drogue, et se livrent au détournement et à l’exportation d’une fraction des produits énergétiques, relevant pourtant du monopole de la Compagnie nationale iranienne du pétrole (National Iranian Oil Company, NIOC).



Comme l’indique la chercheuse Fariba Adelkhah, « les grands marchands du bazar », tout autant que le personnel politique et les institutions du régime, « participent directement et massivement à cette seconde économie, éventuellement pour s’enrichir, mais aussi pour s’autofinancer (2) ». Ainsi l’élite marchande, très influente pendant les années 1980, doit désormais compter avec de nouveaux acteurs économiques en quête de richesse.



Les groupes dominants du capitalisme ne sont pas en reste. Ils ont formé de grands holdings industriels, financiers et commerciaux qui internalisent, le plus souvent, leurs sources de financement, sans renoncer pour autant aux privilèges monétaires que diverses institutions publiques ou parapubliques continuent à leur consentir. Ils s’emparent des commandes publiques, donc de marchés presque garantis, et, là où cela s’avère possible, tentent de se soustraire à leurs dettes.



Du caritatif au lucratif

Il ne s’agit ni d’un capitalisme d’Etat — celui-ci s’est retiré de nombreuses branches économiques — ni d’un capitalisme de marché, ces groupes contournant les contraintes fiscales, commerciales ou financières, tout en entravant l’avènement de nouveaux concurrents. On peut parler d’un capitalisme de monopoles.



Deux exemples illustrent cette mutation. D’une part, les grandes fondations, bâties, pour une partie d’entre elles, au lendemain de la révolution de 1979, et qui se vouent officiellement à des actions caritatives, telle la Fondation des déshérités et des blessés de la guerre Iran-Irak. Très active dans les circuits commerciaux (en particulier dans celui des armes), pendant le conflit qui a opposé les deux pays, elle a, par la suite, profondément diversifié ses activités. Elle comprend des milliers d’entreprises dans l’industrie, le commerce, l’agriculture, le tourisme ou encore le secteur aéronautique. Elle a de surcroît édifié ses propres institutions, consolidées en un immense conglomérat, l’Organisme financier et de crédit de la fondation, dont le pouvoir est colossal. Cependant, en refusant le terme de « banque », cette institution échappe aux contraintes réglementaires érigées par la banque centrale. Dans le même temps, elle refuse de se plier au paiement de ses dettes fiscales. Aux commandes de l’exécutif de 1997 à 2005, le président Khatami, qui a tenté, en vain, d’imposer cette obligation, l’a appris à ses dépens.



Le second exemple de l’ascension des puissances économiques est la firme industrielle Iran Khodro, la plus grande entreprise automobile du Proche-Orient, dont 40 % des titres appartiennent à l’Etat. Elle jouit, avec la firme Saipa, d’un monopole de fait sur ce marché — celle-ci contrôlant 35 % des parts de marché, tandis qu’Iran Khodro en possède plus de 55 %. Après l’ouverture du secteur aux importations, Iran Khodro a conclu des accords de partenariat avec des sociétés étrangères d’autant plus intéressées par le marché iranien que celui-ci est en pleine expansion : sept cent mille voitures vendues en 2004, un million cent mille en 2006, un million deux cent mille en 2008.



Pour Iran Khodro, il s’agit de préserver, voire d’accroître, son hégémonie, tout en favorisant l’acquisition de nouvelles technologies, gages d’une amélioration de la qualité de ses produits et de leur diffusion internationale. PSA Peugeot Citroën, qui avait amorcé, depuis 1992, une coopération industrielle avec Iran Khodro pour la fabrication de la 405 (l’intégration locale est achevée à plus de 60 %), a franchi une nouvelle étape en concluant en mars 2001 un accord de licence pour l’assemblage et le montage de la 206 et de la 307 (la part d’intégration locale étant encore assez faible).



Quant à Renault, il a fondé, pour l’assemblage et le montage de la Logan (la Tondar, en farsi), une société conjointe avec les deux géants iraniens. Il s’agit de Renault Pars, dont il détient 51 % des parts, tandis qu’Iran Khodro et Saipa, alliés pour l’occasion, en possèdent 49 %.



Iran Khodro se positionne également comme un futur acteur du marché mondial. En attestent l’accord que la société vient de signer avec la société algérienne Famoval pour le montage d’un bus en Algérie, ainsi que les unités de production qu’elle a installées, pour la fabrication de la Samande (une version modifiée de la 405), au Venezuela, au Sénégal, en Syrie et en Biélorussie. Une voiture que, par ailleurs, elle exporte déjà, entre autres vers l’Algérie, l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Arménie, ou encore la Bulgarie, la Roumanie, l’Ukraine et la Russie.



Au surplus, pour pallier le durcissement de ses contraintes de financement et de liquidités, Iran Khodro a mis à profit l’apparition, institutionnalisée depuis 2000, des banques privées, pour établir, en 2000-2001 (avec d’autres institutions), son propre établissement financier, Pârsian, dont elle détient 30 %. Devenue la plus importante banque privée d’Iran, elle totalise 60 % des dépôts et des crédits de ce secteur.



Dès son accession au sommet de l’exécutif, en juin-juillet 2005, le président Ahmadinejad a dénoncé une partie des banques privées comme responsables de prêts « douteux et discutables ». Il menaça même de dévoiler la liste de ceux qui avaient bénéficié de leurs largesses — une promesse restée, à ce jour, sans suite. La banque Pârsian fut la principale cible de cette campagne. Le véritable enjeu du conflit réside dans le refus de ces établissements de réduire le niveau de leurs taux débiteurs et, par-là, celui de leurs profits. L’affrontement devait atteindre son paroxysme en octobre 2006, lorsque le gouvernement et la banque centrale décidèrent de destituer le président de Pârsian. L’ensemble des banques privées s’éleva contre cette mesure et obtint que cette décision fût cassée, infligeant un échec indiscutable au président Ahmadinejad.



Par la suite, l’attrait grandissant de certains foyers de spéculation (notamment l’immobilier) a incité les banques privées — et aussi publiques — à se détourner du financement des entreprises industrielles. Elles ont procédé à des prêts hypothécaires considérables, mais aussi à des placements immobiliers massifs. Elles ont ainsi contribué au gonflement sans précédent de la bulle immobilière apparue en 2005 (3), qui a favorisé la naissance de ce qu’un mensuel a qualifié de « bourgeoisie immobilière (4) ».



Cette bulle a fini par éclater à partir de mai-juin 2008, sous l’effet d’une décision du gouvernement qui a contraint l’ensemble du système bancaire à interrompre son offre de crédit (y compris les crédits immobiliers déjà promis aux emprunteurs et donc en instance d’être débloqués). Depuis, on a assisté à une baisse drastique de la demande de logements, à un effondrement des prix et à une dévalorisation, au moins partielle, des actifs immobiliers que les banques publiques et privées venaient d’acquérir. Des pertes amplifiées par l’accumulation des créances douteuses sur une partie des institutions publiques et l’Etat lui-même, comme sur des agents privés.



La crise qui en résulte a deux conséquences. En premier lieu, les banques ne sont plus en mesure de consentir de nouvelles avances à l’économie, comme en témoigne l’écroulement de 67 % du crédit bancaire entre décembre 2007 et décembre 2008 (5). Une contraction qui alimente à son tour le déclin de la demande de biens de consommation et de l’investissement, l’érosion de la production industrielle et de la rentabilité des entreprises et la sous-utilisa- tion massive de leurs capacités de production.



« Prisonniers pour dette »

En second lieu, du fait de la perte de valeur de leurs actifs, les banques ne peuvent plus, ou ne veulent plus, rembourser leurs dettes envers la banque centrale : entre septembre 2007 et septembre 2008, les créances de cette dernière (donc de l’Etat) ont augmenté de 106 % (6) ! L’économie productive a été frappée à travers la propagation des impayés aux sociétés et... aux salariés.



La privatisation a fait la fortune des uns. Elle a en revanche exposé une grande partie des travailleurs au chômage (7) ainsi qu’à une situation financière de plus en plus précaire, les propriétaires d’entreprises privatisées ayant délibérément vendu les équipements de leurs sociétés, avant de les déclarer en faillite, ou bien ayant eu recours aux impayés de salaire, ou encore aux licenciements purs et simples. Quant à l’inflation, à l’instar des années 1990, elle a de nouveau emprunté une pente ascendante pour se situer, officiellement, à 25 % pour 2008 — selon d’autres estimations, à au moins 50 % — et plus de 60 % pour le premier trimestre 2009.



Depuis septembre 2005, face au déclin grandissant du salaire réel des couches défavorisées de la population et de la classe moyenne, le gouvernement a axé son programme économique sur la redistribution du crédit, afin de soutenir la consommation tout autant que les débouchés des entreprises. La liste des différentes formes de prêt proposées et officiellement garanties par les autorités suffit à attester l’ampleur de cette politique : ils concernent les retraités, le mariage des jeunes, les étudiants, l’accès au logement, les agriculteurs, etc.



Or, depuis plus de vingt ans, du fait de l’érosion de ses revenus en termes réels, une grande partie de la société est déjà plongée dans l’endettement. En témoigne l’accroissement sensible du nombre de « prisonniers pour dettes » : douze mille (vingt mille autres étant passés par la prison au cours des dix dernières années !) (8). Contredisant les idéaux égalitaires de la révolution de 1979, ces sanctions imposées aux plus modestes s’accompagnent de l’incapacité, ou du manque de volonté, des pouvoirs publics à recouvrer leurs créances sur la plupart des grands groupes économiques.





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(1) Faramarz Rafipour, Développement et contraste. Essai d’analyse de la révolution islamique et des problèmes sociaux de l’Iran, Entechar, Téhéran, 1998 (en farsi).
(2) Dans son compte rendu relatif à l’ouvrage d’Arang Keshavarzian, Bazar and State in Iran. The Politics of the Tehran Marketplace (2007), dans Sociétés politiques comparées, n° 2, Paris, février 2008.
(3) Elle s’est exprimée, au cours des deux dernières années, par la hausse de 200 % des prix des actifs immobiliers dans la ville de Téhéran, où, en dix-huit mois seulement, la valeur des transactions immobilières a atteint 600 milliards de dollars (cf. le mensuel Gozaresh, no 204, Téhéran, janvier 2009, p. 27).
(4) Kamal At-Hari, « La bourgeoisie immobilière », Cheshmeh Andaz-e Iran, n° 47, Téhéran, janvier-février 2008.
(5) Cf. le quotidien Sarmayeh, Téhéran, 23 avril 2009.
(6) Sarmayeh, 10 janvier 2009.
(7) Selon les publications officielles, en 2008, autour de 15 % de la population active se trouvait au chômage.
(8) Jam-e jam, Téhéran, 20 décembre 2008..




Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2009/06/MOTAMED_NEJAD/17226 - juin 2009

mercredi, juillet 01, 2009

Rafsandjani - Khamenei, la guerre sourde des religieux

Source : Liberation du 23 juin 2009


Arrestations, intimidations… Les deux haut dignitaires s’affrontent.

Par JEAN-PIERRE PERRIN

C’est désormais la guerre au sein même du régime. Une guerre impitoyable. Une guerre encore largement secrète mais que révèlent certains indices, comme l’arrestation samedi à Téhéran de Faezeh, la fille de l’ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani ; son fils, Mehdi, sur le point d’être capturé, aurait réussi à prendre la fuite. C’est donc une attaque en règle qui se dessine contre ce haut dignitaire du régime, personnalité intouchable et président de deux institutions clés de la révolution islamique. Si la faction dominante au sein du régime s’en prend à lui avec autant de violence, tout en le couvrant de compliments, ce n’est pas seulement parce que Rafsandjani, un hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite) conservateur, a financé la campagne du réformateur Moussavi. C’est d’abord parce qu’il orchestre une campagne souterraine dans les milieux religieux dans le but de sanctionner le Guide suprême, Ali Khamenei. Autrement dit, de l’acculer à la démission.

Légitimité. L’opération n’est pas facile. Le Guide est le chef des forces armées et de sécurité. Il nomme le président de l’institution judiciaire et, directement, six des douze membres du Conseil de surveillance de la Constitution, la clé de voûte du système et, indirectement, les six autres. Il incarne à ce point la légitimité théocratique que toute critique de sa personne peut conduire en prison. Un seul organe peut superviser son action et, en théorie, le révoquer, c’est l’Assemblée des experts, que préside justement Rafsandjani.

Depuis le début des événements, Rafsandjani est silencieux. Il n’a pas dénoncé les fraudes dont a été victime Moussavi. Mais, dans la coulisse, il est à la manœuvre. Il s’est rendu dans la puissante ville sainte de Qom, où siège la Howzeh (le bureau des séminaires théologiques). Il y a rencontré le représentant du grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute sommité religieuse du chiisme - il réside à Najaf en Irak. Sur Rooyeh.com, proche de la Howzeh, on découvre que Ali Khamenei est sur la sellette. Le site, qui a depuis été bloqué, évoque ainsi la possibilité de sa démission et de son remplacement par «un conseil de guidance», composé de hauts religieux. «Le Guide est le père du peuple. Aujourd’hui, il tend à n’être que celui d’une partie de la population», lui reproche-t-on.

République. Si la bagarre est aussi violente entre le sommet du pouvoir et la mouvance réformatrice, soutenue par une large partie de la jeunesse qui profite de la situation pour contester le système, c’est parce que Moussavi et ses amis se sont rendu compte que le Guide et son champion, Ahmadinejad, voulaient changer la nature du régime. Le métamorphoser de République islamique en «gouvernement islamique», comme on peut le lire sur le site de Moussavi. Ce qui signifie que le régime n’aurait plus besoin de légitimité populaire. Et les réformateurs n’y auraient plus leur place.

Les coups que se donnent les uns et les autres ne sont pas de nature à renforcer le système. «Il reste peu de temps pour sauver le régime. Ne l’utilisez pas pour accélérer sa chute», avertissait hier l’ex-président réformateur Mohammad Khatami.

lundi, juin 22, 2009

Google et Facebook se mettent au persan

Iran : Google et Facebook se mettent au persan

Stratégie - Google Translate et Facebook supportent tous les deux le persan, langue parlée par 60 millions d'Iraniens. Le but étant d’offrir de nouveaux moyens d’expression aux opposants. Et aussi de rejoindre Twitter qui a devancé tout le monde…

Le vent de liberté et de contestation qui souffle actuellement en Iran a déjà produit une petite révolution dans le monde des réseaux sociaux.

Après Twitter, voilà que Google et Facebook volent à leur tour au secours des opposants iraniens, qui contestent les résultats des votes et la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Ainsi, le service de traduction Google Translate et Facebook viennent-ils d'annoncer prendre en charge le persan, la langue officielle en Iran. Autant de nouvelles armes face à la censure du pouvoir iranien sur les moyens de communication (courriels, SMS...).

Depuis le début du mouvement de contestation du scrutin présidentiel, les opposants se sont vite rabattus sur Twitter devenu en quelques jours l'un des derniers relais de cette contestation. Le site de micro blogging est devenu tellement vital que le gouvernement américain serait même intervenu pour qu'il reporte une opération de maintenance.

Sans préjuger des louables intentions qui animent Google et Facebook, on ne peut éviter d'y voir le formidable coup de communication qui découle de ces initiatives. On ne peut que souhaiter que cela se poursuive et s'étende aux trop nombreux pays dans lesquels les droits de l'homme sont bafoués. (Eureka Presse)

dimanche, mars 29, 2009

Iran-Chine : un contrat qui dérange

Pékin et Téhéran ont conclu un contrat de 3,2 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) pour l'exploitation du gisement gazier de South Pars, dans le golfe Persique.

La Chine doit aider l'Iran à exploiter ce gisement, qualifié de plus grande réserve de gaz naturel du monde, rapporte le webzine iranien Mardomak. Le contrat prévoit la production de 10 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) sur une durée de trois ans.

Les médias iraniens se sont fait largement l'écho de cette nouvelle. Ce contrat montre que la Chine n'est pas très sensible aux appels lancés récemment par le président américain Barack Obama, qui a renouvelé les sanctions américaines contre l'Iran. Il a également demandé aux autres pays de ne pas coopérer avec la République islamique, car elle refuse de suspendre son programme nucléaire, malgré plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies en ce sens.

lundi, mars 02, 2009

Iran-Mexico want to expand relations

Iran-Mexico want to expand relations

Iran has expressed readiness to explore possibilities to expand tourism and energy cooperation with Mexico.

Ali Reza Salari, Iran's deputy foreign minister for the Americas said on Friday that the Iranian delegation visiting Mexico is to study greater possibilities for realizing new potentials in trade and tourism with the Latin American nation.

"With Mexico, there is absolutely no political problem between us. No cultural problems. It shows we have many shortcomings in our trade relations," Salari said.

He said the annual trade with Brazil is USD 2b, while the annual trade with Mexico stands at a low of merely USD 50m.

As the pro-US government of Mexico tries to find other markets outside the US, Iran may have more opportunities to start new business ventures.

The Islamic Republic has boosted ties with Latin American countries with hundreds of Iranian engineers working in Venezuela's housing projects.

Tehran has also opened new embassies in Nicaragua and Bolivia.

RZS/HAR