mercredi, octobre 20, 2004

La liberté de la presse : le droit de réponse

Le quotidien Yas-e no, a été interdit de publication pour dix jours à compter du lundi 29 septembre 2004 pour avoir refusé de publier, pour la seconde fois, un même droit de réponse du procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi. Le quotidien, qui a fini par céder à toutes les exigences du procureur, a obtenu l'autorisation de reparaître à partir du mercredi 1er octobre.

Le procureur de Téhéran et ancien juge de la presse, a fermé le quotidien Yas-e no suite à la pratique du droit de réponse que permet l'article 23 de la loi de la presse. Celui-ci prévoit que le journal qui reçoit une réponse à un article doit la publier, avec le titre initial de l'article mis en cause, dans la même rubrique que l'article cité, et dans son intégralité, à condition que le droit de réponse ne soit pas deux fois plus long que l'article initial. Le procureur a ainsi adressé plusieurs ripostes à des articles de Yas-e no concernant notamment l'affaire Zahra Kazemi et les conditions de détention d'Abbas Abdi, journaliste emprisonné depuis plusieurs mois. La dernière lettre envoyée, d'une dizaine de pages (sur les seize du quotidien), a été publiée, avec quelques coupes, dans l'édition du samedi
27 septembre. Considérant qu'elle était incomplète et trop proche d'articles rendant compte de la grève de la faim d'Abbas Abdi, le procureur a demandé sa reparution intégrale (ce qui représente 123 pages de format A4!) dans l'édition du lendemain, à la une du journal, ce qu'a refusé la rédaction de Yas-e no, avant de plier sous les exigeances du procureur.

Un autre journaliste a été condamnée pour ses écrits ainsi que pour sa signature à une pétition pour la libération de prisonniers, par le tribunal révolutionnaire de Téhéran à trois ans de prison avec sursis pour " atteinte à la sûreté de l'Etat " et " propagande contre le régime ". Eskandar

Deldam, journaliste à l'hebdomadaire Tabarestan, aujourd'hui suspendu, a, quant à lui, été convoqué la semaine dernière par la 6ème section des services du procureur, suite à un article satirique sur la radio-télévision iranienne, dépendant directement du guide de la République Islamique, Ali Khamenei. Le 27 septembre Mohsen Sazgara, directeur du site Alliran et du quotidien réformateur Jameh (fermé), inculpé pour atteinte à la sécurité nationale, insulte au Guide de la République et propagande contre l'Etat, a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Son avocat a précisé que le procès s'est déroulé à huis clos, et que le tribunal n'a pas précisé pour laquelle des accusations ce jugement portait.