samedi, novembre 15, 2014

L'Indien RCF cherche à investir en Iran

Le groupe indien Rashtriya Chemicals and Fertilisers (RCF) envisage d'investir en Iran. La presse indienne rapporte que lors d'un point presse en Inde fin septembre, le groupe a indiqué qu'il prospectait actuellement pour trouver des partenaires potentiels en Iran pour la constitution d'une coentreprise et la construction d'un complexe. 

Le projet nourri par RCF porte sur un complexe d'urée d'une capacité de 1,27 million de tonnes par an. Projet qui nécessiterait un investissement d'environ 800 millions de dollars (environ 630 M€). Le choix de l'Iran serait justifié pour un accès au gaz à faibles coûts. 

En revanche, RCF précisait qu'un tel projet ne pourrait être mis en application tant que les sanctions économiques imposées à l'Iran n'étaient pas levées.

jeudi, novembre 06, 2014

Boeing autorisé à rompre l'embargo datant de 1979 avec l'Iran

L'avionneur américain a vendu des manuels d'avions, des dessins, des cartes et données de navigation à Iran Air pour 120.000 dollars.


L'avionneur américain Boeing a effectué ses premières transactions en Iran depuis l'embargo américain de 1979 et la crise des otages, a-t-il indiqué mercredi 22 octobre dans un document boursier.
"Durant le troisième trimestre, nous avons vendu des manuels d'avions, des dessins, des cartes et données de navigation à Iran Air", la compagnie aérienne nationale, écrit le constructeur aéronautique.
Ces opérations sont légales, Boeing ayant obtenu un feu vert en avril du département du Trésor, après la levée de sanctions sur le transport aérien dans le cadre des négociations nucléaires entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne).
Cette licence l'autorise à vendre des pièces détachées d'avions de ligne qui ont besoin d'être changées pour des raisons de sûreté à l'Iran sur "une courte durée".

Rentabilité de 10%

Ces premières transactions ont généré pour l'avionneur américain un chiffre d'affaires de 120.000 dollars pour un bénéfice net de 12.000 dollars, selon le document.
"Nous allons effectuer des ventes supplémentaires (en Iran) dans le cadre de cette licence", ajoute l'avionneur.
Iran Air possède dans sa flotte des Boeing livrés avant la révolution de 1979, ainsi que des Airbus et des avions russes Tupolev.
Un autre groupe américain, le conglomérat General Electric (GE), a aussi obtenu des autorités américaines la permission de vendre à l'Iran des pièces détachées d'avions de ligne. GE fabrique notamment des réacteurs.
(Challenges avec AFP, Octobre 2014)

dimanche, octobre 12, 2014

Changements sociaux en Iran: le mariage temporel ou le sigheh

Source: RFI

Tout laisse à penser que l’avènement du futur est en œuvre et gestation en Iran dans la sphère privée. Notamment dans les changements que subissent le modèle traditionnel de la famille et les rapports entre les sexes.

Le vice-ministre iranien de la Jeunesse et du Sport, Mahmoud Golzari, a confirmé récemment l’opposition du gouvernement d’Hassan Rohani aux sites d’internet qui pratiquent le sigheh ou le« mariage temporel », car celui-ci, d’après le responsable iranien, sape plus que jamais le fondement de l’institution fragilisée de la famille en Iran. Dans une critique à peine voilée contre le clergé traditionnel, ardent défenseur du mariage temporel en Iran, le vice-ministre iranien a jugé aussi le sigheh comme étant « contre-nature » dans la mesure où par sigheh on cherche seulement à « structurer » le « comportement sexuel des jeunes » dans sa réalité, alors que le « but du gouvernement islamique doit être, d’après le responsable iranien, la sauvegarde et le renforcement de la famille à travers notamment le mariage en tant que tel. »

Par ailleurs, le général Esmail Ahmadi-Moghadam, chef de la police iranienne dont l’une des fonctions principales est de faire respecter la morale islamique dans tous les domaines, s’est à son tour inquiété de la baisse sensible du mariage et de l’augmentation continue du divorce et des rapports sexuels extraconjugaux dans le pays. Il a aussi alerté les autorités au sujet du nombre croissant des enfants issus des familles monoparentales et vivant en grande majorité avec leurs mères et favorisant dans le contexte d’une pauvreté accrue bien d’autres « difficultés sociales » (plus de 80% des mères des familles monoparentales en Iran sont sans ressources, tandis que le taux du chômage chez les femmes de moins de 30 ans est supérieur à 50%).

En effet, délivrer des actes de naissance pour des enfants issus du sigheh mais non reconnus par leurs pères est devenu un problème majeur pour la République islamique et cela en particulier dans des villes religieuses telles que Machhad ou Qom où le mariage temporel se pratique plus qu’ailleurs en raison du soutien du clergé chiite. Celui-ci est, en effet, la seule instance à avoir le monopole de valider ou d’invalider le contrat du mariage en général et le sigheh en particulier en échange, bien sûr, des sommes non négligeables.

Ce que cache et révèle le mariage temporel

Selon les résultats d’une enquête réalisée en 2008 par le ministère de la Santé en Iran, l’âge moyen de la prostitution dans ce pays est tombé sous la barre de 15 ans, tandis qu’il était à plus de 30 ans avant la Révolution islamique. Pis encore : il est aujourd’hui entre 12 à 13 ans d’après les études indépendantes qui confirment aussi que plus de 40% des prostituées de Téhéran considèrent leur activité comme une profession tandis que 11% exercent celle-ci au su (et avec l’aval) de leurs maris. Toujours selon les mêmes études, 50% des prostituées de Téhéran ont au moins un baccalauréat ou un diplôme universitaire et les femmes mariées s’adonnant à la prostitution sont plus nombreuses que les femmes non-mariées.

Mais le sigheh, qui peut ne durer que quelques dizaines de minutes, a aussi été, comme l’avoue implicitement le vice-ministre iranien du Sport, un moyen permettant au clergé chiite en Iran d’officialiser la prostitution et de camoufler sa tentative désespérée à s’adapter à une autre réalité qui lui échappe de plus en plus, à savoir : le libre rapport sexuel entre les femmes et les hommes qui ne reconnaissent absolument plus les normes et les règles qui leur ont été imposées moyennant l’intimidation durant les 36 dernières années.

Une autre enquête réalisée en commun en 2008 par le ministère de l’Education nationale et l’Assemblée islamique auprès de plus de 141 mille lycéens (filles et garçons confondus) révélait que près de 75% des ceux-ci ont déjà eu des rapports sexuels avec des partenaires différents ou considéraient ces rapports « normaux ». Elle révélait aussi que 80% des lycéennes ont eu des expériences sexuelles avant d’obtenir leurs bacs et que plus de 17% des lycéens et des lycéennes se déclaraient ouvertement « homosexuels » (ce qui peut être en partie le résultat de la répression systématique de l’hétérosexualité en dehors du mariage par le régime).

Confirmant le résultat de cette enquête, le vice-ministre iranien de la Jeunesse et du Sport, Mahmoud Golzari, précise aussi que le premier rapport sexuel chez les adolescents iraniens commence dès l’âge de 14 ans, c’est-à-dire au collège : chose qui était impensable à l’apogée de la modernisation du régime Pahlavi considéré cependant par le clergé chiite le symbole de la «décadence » et de l’« occidentalisation » forcée du pays.

Effondrement de la famille patriarcale

Certes, pour une société jeune comme l’Iran d’aujourd’hui où 71% de la population vivent dans les villes le sigheh a été aussi un dispositif pour poursuivre en matière de sexualité des pratiques qui vont au-delà des limites d’une théocratie désarmée face à la laïcisation des mœurs et l’effondrements des tabous. Cette laïcisation met en question le modèle de la famille patriarcale sur lequel a été fondé le gouvernement islamique. Elle ébranle l’ensemble d’un système de « surveillance et de punition » qu’a mis en place le régime iranien à travers le contrôle du corps féminin.

La seule et unique raison d’être du voile obligatoire en Iran est que celui-ci assure l’intimidation et donc le contrôle de toute une société à travers la répression du corps féminin et son rapport avec les hommes, c’est-à-dire l’autre moitié de la société. Or, c’est ce « dispositif répressif », le seul et unique rempart de la théocratie face à une société foncièrement laïque, qui est sur le point de s’effondrer aujourd’hui par le biais de la lutte des femmes, des nouveaux comportements sexuels et la désagrégation de la famille patriarcale ; désagrégation accélérée par une pauvreté qui touche désormais plus de deux-tiers de la population. Ce phénomène se constate aussi dans et par l’augmentation continue du divorce en République islamique.

Selon un autre rapport de l’Assemblée islamique en Iran, le taux du mariage a sensiblement baissé dans ce pays durant les dernières années en tombant sous la barre de –7% dans les villes et de -26% dans les villages. Cette baisse touche désormais les hommes de 25 à 29 ans et les femmes de 20 à 24 ans. Inutile de souligner qu’à quel point cette situation suscite l’inquiétude du Guide iranien qui a fait de l’augmentation de la population, c’est-à-dire au fond du renforcement de la famille patriarcale, un objectif stratégique voire vital pour la survie du système islamique.

Une sphère privée qui s’émancipe

Or, ces indices font partie d’un processus d’ensemble par lequel la sphère privée en Iran tente par des moyens différents de s’émanciper, de « se décoloniser », aurait dit le philosophe allemand Jürgen Habermas, par rapport aux contraintes et « impératifs » d’un système idéologique ayant perdu toute sa raison d’être. Elles montrent qu’il n’existe aucune étanchéité entre les sphères privée et publique et que les tentatives des Iraniens, jeunes ou pas, à se libérer dans le domaine privé finiront par soutenir une sphère publique, grâce notamment aux médias étrangers, à l’internet et à la lutte contre la censure et cela à l’ère des grandes révolutions communicationnelles. En Iran d’aujourd’hui se produit un processus semblable à ce qui s’est déclenché en Europe au sortir de la Renaissance et qui fut la formation d’une sphère publique d’opinion et d’action – d’une « société civile » au fond – comprise comme l’extension de la sphère privée et l’émancipation du modèle de la famille bourgeoise.

La transformation de la famille traditionnelle en Iran est partie intégrante d’une laïcisation en œuvre de la société. Elle pave, pour reprendre l’expression de Marcel Gauchet, le chemin d’une «sortie de la religion », ou d’une « société où la religion a un rôle structurant ». Elle rappellerait ce « ruse de la raison » dont parlait, par exemple, Hegel au XIXe siècle et qui devait par la médiation de la famille et de la société civile donner corps à l’Etat moderne comme une nouvelle « totalité éthique ». C’est donc l’émergence des « nouvelles significations sociales » que nous constatons aujourd’hui en Iran. Elles revendiquent leurs droits à travers les luttes permanentes contre les contraintes et les « significations » instituées d’un système devenu obsolète. La victoire dans ce conflit dépendrait beaucoup des femmes, mais aussi de la capacité de la sphère privée à faire émerger un espace publique d’opinion et de résistance comme support vital d’une société civile robuste.

http://m.rfi.fr/hebdo/20141010-iran-misere-sexuelle-mariage-temporel-sigheh-homosexuel-jeunes-prostitution/

lundi, septembre 15, 2014

Une firme américaine a annoncé vouloir investir en Iran dans un projet commun de production d'énergie


Une entreprise américaine a annoncé samedi avoir signé un accord préliminaire pour investir 1,175 milliard de dollars (1,05 milliard de francs) en Iran pour un projet commun visant à transformer les ordures en électricité.L'entreprise californienneWorld Eco Energya déclaré que l'objectif était de produire 250 mégawatts/jour grâce notamment à la combustion d'ordures.L'Iran investira dans ce projet à même hauteur que l'entreprise américaine, a assuré cette dernière. Le début de l'entreprise est prévu pour septembre et doit créer entre 600 et 700 emplois, dont 80% seront occupés par des locaux.

mardi, juillet 15, 2014

L’économie suisse fait les yeux doux à l’Iran

Les signaux positifs envoyés dans le cadre des négociations sur le nucléaire iranien rendent le pays des mollahs à nouveau attrayant aux yeux des investisseurs occidentaux. La Suisse se prépare elle aussi en vue de la fin annoncée de l’embargo. Les contacts avec les représentants de la République islamique se multiplient.

«Depuis six mois, les représentants européens se bousculent en Iran», affirme Suhail el Obeid, spécialiste du Moyen-Orient auprès de l’organisme de promotion économique Switzerland Global Enterprise (S-GE). Cet intérêt des entreprises pour le marché iranien a été relancé en début d’année. A la suite des négociations de novembre 2013 à Genève entre l’Iran et les puissances disposant du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU - Russie, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne (groupe 5+1) -, l’Union européenne et la Suisse ont déjà suspendu les sanctions concernant certains produits et services destinés à l’Iran.

Des représentants de l’UDC à Téhéran

Fin avril, trois députés et deux ex-députés de l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) en voyage «privé» ont dû faire l’expérience de l’intérêt des médias iraniens pour les délégations occidentales.

Selon leurs affirmations, ils se sont rendus en Iran pour déterminer si les entreprises américaines respectaient les sanctions, ou si au contraire la Suisse souffrait injustement de cet embargo. Dans le cadre des entretiens qui ont eu lieu sur place, le député Luzi Stamm a critiqué les sanctions imposées à l’Iran. Des sanctions qui sont également suivies par la Suisse.

Père de l’initiative «anti-minarets» acceptée par le peuple suisse en 2009, Ulrich Schlüer s’est lui aussi laissé courtiser par le régime iranien. Les politiciens suisses ont été photographiés par les médias iraniens à l’occasion d’une poignée de main avec le président de la Commission des affaires étrangères du parlement iranien. Les images et les textes diffusés par les médias ont laissé entendre qu’il s’agissait d’une délégation parlementaire officielle, provoquant en Suisse un débat sur le bien-fondé des voyages parlementaires privés.

«En règle générale, plusieurs délégations étrangères se rendent simultanément à Téhéran», explique Suhail el Obeid. L’objectif est d’être prêts «dès que les sanctions seront levées», souligne le représentant de S-GE. «Les entreprises veulent savoir s’il y a des débouchés pour leurs produits ou leurs services. Pour les PME, il est très important de trouver des partenaires, des grossistes et des clients spécifiques et de mener des discussions d’affaires».


Beaucoup d’attentes

La levée des sanctions contre l’Iran dépendra du succès ou non des négociations sur le nucléaire. Des représentants du groupe 5+1 sont réunis ces jours à Vienne dans le but de parvenir à un accord d’ici au 20 juillet. Le point central de l’accord signé en novembre à Genève repose sur la poursuite des négociations au mois de juin, résume Philippe Welti, président de la toute nouvelle «Chambre de commerce Suisse-Iran».

L’ancien ambassadeur de Suisse en Iran connaît bien la République islamique, et il dispose également d’un solide réseau au sein de l’économie suisse. «La Chambre de commerce prépare le terrain dans le but d’améliorer les contacts directs entre l’économie suisse et les clients iraniens», affirme-t-il.

Les signaux envoyés dans le cadre des négociations sur le nucléaire iranien ont soulevé de nombreuses attentes quant à de «de probables changements rapides», affirme Philippe Welti. Si l’Iran apparaît comme un eldorado aux yeux de l’économie, c’est en raison de ses énormes réserves de gaz et de pétrole mais aussi du retard pris dans ses infrastructures technologiques de pointe. «L’élément central réside dans l’amélioration de l’exploitation et du traitement des ressources gazières et pétrolières. Ce qui manque à l’Iran, c’est la technologie, tant du point de vue quantitatif que qualitatif, qui lui permettra d’optimiser ses énormes gisements pétroliers».

La Suisse bien placée

L’économie suisse a de bonnes chances de s’imposer avec succès sur ce marché lucratif, estime Philippe Welti. Elle fait partie des plus performantes du monde en ce qui concerne certains produits de niche. «L’industrie automobile en Iran représente un immense marché. En Suisse, il y a de nombreux petits sous-traitants dont les noms sont peu connus du grand public mais qui détiennent près de 90% du marché mondial de certains composants automobiles».

Pour ces sociétés hautement spécialisées, le potentiel apparaît énorme en Iran. «On peut citer par exemple les compresseurs à piston, qui sont très utilisés en Iran. La société de Winterthour Burkhardt Compression est leader mondial dans ce domaine», relève Philippe Welti. Quant à la fiabilité des partenaires économiques dans un pays qui occupe une peu enviable 144e place sur 177 en matière de corruption, l’ex-ambassadeur affirme: «Le gouvernement iranien peut démontrer qu’il est un partenaire fiable en signant des contrats prévoyant par exemple des paiements anticipés pour certains produits qui sont importants pour le pays».

Reste que l’économie iranienne ne fonctionne pas selon les principes occidentaux. «Dans le cas d’un conflit juridique avec un débiteur iranien, vous ne pouvez pas vous attendre à être traité sur un pied d’égalité par la justice», reconnaît Philippe Welti.

Chiffres contradictoires

Shakib Mohammad-Gou, un Iranien qui a grandi en Allemagne, exploite un service d’information en ligne sous le nom de Swiss-Persian.ch. Selon lui, le montant des échanges entre la Suisse et l’Iran serait bien plus important que celui avancé par le SECO. Il se monterait à 1,7 milliard d’euros, affirme-t-il en se basant sur les chiffres des services de douane iraniens.

Selon Shakib Mohammad-Gou, le marché iranien est également intéressant pour des entreprises suisses telles que Nestlé, Novartis, Roche, ABB et les banques UBS et Credit Suisse. Officiellement du moins, ces entreprises auraient réduit leurs activités en Iran. Mais elles jouiraient d’une bonne réputation et d’un solide réseau au sein de la République islamique.  

Une partie des échanges commerciaux avec l’UE, qui ont été réduits après les sanctions prononcées par Bruxelles, transiteraient par la Suisse. La Suisse agit de manière «pragmatique» dans la mise en œuvre des sanctions «lorsque cela concerne des marchandises qui ne sont pas directement liées au programme nucléaire ou à la construction de nouvelles installations gazières ou pétrolières», affirme Shakib Mohammad-God

Comment payer?

Théoriquement, l’exportation de nombreux produits vers l’Iran n’a jamais été interdite. Mais pour ne pas froisser les Etats-Unis, beaucoup d’entreprises ont décidé de leur propre chef de ne plus commercer avec ce pays. «Par ailleurs, en raison des sanctions internationales, elles doivent se soumettre à une chaîne d’autorisations complexe», affirme Philippe Welti. Qui relève toutefois que «le plus grand problème reste toujours le trafic des paiements».

L’Iran est exclu du système bancaire international Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Un paiement juridiquement sécurisé par-delà les frontières nationales n’est pratiquement possible que via Swift. Les alternatives sont compliquées et coûteuses. «Les Etats-Unis ont un contrôle sur pratiquement chaque dollar qui est échangé dans le monde», avance Philippe Welti.

Les réserves émises par la SERV, l’assurance suisse contre les risques à l’exportation, montrent à quel point il est difficile de faire des affaires avec l’Etat iranien. La SERV est «actuellement disposée à examiner des demandes de couverture pour l’Iran, pour autant que l’exportateur puisse proposer un mode de paiement acceptable aux yeux de la SERV», explique le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) à swissinfo.ch.

«En dépit de l’assouplissement des sanctions par le Conseil fédéral, la SERV n’a toutefois pu traiter aucune demande de couverture car les modes de paiement n’ont pas encore été établis», poursuit le SECO. Malgré un intérêt marqué, le commerce entre la Suisse et l’Iran ne décolle pas (encore). Durant les quatre premiers mois de 2014, les exportations ont augmenté de 12,8% par rapport à la même période de l’an dernier, pour atteindre 99,3 millions de francs. Les importations ont connu une hausse de 11,2% pour s’établir à 12,8 millions de francs. En raison de la courte période concernée, le SECO n’est pas en mesure de dire si ce phénomène s’explique par un assouplissement sélectif des sanctions ou simplement par des fluctuations naturelles.

Contrats de livraison de gaz

En 2008, la Suisse a signé un contrat de livraison de gaz avec l’Iran, en présence de Micheline Calmy-Rey, alors ministre des Affaires étrangères. Le contrat a suscité une vive polémique en Suisse, en raison notamment du foulard porté par Micheline Calmy-Rey à cette occasion. Le contrat a été suspendu peu après, dans la foulée des sanctions prises par la communauté internationale.

Ni le Département fédéral des Affaires étrangères ni AXPO Trading SA, qui avait conclu le contrat sous le nom d’EGL, ne souhaitent s’exprimer sur d’éventuels efforts entrepris pour relancer le contrat. «La situation géopolitique actuelle ne permet pas de livraisons de gaz depuis l’Iran», écrit Axpo. Elle dit s’appuyer à l’heure actuelle sur le «TAP (Trans Adriatic Pipeline) pour l’approvisionnement en gaz depuis l’Azerbaïdjan».

OMV, la plus grande société industrielle autrichienne, avait également signé à l’époque un accord de livraison de gaz avec l’Iran. Selon plusieurs médias, des rencontres entre des représentants d’OMV et du ministère iranien du pétrole ont eu lieu ces derniers jours.

Prudence avec les médias iraniens

Le regain d’intérêt de l’Occident pour l’économie iranienne est bien perçu dans ce pays, et les médias nationaux s’en font volontiers l’écho. Les sources sur lesquelles reposent les informations sont cependant parfois mystérieuses.

«Le fabricant de vélos électriques Biketec est prêt à investir en Iran», rapportait récemment la radio officielle iranienne (IRIB) sur son site internet, qui diffuse des informations en plusieurs langues, dont l’allemand et le français.

Un membre du Conseil d’administration de l’entreprise suisse se serait déclaré prêt à construire des ateliers de production et d’assemblage sur l’île iranienne de Kish. Chez Biketec, on ne sait pas d’où tombe cette nouvelle. «Nous n’avons aucunement l’intention d’étendre nos activités à l’Iran», communique l’entreprise.

Source : SWI swissinfo.ch, 19. juin 2014, Peter Siegenthaler

mardi, juillet 01, 2014

La nouvelles stratégie régionale de l'Iran

Source : Zaman (www.zamanfrance.fr), 01/07/2014
La politique internationale s'apparente parfois à un feuilleton. Par exemple, si on compare la position et le prestige de la Turquie pendant les Printemps arabes avec aujourd'hui, on constate que ce prestige a été si grand que le Premier ministre turc pouvait sermonner les Arabes du Caire – centre du monde arabe – sur les vertus de la sécularisation et de la bonne gouvernance alors qu'aujourd'hui, la Turquie n'a même pas d'ambassadeur au Caire.
Dans un contraste fort avec le déclin de la Turquie, l'Iran, après s'être battu avec succès pour Damas, est maintenant prêt à défendre Bagdad. Téhéran a pu changer le cours des événements et monter en tant qu'équilibre régional. Comment cela a-t-il été possible ?

La situation chaotique des sunnites

Premièrement, la montée de l'Iran est le produit direct de la géographie transnationale chiite. Les Printemps arabes ont en quelque sorte activé l'identité régionale chiite. Du Liban à l'Iran, des pays du Golfe à l'Afghanistan, les chiites se sont organisés avec succès. Ainsi, une leçon majeure des Printemps arabes peut être tirée du rôle essentiel des réseaux religieux transnationaux. Même les critiques les plus ardents des mollahs en Iran peuvent, je pense, voir aujourd'hui l'importance vitale des réseaux.
Les hommes politiques iraniens porteront désormais une plus grande attention à ces réseaux transnationaux dans toute la région. Les événements prouvent que pour l'Iran, protéger ces réseaux est essentiel. Dans un sens, le réseau mondial chiite a passé un test pendant les Printemps arabes, en particulier en Syrie, et est en train d'en passer un aujourd'hui, en Irak.
Deuxièmement, la montée de l'Iran est le résultat indirect de la situation chaotique des musulmans sunnites. Beaucoup aujourd'hui mettent en avant l'idée d'une crise de l'islam. Cette idée a du mérite, mais la crise est plus celle de l'islam sunnite. L'islam sunnite est prêt à donner naissance à son pire enfant, c'est-à-dire à une interprétation radicale qui ne s'abstient pas de décapiter ses ennemis.
Certaines parties de l'islam sunnite ont été happées par cette interprétation radicale. Par conséquent, l'islam sunnite n'a pas réussi à se réorganiser dans la région. Le chaos n'a rien à voir avec les masses. Une division similaire peut aussi être constatée chez les Etats sunnites.
Une tradition étatique forte
Troisièmement, la montée de l'Iran est liée d'une certaine manière à sa forte tradition étatique. L'Iran a beaucoup de problèmes en termes de démocratie et de développement économique, mais sa tradition étatique est d'une force considérable. Pendant que nous assistions aux chutes des Etats en Libye et en Irak, la performance de l'Iran était remarquable.
Même la Turquie fait face à différentes crises avec le problème du PKK. Des rapports officiels ont confirmé que le PKK était capable de maintenir des postes de contrôle sur des routes de l'Est de la Turquie.
Pourtant, en cette époque de chutes d'Etat et de crises étatiques, l'Iran va bien par rapport aux autres pays. Ce que j'entends par «tradition étatique», ce n'est pas seulement la capacité matérielle de l'Etat mais aussi la capacité stratégique des élites au pouvoir.

Un Iran hybride pour la survie de sa stratégie

La grande stratégie de l'Iran peut-elle durer sur le long terme ? J'ai déjà mentionné le rôle des réseaux transnationaux informels dans le succès de l'Iran. Mais j'ajouterais maintenant que le succès à long terme de l'Iran requiert une combinaison de ses réseaux informels et de sa capacité formelle.
L'Iran peut utiliser deux instruments : l'Etat moderne et les réseaux chiites de l'islam. Pour l'Iran, c'est un «must» que d'atteindre un équilibre entre les deux. Un Iran hybride (qui utilise des instruments à la fois formels et informels) pourrait se révéler être la meilleure voie pour la survie à long terme de la stratégie de l'Iran. Je pense que c'est exactement cela que veut réaliser le nouveau président iranien, Hassan Rohani.
Cet étudiant fidèle intelligent de l'islam chiite iranien sait très bien en quoi les réseaux transnationaux sont fondamentaux pour l'Iran. Mais il sait bien aussi que l'Iran a besoin de liens légitimes avec les marchés au niveau international et avec le monde. S'il réussit à construire ce modèle hybride, le « rohanisme » sera peut-être la deuxième idéologie la plus importante pour la formation de l'Iran, après le « khomeinisme ».

Mission parlementaire française en Iran

Source : Le Figaro avec AFP, 29 juin 2014

Une mission parlementaire française a séjourné du 24 au 27 juin en Iran pour des entretiens ayant porté notamment sur le dossier nucléaire et la situation en Irak, a annoncé aujourd'hui l'un de ses participants, le député UMP Jacques Myard, dans un communiqué. "Cette visite s'est inscrite dans le cadre de la diplomatie parlementaire (...) à un moment où doit se jouer à Vienne, d'ici le 20 juillet, une phase décisive avec Téhéran sur le dossier nucléaire", précise-t-il.

La délégation parlementaire était conduite par Odile Saugues (SRC), vice-présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Elle comprenait également Philippe Mallé (SRC) et Jean-Luc Reitzer (UMP), tous deux aussi de la commission des Affaires étrangères.

Les parlementaires, poursuit le communiqué, ont été reçus par plusieurs officiels iraniens. L'un d'eux, le vice-ministre des Affaires étrangères, Takht-Ravanchi, l'un des négociateurs sur le nucléaire, a déclaré à ses interlocuteurs qu'il se rendait "à Vienne avec la volonté d'aboutir", dit M. Myard.

Les discussions entre les grandes puissances du groupe 5+1 et l'Iran doivent reprendre le 2 juillet à Vienne sous la conduite de Mme Ashton et du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Les 5+1 souhaitent obtenir avant le 20 juillet un accord avec l'Iran sur le nucléaire.

"La position iranienne peut être résumée d'une phrase: +si nos intérêts nationaux sont mis en danger, nous ferons ce qui doit être fait", écrit à propos de l'Irak Jacques Myard dans le communiqué.

lundi, avril 21, 2014

Boeing autorisé à vendre des pièces détachées en Iran

Sources : AFP et Reuters | 


Les Etats-Unis ont autorisé l'avionneur Boeing à vendre des pièces détachées d'avions de ligne à l'Iran, a annoncé un porte-parole du groupe américain vendredi 4 avril.


Ce feu vert, qui se présente sous la forme d'une licence, porte sur « une courte durée » et concerne « les pièces détachées des avions de ligne qui ont besoin d'être changées pour des raisons de sûreté », a insisté le porte-parole.

Il marque le retour en Iran de l'avionneur, qui n'y avait pas fait d'affaires depuis l'embargo américain en 1979, a-t-il ajouté.

PAS DE NOUVEAUX AVIONS

La licence a été octroyée par le département du Trésor dans le cadre de l'accord intérimaire sur le nucléaire iranien signé en novembre entre Téhéran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, FranceRoyaume-UniRussieChine et Allemagne), a précisé le porte-parole.

Boeing n'a en revanche pas le droit de vendre de nouveaux avions à l'Iran, a ajouté le représentant de la compagnie.

GE AUTORISÉ À LA RÉVISION DE 18 MOTEURS D'AVION

Fin février, un autre groupe américain, le conglomérat General Electric (GE), avait indiqué avoir demandé aux autorités américaines la permission de vendre à l'Iran des pièces détachées d'avions de ligne. Le département du Trésor l'a lui aussi autorisé à procéder à la révision de 18 moteurs d'avion vendus à l'Iran dans les années 1970. Les moteurs seront révisés dans des locaux du constructeur ou de la firme allemande MTU Aero Engines, qui est habilitée à le faire, a précisé un porte-parole.

Les Etats-Unis et les pays européens ont imposé de sévères sanctions économiques contre l'Iran ces dernières années afin de contraindre Téhéran à suspendre son programme nucléaire, soupçonné de cacher un volet militaire. Ces sanctions ont été levées partiellement en janvier après que l'Iran a accepté dégeler une partie de son programme. Les deux parties négocient actuellement un accord définitif qui garantirait la nature pacifique de son programme, et permettrait la levée totale des sanctions internationales.

Saisie d'un gratte-ciel de Manhattan, détenu par l'Iran

Source : Le monde.fr du 19.04.2014, Par 


Il a fallu sept ans pour que le gouvernement américain parvienne à ses fins :obtenir la saisie d'un immeuble situé en plein cœur de Manhattan, dont les propriétaires sont accusés d'avoir violé les sanctions imposées contre l'Iran et la législation en matière de blanchiment d'argent.


Ce building de 36 étages, qui se dresse sur la 5e avenue, à l'angle de la 52e rue, à quelques mètres du Rockefeller Center, avait été construit à la fin des années 1970, sous le régime du shah d'Iran, par la fondation Pahlavi. Il appartient aujourd'hui à la 650 Fifth Avenue Company, une société foncière détenue à 40 % par le groupe Assa et à 60 % par la Fondation Alavi, une organisation à but non lucratif qui promeut la culture islamique et la langue persane, qui a succédé à la fondation Pahlavi.
La justice reproche à la 650 Fifth Avenue Company de disposer d'un compte à la banque nationale iranienne Melli, sur lequel plus de 17 millions de dollars ont été déposés entre 2000 et 2007. Depuis 2008, cet établissement financier fait partie de la liste des entreprises dont les avoirs sont gelés en raison de leurs liens avec le programme nucléaire iranien. Les loyers perçus par la société foncière se sont élevés, entre 1996 et 2008, à 228,2 millions de dollars. Parmi les locataires actuels : les hôtels Starwood, Juicy Couture ou bien encore la Fondation Doris Duke.

UN BIEN ESTIMÉ À PLUS DE 800 MILLIONS DE DOLLARS

Le 16 septembre, une première décision du tribunal de New York avait estimé que« sur la base de preuves incontestées, Assa est une couverture de la banque Melli et donc une couverture pour le gouvernement iranien ». Ce jugement a été confirmé, jeudi 18 avril, ouvrant la porte à la saisie de ce bien estimé à plus de 800 millions de dollars. « Avec cette décision, nous avons fait un pas important pourparvenir à ce qui sera la plus importante confiscation liée au terrorisme et pourfournir une compensation importante aux victimes du terrorisme », a souligné le procureur de New York, Preet Bharara, dans un communiqué. En septembre, les avocats du groupe Assa et de la fondation Alavi avaient laissé entendre qu'ils feraient appel de la décision.

Pour la justice américaine, il s'agit notamment d'indemniser les familles des victimes des attentats à la bombe de Beyrouth en 1983 contre des baraquements de marines. L'opération menée par le djihad islamique, une organisation ancêtre du Hezbollah, pro-iranienne, avait fait 241 victimes. Les ayants droit des 19 militaires tués lors d'une attaque contre les tours Khobar en Arabie saoudite en 1996 seraient également concernés par cette indemnisation. Les familles des victimes du terrorisme soutenu par l'Iran réclament toujours la somme totale de 6 milliards de dollars de dommages.
Le bien de la 5e avenue n'est pas le seul visé par une saisie. Plusieurs mosquées et écoles islamiques situées à New York dans le quartier de Queens, au Maryland, en Californie et à Houston, ainsi qu'une propriété d'une quarantaine d'hectares en Virginie sont dans le collimateur de la justice.

dimanche, avril 20, 2014

Le réveil de l'Iran ?



Un Iran démocratique ou quasi-démocratique serait en mesure, du fait de sa position géographique idéale, de dynamiser le monde musulman tout entier, à la fois dans le monde arabe et en Asie centrale. C'est ce qu'explique entre autres Robert Kaplan dans son livre "La revanche de la géographie".
Source : atlantico.fr

L’Iran, comme l’atteste son programme nucléaire, fait partie des pays les plus avancés du Moyen-Orient sur le plan technologique. Il construit des centrales hydroélectriques, des routes et des voies ferrées dans les pays de l’Asie centrale et compte leur être bientôt relié par des voies de commerce fiables. Un gazoduc achemine le gaz naturel turkmène en Iran depuis le sud-est du Turkménistan jusqu'aux abords de la mer Caspienne, ce qui permet à la production propre de l'Iran d'être exportée via le golfe Persique. Le Turkménistan possède la quatrième réserve de gaz naturel au monde, et exporte tout son gaz vers l’Iran, la Chine et la Russie. D’où la possibilité de voir émerger un axe énergétique eurasien, réunissant ces trois grandes puissances continentales, jusqu’ici solidaires dans leur opposition aux démocraties occidentales.

L’Iran et le Kazakhstan ont construit un oléoduc reliant leurs deux pays, qui transporte le pétrole kazakh vers le nord de l’Iran, permettant là aussi à l'Iran d'exporter sa production propre via le golfe Persique. Le Kazakhstan et l’Iran seront bientôt reliés par le rail, ce qui fournira un accès direct vers le golfe Persique au Kazakstan. Une voie ferrée est également en projet entre le Tadjikistan et l’Iran, en passant par l’Afghanistan. L'Iran est d'une part situé au point de passage obligé pour les pipelines de l'Asie centrale, et d'autre part, à la tête d'un empire semi- terroriste clandestin au Moyen-Orient. C'est pourquoi on peut affirmer qu'il sera au XXIe siècle l'équivalent du pivot de Mackinder. Mais il lui reste un problème de taille à régler.

Malgré le prestige dont jouit l’Iran chiite à l’heure actuelle dans certaines parties du monde arabe — sans parler du Liban du Sud chiite et de l’Irak chiite —, à cause de son implacable soutien de la cause palestinienne et de son antisémitisme à peine voilé, son rayonnement n'est pas le même en Asie centrale. L'une des raisons est que les anciennes républiques soviétiques maintiennent des relations diplomatiques avec Israël, et n’ont pas envers l’État hébreu la même haine viscérale que le monde arabe, qui s'atténuera cependant peut-être à la suite du Printemps arabe. De plus, si l'Iran est si peu attractif en Asie centrale, mais aussi dans le monde arabe, c'est à cause de son pouvoir clérical étouffant, qui n'a pas hésité à recourir à la violence pour écraser les velléités démocratiques de son peuple.

Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de me rendre dans la capitale du Turkménistan, Ashgabat, entourée d'un désert sillonné par quelques rares nomades. Depuis cette ville, la culture iranienne semble être le centre du monde, situé sur les grandes voies de commerce et de pèlerinage. Les Turkmènes, qui sont obligés de commercer avec leurs voisins iraniens, sont pour la plupart laïques et n'éprouvent aucune fascination pour le régime des mollahs. Quelque que soit l'influence iranienne, si tenace soit son opposition aux États-Unis et à Israël, je pense que le pays s'essoufflera avant de pouvoir prendre l'ascendant idéologique et religieux sur l'Asie centrale. Mais un Iran démocratique ou quasi-démocratique serait en mesure, du fait de sa position géographique idéale, de dynamiser le monde musulman tout entier, à la fois dans le monde arabe et en Asie centrale.

Extraits de "La revanche de la géographie. Ce que les cartes nous disent des conflits à venir" de Robert D.Kaplan aux Editions du Toucan.

lundi, mars 17, 2014

Commerce avec l’Iran : les apports de l’accord de Genève

L’amélioration des relations avec l’Iran a conduit à une levée partielle de certaines mesures, via l’accord de Genève entré en application le 20 janvier. Avant la reprise des négociations à Vienne lundi 17 mars 2014, retour sur les règles applicables au commerce avec l’Iran.

L’Union Européenne et les Etats-Unis ont adopté des sanctions économiques qui se sont renforcées il y a deux ans au paroxysme de la crise iranienne (1) . S’agissant de l’UE, il existe deux régimes de sanctions : l’un destiné à lutter contre la répression interne, l’autre, ayant des répercussions économiques plus larges, visant à empêcher le développement de l’arme nucléaire.

Des activités interdites ou encadrées

Les règlements UE en vigueur (du 23 mars 2012) prévoient un régime de sanction - interdiction totale ou simple autorisation préalable - pour les activités dans le domaine de la surveillance ou l’interception des communications électroniques ou téléphoniques, d’une part, et l’énergie nucléaire, le pétrole brut et le gaz naturel, les produits pétrochimiques, l’or, les métaux précieux et diamants, la monnaie iranienne, les services financiers et d’assurances, d’autre part.

Les transferts de fonds liés aux activités autorisées ont également été strictement encadrés : les autorités des Etats membres compétentes devaient ainsi autoriser tout transfert de fonds égal ou supérieur à 10 000 euros pour toute activité permise, 40 000 euros pour les transferts de fonds individuels ou 100 000 euros pour l’alimentaire, l’humanitaire, les soins, le médical ou l’agriculture (initialement, ces seuils étaient même inférieurs).

Des mesures de gel des fonds et des ressources économiques ont également été prises vis à vis de centaines de personnes morales et physiques responsables de graves violations des droits de l’Homme ou ayant une activité en lien avec le nucléaire, et bien entendu vis à vis des soutiens au pouvoir iranien. Toute transaction commerciale avec ces personnes est donc interdite.

Ces sanctions ont entraîné un important contentieux devant le Tribunal de l’UE et la Cour de Justice de l’UE. Plusieurs sanctions ont été annulées pour motivation insatisfaisante, avant d’être réintroduites dans le corpus juridique par des règlements modificatifs.

L’effet des mesures de l’Union a été renforcé par la politique américaine, notamment par ses sanctions applicables depuis le 1er juillet 2013 à toute entreprise - même étrangère - ayant une activité en lien avec le secteur automobile iranien.

La levée partielle et temporaire des sanctions avec l’accord de Genève

Suite à l’accord de Genève du 24 novembre 2013 entre les Membres permanents du Conseil de Sécurité et l’Allemagne, d’une part, et l’Iran, d’autre part, le Conseil de l’UE comme les Etats-Unis ont  allégé pour six mois, à compter du 20 janvier 2014, le régime de sanctions applicable. Sous réserve du régime restrictif des transferts de fonds, les sanctions sont levées pour toutes les activités en lien avec l'industrie automobile, l'aéronautique (s’agissant des pièces détachées à destination de l’aviation civile iranienne), l'or, les métaux précieux et la pétrochimie.

En outre, l’UE et les USA se sont engagés à ne pas adopter de nouvelles sanctions. L’économie iranienne a bénéficié du retour de 4,2 milliards de dollars liés au commerce de pétrole brut avec cinq pays d’Asie et la Turquie, jusqu’ici gelés, ce qui a pour objet de faciliter la reprise de l’activité économique asphyxiée par les sanctions (et qui ont conduit au développement des importations de produits bas de gamme en provenance de la Chine).

Les transferts de fonds ont été pour leur part en grande partie libéralisés, puisque l’Union Européenne a multiplié par 10 les plafonds. Les transferts peuvent désormais atteindre, sans autorisation, 1 million d’euros pour les soins et le médical, l’alimentaire, l’agriculture ou l’humanitaire. Il en va de même pour les transferts de fonds individuels à hauteur de 400 000 euros, et tous les autres transferts sont désormais libres jusqu’à 100 000 euros.

dimanche, mars 16, 2014

L’Iran a l’intention d’élargir la coopération avec l’Arménie dans le tourisme médical, musicale et écologique

L’Iran a l’intention d’élargir la coopération avec l’Arménie dans le tourisme médical, musicale et écologique a déclaré Seyyed Mohammad Kazim Holdi-Nasab, un haut fonctionnaire du gouvernement iranien en charge du patrimoine culturel, de l’artisanat et du tourisme. Pour lui, le développement du tourisme est l’une des priorités des nouvelles autorités iraniennes, et que donc l’Iran a l’intention d’élargir la coopération avec les pays voisins, y compris l’Arménie, dans ce domaine. Le responsable iranien a rappelé que l’Iran et l’Arménie ont signé un mémorandum compréhension mutuelle en 1999 et un plan d’activité dans la sphère touristique de trois ans en 2007 et a ajouté que les nouvelles autorités de l’Iran ont l’intention de revoir les arrangements avec l’Arménie.

vendredi, février 07, 2014

l'economie iranienne en crise a besoins descapitaux étrangers