jeudi, novembre 10, 2005

Nucléaire iranien : appel à l'investissement

Le gouvernement iranien a approuvé un plan autorisant la participation des entreprises étrangères au programme d'enrichissement d'uranium iranien, a rapporté ce week-end une agence de presse iranienne d'envergure quasi-officielle.
Le gouvernement a autorisé également l'Organisation iranienne de l'énergie atomique à prendre des mesures nécessaires pour attirer les investissemens étrangers et domestiques en vue du programme d'enrichissement d'uranium. Ce plan devrait être approuvé par le Parlement avant d'être mis en application.

Selon Téhéran, une participation étrangères pourrait garantir que ses recherches nucléaires ne seraient pas utilisées pour des fins militaires.... cela reste cependant à vérifier ...

Il n'est peut être pas totalement irréaliste de penser qu'un groupe comme Areva expert mondial dans les métiers de l'énergie, puisse être éventuellement intéressé par un tel type d'investissement; des pays tels que la Chine, l'Inde et le Japon pouvant aussi y trouver leur intérêt.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait proposé en septembre d'inviter des parties étrangères à participer au programme nucléaire iranien, lors de son discours à l'ONU, dans l'intention de dissiper le soupçon de la communauté internationale sur l'objectif du programme nucléaire iranien.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté fin septembre une résolution demandant à l'Iran de suspendre complètement ses activités nucléaires ultra-sensibles afin d'éviter une saisine du Conseil de sécurité de l'Onu. Téhéran a rejeté cette résolution, disant qu'il ne reviendra jamais à une suspension complète et menaçant de reprendre l'enrichissement d'uranium.

Les Etats-Unis accusent l'Iran de développer l'arme nucléaire sous le couvert de son programme nucléaire, ce que dément Téhéran. Par ailleurs les relations entre ces deux pays sont extrêmement tendus cf. l'Iran pétrolier en pleine tension.

Reste que l'Iran mène une diplomatique d'envergure vers de nombreux pays et se tourne notamment vers l'asie (Inde / Chine / Japon), certains experts parlant même de POLITIQUE ASIATIQUE DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE et il se pourrait bien que l'un de ses pays profite de cet "appel" du pied de l'Iran.
Ne pas oublier - et ce n'est qu'un exemple - qu'outre son marché, l’Iran offre en effet à New Delhi un accès aux hydrocarbures dont elle a besoin pour alimenter son développement économique. L’Inde est effectivement très dépendante en matière énergétique. Dans le domaine pétrolier, elle doit ainsi importer 70 % du pétrole qu’elle consomme. L'Inde investit déjà dans le développement de nouveaux champs pétroliers iraniens en échanges de la possibilité d’accès à son secteur de technologies modernes.
Si l'on poursuit le raisonnement , l'Inde pourrait investir dans le nucléaire iranien en échange de l'accès à une partie de la production pétroliere iranienne, l'objectif essentiel étant désormais d'avoir la plus grande part du gâteau possible , en ne laissant que quelques miettes aux concurrents, et ce d'autant plus que cela freinera la croissance de ces derniers qui ont besoin de cette matière essentielle pour leur économie.

Ce raisonnemennt est d'autant moins aberrant si l'on sait qu'après plus d’une année et demi de discussions, New Delhi et Téhéran ont finalement trouvé un terrain d’entente en vue de conclure un accord sur la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL), la République islamique utilisant l’intérêt indien pour son pétrole afin de l’amener à accepter le compromis. L’Iran devrait ainsi exporter, à partir de 2008, 5 Mt par an de gaz naturel liquéfié vers l’Inde pour une durée de 25 ans.

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