mercredi, avril 13, 2005

Le parlement iranien adopte une loi légalisant l'avortement dans certains cas

AP | 12.04.05


TEHERAN, Iran (AP) -- Le parlement iranien a adopté mardi une loi autorisant l'avortement, à certaines conditions très strictes, ont annoncé les médias officiels iraniens.

L'avortement sera désormais autorisé si la vie de la mère est mise en danger par la grossesse ou bien si le foetus est malformé. Mais l'interruption de grossesse devra être autorisée par trois obstétriciens et par d'autres spécialistes, rapporte la radio publique.

L'agence officielle IRNA a précisé pour sa part que c'était la première fois en 26 ans que le Majlis (parlement) osait débattre d'un telle loi, car craignant qu'en légalisant les avortements ceux-ci ne deviennent monnaie courante.

La loi n'autorise en revanche pas l'avortement des grossesses non désirées.
Des avortement illégaux sont pratiqués en Iran, mettant en danger la vie des femmes, mais on ne dispose d'aucun chiffre.

L'un des défenseurs du texte, le député Noureddine Pirmoazzen, a déclaré lors du débat qu»'interdire l'avortement n'a pas réussi à réduire le nombre d'avortements. Cela n'a fait qu'accroître le nombre de décès chez les femmes».

Le député Mahmoud Madani, détracteur de la loi a, quant à lui, déclaré qu'un tel texte équivaudrait à «légaliser le meurtre des enfants à naître».

Le débat parlementaire était diffusé en direct sur Radio Téhéran.




Iran: le parlement pour l'avortement

Le parlement conservateur iranien a adopté mardi un projet de loi autorisant l'avortement dans certains conditions


Cette loi autorise l'avortement durant les quatre premiers mois de la grossesse si la vie de la mère est en danger ou si les médecins constatent une malformation du foetus.

Le projet doit à présent être soumis au Conseil des gardiens, organe ultra-conservateur qui juge de la conformité des textes avec la loi islamique en vigueur en Iran.

"L'avortement est autorisé avec le consentement du couple et si trois médecins confirment, durant les quatre premiers mois de la grossesse, que le foetus est mentalement ou physiquement handicapé, infligeant ainsi une charge financière à la famille, ou si la vie de la mère est menacée", dit le texte approuvé par 127 des 217 députés présents lors d'une séance retransmise par la radio d'Etat.

Dans la législation actuelle, l'avortement n'est autorisé que si les services de la médecine légale certifient le diagnostic de trois médecins selon lesquels la vie de la mère serait menacée par la poursuite de la grossesse. Il est également permis si le foetus est voué à mourir avant ou après la naissance et avant le terme des quatre mois de grossesse.

Sinon l'avortement est un crime, qui peut valoir à la femme et à celui qui le pratique trois à dix ans de prison et le paiement du "prix du sang", la valeur vénale de la vie d'un être humain. La législation a fait de l'avortement clandestin un commerce florissant et lucratif pour des faiseurs d'anges plus ou moins compétents et scrupuleux.

Selon la presse, au moins 80.000 femmes recourent chaque année aux expédients pour mettre fin à une grossesse. Mais des spécialistes estiment que le chiffre véritable est bien plus élevé.

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