mardi, avril 05, 2005

Les grandes orientations du 4ème Plan Quinquennal de Développement (mars 2005-mars 2010)

Le quatrième Plan de Développement Economique, Social et Culturel de l’Iran (mars 2005-mars 2010) a été notifié au gouvernement fin 2004 sur décision du Guide de la Révolution. Contrairement aux trois derniers plans quinquennaux, le texte ne transcrit pas une planification sectorielle de l’économie déclinée par projets. Il propose plutôt de mettre en place un cadre propice à une croissance soutenue de l’économie iranienne en interaction avec l’économie mondiale.

Le quatrième plan table sur une croissance soutenue. Le taux de croissance de l’économie a été fixé à l’horizon du plan à 8% en moyenne annuelle. Si l’investissement dans la sphère publique peut contribuer, selon les estimations officielles, à une croissance de 6 ou 6,5%, l’atteinte de cet objectif nécessite un renforcement des investissements dans le secteur privé. Il convient de noter que le programme de privatisations qui avait disparu du projet de Plan suite à l’opposition du Conseil des Gardiens de la Constitution a été réintroduit, sur saisine du Guide Suprême, par le Conseil de Discernement des Intérêts de l’Etat. Ce dernier a confirmé la privatisation de 65% du capital de certaines banques commerciales, de sociétés d’assurances, de compagnies aériennes, de sociétés de distribution électricité ou de réseaux de télécommunications.

Afin de dynamiser le secteur privé, le texte prévoit la reconduction du fond de réserves en devises alimenté par les surplus de recettes d’exportations pétrolières par rapport à un prix de référence du baril budgété dans le cadre de chaque loi de finance. Le gouvernement est autorisé à utiliser à hauteur de 50% ce fonds de réserve, sous forme de crédits distribués par les banques iraniennes, pour permettre au secteur privé de financer ses projets d’investissement.

Le quatrième plan fixe un objectif d’investissement total de 473 milliards USD sur cinq ans. 58,8% des investissements seraient le fait du secteur privé qui bénéficiera de prêts du secteur bancaire iranien financés à partir du Fond de réserves en devises (OSF) et de titres de participation. 22% seraient à la charge du budget de l’Etat et 11,5% des sociétés publiques. Le solde de 7,7% serait financé par des financements externes, sous forme de prêts bancaires à hauteur de 17,4 milliards d’USD, d’IDE (13,9 milliards d’USD) et de contrats de buy-back (7 milliards d’USD).

Un objectif affiché de réduction de l’inflation et du chômage. L’objectif affiché de ramener le taux d’inflation à 6,8% à la fin du Plan (avec un taux moyen annuel de 9,9%) est ambitieux au vu du taux de 15% constaté sur l’année budgétaire en cours (2004/05). Selon les autorités, la principale cause de l’inflation en Iran est la croissance des liquidités, notamment l’agrégat monétaire M2 qui a progressé en moyenne de 27,3% entre 2000 et 2005. Les autorités souhaitent ramener ce taux à 20% en moyenne annuelle pendant le quatrième Plan. Le taux de chômage officiel pour l’année en cours (2004/05) est de 12,3 %. L’objectif du Plan, également ambitieux, est de réduire ce taux à 8,4% à l’horizon de 2010.

Une gestion prudente de la dette extérieure. Au cours du Plan, le gouvernement aura l’obligation de gérer le service de la dette et l’échéancier des engagements à court et moyen terme de manière à ce que les remboursements annuels (hors buy-back), n’excèdent pas 30% des recettes en devises à la fin de la dernière année du plan. Pour le recours aux financements externes, la priorité est accordée aux financements à long terme. Le montant total de la dette ne doit pas excéder 30 Mds USD à la fin du Plan (mars 2010).

Une forte croissance des échanges extérieurs. Le montant total des exportations est fixé à 173 Mds USD au cours du Plan, soit une croissance annuelle de 4,7%. Sur ce montant, 53 Mds USD concernent les exportations non pétrolières qui devraient enregistrer une croissance annuelle moyenne de 10,7%.
Les importations s’élèveront au total à 185 Mds USD, soit une croissance de 6,6% par an. Le montant des importations pour l’année en cours (2004/05) serait de l’ordre de 30 milliards d’USD. L’objectif pour l’année 2009/10 (dernière année du plan) est de 42 milliards d’USD.

La balance commerciale afficherait un solde légèrement négatif tout au long du Plan qui atteindrait 4,3 Mds USD en mars 2010. Le solde courant serait également déficitaire et progresserait à un rythme croissant de 5,7% par an pour atteindre 5,4 Mds USD en mars 2010. Enfin, le solde de la balance globale resterait positif mais enregistrerait une baisse annuelle moyenne de 29% pour atteindre 400 millions d’USD en mars 2010.

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