dimanche, mars 12, 2006

Les priorités budgétaires dans le secteur routier

Le réseau routier iranien, qui couvre aujourd’hui 84 000 km, est emprunté par 6 millions de véhicules. 90 % du transport de personnes et 80 % du transport de marchandises sont effectués par la route.

L’organisation des transports et de la maintenance des routes (RMTO) est l’organisme en charge de la supervision, du développement, et de la maintenance des routes, et des autoroutes couvrant le territoire. Ce réseau comprend 1 000 km d’autoroutes gratuites, 3 800 km d’autoroutes à péages, et 62 000 km de routes nationales. On estime que 8% du PIB iranien dépend du réseau routier.

Les statistiques du RMTO pour l’année 1383 (mars 2004-mars 2005), estiment le trafic routier à 389 millions de tonnes de marchandises (en hausse de 12% par rapport à l’année précédente), et à 727 millions de passagers (en hausse de 11% par rapport à l’année précédente). Dans le même temps, 3 millions de tonnes de marchandises ont transité par l’Iran.

232 000 camions (en hausse de 8%), 17 000 bus (en hausse de 0.6%), 42 000 minibus (en hausse de 1.7%), et 10 000 taxis officiels (en hausse de 18% mais ce chiffre ne tient pas compte des nombreux taxis qui opèrent sans licence) ont circulé dans le pays en 1383. Ces chiffres indiquent certes une croissance significative du secteur, mais d’autres indicateurs justifient amplement les mesures d’urgences prises par le gouvernement pour améliorer la qualité du réseau routier et des véhicules en circulation. En effet, pour l’année 1383, 600 000 accidents se sont produits sur les routes iraniennes, causant la mort de 26 000 personnes, et blessant 245 000 autres. Cette situation dramatique s’explique en partie par l’âge élevé de la flotte de véhicules iraniens : l’âge moyen des camions est de 21 ans, celui des bus est de 12 ans, les minibus 22 ans, et les taxis 14 ans.

Forte hausse des ressources allouées au développement routier
Le quatrième plan quinquennal de développement (2005-2010) a défini la stratégie à moyen terme du pays dans le secteur du transport routier. Divers projets y sont présentés, dont l’amélioration de la sécurité routière et des services d’aide d’urgence, l’expansion des infrastructures (ceci implique l’achat d’environ 1 milliard USD de machines et d’équipements pour la construction de routes), la rénovation de la flotte de transport routier, l’introduction de systèmes intelligents de transport (ITS), et l’augmentation du rôle du secteur privé à travers le transfert de la propriété des terminaux routiers et la délégation d’une grande partie de la gestion administrative du réseau.

Malgré le rôle croissant du secteur privé, les ressources budgétaires alimentent toujours la majorité des projets de développement routier. En 1383, le gouvernement a dépensé 457 millions EUR pour la construction et la maintenance des routes. Le budget alloué pour l’année 1385 (mars 2006-mars 2007), prévoit en revanche 7.6 milliards EUR de dépenses budgétaires pour le secteur routier. Cette hausse significative sera dédiée au financement de la construction de nouvelles autoroutes : Sirjan-Bandar Abbas ; Tehran North Highway ; et Rasht-Qazvin. La maintenance de 20 000 km de routes qui sont considérées comme des axes de circulation majeurs (absorbant 80% du trafic national), fait aussi partie des priorités du gouvernement pour 1385.

L’encouragement du transport public
En ce qui concerne la rénovation et l’amélioration des transports publics, le gouvernement prévoit de dédier 4 milliards USD sur financement étranger à moyen terme (contrats BOT ou BOOT), et 922 millions USD décaissés du fond de réserves en devises (OSF). Les autorités prévoient ainsi d’augmenter la part du transport public de 75% en 4 ans. Le gouvernement a déjà autorisé l’achat de 6 500 nouveaux bus sur le marché local et international. Il sera aussi offert des facilités de crédit aux chauffeurs de taxi pour le remplacement de leurs véhicules.

Certes les initiatives pour encourager le transport public se multiplient, mais elles sont handicapées par le prix extrêmement bas de l’essence à la pompe, qui incite la majorité de la population à détenir un véhicule particulier, plutôt que d’opter pour les transports collectifs.

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