lundi, septembre 26, 2016

Airbus et Boeing vont vendre des avions à l’Iran

Les deux avionneurs ont reçu le feu vert des autorités américaines pour livrer une partie des appareils commandés par la compagnie Iran Air. Reste à savoir comment ces achats seront financés.

Après la levée partielle, en janvier, de l’embargo économique pesant sur l’Iran, “ce pays vient de franchir une étape importante vers son retour sur le marché international",note le Financial TimesLe 21 septembre, Airbus et Boeing ont en effet été autorisés par les États-Unis à vendre des avions civils à la République islamique.

Le pays pourra ainsi étoffer et moderniser sa flotte vieillissante. Aujourd’hui, il “dispose de 266 appareils civils [un peu plus de la moitié sont en état de voler] […] dont la moyenne d’âge est de 24 ans”, selon le site Aviation Iran
.

En janvier, lors de la visite officielle du Président iranien Hassan Rouhani à Paris, la compagnie nationale Iran Air s’était engagée à acheter 118 Airbus, pour un montant total estimé à plus de 25 milliards de dollars. Mais ces appareils étant équipés de composants fabriqués aux États-Unis, l’avionneur avait besoin du feu vert de Washington.

C’est désormais chose faite, mais en partie seulement : la licence accordée ne porte que sur 17 appareils, de type A320 et A330. Airbus espère toutefois obtenir une réponse positive pour tout ou partie du solde de la commande dans les semaines qui viennent.

Des conditions strictes

De son côté, Boeing avait signé, le 21 juin, un protocole d’accord avec Iran Air concernant 80 appareils, pour un total de 17,6 milliards de dollars. Le Financial Times précise :  

Ces licences sont assorties de conditions strictes permettant d’assurer que les avions seront utilisés exclusivement pour le transport commercial des passagers et ne pourront pas être revendus ou transférés à une entité […] comme la compagnie Mahan Air, considérée par les États-Unis comme un sponsor du terrorisme.

Mais selon le Wall Street Journal
“d’autres obstacles demeurent, concernant notamment le financement de l’opération”. “Après des années de sanctions et de cours du pétrole bas, les coffres de l’État iranien sont vides”,ajoute le New York Times
. De plus, “les grandes banques refusent de travailler avec ce pays, du fait des réglementations compliquées et des sanctions maintenues par les États-Unis”.

De fait, il est impossible d’utiliser le système financier américain – et donc le dollar – pour faire des affaires avec Téhéran.

Source : Courrier International, 22 septembre 2016
 

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