lundi, février 08, 2016

Biovac et ses autovaccins décrochent un gros contrat avec l’Iran

La PME de cinquante salariés de Beaucouzé, aux portes d'Angers (Maine-et-Loire), va fournir des autovaccins pour animaux à l'Iran. Le contrat pourrait s'élever, à terme, à plusieurs millions d'euros. Entretien avec Christophe Tremblay, docteur vétérinaire et président de Biovac.

Comment êtes-vous arrivé à signer avec les Iraniens ?
La France a deux domaines d'excellence dans mon métier : l'élevage de volailles et de porcs ; les autovaccins. Ces derniers sont faits sur mesure. On part de bactéries prélevées dans un élevage et on fait un vaccin pour cet élevage. Les autovaccins se sont beaucoup développés en France.
Je me suis rendu compte que nous avions une belle expertise en me frottant aux marchés européens. Du coup, nous sommes allés plus loin en contactant une entreprise iranienne. Un marché que nous connaissons déjà. Nous leur vendons des réactifs de diagnostic vétérinaire pour les volailles.
Quelle est l'importance de ce marché ?
Le potentiel est énorme. Les Iraniens ont pour seules sources de protéines les volailles et les poissons, deux productions intensives en Iran. Problème : ils sont confrontés aux maladies. Les autovaccins n'y existent pas. Or c'est une belle alternative aux traitements antibiotiques.
Ce marché peut représenter plusieurs millions d'euros. Il reste complexe, très politique. Toutes les autorisations passent par les autorités. À nous de performer et de savoir travailler avec eux.

Concrètement, comment va s'organiser la production ?
Dans un premier temps, ces vaccins seront fabriqués chez nous puis testés et distribués en Iran. Par la suite, l'objectif est de doter notre partenaire iranien d'une structure susceptible de produire ses propres autovaccins, après fourniture des bactéries inactivées par BioVac.
Quelle incidence pour votre entreprise en matière d'investissements et d'emplois ?
Tout dépend de l'ampleur que cela va prendre. Il faudra imaginer un agrandissement de nos locaux et des embauches, bien sûr. Vous savez, c'est un peu comme l'histoire des Rafale vendus à l'Inde. Il y a une demande, nous sommes bien placés mais il faut que cela s'engage.
Je trouve intéressant qu'une PME de cinquante salariés, qui a une excellence dans son métier de fabrication de vaccins, décroche ce genre de contrat qui pourrait être réservé aux très grosses entreprises. Les PME aussi peuvent réussir !

Source : Ouest France Entreprise

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