vendredi, avril 21, 2006

L'Iran suspend l'accord de production de la "Logan"

L'Iran a suspendu les préparatifs en vue d'assembler la "Logan" de Renault sur son sol, exigeant de pouvoir exporter une partie de la production du modèle à bas coût vers des marchés traditionnels du constructeur français, a annoncé mercredi la télévision publique iranienne.

Téhéran a ordonné à ses deux constructeurs automobiles nationaux, Iran Khodro et Pars Khodro, de suspendre l'application du contrat qui les lie à Renault pour l'assemblage de la Logan, selon la presse iranienne. La production de la berline bon marché devait commencer en septembre en Iran et un retard pourrait coûter à la firme au losange des millions d'euros.

Interrogé à Paris par l'Associated Press, un porte-parole de Renault, Andrew Boyle, s'est toutefois voulu rassurant: "Le projet Logan en Iran suit son cours. Nos partenaires iraniens et nous mêmes continuons à investir et la production doit démarrer au second semestre 2006", a-t-il assuré.

Il a confirmé que Renault et son partenaire iranien, Aidco, étudiaient la demande iranienne concernant l'exportation des Logan. "Le nouveau gouvernement iranien souhaite mettre l'accent sur les exportations de la Logan et nous étudions ensemble toutes les solutions possibles", a expliqué M. Boyle.

La décision de Téhéran intervient sur fond de crise internationale liée à son programme nucléaire. Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné jusqu'au 28 avril à la République islamique pour suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.

La France, les Etats-Unis et d'autres pays soupçonnent le régime du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran réfute, affirmant que son programme nucléaire vise uniquement à produire de l'électricité.

Le ministre iranien de l'Industrie Ali Reza Tahmasebi a ordonné mardi la suspension des préparatifs visant à lancer la production de la Logan, dans l'attente d'une modification de contrat qui permettrait à Téhéran d'exporter quelque 20% des véhicules assemblés dans le pays. La décision de M. Tahmasebi fait suite à un appel du Parlement iranien, dominé par les conservateurs, en faveur d'un changement du contrat.

Téhéran a assuré que le contrat entrerait en application si Renault accepte sa demande. "Certains signes montrent que Renault pourrait accepter les conditions de l'Iran", a souligné Mohammad Karimi, porte-parole du ministère de l'Industrie, cité par l'agence officielle IRNA. "Dans ce cas, le contrat sera mis en oeuvre", a poursuivi M. Karimi, ajoutant que des négociations étaient en cours.

L'accord initial prévoyait la production en Iran de 300.000 Logan par an exclusivement pour le marché iranien. Renault détient 51% de la société mixte créée avec Aidco, qui en possède 49%. Le constructeur français produit ou compte produire des Logan en Roumanie, Colombie, Maroc et en Inde.

M. Boyle a refusé d'établir un lien entre les nouvelles exigences de Téhéran et la crise diplomatique sur le dossier nucléaire iranien.

Source : Associated Press (AP)

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