dimanche, janvier 26, 2014

Le président du parlement sud-coréen se rendra en visite en Iran

e président de l'Assemblée nationale sud-coréenne Kang Chang-hee est attendu dimanche à Téhéran où il s'entretiendra avec de hauts responsables iraniens, a rapporté Press TV.
M. Kang se rendra à Téhéran la tête d'une délégation parlementaire de haut rang et s'entretiendra plus tard dans la journée avec son homologue iranien, Ali Larijani.
Pendant trois jours, M. Kang devrait rencontrer le président iranien Hassan Rouhani ainsi que plusieurs autres hauts responsables.
Il s'agira de la 5e délégation parlementaire sud-coréen à visiter Téhéran depuis 21 mars 2013.
En janvier dernier, M. Kang avait affirmé la volonté des entreprises sud-coréennes d'investir en Iran. Il a appelé aux efforts des deux pays pour la promotion des relations bilatérales.
Source: Agence de presse chinoise Xinhua

samedi, janvier 25, 2014

A Davos, l'offensive de charme du président iranien Hassan Rohani

Cela va-t-il devenir une habitude ? Quatre fois après son show devant l'assemblée générale de l'ONU, le président iranien Hassan Rohani a de nouveau volé la vedette à son adversaire, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, jeudi 23 janvier au Forum économique mondial de Davos, en montant une opération de charme à destination des hommes d'affaires occidentaux, invités à investir en Iran.


Très applaudi par un auditoire qui, visiblement, avait envie d'entendre ce discours, M. Rohani a affirmé que « l'engagement constructif » était « l'un des piliers » de lapolitique de son gouvernement, et qu'il entendait le mettre au service d'une ambition : intégrer l'Iran dans le groupe des économies émergentes. « L'Iran a le potentiel pour être dans les dix premières économies mondiales dans les trois prochaines décennies, a-t-il dit. Son économie est prometteuse et peut rejoindreles économies émergentes. »

NORMALISER LES RELATIONS DE L'IRAN AVEC L'UE

Le président iranien souhaite pour cela renouer des relations commerciales avec les pays de la région, notamment la Turquie et la Russie. La mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire iranien que son pays négocie avec la communauté internationale et auquel il a « une volonté forte et sérieuse » de parvenir permettra à l'Iran de « normaliser ses relations avec l'UE ». Avec les Etats-Unis, Téhéran « a aussi abordé une nouvelle phase ces derniers mois ». Tout cela, a-t-il résumé, constitue « une évolution majeure depuis la révolution islamique ».

Réaffirmant que son pays n'avait aucune ambition nucléaire militaire, mais que les Iraniens « n'étaient pas prêts à abandonner la technologie » qui leur permettrait deproduire de l'énergie nucléaire civile, le président iranien s'est aussi déclaré prêt àparticiper à l'effort collectif pour la sécurité énergétique mondiale. Très à l'aise face à un auditoire de plus d'un millier de participants au Forum de Davos, qu'il a « tous » invités à venir en Iran, volontiers souriant, la barbe soignée et le regard vif derrière ses fines lunettes, M. Rohani est incontestablement lancé dans une offensive de charme pour donner l'impression que son pays est désormais ouvert aux affaires, dans la perspective de la levée des sanctions.

Dans une conversation avec un petit groupe de journalistes, un peu plus tard, il a même plaisanté sur son compte Twitter et avoué qu'il ne tweetait pas lui-même : il laisse ce soin à « ses amis ». Sur la politique étrangère dans la région, cependant, il n'a rien lâché, dans ses réponses aux questions du Pr Schwab, fondateur du Forum de Davos. En Syrie, il propose d'essayer de « cesser le bain de sang », puis d'en faire sortir « les terroristes venus d'ailleurs » et enfin d'y organiser des élections libres, « sans interférence des forces étrangères ». Quant à Israël, rien n'a bougé : lorsque le Pr Schwab lui a demandé s'il voulait de meilleures relations avec « tous » les pays de la région, sans exception, M. Rohani a précisé, avec un grand sourire : « Avec tous ceux que nous reconnaissons.»

« PROCÉDER AVEC PRUDENCE » 

Pour Vali Nasr, doyen de l'école internationale de la Johns Hopkins University à Washington et spécialiste de l'Iran, la performance de M. Rohani à Davos a consisté à « dépasser la question nucléaire et à mettre l'accent sur l'intégration de son pays à l'économie régionale et mondiale, ce qui est un accent nouveau »« Ce président veut donner une image différente, a analysé un autre expert, iranien, qui a souhaité rester anonyme. Il ne mêle aucune idéologie ni rhétorique révolutionnaire à son discours. Il est décidé à utiliser toutes les occasions possibles de s'adresser au monde, et en particulier aux Américains et aux Européens. »

Et Davos lui fournit une excellente tribune. Un peu plus tard, le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, a cependant tempéré l'éventuel enthousiasme que le président iranien pouvait avoir suscité, en mettant en garde les entreprisesaméricaines. Dans une interview à la BBC, il les a invitées à « procéder avec prudence » et à ne pas se précipiter en Iran alors que la majorité des sanctions sont encore en place.

Intervenant à la même tribune quelques heures plus tard, Benyamin Nétanyahou savait qu'il lui est plus difficile de contrer Hassan Rohani que son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad. La délégation israélienne à Davos s'était renforcée, avec Shimon Peres et Tzipi Livni. Le premier ministre israélien s'est livré à un brillant numéro de promotion d'Israël, « nation de l'innovation » technologique, mais a cessé de sourire lorsqu'il a été interrogé sur la prestation du président iranien. « Oui, il y a un changement de discours, a-t-il dit, mais pas de changement dans les actes. Il fustige les interventions étrangères en Syrie ? Mais nous savons tous que l'Iran intervient en Syrie avec ses gardes révolutionnaires sur le terrain ! »

Le Monde du 24 janvier 2014

jeudi, janvier 23, 2014

Freins à l'investissement en Iran : Les sanctions internationales


Publié les 23/09/2013 et 22 janvier 2014 par l'administration fiscale française


En dépit de  l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République islamique d'Iran sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements, signé à Téhéran le 12 mai 2003, entre 2005 et aujourd'hui, les exportations françaises en Iran se sont effondrées, passant de 2 milliards d'euros à 800 millions (-70%). 

C'est que l'Iran reste actuellement sous embargo et l'investissement en Iran est risqué. Pour rappel, l'Union européenne a interdit aux institutions iraniennes, en janvier 2012, l'accès au réseau de transferts interbancaires Swift. 
Les transactions avec l'Iran sont devenues difficiles [1]. Selon Thierry Coville, dès 2010-2011, la pénurie de dollars en Iran entraînait l'effondrement du rial sur le marché libre, de 10 000 rials pour 1 dollar en 2010, le cours était d'environ 32 000 rials pour 1 dollar en 2013. Or, il existe déjà une situation inflationniste en Iran, avec en moyenne, depuis la Révolution islamique, un enchérissement de 20 % des prix par an. Le rapport du FMI allait plutôt dans le sens, sur la base des données de 2010/2011, d'une réduction de l'inflation depuis 2009. L'incertitude face à l'avenir est vecteur de spéculation, les iraniens spéculent sans arrêt sur l'immobilier, l'or, les devises pour tenter de protéger leur épargne. Mais cette spéculation nourrit aussi l'inflation. à la fin de l'année 2012, le taux d'inflation était de 36% (et de 50% pour les produits alimentaires). Le nombre de chèques sans provision a quadruplé en 2012. Les sanctions ont conduit à la mise en place d'un rationnement pour les produits de base, dont l'essence.

Pour le moment, en tous cas, les secteurs de l'alimentaire, le pharmaceutique ou l'automobile échappent aux sanctions. 



Les sanctions financières internationales sont un instrument de la politique étrangère de la France. À l’encontre de personnes physiques ou morales ou d’entités, les sanctions visent notamment à imposer un gel des fonds, des avoirs et des ressources économiques, ainsi que leurs transactions financières ou commerciales. À l’encontre d’un pays, les sanctions visent à interdire le commerce de biens et de services ciblés et peuvent inclure des mesures de gel à l’égard de personnes.
La France distingue trois types de sanctions financières internationales :
Les sanctions imposées par l’ONU : une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU)  met en place un régime de sanctions financières, à charge pour chaque pays de l’appliquer et de le transposer en droit interne.
Les sanctions mises en œuvre au niveau européen : elles sont un outil de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et prennent la forme d’une position commune de l’Union. Lorsque les positions communes décident d’une action dans les domaines de compétence de la Communauté européenne, elles sont mises en œuvre par un règlement du Conseil ou de la Commission européenne. Les règlements européens ont force de loi dans l’ordre juridique français.
Les sanctions mises en œuvre au niveau national : elles sont mises en œuvre en application de l’articleL151-2, de l’article L562-1 ou de l’article L562-2 du code monétaire et financier. Les articles L562-1 et 2 sont mis en œuvre conformément aux articles L562-3 à 562-11 du code monétaire et financier.


Mesures mises en oeuvre par l'ONU

Les résolutions CSNU 1737(2007), 1747(2007), 1803(2008), 1835(2008) et 1929(2010) du Conseil de sécurité sont consultables ici

Mesures mises en oeuvre par l'Union européenne

Nota Bene 1 : la Direction Générale du Trésor met en œuvre une consolidation des textes européens. Cette consolidation est une aide à la lecture qui ne saurait se substituer aux textes publiés au Journal officiel de l’Union européenne. Les textes originaux, qui seuls font foi, sont consultables à l'intérieur des textes consolidés. Il peut exister un délai entre la parution d’un texte et sa consolidation.
Nota Bene 2 : les embargos militaires et certaines autres mesures (interdiction de l’assurance-crédit…) ne sont pas repris dans les Règlements (UE) car ils relèvent de la compétence des Etats membres. Il est donc nécessaire de se reporter également aux Décisions PESC. Les Décisions PESC ne sont opposables qu’aux Etats néanmoins elles constituent un fait juridique que les opérateurs ne sauraient ignorer.
Nota Bene 3 : une procédure de consultation simplifiée des listes de noms européennes est insérée ci-dessous.
Nota Bene 4 : dans le cas particulier de l’Iran, il existe une double réglementation, une liée à la prolifération nucléaire, l’autre liée à la répression interne. Il est nécessaire de consulter les deux régimes.

1. Mesures liées à la prolifération nucléaire et aux embargos sectoriels  

 2. Mesures liées à la répression interne

Banques iraniennes non gelées par l'Union européenne

Credit Institution for Development / Gharzolhasaneh Resalat Bank / Gharzolhasaneh Mehr Iran Bank / Khavarmianeh Bank / Ghavamin Bank / Gardeshgari Bank / Hekmat Iranian Bank / Day bank / Shahr Bank / Sarmayeh Bank / Saman Bank / Pasargad Bank / Parsian Bank / Karafarin Bank / Eghtesad Novin Bank / Bank Maskan / Bank Keshavarzi / 

 Mesures nationales



    jeudi, janvier 16, 2014

    Des entreprises du CAC 40 prévoient de se rendre en Iran

    L'organisation patronale (MEDEF) a précisé que la visite aurait lieu du 2 au 5 février et que Pierre Gattaz n'irait pas lui-même. Elle n'a pas voulu nommer ces entreprises "pour l'instant" mais a expliqué que la mission rencontrait un "vif intérêt".


    Prié de confirmer une information du Wall Street Journal sur la préparation d'une telle visite, Pierre Gattaz a déclaré lors de sa conférence de presse mensuelle : "Oui, absolument."
    Parmi les entreprises qui y participeront, le quotidien cite GDF Suez, Alstom, Veolia Environnement et Safran.
    Interrogé par Reuters, l'ancien ambassadeur de France en Iran François Nicoullaud a cité parmi les entreprises françaises présentes dans le pays avant l'imposition de sanctions et qui souhaiteraient y retourner : Renault, PSA Peugeot Citroën et des équipementiers automobiles, Total , Alstom, Thales, Airbus Group, Crédit agricole, Société générale et BNP Paribas.
    "Il a été signé un cadre politique en novembre dernier, de façon internationale et de façon ouverte et publique, pour voir dans quelles conditions des approches commerciales pouvaient être faites avec l'Iran", a ajouté Pierre Gattaz. "Nous nous inscrivons totalement dans ce cadre politique, public et international."
    L'accord préliminaire de six mois conclu fin novembre entre l'Iran et les grandes puissances prévoit que le pays limitera l'enrichissement d'uranium en échange d'un allègement des sanctions économiques.
    Les possibilités commerciales sont très importantes, la demande étant insatisfaite depuis plus d'une décennie dans ce pays de plus de 75 millions d'habitants.
    Reuters - 15 janvier 2014

    mercredi, janvier 15, 2014

    L'Iran, un marché qui monte en flèche

    Alors que ses opérations quotidiennes ne représentent qu'environ 22 secondes de transactions boursières aux États-Unis, le marché boursier de l'Iran roule à plein régime. L'indice de référence est monté en flèche de 133% cette année (jusqu'au 24 décembre), atteignant une valeur record et présentant des rendements plus élevés que les 93 principaux indicateurs boursiers mondiaux suivis par Bloomberg.
    La plus grande part d'augmentation a suivi l'élection, en juin, du président Hassan Rohani, 65 ans, qui a obtenu un accord initial avec les puissances mondiales à peine cinq mois après son élection.
    Un matin, la semaine dernière, une diplômée de 23 ans prénommée Samira se tenait, avec des centaines d'autres, dans le bâtiment de la Bourse, au centre-ville de Téhéran, prête à aligner les 600$ de son premier investissement dans le marché boursier. Lorsque les prix des actions se sont affichés sur les nombreux écrans, à l'étage supérieur du parquet, Samira s'est dite excitée d'acheter ses premières actions. Un achat qu'elle n'aurait jamais considéré pendant le règne de Mahmoud Ahmadinejad, le prédécesseur du président Rohani.
    «J'aime ça, c'est euphorisant», a affirmé Samira, refusant de donner son nom de famille, craignant les représailles pour avoir parlé à des journalistes étrangers. «Tout le monde à qui vous parlerez ces jours-ci vous dira que la Bourse est le meilleur endroit où investir en ce moment.»
    Exit l'or
    Les Iraniens se retirent des actifs qui étaient devenus les valeurs sûres de la République islamiste - l'or, les dollars et l'immobilier - pour retrouver des liquidités à investir dans le marché boursier, selon Turquoise Partners, une firme de placements de Téhéran. Même si les étrangers ont le droit d'investir dans cette Bourse comptant 314 actions, l'investisseur international ne peut acheter plus de 10% des actions d'une entreprise, et toute participation est limitée par les restrictions des institutions bancaires, selon Turquoise.
    Le «Nuclear Enrichment Trading» de l'Iran est à la hausse, avec en moyenne 203 millions US d'actions changeant de mains chaque jour depuis le début de l'année, et jusqu'à la fin de novembre. Il y a deux ans, il n'était question que de 83 millions US d'actions, et d'à peine 20 millions US en 2006, selon les données de la Bourse. La moyenne des transactions quotidiennes sur le marché boursier américain a atteint 220 milliards cette année, selon les données compilées par Bloomberg.
    Les institutions financières et les sociétés pétrolières figurent parmi les plus grandes gagnantes sur le marché des actions de l'Iran. Saderat Bank Iran, assujettie à des sanctions de l'Union européenne depuis 2010, a réalisé un gain de 142% cette année, à partir de la plus basse valeur des 52 dernières semaines, alors que Parsian Oil&Gas Co. a progressé de 87% à partir de ce creux.
    Un énorme afflux
    «Nous constatons un énorme afflux d'argent neuf dans le marché boursier provenant d'investisseurs individuels», a affirmé Ramin Rabii, directeur général de Turquoise, en entrevue à Téhéran au début du mois de décembre. «La perception a complètement changé à la suite de l'élection. En termes de risque politique, celui de guerre et de sanctions supplémentaires a également diminué.»
    En échange de la promesse de réduire les activités nucléaires, le président Rohani a obtenu 7 milliards US d'assouplissement des sanctions, déclenchant des spéculations à l'effet que le sixième producteur de pétrole brut de l'OPEP renversera la chute de la production qui a plongé l'économie en récession. Bijan Namdar Zanganeh, ministre du Pétrole, a affirmé plus tôt ce mois-ci qu'il cherche à attirer des entreprises internationales telles Exxon Mobil Corp. et Royal Dutch Shell Plc, une fois les sanctions levées.
    Porte-parole de Shell basée à Londres, Sarah Bradley a refusé de commenter, tout comme Kim Jordan, conseiller des relations en amont avec les médias chez Exxon, à Houston.

    Source : La presse, Canada, 30 décembre 2013 

    mercredi, octobre 09, 2013

    Une banque iranienne obtient gain de cause contre l'UE

    La banque iranienne Mellat compte poursuivre l'Union européenne après l'annulation par une juiridiction européenne des sanctions prononcées à son encontre, ont déclaré des avocats mercredi. Le Tribunal a estimé mardi que l'UE n'avait pu prouver clairement que Bank Mellat avait des liens avec le programme nucléaire de l'Iran, lorsque ce pays a fait l'objet de sanctions pour ledit programme en juillet 2010. Il a en conséquence annulé les sanctions contre la banque. Les pays de l'UE peuvent faire appel de cette décision et des diplomates font valoir que des sanctions européennes plus générales contre les banques iraniennes pourraient encore restreindre la capacité opérationnelle de la banque en Europe. Pour les avocats de la banque, la plus importante du secteur privé iranien, ce jugement implique qu'elle pourra reprendre ses opérations en Europe. Bank Mellat "pourra à présent entreprendre des opérations au niveau international et tenter de récupérer les pertes subies ces trois dernières années, depuis que les sanctions ont été imposées", a déclaré le cabinet d'avocats Zaiwalla & Co dans un communiqué. "En outre, la banque envisage à présent de réclamer des dommages et intérêts au Conseil de l'Union européenne". Sarosh Zaiwalla, qui représentait Bank Mellat, a dit qu'avoir été placée sur la liste des sanctions avait résulté pour la banque en un gel de tous ses actifs dans l'UE et en une suspension de facto de ses opérations internationales pendant trois ans. L'UE avait affirmé en 2010, lorsqu'elle a décidé d'imposer les sanctions, que la banque avait aidé l'Iran dans son programme nucléaire controversé et avait fourni des services financiers à des sociétés ou établissements visés par les sanctions internationales. L'UE n'a perdu que peu de procès face à des entreprises iraniennes durant l'année écoulée mais cette défaite confortera de nombreux diplomates européens dans leur opinion que ces décisions de justice risquent de saper la politique de sanctions communautaires contre l'Iran. Une cinquantaine de procès impliquant des personnes physiques ou morales iraniennes sont instruits actuellement. Bank Mellat est née de la fusion de dix banques en 1980 et revendique 1.800 agences en Iran, ainsi que des filiales en Turquie, en Corée du Sud, à Londres et à Dubaï. Elle a également saisi la Cour Suprême britannique pour obtenir l'annulation d'une interdiction d'exercer. Les auditions sur ce dossier sont prévues en mars. Le tribunal de l'Union européenne a annulé vendredi des sanctions à l'encontre de sept établissements financiers et d'un ressortissant iranien, rapporte Swissinfo. Ces sanctions avaient été appliquées pour ce que les Européens appellent les liens présumés avec le programme nucléaire iranien. Dans son arrêt, le tribunal qui siège à Luxembourg a estimé que l'UE "n'avait pas apporté la preuve des faits" qu'elle imputait à certaines des sociétés mises en cause ou qu'elle avait commis "une erreur d'appréciation". Les instituts financiers qui ne font plus objets de sanctions européennes sont Post Bank, Export Development Bank, Iran Insurance Company, la Société d’ingénierie et de construction des installations maritimes iraniennes, Banque Refah, la Banque internationale Persia (avec les banques Mellat et Tejarat, pour actionnaires), ainsi que la société Goodluck, affilié à la navigation iranienne, précise, à ce sujet l’agence Mehr News.

    samedi, septembre 28, 2013

    La Banque mondiale retire l'Iran de sa liste des mauvais payeurs


     Banque mondiale a annoncé, vendredi 27 septembre, qu'elle retirait l'Iran de sa liste des mauvais payeurs, après le remboursement par Téhéran de prêts liés à d'anciens programmes de développement. 


    En juillet, la branche de la Banque mondiale spécialisée dans la reconstruction et le développement (Bird) avait placé les créances iraniennes dans la catégorie"douteuse", Téhéran ayant manqué des remboursements pendant plus de six mois. L'Iran s'exposait alors à des pénalités financières et n'était plus éligible aux prêts de la Banque mondiale.


    Cette dernière mesure était toutefois purement théorique, la Banque mondiale n'ayant plus engagé de programme avec l'Iran depuis 2005 en raison des sanctions internationales qui frappent le pays.

    DÉGEL AVEC LES ÉTATS-UNIS

    Selon une source proche du dossier, Téhéran aurait remboursé près de 80 millions de dollars, mais doit encore au total 616 millions de dollars à la Banque mondiale au titre de programmes de développement qui sont aujourd'hui tous achevés, selon elle, soit "0,4 %" des sommes totales dues à la Bird dans le monde.

    Depuis plusieurs années, la communauté internationale a imposé un régime de sanctions économiques et financières contre l'Iran, soupçonné de développer un programme d'armement nucléaire sous couvert d'activités civiles.

    Vendredi, Barack Obama s'est entretenu au téléphone avec Hassan Rohani dans le premier échange direct entre un président américain et son homologue iranien depuis 1979.

    Le Monde.fr avec AFP | 

    mercredi, septembre 04, 2013

    Apple autorisé à revenir en Iran

    mercredi, juin 26, 2013

    Ce que les sanctions contre l'Iran coûteraient à la France

    Une euphorie contagieuse ? Si les iraniens fêtent l'arrivée au pouvoir du modéré Hassan Rohani, élu le 15 juin 2013, il pourrait en être de même pour la France, pays qui souffre en silence du déclin des échanges avec la République islamique. Soucieux de ne pas isoler l'Iran, le nouveau président laisse espérer une reprise des relations entre les deux pays. Quatrième partenaire commercial de la République islamique dans les années 2000, la France a chuté en 15ème position depuis la mise en place de sanctions européennes, onusiennes et américaines contre un éventuel programme nucléaire iranien à usage militaire. Nombre d'entreprises françaises ont été contraintes de prendre le large, en dépit de leur implantation parfois ancienne. Même dans les secteurs qui échappent aux sanctions, comme l'alimentaire, le pharmaceutique ou l'automobile, la France n'encourage pas les échanges. "Ce marché ne fait pas partie de nos cibles pour le moment", indique Catherine Crosnier, porte-parole au Quai d'Orsay. Ses propos reflètent la position très offensive adoptée par Nicolas Sarkozy à l'égard de l'Iran et qui se poursuit depuis l'arrivée du nouveau gouvernement. Entre 2005 et aujourd'hui, les exportations françaises en Iran se sont effondrées, passant de 2 milliards d'euros à 800 millions (-70%). "D'un point de vue symbolique, cette perte est énorme, estime Sébastien Regnault, chercheur au laboratoire gestion société du CNRS. Avant le quinquennat Sarkozy, nous étions le premier partenaire industriel de la République islamique. C'est la France qui paie le plus lourd tribut de ces sanctions. Les autres résistent mieux, comme les États-Unis qui, malgré une politique sévère à l'égard de l'Iran, ne renoncent pas pour autant à tous leurs intérêts économiques". Si les Américains sont les premiers à avoir imposé des sanctions contre l'Iran -notamment avec la loi d'Amato (1996) qui vise les hydrocarbures du pays- ils y poursuivent néanmoins leurs échanges. "Ils vendent beaucoup de produits, comme des ordinateurs Apple, des iPhones et du Coca-Cola, mais c'est difficile à chiffrer puisque ça se fait sous le manteau", ajoute Sebastien Regnault. "Les exportations américaines ont augmenté de 50% ces deux dernières années et les européennes ont baissé de moitié depuis leur embargo sur notre pétrole", affirme quant à lui Ali Ahani, ambassadeur d'Iran en France. De son côté, Thierry Coville, spécialiste de l'économie iranienne, regrette que "le gouvernement français culpabilise les entreprises qui font des affaires là-bas". "DU BUSINESS, PAS DE L'HUMANITAIRE" Le groupe Danone, présent sur le marché iranien via sa filiale Sahar (produits laitiers) et l'eau minérale Damavand, refuse de s'épancher sur le sujet. Même silence chez Sanofi, qui vend des vaccins et des produits pharmaceutiques en Iran, pays qui a le plus grand mal à importer des médicaments nécessaires à la survie de nombreux patients. Le groupe Carrefour, lui, nie y être implanté, bien que son nom figure sur le site Internet de la Chambre Franco-Iranienne de Commerce et d'Industrie : "Ce n'est pas nous, mais Majid al Futtaim, un de nos partenaires franchisés. Nos projets communs ne se situent pas dans ce périmètre géographique". Cette entreprise de Dubaï a ouvert en Iran trois "HyperStar", des supermarchés dont le logo rappelle étrangement celui de Carrefour. Mêmes typographies, mêmes flèches rouges. "Mais ce n'est pas le même nom, donc ça n'a rien à voir", se défend une porte-parole du groupe français de la grande distribution qui préfère taire son nom. L'Hyperstar de Téhéran a d'ailleurs la réputation d'être l'enseigne la plus rentable du groupe, après celui de Dubai. Le constructeur automobile Renault n'a jamais caché sa présence dans le pays mais reste tout aussi discret. Depuis 2004, il y fait assembler des Logan et des Mégane II Sedan, par le biais d'une joint-venture avec Saipa et Iran Khodro, les deux acteurs majeurs de l'automobile en Iran. En 2011, 93 000 véhicules y ont été vendus. "On est là-bas pour faire du business, pas de l'humanitaire. Il y a un vrai potentiel pour nos voitures qui s'écoulent bien, malgré quelques difficultés de flux financiers et logistiques liées aux sanctions économiques", explique un porte-parole du groupe automobile qui préfère lui aussi l'anonymat. Il fait allusion à la difficulté de rapatrier en France les bénéfices engrangés en Iran. En 2012, l'Union européenne a interdit au secteur bancaire iranien l'accès au réseau Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), ce qui oblige les opérateurs à user d'étranges méthodes, allant du troc aux montages complexes via le Liban ou la Russie. "UNE BALLE DANS LE PIED" Cette même raison a été invoquée en février 2012 par Peugeot pour justifier un départ d'Iran, son premier marché après la France, (458 000 véhicules vendus en 2011). Il y exportait des kits pour des véhicules montés sur place. Selon l'ambassadeur Ali Ahani, le retrait de la marque au lion, présente en Iran pendant 35 ans, serait lié à son alliance depuis février 2012 avec le géant automobile General Motors. Proche du lobby "United Against Nuclear Iran", la compagnie américaine aurait exercé des pressions sur sa partenaire française. Peugeot s'y serait plié afin de ne pas froisser la compagnie américaine, numéro 2 mondial du secteur automobile. En mauvaise santé économique, le constructeur automobile français souhaite tirer profit du dynamisme de GM, fortement implanté sur d'autres marchés porteurs comme la Chine. Les premiers effets devraient se faire sentir en 2016. Pour l'instant, les ventes totales de Peugeot ont baissé de 16% en 2012. Une chute que certains imputent à l'arrêt de ses exportations vers l'Iran. "Cela n'a rien à voir. C'est simplement que depuis 2008, le marché occidental s'écroule et que nous ne sommes pas encore assez portés sur les pays émergents comme la Chine ou l'Inde. C'est ce qui a permis à l'Allemagne de mieux résister", argumente Jean-Baptiste Mounier, porte-parole du groupe. Le chercheur Thierry Coville estime qu'en quittant l'Iran, Peugeot "s'est tiré une balle dans le pied ". Ali Ahani renchérit : "Le départ de Peugeot a terni la réputation des entreprises françaises dans notre pays. Jusqu'alors, elles étaient très bien accueillies. Désormais, les entreprises iraniennes y réfléchiront à deux fois avant de signer un contrat avec l'une d'entre elles. Celles qui coopèrent encore avec l'Iran malgré les pressions auront d'ailleurs plus facilement accès à nos projets industriels qui s'élèvent à plus de 50 milliards d'euros et que nous comptons réaliser dès la levée des sanctions." Cette levée des sanctions n'est pas d'actualité, mais le groupe Total anticipe tout de même des jours meilleurs en gardant un bureau de représentation à Téhéran, au cas où les affaires reprennent. L'UE a décrété un embargo pétrolier contre l'Iran, le 1er juillet 2012 et Total n'a eu d'autres choix que de cesser son commerce de brut avec le pays, quatrième réserve mondiale de pétrole. Avant cet embargo, l'entreprise pétrolière française y achetait à bon prix 80 000 barils par jour, et semble y avoir pris goût. Contraints le 29 mai de verser 400 millions de dollars aux autorités américaines pour mettre fin à des poursuites liées à des accusations de corruption dans le cadre de contrats pétroliers en Iran, renvoyés le même jour devant le tribunal par le parquet de Paris pour cette même affaire, Total et son patron Christophe de Margerie restent malgré tout déterminés à réinvestir le pays au plus tôt. Une dizaine de salariés attendent sur place un assouplissement de l'embargo. Source : Le Monde du 17 juin 2013, Emma Paoli

    mardi, avril 16, 2013

    Investir en Iran ?

     Dans un contexte où les flux d’IDE au niveau mondial auront décliné en 2012 (-18%, à un niveau proche de leur point le plus bas de 2009), en particulier en Europe (-34,8%), en Asie (-9,5%) et dans les pays en voie de développement (-3%), la fragilité macro-économique et les incertitudes politiques rendent les investisseurs prudents.
    Les flux d'investissements étrangers en Iran restent très faibles en comparaison de l'énorme potentiel qu'offre ce pays. Cette situation est due à plusieurs facteurs : prépondérance de l'Etat dans l'économie, risques politiques tant externes (embargo américain et sanctions économiques, crise du nucléaire) qu'internes (appauvrissement de la population, risques sociaux, inflation, crise du régime politique), lourdeurs bureaucratiques dans tous les secteurs.
    L'investissement étranger s'était quelque peu développé sous l'ère du Président Khatami, qui avait offert une ouverture internationale au pays, et de nombreuses compagnies étrangères, notamment françaises et italiennes, avaient investi dans des projets gaziers et pétroliers. Cependant, le taux d'investissement dans le pays reste très lié au contexte politique et il reste très difficile de pouvoir prévoir la situation globale de l'Iran dans les années à venir.

    Le renforcement, en 2011, des sanctions internationales liées au sujet sensible du développement de l'industrie nucléaire iranienne ne fait que renforcer les obstacles aux flux d'IDE vers le pays, malgré les investissements chinois et russes, en particulier dans le secteur gazier. En 2012, l’IDE a atteint 4,150 milliards d’USD.

    Des informations concernant les flux effectifs d’IDE en 2012 sur cette région du monde peuvent être consultés sur le Global Investment Trade Monitor publié en janvier 2013 par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). 



     L'Iran bénéficie de grands potentiels largement sous exploités à l'heure actuelle de par son isolement sur la scène internationale. 

    Tout d'abord, l'Iran représente un marché important (70 millions d'habitants) avec une population jeune avide de produits étrangers. C'est également un marché solvable avec d'immenses besoins à la fois en biens de consommation, d'équipements, et en grands projets d'infrastructure (électricité, eau, logements, transport, etc.). Les coûts de production (travail, énergie, etc.) sont faibles. L'Iran, du fait de sa situation géographique, est aussi une base idéale pour exporter dans la région et ses ressources énergétiques constituent un grand attrait pour l'investissement étranger. 


    L'économie iranienne comprend trois secteurs, le secteur public, le plus important, comprenant toutes les activités-clés (les grandes industries de base, les mines, l'énergie, les barrages, les réseaux d'aqueducs, les transports, les télécommunications, l'audiovisuel, les assurances, les banques, et le commerce extérieur), le secteur coopératif comprend les fondations religieuses, ou "bonyads", le secteur privé (environ 20% des établissements) est représenté par des PME  industrielles, agricoles, commerciales et de services.



    L'Iran souffre cependant encore de son isolement international et cela a des répercussions indéniables sur son économie. Le poids de l'Etat dans l'économie est très important avec une myriade d'organisations liées à l'Etat et disposant de fonds et budgets très importants sans gestion cohérente. La corruption est très répandue dans le pays. Les tensions géopolitiques, en particulier avec Israël, et l'instabilité interne constituent également des éléments de risques importants. 



    Une loi sur l'attraction et la protection de l'investissement étranger et une loi simplifiant la fiscalité ont été votées en 2002. En 2004, une modification des articles 43 et surtout 44 de la Constitution a autorisé le gouvernement à privatiser de vastes secteurs jusqu’alors protégés, tels que la banque, les transports et les industries pétrolières et gazières en aval de la filière. Seize zones économiques spéciales ainsi que six zones franches ont également été introduites sur le territoire iranien. 

     Pour attirer l'investissement étranger tout en captant le savoir faire, des systèmes de buy-back ont été mis en place dans lesquels le retour sur investissement fait par le partenaire étranger peut être rapatrié au moyen des biens et services produits par le projet. 

    En terme d'investissement, l'Iran privilégie les investisseurs ayant une stratégie sur le long-terme et qui peuvent également transférer de la technologie.

    www.oloumi-avocats.com

    dimanche, février 03, 2013

    Le rial iranien poursuit sa chute


    Iran: nouvelle dégringolade du rial face au dollar
    OLJ/AFP | samedi, février 2, 2013

    Le dollar a atteint samedi un nouveau sommet à près de 40.000 rials sur le marché libre des changes de Téhéran, son plus haut niveau depuis l'adoption de sanctions économiques par les Etats-Unis et l'Union européenne début 2012 qui ont fait dégringoler la monnaie iranienne.

    Le dollar s'échangeait entre 39.000 et 40.000 IRR samedi matin, selon des sites internet spécialisés et plusieurs agents de change interrogés par l'AFP.
    Le billet vert, qui cotait 12.000 rials fin 2011 avant l'adoption des nouvelles sanctions bancaires et pétrolières occidentales liées au programme nucléaire controversé iranien, avait atteint début octobre 2012 36.000 IRR, avant de redescendre à 32.000 rials.

    Mi-janvier, un nouvel excès de fièvre l'avait fait monter quelques heures à 37.000 rials pour retomber à 35.000. Cette tension était liée à des rumeurs sur le limogeage du patron de la Banque centrale iranienne (BCI), Mahmoud Bahmani, critiqué pour son incapacité a enrayer l'effondrement de la monnaie iranienne.

    Les incertitudes liées au blocage des négociations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et les grandes puissances sur le dossier nucléaire se sont ajoutés à cette polémique intérieure, selon les médias locaux.

    Le pays a été plongé dans une crise économique grave en raison des sanctions des pays occidentaux qui soupçonnent l'Iran d'avoir, en dépit de ses dénégations, un programme nucléaire à visée militaire.
    La chute des recettes pétrolières et les sanctions bancaires gênant le rapatriement par Téhéran de ses pétrodollars ont entraîné une pénurie croissante de devises, empêchant la BCI de soutenir le rial.


    Parallèlement au marché libre, le gouvernement a fixé un taux intermédiaire pour les importations de produits autorisés à environ 24.500 rials pour un dollar, alors que le taux officiel réservé aux administrations et à certaines entreprises d'Etat demeure à 12.260 rials.

    jeudi, décembre 20, 2012

    Les pétrodollars iraniens peuvent-ils sauver Petroplus ?



    © AFP
    - France24.com du 4 décembre 2012

    Comme si le dossier de la reprise de la raffinerie de Petroplus n’était pas assez compliqué comme ça, une touche d’imbroglio géopolique vient de s’ajouter au tableau avec un potentiel repreneur iranien - la société de production et de raffinage Tadbir Energy - qui a remis, mardi 4 décembre, un dossier au tribunal de commerce de Rouen.

    Cet intérêt pour le site normand en péril, d’abord révélé par Le Figaro, a pu être confirmé à FRANCE 24 de source syndicale. “Les représentants de Tadbir Energy se sont bien rendus au tribunal de commerce, mais on ne sait pas, à l’heure actuelle, s’il s’agit d’une offre ferme ou d’une lettre d’intention”, a expliqué à FRANCE 24 Laurent Patinier, délégué CFDT de l’intersyndicale en charge du dossier Petroplus.

    En fait, Tadbir Energy, une filiale de la puissante et riche fondation caritative Imam Khomeiny, n’est pas un invité surprise de dernière minute. “La société s’est montrée intéressée depuis avril dernier et a déjà fait parvenir plusieurs lettres d’intention”, confirme Laurent Patinier. Dans une proposition que ce syndicaliste a pu consulter en novembre dernier, Tadbir Energy s’engageait à reprendre l’intégralité du site en conservant les 550 emplois de la raffinerie.

    Si la présence d’un Iranien sur la liste des six repreneurs potentiels (dont l'irakien Jabs Gulf Energy Ltd et Alafandi Petroleum Group, un controversé groupe basé à Hong-Kong) de Petroplus peut surprendre au regard des sanctions économiques qui frappent la république islamique, elle n’est pas illégale. Tadbir Energy est, en effet, une entreprise privée qui n’apparaît pas sur les listes noires des groupes iraniens avec lesquels il est interdit de faire de affaires.

    Intérêt économique limité

    Seul hic, mais de taille : Tadbir Energy ne pourra pas, en cas de reprise de Petroplus, faire venir le pétrole iranien pour le faire raffiner en France. L'importation d’or noir iranien est en effet “interdit depuis le 1er juillet sur tout le territoire de l'Union européenne, en vertu d'un règlement adopté le 23 mars 2012 par le Conseil européen”, rappelle ainsi Le Figaro. Dans sa lettre d’intention de novembre, la société précisait d’ailleurs qu’elle ne comptait pas raffiner du brut iranien en Normandie.
    Du coup, si Petroplus ne peut pas servir de débouché en Europe pour l’or noir perse, l’intérêt économique de la reprise du site peut paraître abscons. Tadbir sera obligée de traiter du pétrole livré par une autre entreprise. “Le raffinage n’est pas une activité très rentable car les marges sont assez faibles”, explique à FRANCE 24 Céline Antonin, spécialiste des questions d’énergie à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

    Pour cette spécialiste, économiquement, une telle reprise ne fait sens que si Tadbir Energy considère le site comme un investissement d’avenir. Petroplus pourrait devenir la première pépite européenne iranienne le jour où les sanctions deviendront moins contraignantes. D’autant plus que cette raffinerie est équipée pour traiter justement le type de pétrole extrait en Iran.

    Paris plus “sanctionniste” que les États-Unis

    Mais il n’y a pas que l’économie dans la vie. Avec l’Iran, la géopolitique n’est jamais très loin. “À mon sens, il s’agit plutôt d’un pavé dans la mare de la position française”, affirme à FRANCE 24 Bernard Hourcade, spécialiste de l’Iran et directeur de recherche émérite au CNRS. Depuis l’époque de Nicolas Sarkozy, Paris “est plus ‘sanctionniste’ que les États-Unis”, confirme-t-il. Pour lui, la démarche de Tadbir Energy permet à Téhéran de “pointer les contradictions des sanctions internationales en démontrant que les pétrodollars iraniens peuvent servir à sauver des emplois en France”.

    Petroplus serait ainsi un pion dans le jeu diplomatique de l’Iran. Une offensive menée, en outre, à un moment charnière : “Depuis la réélection de Barack Obama, la position américaine s’est infléchie et Washington se montre désormais plus ouvert à un dialogue direct avec l’Iran”, relève encore Bernard Hourcade. Que l’offensive de Tadbir Energy aboutisse ou non, Téhéran espèrerait donc, au moins, faire bouger les lignes diplomatiques en France.

    L’avenir des 550 salariés de Petroplus serait donc la nouvelle carte maîtresse de Téhéran ? Un rôle qui ne dérange pas Laurent Patinier. “Les questions géopolitiques m’intéressent beaucoup moins à l’heure actuelle que le maintien de l’emploi à Petroplus”, conclut ce syndicaliste.

    Raffinerie de Petroplus : des Iraniens candidats à la reprise

    Source : lefigaro.fr du 3 décembre 2012 Tadbir Energy, filiale de la fondation Imam Khomeiny, a déposé son offre ce mardi, pour reprendre la raffinerie de Petit-Couronne, menacée de liquidation après le dépôt de bilan de Petroplus. Une fois n’est pas coutume, un parfum de haute géopolitique embaumera l’audience du mardi 4 décembre 2012 du tribunal de commerce de Rouen. Consacrée au dossier de la raffinerie de Petit-Couronne, menacée de liquidation après le dépôt de bilan de Petroplus, elle entendra une offre de reprise pour le moins inattendue. Représentée par son directeur général et son directeur juridique, venus tout exprès de Téhéran, la société iranienne Tadbir Energy, grand exploitant et raffineur chez elle, filiale de la richissime fondation Imam Khomeiny, proposera une reprise de l’ensemble du site normand, avec garantie de maintien des 550 emplois concernés. L’intérêt des Perses d’avoir un débouché direct pour leur pétrole sur un bassin industriel aussi actif que l’Ile-de-France saute aux yeux, d’autant plus que la raffinerie de Petit-Couronne est configurée pour la viscosité du brut iranien. Mais il y a un tout petit problème : à titre de sanction, l’importation de pétrole iranien est interdite depuis le 1er juillet sur tout le territoire de l’Union européenne, en vertu d’un règlement adopté le 23 mars 2012 par le Conseil européen… Les Iraniens font-ils le pari qu’un accord politique sera trouvé sur le nucléaire entre leur gouvernement et les Occidentaux dans le courant de l’année 2013 ? Ont-ils des informations sur un possible arrangement entre Washington, Téhéran et Vienne (siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique) ? Ou la société Tadbir cherche-t-elle seulement à bien placer son argent ? Hors de la liste noire Son projet industriel est d’autant plus paradoxal que, depuis la présidence Sarkozy, la France est plus royaliste que le roi (américain) sur le dossier nucléaire iranien. Paris est toujours le premier à vouloir durcir le bras de fer avec Téhéran. Tadbir n’a-t-il pas peur que le tribunal, sur un tel sujet géopolitique, se range à l’avis forcément négatif du Quai d’Orsay ? « Il ne s’agit pas de géopolitique, mais d’industrie ! », tempête Xavier Houzel, le mandataire français de Tadbir. « Si Tadbir avait le moindre rapport avec le nucléaire, elle serait sur la liste. Or elle n’y est pas ! » Le Conseil européen a rédigé une liste noire d’entreprises iraniennes interdites de business sur le sol européen. Mais au cas où le tribunal, dans un accès d’indépendance, retiendrait la proposition iranienne surgirait immédiatement un autre obstacle : Shell. Sur pression du gouvernement Fillon, la major avait accepté de fournir du pétrole à l’exploitation de la raffinerie, jusqu’au 15 décembre 2012. Acceptera-t-elle de poursuivre encore six mois pour les beaux yeux des Iraniens (de manière à permettre à Tadbir de procéder à un état des lieux et de préparer un « grand arrêt », sorte de rénovation générale) ? La multinationale anglo-hollandaise ne craindra-t-elle pas de devenir immédiatement la cible des puissants lobbies anti-iraniens aux États-Unis ? En fait, c’est avec les administrateurs judiciaires que traiterait Shell et non avec le « diable » iranien. En tout état de cause, le choix du repreneur - ou la liquidation - doit être prononcé par le tribunal le 5 février 2013. Le feuilleton, animé ces derniers jours par les allers-retours de l’hypothèse d’une candidature libyenne, se pimente…

    lundi, novembre 19, 2012

    L'Iran, marché de plus en plus délicat pour les industriels français

    L'Iran, marché de plus en plus délicat pour les industriels français

    Publié le 

    L'Union européenne a interdit aux institutions iraniennes l'accès au réseau de transferts interbancaires Swift. Une décision qui  paralyse une bonne partie des importations et des exportations. Premières touchées, l'industrie automobile et les équipementiers agroalimentaires.
    La pression monte sur PSA. L'association américaine UANI (United against nuclear Iran) a appelé General Motors à peser sur Peugeot PSA Citröen pour que celui-ci mette fin à ses activités en Iran. "En tant que partenaire et désormais détenteur officiel d'une part dans Peugeot, GPM doit à ses investisseurs et clients de forcer Peugeot à mettre fin à ses activités en Iran", explique Mark Wallace, directeur de l'UANI.
    En réponse GM, indique que la production est pour l'instant suspendue. Des mesures de chômage technique ont en effet été prise dans l'atelier de l'usine de Vesoul qui produit des kits de pièces à destination de l'Iran. "De source interne, on apprend qu'ils n'ont pas une telle situation depuis 1991", explique Florent Couvreur, analyste chez CM CIC Securities.
    L'activisme côté américain est une mauvaise nouvelle pour la marque au Lion, qui pâtit déjà du regain de tension entre l'Union européenne et l'Iran. La décision prise par l'Union européenne, début janvier, d'interdire aux institutions iraniennes l'accès au réseau de transferts interbancaires Swift, et paralyse une bonne partie des importations et des exportations.
    Présent dans le pays depuis 1978, PSA y expédie chaque année 300 000 à 400 000 kits à son partenaire local Iran Khodro (IKCO), qui assemble ensuite sous licence des 206 et des 405. Comme les transactions financières vers l'étranger sont réduites a minima les entreprises iraniennes comme Iran Khodro ne peuvent plus régler leurs achats. L'enjeu n'est pas mince : le marché iranien représente 2% du chiffre d'affaires de la division automobile du constructeur français, soit environ 120 millions d'euros selon nos sources. A Vesoul un nouveau comité d'entreprise est prévu ce vendredi.
    "En 2011, le marché iranien représentait 1,6 millions de véhicules, note un opérateur de la filière automobile française. La situation n'est pas simple, notamment pour les équipementiers et certains industriels ont déjà quitté le pays…" Selon Florent Couvreur, les ventes de Renault auraient doublé, passant de 20 000 véhicules sur les deux premiers mois de l'année contre 9 000 l'année dernière.
    Par rapport à PSA, Renault possède l'avantage de disposer d'une usine sur place, qui assemble notamment des Logan. Si les débuts de ses activités ont été compliqués et que les relations avec le gouvernement iranien ne sont pas simple, le groupe y produirait environ 90 000 véhicules par an. Loin des 400 000 véhicules initialement prévus quand le groupe a attaqué ce marché. L'Iran est tout de même devenu le quatrième marché pour la gamme low-cost du constructeur, et le dixième marché du constructeur en volumes (93 578 véhicules vendus en 2011).

    UN ENJEU POUR LES GRANDS DE L'AGROALIMENTAIRE
    Les difficultés des opérateurs français pourraient bénéficier à la concurrence : "Kia est un gros concurrent sur place et les Coréens sont mieux perçus que les Français, note un observateur du marché. Et ils ne sont pas assujettis aux sanctions européennes. Au final, les Coréens, les Chinois risquent d'emporter le marché".
    Les constructeurs auto ne sont pas les seuls touchés. La filière agroalimentaire s'intéresse également à L'Iran. "C'est un gros marché qui a eu une période faste. Avec 90 millions d'habitants, c'est deux fois l'Arabie Saoudite", explique Florian de Saint-Vincent, responsable de la zone Afrique, Proche et Moyen-Orient à l'Adepta (Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires), qui aide les entreprises françaises à l'export.
    La distribution occidentale, par exemple Carrefour, s'y est implantée il y a quelques années notamment dans la région de Téhéran. Pour les grands de l'agroalimentaire, le marché iranien est un enjeu: Danone est présent sur le marché avec un partenaire sur les produits laitiers, Sahar, et a ouvert une usine en 2011. Il est également présent sur l'eau avec la marque Damavand, produite localement, et sur la nutrition infantile. Bel y vend des produits, et Lactalis, bien implanté dans la zone, regarde avec attention.
    "Une industrie agroalimentaire locale s'est également développée avec un outil de production de qualité", poursuit Florian de Saint-Vincent. Les besoins sont importants, notamment pour l'industrie laitière, les boissons et le secteur de l'emballage. Il y a des marchés à prendre pour les équipementiers français. "Depuis l'embargo, la position s'est durcie. Il est difficile pour les opérateurs d'être payés. Il y a encore des affaires qui se font, surtout pour les industriels qui ont des représentations dans le pays, soit des bureaux commerciaux, des agents ou des partenaires. Aujourd'hui, on ne peut quasiment plus rien faire sur ce marché sans ancrage local", explique le responsable de l'Adepta.
    Du coup, la filière est en veille. Comme tous les ans, l'Adepta emmène une délégation d'industriels au salon "food + bev" à Téhéran du 27 au 30 mai. Cette année, ils seront en formation réduite… "Aux industriels qui ont parfois dix à quinze ans de prospection derrière eux, nous conseillons de rester présents en veille afin de remettre le paquet le jour où il le faudra". En attendant, les sanctions font les affaires des équipementiers turques, qui accèdent plus facilement au marché.

    Par Pauline Ducamp et Patrick Déniel

    Source : Usine Nouvelle, AFP

    vendredi, août 17, 2012

    Areva : vers une entrée au capital du Qatar ?


    Elisabeth Studer - leblogfinance.com



    Discussions soutenues autour d’Areva et du Qatar pour une participation dans le groupe nucléaire civil français.

    C’est en effet ce qu’a déclaré samedi dans un entretien au Figaro le Premier ministre qatari Cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jabr al-Thani. Peut-être une « élégante » manière de régler le différend qui oppose la France, Areva et l’Iran – pays voisin et associé  du Qatar - depuis de nombreuses années, sous fond de financement par Téhéran du site du Tricastin (Eurodif/Sofidif) et de livraison d’uranium enrichi.
     - Le Qatar  en pourparlers avec Areva
    « Nous sommes notamment en discussions pour entrer au capital d’Areva. Pour l’instant, nous en sommes toujours au stade des pourparlers », a déclaré ainsi le Premier ministre. Lequel a par ailleurs déclaré que le Qatar et la France devraient signer « plusieurs accords » à  l’occasion du 5e Forum pour l’investissement dédié à la région, lequel doit se tenir à  Paris les 25 et 26 mars.
    « Nous sommes ouverts à tout investissement qui pourrait apporter un bénéfice aux deux parties. Nous avons déjà  investi beaucoup en Europe dans les domaines financier, industriel et même agricole et nous sommes prêts à  envisager d’autres initiatives » a poursuivi Cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jabr al-Thani.
    -  Areva pour une ouverture du capital
    Rappelons qu’en juin 2009, le gouvernement français avait décidé l’ouverture du capital du groupe nucléaire Areva à  hauteur de 15%. En janvier 2010, Anne Lauvergeon, la présidente du groupe français avait confirmé que « plusieurs investisseurs », dont des étrangers, avaient été sélectionnés pour prendre part aux discussions.
    Parmi ces derniers pourraient figurer outre le fonds souverain du Qatar, le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) ou le fonds souverain du Koweï.
    -  Partenariats financiers avec des pays tiers … dont l’Iran ?
    Mais le Premier ministre a également laissé entendre que des partenariats financiers franco-qatariens pour investir ensemble dans les pays tiers pourraient être envisagés … laissant la porte ouverte au partenariat croisé … avec l’Iran ?
    Précisons à  cet égard que le ministère français des Affaires étrangères a indiqué vendredi que la France discutait avec la Russie de la construction par Moscou de la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud de l’Iran.
    « La mise en oeuvre de ce projet soulève des questions que ses partenaires abordent avec la Russie dans le cadre du dialogue que les uns et les autres ont avec ce pays. On en discute avec eux », a ainsi affirmé le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero. Se refusant à  tout détail sur le contenu précis de cette discussion.
    « La Russie s’est engagée à livrer le combustible pour cette centrale qui sera la seule en activité en Iran. Cette centrale ne peut donc être d’aucune manière une justification aux activités l’enrichissement que conduit l’Iran », a fait valoir Bernard Valero.
    - Et l’on reparle d’Eurodif
    Dans une interview accordée à  l’Express en novembre 2009, le directeur général de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei avait tenu quant à  lui à  rapporter les propos tenus par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, lors de sa visite à Téhéran.
    Indiquant ainsi que le dirigeant iranien avait alors souligné que son pays avait déjà  eu une mauvaise expérience avec la France, laquelle n’avait pas honoré, après la révolution islamique, des livraisons d’uranium enrichi pourtant contractualisées. Allusion à peine voilée au contentieux Eurodif …
    Rappelons qu’en mars 2007, soit avant les élections présidentielles, Roland Dumas s’était rendu à  Téhéran, pour s’entretenir avec des dignitaires du régime sur le dossier du nucléaire iranien. 
    Présenté par la presse iranienne comme un "envoyé spécial français", l’ancien ministre des Affaires étrangères n’était pas mandaté par Paris, le Quai d’Orsay évoquant un « déplacement privé».
    Roland Dumas répondait à  une invitation d’Ali Akbar Velayati, le conseiller diplomatique d’Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique. « Velayati est très proche de Khamenei. Nous nous sommes connus lorsque j’ai réglé avec lui le contentieux Eurodif et l’affaire des otages au Liban », rappellait Roland Dumas.
    Ali Akbar Velayati s’activait alors sur la scène internationale, défendant un « paquet de propositions« . Parmi elles, figurait en bonne place l’idée de confier à  un consortium international géré par les Européens le traitement de l’uranium sur le sol iranien. Scénario envisageable : relancer, via Eurodif, la coopération franco-iranienne qui avait notamment abouti à la construction du réacteur nucléaire à usage civil de Darakhoin, près d’Ahwaz.
    - Quand l’Iran  finançait le nucléaire français …
    Pour rappel, Eurodif est un Consortium propriétaire d’une usine d’enrichissement de l’uranium implantée dans le site nucléaire du Tricastin à Pierrelatte dans la Drôme, et exploitée par une filiale de Areva NC, Eurodif SA. Cette coentreprise a été créée en 1973 entre 5 pays : la France, la Belgique, l’Italie, l’Espagne et la Suède.
    En 1975, la part suédoise de 10% dans Eurodif était parvenue à  l’Iran à  la suite d’un accord franco-iranien. La société française nationalisée Cogéma et le gouvernement iranien fondent alors la Sofidif (Société franco-iranienne pour l’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse), possédant respectivement 60% et 40% des parts. En retour, la Sofidif acquiert une part de 25% dans Eurodif, donnant à l’Iran une part de 10% dans Eurodif. Le Shah d’Iran prête alors un milliard de dollars US (et encore 180 millions de US$ en 1977) pour la construction de l’usine Eurodif, en vue d’obtenir l’autorisation d’acheter 10% de la production d’uranium enrichi du site. Suite à  la révolution islamique de 1979, l’Iran suspend ses paiements et réclame le remboursement du prêt en faisant pression sur la France.
    En avril 1979, le premier ministre Raymond Barre inaugure l’usine d’Eurodif. Dans le même temps, l’Ayatollah Khomeiny rompt le contrat de fourniture de centrales nucléaires passé avec la France. Mais il confirme l’actionnariat dans Eurodif de l’Iran qui possède toujours alors 10% des parts de cette usine. La France refuse de laisser l’Iran exercer son statut d’actionnaire d’Eurodif.
    En 1981, après la mise en service de l’usine Eurodif, l’Iran réclame 10% de la production d’uranium enrichi auquel ils ont contractuellement droit, ce que la France refuse. De 1981 à  1991, le régime des iranien est soupçonné d’avoir perpétré plusieurs attentats meurtriers, assassinats et prises d’otages.
    Le 17 novembre 1986, après plusieurs attentats meurtriers à  Paris, et l’enlèvement de journalistes français (Jean-Paul Kauffmann, Michel Seurat, …) retenus en otage au Liban par des groupes liés à  l’Iran, la France rembourse 330 millions de dollars, mais refuse de fournir toute livraison d’uranium enrichi. Le même jour se produit l’assassinat de Georges Besse, le fondateur d’Eurodif. En décembre 1987 a lieu un 2e versement officiel de 330 millions de dollars par la France à l’Iran.
    Le 6 mai 1988, entre les deux tours de l’élection présidentielle, les otages français sont libérés. Le premier ministre Jacques Chirac assure dans un accord avec l’Iran des « garanties politiques sur l’octroi sans restrictions par le gouvernement français de licence d’exportation d’uranium enrichi » et le rétablissement du statut d’actionnaire de l’Iran dans Eurodif sous la condition du retour des derniers otages du Liban.
    En septembre 1989, le président François Mitterrand confie à  François Scheer la formalisation d’un accord définitif de règlement du contentieux franco-iranien. Finalement un accord est trouvé en 1991 : la France remboursa plus de 1,6 milliard de dollars. L’Iran est rétabli dans son statut d’actionnaire d’Eurodif via un consortium franco-iranien nommé Sofidif, avec le droit de prélever 10 % de l’uranium enrichi à des fins civiles.
    - Qatar et Iran partenaire  dans  le gaz et le pétrole
    Mais quid du Qatar dans toute cette histoire me direz-vous ? Précisons que le Qatar partage avec l’Iran l’un des plus grands champs gaziers du monde , Pars South dont les majors pétrolières se disputent les concessions. Le pétrole et le gaz  pourraient bien être encore une fois le nerf de la guerre … désormais « assortis » de l’uranium …
    Sources : AFP, Le Parisien, Le Figaro