lundi, mars 07, 2005

Une axe de diversification stratégique des exportations iraniennes

Reconstruite après la guerre avec l’Irak, l’industrie pétrochimique a continué à recevoir des investissements importants avec la création des complexes d’Isfahan, d’Arak, de Tabriz, du Khorassan et d’Orumieh ainsi que l’extension des unités construites à l’époque impériale. Ces complexes forment toujours aujourd’hui la base de l’activité de NPC, société d’Etat, filiale du Ministère du Pétrole, qui emploie 16 000 personnes.

La capacité installée des unités de NPC est aujourd’hui estimée à 18,5 MT et la production a atteint 16 MT en 2003-2004. La production nette (9,1 MT), destinée pour moitié à l’exportation, s’est répartie entre produits chimiques (19%), aromatiques (14%), engrais (8%), polymères (6%) gaz et condensats (52%). Les recettes d’exportation ont représenté cette année 1,3 Md USD contre 940 MUSD l’année dernière. Le marché domestique a généré, quant à
lui, 1,1 Md USD de ventes.

Le développement de la pétrochimie iranienne est un axe stratégique de diversification des exportations du pays. L’objectif de NPC, deuxième groupe pétrochimique régional derrière le conglomérat saoudien SABIC, est d’atteindre à l’horizon 2005/06 une capacité de production de 27 MT susceptible de générer 3,2 Mds USD de recettes. Dans ce cas, NPC verrait sa
part du marché mondial portée à 2,1% contre 0,5% en 1998 et sa part du marché au Moyen Orient atteindre 30% contre 14,5% en 1998. Pour atteindre cet objectif, réaffirmé dans le quatrième plan quinquennal approuvé en novembre 2004 par le Parlement, NPC poursuit la mise en oeuvre de son ambitieux plan de développement qui, démarré en 1997, comprend 5 phases. A l’horizon 2015, le programme prévoit un accroissement de la capacité de
production à plus de 76 MT pour un investissement de près de 33 Mds USD qui devrait générer des flux de recettes estimés à plus de 25 Mds USD/an.

Plus d’une dizaine de complexes, parmi les plus importants au monde, sont en cours de construction ou à l’étude. Deux zones pétrochimiques sont développées à cet effet et regrouperont la quasi-totalité de ces unités : celle de Bandar Imam, située au nord du Golfe Persique et celle d’Assaluyeh (face au Qatar), au débouché des gazoducs sous-marins reliant le champ gazier de South Pars au continent et où sont construites les usines de traitement du gaz naturel.

La majorité de ces unités sont juridiquement des sociétés ad hoc filiales de NPC. Un potentiel important existe à court terme pour les entreprises françaises sur des contrats de fourniture, d’ingénierie ou de construction notamment pour les crackers des 8ème, 11ème, 12ème et 14ème Oléfines, ou encore l’installation de turbines.

Emmanuel Debroise
Emmanuel.debroise@missioneco.org
Mars 2005

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