mardi, mars 27, 2007

La Californie veut interdire à ses fonds de pension d'investir dans des entreprises liées à l'Iran

La Californie veut interdire à ses fonds de pension d'investir dans des entreprises liées à l'Iran

LE MONDE | 21.03.07

isé par la justice française, Total est aussi indirectement dans la ligne de mire du gouvernement fédéral de Californie. Mardi 28 mars, les parlementaires de l'Etat de la côte Ouest des Etats-Unis devraient se prononcer sur un projet de loi obligeant les fonds de pension californiens Calpers et Calsters à supprimer de leurs portefeuilles tous les actifs de sociétés investies en Iran ou liées à ce pays.

Selon l'élu républicain Joel Anderson, auteur du texte, 300 entreprises seraient concernées, représentant près de 24 milliards de dollars (18 milliards d'euros) d'investissements. Parmi les cibles figurent donc Total mais aussi Technip, ENI, Repsol, Royal Dutch Shell, Statoil Asia, Siemens ou BNP Paribas.

"Nous ne souhaitons pas que les fonds de pension servent au financement du terrorisme, justifie M. Anderson, et il existe des liens entre l'Iran et les activités terroristes." Vu la somme évoquée, "les cours des actions (des entreprises visées) devraient chuter, poursuit-il, mais ces sociétés peuvent choisir de se désengager de l'Iran".

"ERREUR POLITIQUE"

Cette position radicale a suscité la colère du National Foreign Trade Council, qui défend les intérêts des entreprises américaines à l'export. "Ce choix est une erreur politique, estime son président William Reinsch. Il va irriter les pays partenaires et isoler l'action des Etats-Unis face à l'Iran." En outre, juge-t-il, les retombées économiques seraient bien moindres que les chiffres donnés par M. Anderson.

"Identifier les entreprises (investies en Iran) sera un vrai défi", atteste le porte-parole de Calpers qui, pour le moment, n'a répertorié des participations que dans sept multinationales potentiellement concernées représentant 26,1 millions de dollars d'actifs.

Revendiquant le soutien de représentants démocrates et républicains, M. Anderson se montre toutefois "très optimiste" quant aux chances de voir son texte approuvé par le Parlement fédéral et signé, d'ici à l'automne 2007, par le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger. En contact avec Washington, ce dernier espère, en outre, faire de ce projet fédéral un texte à vocation nationale.

Claire Gatinois

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