lundi, mars 06, 2017

L'Iran pourrait accorder à Shell le développement du champ gazier de l'Ile de Kish

Source : www.xinhuanet.com

L'Iran compte accorder le développement de son champ gazier de Kish (sud) à la compagnie Shell des Pays-Bas, a indiqué dimanche un responsable iranien de l'énergie.

Le projet concernant le développement du champ gazier de Kish devait faire l'objet d'un appel d'offres, toutefois, aucune autre entreprise n'ayant approché l'Iran au sujet du projet, le pays pourrait entamer des négociations directement avec Shell, a déclaré Noureddin Shahnazizadeh, directeur général de Petroleum Development and Engineering Company.

Shell a déjà étudié le champ sur la base d'un accord qu'elle a signé avec la National Iranian Oil Company (NIOC), a fait savoir M. Shahnazizadeh, ajoutant que la société néerlandaise devrait terminer ses études sur Kish en juillet.

Une société iranienne a également exprimé son intérêt pour financer le développement du champ gazier de Kish, a-t-il poursuivi.

Le champ de Kish est situé sur l'île iranienne de Kish, dans le golfe Persique. Doté d'un réservoir de 70.000 milliards de pieds cubes, le champ devrait produire, une fois développé, environ quatre millions de barils de condensat, ainsi que neuf milliards de mètres cubes de gaz naturel.

Selon les médias, l'Iran avait signé un accord cadre avec Shell en décembre dernier sur l'étude du champ gazier de Kish, ainsi que des champs pétrolifères d'Azadegan du Sud et de Yadavaran, qui se trouvent dans la province de Khouzestan (sud-ouest) riche en hydrocarbures.

samedi, mars 04, 2017

Les banques étrangères sont déjà à l'offensive pour tirer le meilleur parti de l'eldorado iranien

De la Chine à la Russie en passant par la Nouvelle-Zélande ou Singapour, les banques s'empressent de prendre position en Iran.

Les Iraniens n'ont pas attendu les banques françaises pour relancer leurs relations commerciales à l'international. Les banques russes, chinoises, et certains établissements allemands, italiens ou autrichiens se sont en effet précipités pour normaliser leurs échanges, sans craindre les foudres de Washington.

Au cours des seuls derniers mois de 2016, le gouverneur de la banque centrale d'Iran a signé des coopérations de financements bilatéraux avec Singapour, le Kirghizistan, l'Ukraine, la Nouvelle-Zélande, le Vietnam ou encore la Malaisie et la Russie. Des banques japonaises, coréennes et indiennes ont ouvert des bureaux en Iran. Mais c'est l'arrivée, en novembre 2016, du poids lourd chinois, pays dont les banques ont les plus gros bilans dans le monde, qui a fait le plus parler d'elle. Bank of China, la banque commerciale de l'Etat chinois, a ouvert une succursale à Téhéran. Le gouverneur de la banque centrale d'Iran a aussitôt annoncé que les banques publiques de son pays ouvriraient des comptes chez ce nouveau partenaire stratégique, y compris pour des transactions en euros. 

Dans les Etats européens, où le tissu de banques de taille moyenne et non exposées aux Etats-Unis est plus dense qu'en France, la mobilisation des établissements est également forte. Outre-Rhin, l'institution publique KFW, la banque mutualiste Aka, ou encore l'Europäisch-Iranische Handelsbank, présente à Hambourg depuis quarante ans, financent des transactions commerciales avec l'Iran. Même engouement en Autriche, où Raiffeisen Bank, Erste Bank et Oberbank se sont connectées aux acteurs bancaires iraniens. Il faut aussi compter sur la plus grande banque belge, KBC.

PSA et Airbus recourent à des banques étrangères

Enfin, l'Italie, en dépit de la fragilité de son système bancaire, s'est fortement mobilisée aussi. L'assureur crédit transalpin, la Sace, avec Mediobanca, a signé dès l'été 2015 un accord pour soutenir le financement des relations commerciales entre leurs deux pays.

Dans ce contexte, le refus des grandes institutions financières françaises de s'engager trop vite, de peur de subir les foudres du régulateur américain, risque de les laisser à la porte de l'eldorado iranien. Il pourrait aussi altérer leur proximité avec leurs grands clients industriels français. PSA a dû faire appel à la banque italienne régionale Banca Popolare di Sondrio pour apporter les capitaux à son joint-venture avec le constructeur iranien Khodro. Airbus a trouvé un accord avec une compagnie de leasing du Moyen-Orient, Dubai Aerospace Enterprise, pour financer la commande de 77 avions par la compagnie nationale, Iran Air, sur un total de commande globale de 20 milliards de dollars. Plusieurs grands groupes, comme Orange, encore en phase de réflexion et de négociations avec leurs partenaires, pourraient se voir approcher par plus offrant.


En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/

Bercy mobilisé pour renouer les relations bancaires avec l’Iran

Lors d’une première visite en Iran ce week-end, le ministre des Finances tentera de lever les sujets de tension. La Banque de France a demandé à La Banque Postale d’ouvrir un droit au compte à l’iranienne Tejarat.

C'est une première pour le ministre des Finances français. Michel Sapin entame ce samedi une visite de trois jours à Téhéran et Ispahan pour dégeler les relations financières entre la France et l'Iran. En jeu, les dizaines de milliards d'euros de financement de projetsinitiés par Airbus, Vinci, la SNCF, Total, Suez, CMA-CGM, PSA ou Alstom qui sont mis en risque par le refus des grandes banques françaises de financer de près ou de loin toute transaction commerciale avec l'Iran. Les récentes sanctions infligées par Washington, notamment à BNP Paribas, ont en effet laissé des traces. 

Sur sollicitation du Trésor, seules les banques de taille intermédiaire, Wormser et Delubac, se sont attelées à ce stade à financer le marché iranien en faisant crédit à des entreprises françaises exportatrices. Quant aux banques iraniennes qui ont relancé leurs activités à Paris depuis la levée des sanctions sur le nucléaire, Tejarat, la banque Melli, ou Saderat, elles ne trouvent aucun interlocuteur bancaire de taille majeure pour opérer des transferts de fonds sur une base normalisée.

Pour des raisons techniques, la Banque de France a demandé par le passé à La Banque Postale d'ouvrir un compte à la banque commerciale Tejarat. En visite à Paris fin janvier, Mohammad Ibrahim Moqaddam, le dirigeant de la banque commerciale détenue à 17 % par l'Iran, s'est félicité que  « les entreprises françaises puissent maintenant s'adresser directement à sa filiale parisienne pour envoyer et recevoir des paiements pour leurs transactions avec l'Iran ». Ali Mehrpour, le directeur des affaires internationales,  s'est félicité d'avoir établi des relations de correspondance « avec trois banques françaises à ce stade », dont La Banque Postale, comme l'a rapporté le quotidien iranien « Financial Tribune ». Pressée depuis plusieurs années de servir de courroie de transmission avec l'Iran - notamment par le sénateur Philippe Marini -, la banque publique circonscrit néanmoins son rôle.  « C'est un droit au compte conforme au droit international qui a été ouvert il y a un certain temps à la demande de l'autorité de tutelle », assure l'établissement. 

Transformer l'essai

La banque Tejarat a néanmoins de sérieuses ambitions en France. Reza Dolatabadi, membre de son conseil d'administration, a dit que,  « en tant que partenaire bancaire de Iran Khodro, l'allié de Peugeot dans le pays, Tejarat est prêt à émettre des lettres de crédit et d'autres garanties » pour leur joint-venture.  « Notre filiale parisienne joue un rôle important pour accroître ses services avec la partie française », a ajouté Ali Mehrpour. 

Michel Sapin a trois jours pour transformer l'essai. Cela passera par le déblocage de prêts du Trésor, qui butaient sur les réticences de son opérateur financier, Natixis. Ces prêts pourraient venir soutenir Alstom dans le cadre du projet de tramway de Téhéran, et Vinci, candidat au développement de l'aéroport d'Ispahan. Des accords cadres d'assurance crédit auxquels travaille bpifrance pourraient être définis. Enfin les discussions porteront sur la conformité aux règles en matière de lutte contre le financement du terrorisme, le directeur de Tracfin devant rencontrer son homologue iranien. L'enjeu est crucial : sortir l'Iran de la liste noire du Groupe d'action financière d'ici à juin. Avec, à la clef, l'ébauche d'une levée des réticences des banques françaises.


En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/

mercredi, mars 01, 2017

Total discute d'un investissement dans le projet iranien LNG

 Total discute d'une participation de plusieurs milliards de dollars dans un projet iranien d'exportation de gaz naturel liquéfié, pas encore achevé.

La compagnie française a été la première des "majors" internationales à signer des contrats en Iran après la levée de sanctions occidentales contre la République islamique. Elle souhaite désormais investir dans Iran LNG avec un rabais, au tarif qui avait cours avant les sanctions, en échange de la relance du projet, ont dit deux sources informées de ces discussions.

Une troisième source a confirmé que Total était en lice pour une telle prise de participation, de même que d'autres grandes compagnies internationales, mais cette source a souligné que la conclusion d'un accord ne semblait pas imminente.

par Oleg Vukmanovic et Bate Felix

MILAN/PARIS (Reuters) - Total discute d'une participation de plusieurs milliards de dollars dans un projet iranien d'exportation de gaz naturel liquéfié, pas encore achevé.

La compagnie française a été la première des "majors" internationales à signer des contrats en Iran après la levée de sanctions occidentales contre la République islamique. Elle souhaite désormais investir dans Iran LNG avec un rabais, au tarif qui avait cours avant les sanctions, en échange de la relance du projet, ont dit deux sources informées de ces discussions.

Une troisième source a confirmé que Total était en lice pour une telle prise de participation, de même que d'autres grandes compagnies internationales, mais cette source a souligné que la conclusion d'un accord ne semblait pas imminente.

Total a refusé de s'exprimer sur le sujet. L'entreprise iranienne National Gas Export (NIGEC), actionnaire majeur du projet, n'a pas répondu aux sollicitations par courriel et par téléphone.

L'Iran partage avec le Qatar le plus important gisement de gaz au monde. L'émirat s'est doté de plus d'une dizaine de vastes sites de liquéfaction pour pouvoir exporter ce gaz par voie maritime, un exemple que l'Iran devrait suivre.

La partie iranienne du gisement, baptisée South Pars, contient plus de 14.000 milliards de mètres cubes de gaz, d'après le site internet de la Pars Oil and Gas Company.

L'Iran espère porter sa production de gaz à 1.000 milliards de mètres cubes d'ici 2018, contre 160,5 milliards en 2012, avant l'entrée en vigueur des sanctions les plus récentes.

Il ne dispose toutefois actuellement d'aucune capacité de refroidissement du gaz, étape nécessaire pour le transformer en liquide afin de le charger sur des navires.

Environ 2,3 milliards de dollars (2,17 milliards d'euros) ont été investis jusqu'à présent dans le projet Iran LNG, dont la construction est plus qu'à moitié achevée. L'investissement total pour faire fonctionner le site pourrait atteindre 10 milliards de dollars. 

Source : Reuters-Challenge

L'économie iranienne menacée, selon le FMI

L'économie iranienne est menacée par un "regain d'incertitude" lié aux relations avec l'administration Trump et au risque de nouvelles sanctions contre Téhéran, indique le FMI dans un rapport publié lundi.

"Le regain d'incertitude concernant les sanctions assombrit le climat des affaires", écrit le Fonds monétaire international dans son rapport annuel sur l'économie iranienne.

Depuis l'entrée en vigueur en janvier 2016 de l'accord conclu avec les principales grandes puissances --dont les Etats-Unis--, l'Iran a profité d'une levée des sanctions liées à son programme nucléaire controversé qui plombaient son secteur pétrolier.

"Une production et des exportations de pétrole plus fortes, après la levée des sanctions nucléaires en janvier 2016, ont conduit à un fort rebond de la croissance", écrit le FMI.

Selon ses estimations, le produit intérieur brut iranien a progressé de 6,5% en 2016 après s'être contracté de 1,6% l'année précédente.

L'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a maintes fois dénoncé un accord nucléaire "désastreux" avec l'Iran, pourrait toutefois menacer ce fragile rétablissement.

Début février, l'administration américaine a imposé de nouvelles sanctions liées au programme de missiles balistiques iranien et accusé Téhéran d'être le plus grand soutien "du terrorisme" sur le globe.

"Le regain d'incertitude entourant le JCPOA (l'accord nucléaire, ndlr) et spécialement les relations avec les Etats-Unis pourraient décourager l'investissement et le commerce avec l'Iran et court-circuiter la reprise", souligne le FMI dans son rapport.

Selon l'institution, la croissance iranienne serait ainsi "négativement" affectée par des sanctions qui freineraient l'arrivée de capitaux étrangers et "déconnecteraient" l'Iran du système financier international.

Les grandes banques sont déjà hésitantes à retourner en Iran, qui reste notamment sous le coup de sanctions occidentales pour ses violations des droits de l'Homme.

Dans un communiqué publié en annexe du rapport, le représentant iranien au FMI Jafar Mojarrad affirme d'ailleurs que les sanctions américaines encore en vigueur et l'incertitude "freinaient" encore le retour des grandes banques et les investissements "de grande ampleur".

Source: Le Figaro