samedi, mars 04, 2017

Les banques étrangères sont déjà à l'offensive pour tirer le meilleur parti de l'eldorado iranien

De la Chine à la Russie en passant par la Nouvelle-Zélande ou Singapour, les banques s'empressent de prendre position en Iran.

Les Iraniens n'ont pas attendu les banques françaises pour relancer leurs relations commerciales à l'international. Les banques russes, chinoises, et certains établissements allemands, italiens ou autrichiens se sont en effet précipités pour normaliser leurs échanges, sans craindre les foudres de Washington.

Au cours des seuls derniers mois de 2016, le gouverneur de la banque centrale d'Iran a signé des coopérations de financements bilatéraux avec Singapour, le Kirghizistan, l'Ukraine, la Nouvelle-Zélande, le Vietnam ou encore la Malaisie et la Russie. Des banques japonaises, coréennes et indiennes ont ouvert des bureaux en Iran. Mais c'est l'arrivée, en novembre 2016, du poids lourd chinois, pays dont les banques ont les plus gros bilans dans le monde, qui a fait le plus parler d'elle. Bank of China, la banque commerciale de l'Etat chinois, a ouvert une succursale à Téhéran. Le gouverneur de la banque centrale d'Iran a aussitôt annoncé que les banques publiques de son pays ouvriraient des comptes chez ce nouveau partenaire stratégique, y compris pour des transactions en euros. 

Dans les Etats européens, où le tissu de banques de taille moyenne et non exposées aux Etats-Unis est plus dense qu'en France, la mobilisation des établissements est également forte. Outre-Rhin, l'institution publique KFW, la banque mutualiste Aka, ou encore l'Europäisch-Iranische Handelsbank, présente à Hambourg depuis quarante ans, financent des transactions commerciales avec l'Iran. Même engouement en Autriche, où Raiffeisen Bank, Erste Bank et Oberbank se sont connectées aux acteurs bancaires iraniens. Il faut aussi compter sur la plus grande banque belge, KBC.

PSA et Airbus recourent à des banques étrangères

Enfin, l'Italie, en dépit de la fragilité de son système bancaire, s'est fortement mobilisée aussi. L'assureur crédit transalpin, la Sace, avec Mediobanca, a signé dès l'été 2015 un accord pour soutenir le financement des relations commerciales entre leurs deux pays.

Dans ce contexte, le refus des grandes institutions financières françaises de s'engager trop vite, de peur de subir les foudres du régulateur américain, risque de les laisser à la porte de l'eldorado iranien. Il pourrait aussi altérer leur proximité avec leurs grands clients industriels français. PSA a dû faire appel à la banque italienne régionale Banca Popolare di Sondrio pour apporter les capitaux à son joint-venture avec le constructeur iranien Khodro. Airbus a trouvé un accord avec une compagnie de leasing du Moyen-Orient, Dubai Aerospace Enterprise, pour financer la commande de 77 avions par la compagnie nationale, Iran Air, sur un total de commande globale de 20 milliards de dollars. Plusieurs grands groupes, comme Orange, encore en phase de réflexion et de négociations avec leurs partenaires, pourraient se voir approcher par plus offrant.


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