vendredi, février 07, 2014

l'economie iranienne en crise a besoins descapitaux étrangers

mardi, février 04, 2014

Les hommes d'affaires français remettent un pied en Iran

Ils sont venus, ils sont -presque- tous là: des hommes d'affaires français sont venus préparer le terrain à une reprise des relations commerciales avec le gigantesque marché iranien, espérant un accord global sur le nucléaire et la levée des sanctions.
La délégation menée par le Medef International, une branche de la première organisation patronale française, a emmené 116 représentants de diverses entreprises.
C'est le plus gros contingent économique de l'Union européenne à venir en Iran depuis la conclusion de l'accord intérimaire sur le programme nucléaire iranien en novembre. Seuls les Turcs étaient plus nombreux, et au niveau ministériel, lors de la visite du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan fin janvier, souligne un diplomate occidental.
Les Français ont participé mardi à des tables rondes professionnelles avec des sociétés iraniennes. "Une sorte de speed-dating", souffle l'un d'eux. Ils visiteront mercredi plusieurs sites industriels avant leur départ.
"Parmi la délégation, nous avons de grands groupes (Total, Lafarge, Peugeot...) mais aussi des PME", explique à l'AFP Thierry Courtaigne, vice-président de Medef International.
"Certains viennent pour actualiser leurs dossiers, prendre des contacts, dit-il. Certaines entreprises se demandent déjà quand elles reprendront leurs affaires en Iran, d'autres sont à la recherche d'opportunités".
Les représentants viennent notamment des secteurs pétrolier, automobile, agroalimentaire, pétrochimique, aéronautique ou médical, jugés prioritaires par les Iraniens pour relancer leur économie.
Il y a même l'AJ Auxerre, qui souhaite montrer aux responsables de clubs de football le "savoir-faire (du club bourguignon) en terme de formation des joueurs".
Certains grands groupes n'ont pourtant pas fait le voyage, préférant la discrétion.
Mais les conditions de cette visite sont claires, alors que la République islamique est toujours sous le coup de sanctions internationales, notamment un embargo pétrolier et bancaire.
"Les représentants étaient informés dès le début de l'accord intérimaire. On ne s'amuse pas avec la réalité", affirme M. Courtaigne soulignant que "ça n'existe pas de signer des contrats du jour au lendemain. Et de toute façon, nous ne pouvons pas signer de contrat sans un accord" sur la levée des sanctions financières.
L'accord de Genève entré en vigueur le 20 janvier poiur six mois ne concerne que l'industrie automobile, l'aéronautique, l'or et les métaux précieux ainsi que les exportations pétrochimiques.
'Très bon accueil'
"Les Français l'ont bien compris, toutes les conditions techniques doivent être réunies pour reprendre les relations commerciales", renchérit Patrick Blain, président du Comité des constructeurs français d'automobile (CCFA), soulignant le "manque de visibilité".
Depuis 2012, l'UE interdit à Téhéran l'accès au réseau Swift, ce qui bloque les flux financiers et empêche notamment l'Iran de rapatrier ses pétrodollars. Mais les entreprises implantées en Iran sont également incapables de rapatrier leurs bénéfices, ou de payer leurs fournisseurs étrangers.
Il y a pourtant un énorme marché à reprendre avec ses 75 millions d'habitants. L'Iran n'est pas seulement un pays de consommation, mais aussi d'exportation dans la région.
Selon les chiffres de l'administration iranienne, les exportations françaises en Iran qui représentaient 1,8 milliard de dollars en mars 2005, peu avant la relance du programme nucléaire de Téhéran, avaient baissé de moitié en mars 2013.
Cette visite "est un signe de bonne volonté avec près de 120 entreprises qui veulent investir, créer des emplois, si les conditions sont réunies", assure Patrick Blain.
"Tant que l'Iran n'est pas revenu dans le système bancaire, il n'y a pas de possibilité", confirme le délégué d'une banque d'affaires.
En tout cas, les autorités iraniennes ont réservé "un très bon accueil" aux représentants français, selon une source proche de la délégation. "Les Iraniens sont très intéressés: en bref, ils nous disent +venez, tout est à prendre+", affirme l'un des participants.
Un responsable iranien a notamment invité les sociétés françaises à investir dans le secteur énergétique, vital pour l'économie, alors que l'Iran réétudie les contrats pétroliers et gaziers pour les rendre plus favorables aux investisseurs étrangers.
Le ministre iranien de l'Industrie, Mohammad Reza Nematzadeh, cité par la télévision d'Etat mardi, a aussi assuré que le volume des échanges entre Paris et Téhéran pouvait même "atteindre plus de cinq milliards de dollars" à terme.
AFP - 4 février 2014

Entreprises françaises : A la conquête de l'Iran

Le Medef, ainsi qu'une centaine de chefs d’entreprise, sont en Iran pour 2 jours. Le but, profiter de la levée partielle des sanctions économiques pour se positionner sur un marché dynamique et prometteur. Décryptage avec Alexandre Sudron, initiateur et membre du Cercle Iran Économie.


Atlantico Business : Concrètement, quels sont les secteurs qui pourraient inciter les entreprises françaises à investir ?


Alexandre Sudron : Le marché iranien est dynamique, le secteur des services y est développé. Ce pays dispose d’une classe moyenne forte, en difficulté, mais présente, éduquée, et internationalisée, qui regarde vers l’extérieur. La demande est importante en biens d’équipement et de consommation. C’est un créneau d’activités présentes et futures pour les entreprises françaises. Il ne faut pas voir l’Iran uniquement par son pétrole ! L’automobile française montre les possibilités d’une économie dynamique au PNB par habitant qui a toujours été élevé pour la région. Pour 2012, les investissements français représentent environ 800 millions d’euros, contre 1,6 milliard en 2011 d’après l’ambassade française en Iran. Et 2013 va confirmer la baisse de 2012. En 2014, tout l’enjeu sera de pouvoir mettre sur pied des partenariats et des relations classiques de centrales à filiales et de partenaires à partenaires.

C’est le rôle que tente de jouer le Medef ?


La logique d’éloignement des entreprises françaises en Iran a rendu caduque leur réseau qui doit être renouvelé. Le Medef va chercher à le remettre en place. Le marché n’est pas resté en hibernation, et de nouveaux dirigeants sont au pouvoir. Il faudra, je pense, attendre les évolutions financières, dont les clés sont plutôt du coté de Washington. L’ouverture des transactions bloquées par le Trésor américain via l’application du système SWIFT va être primordiale. Aujourd’hui vous avez des transactions qui sont illégales parce que les sanctions concernent beaucoup de secteurs. Et même les activités légales sont presqu’impossible puisque vous ne trouverez pas de banque acceptant de monter un système financier France-Iran. Vous imaginez bien que les transferts de "cash", à la limite, peuvent circuler, via quelques institutions en Turquie. C’est envisageable pour des petits business. Par contre, pour des grands groupes, ce n’est réalisable. Si vous ne pouvez pas rapatrier les bénéfices de vos filiales, vous ne pouvez pas faire d’affaire. Le problème, c’est que ça bloque aussi les acteurs présents en Iran, plus occupés à assurer ces flux monétaires plutôt que de développer leurs actions commerciales.


La consommation iranienne (80 millions de consommateurs) est-elle différente des autres pays ?


La consommation iranienne est portée par un secteur pétrolier totalement contrôlé par le régime. La prospection de nouveaux gisements demandent des technologies et surtout des investissements importants. Sur les 5 ou 10 dernières années, l’Iran a de grande difficulté à nouer des partenariats efficaces avec les Chinois. En fait, les savoirs techniques se font rares lorsqu’il faut creuser très profondément. Ce que Total, qui a ces compétences, serait capable de prendre en charge. On peut citer le secteur de l’aviation civile, très vétuste, qui a un retard assez astronomique. Les compagnies connaissent de sérieux encombres pour se réapprovisionner en kérosène ou en pièces de rechange.


A quoi doivent s’attendre les entreprises françaises prévoyant d’investir l’Iran à l’avenir ?


La dynamique du marché iranien est concurrentielle. Et même plus encore entre pays européens. Le trou d’air, qui a fait augmenter par exemple la présence sud-coréenne, ne va pas se résorber comme ça. L’enjeu est de reconsidérer les acteurs de la nouvelle génération qui ont fait la Révolution dans un pays longtemps laissé à la marge. Toute une frange des révolutionnaires sont aujourd’hui aux affaires, qui, contrairement aux religieux, étaient sur les lignes de front Iran-Irak, et revendiquent une forme de légitimité. Mais il y a aussi une jeunesse qui n’a connu ni guerre ni révolution. On a cette double dimension, avec un renouvellement des élites plus propice aux affaires et le fait que des gens ont grandi dans un environnement fermé, moins à même de négocier avec les étrangers.
Propos recueillis par Youness Rhounn

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L'Iran invite la France à investir dans son secteur énergétique

L'Iran a invité les sociétés françaises à investir dans son secteur énergétique pour bénéficier de conditions préférentielles, à l'occasion de la visite d'une importante délégation d'hommes d'affaires, a rapporté l'agence officielle Irna.


"Selon le cinquième plan quinquennal (2010-2015), les secteurs pétrolier et gazier de l'Iran ont besoin de 230 milliards de dollars dont 150 milliards pour la partie en amont", a déclaré Ali Majedi, vice-ministre du Pétrole chargé des affaires internationales et commerciales lors d'un discours devant les entrepreneurs français.

Selon lui, "55% de ces investissements doivent se faire pour développer et augmenter la production des champs pétroliers et gaziers" du pays.

M. Majedi a ajouté que l'Iran réétudiait les contrats pour "encourager les compagnies étrangères à investir dans la partie en amont (exploration, production) et en aval (raffinage et distribution) et bénéficier de rabais pour les projets de raffinage".

Il a ajouté que dans la partie en aval, il était possible de "céder jusqu'à 100% des projets par des contrats BOT (Build-operate-transfer) ou BOOT (Build-own-operate-transfer) aux investisseurs".
Les grandes compagnies internationales se sont retirées d'Iran à cause des sanctions européennes et américaines renforcées ces dernières années. Elles envisagent un retour depuis l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne), qui est entré en application le 20 janvier pour six mois.

Les négociations doivent toutefois reprendre le 18 février, en vue de conclure un accord définitif. Mais un haut responsable américain a récemment mis en garde les entreprises internationales contre les "risques en terme juridiques et d'image" au cas où elles font affaires avec l'Iran avant la conclusion de l'accord global.

Les compagnies Total et GDF-Suez ont envoyé des représentants à Téhéran pour explorer un possible retour dans le pays.

L'Iran possède les quatrièmes réserves de pétrole et les deuxièmes réserves de gaz dans le monde, mais les exportations pétrolières du pays ont chuté de plus de 50% à cause des sanctions occidentales.

Les Echos du 04/02/14

lundi, février 03, 2014

L'Iran prêt à investir en Algérie

LE PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE IRANIENNE DU COMMERCE, D'INDUSTRIE ET DES MINES, MOHAMED NAHAVANDIAN, A RÉAFFIRMÉ À ALGER LA VOLONTÉ DE SON PAYS DE PROMOUVOIR LA COOPÉRATION ÉCONOMIQUE AVEC L'ALGÉRIE EN VUE DE LA HISSER AU NIVEAU DES POTENTIALITÉS QUE RECÈLENT LES DEUX PAYS.
M. Nahavandian, arrivé à Alger à la tête d'une délégation d'hommes d'affaires iraniens, a souligné la nécessité d'établir «une feuille de route» pour la réalisation des objectifs escomptés par les deux pays dans le domaine économique. Il a formulé, à l'occasion d'une rencontre avec les hommes d'affaires algériens, une série de propositions à même de «revigorer les relations bilatérales et de renforcer le partenariat économique algéro-iranien dans différents domaines». Nahavandian a relevé l'intérêt des investisseurs iraniens pour le marché algérien, soulignant la disponibilité des hommes d'affaires de son pays à investir en Algérie, notamment dans les domaines de l'industrie agroalimentaire et de l'automobile. Il a sollicité le soutien et la protection de l'Etat algérien pour les investissements iraniens pour pouvoir, a-t-il dit, «les promouvoir à un meilleur niveau». M. Nahavandian a souligné également la volonté des investisseurs iraniens d'intervenir dans la réalisation de projets relevant du domaine de l'habitat et de l'urbanisme, des travaux publics, et de l'énergie, mettant l'accent sur la nécessité de garantir aux sociétés iraniennes «un accès équitable» aux marchés. La question de l'accès au financement pour les sociétés iraniennes a été soulevée par le premier responsable de la chambre iranienne du commerce qui a plaidé pour «la création d'une banque algéro-iranienne pour offrir les produits nécessaires au développement de l'investissement». Le développement du partenariat algéro-iranien constitue, selon Nahavandian, «une étape importante» dans le processus de consolidation des liens de coopération entre l'Algérie et l'Iran, estimant que les deux pays peuvent réaliser un partenariat gagnant-gagnant dans le domaine de l'exploitation du phosphate. Il a soutenu, également, que l'Algérie et l'Iran sont appelés à renforcer leurs relations commerciales pour pouvoir accéder à d'autres marchés. «Le marché iranien est ouvert sur la région du Moyen-Orient et sur tout le continent asiatique, alors que le marché algérien est à la porte du marché maghrébin et africain, d'où la nécessité de favoriser nos échanges commerciaux», a-t-il déclaré. Le président de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (CACI), Mohamed Taher Kellil, a affirmé pour sa part que la loi algérienne en matière d'investissements offre toutes les garanties aux investisseurs, qu'ils soient algériens ou étrangers. Aussi, il a rappelé qu'un fonds commun d'investissement doté de 100 millions de dollars a été créé à la faveur de la 1e session de la Haute commission mixte algéro-iranienne, tenue en 2010 à Téhéran, pour accompagner les investisseurs iraniens dans leurs projets en Algérie. Le président de la CACI a rappelé également qu'un mémorandum d'entente portant jumelage des ports de Béjaïa (Algérie) et d'Al-Khoumeini (Iran) a été également signé entre les deux pays lors la réunion de la Haute commission mixte algéro-iranienne. «Nous allons étudier l'opportunité de créer une société mixte dans le domaine du transport maritime», a-t-il encore affirmé. La première session de la Haute commission mixte algéro-iranienne avait permis la signature de 11 conventions et un mémorandum d'entente dans divers domaines de coopération entre les deux pays. Par ailleurs, la visite de la délégation iranienne en Algérie a été l'occasion pour l'installation officielle du conseil d'hommes d'affaires algéro-iranien prévu par cette commission. Ce conseil sera présidé, côté algérien, par le PDG de la société Ferrovial, Salah Melek.