vendredi, août 17, 2012

Les Iraniens ne peuvent pas ouvrir de comptes en Arménie



Selon des citoyens Arméniens des deux pays du Moyen-Orient qui vivent à Erevan, les banques commerciales de l’Arménie ont refusé d’ouvrir des comptes pour les citoyens de l’Iran et de la Syrie.

Komitas Mirijanian et sa famille font partie des centaines d’Arméniens syriens qui ont déménagé en Arménie cette année pour fuir la violence en Syrie. Ils ont vendu leur maison et d’autres biens en Syrie et prévoyaient de déposer les bénéfices dans une banque arménienne en mai dernier. K. Mirijanian a affirmé que les banques locales de la HSBC et la Banque libanaise Byblos, ont refusé de lui ouvrir un compte. « Ils n’ont donné aucune raison », a-t-il déclaré à RFE / RL(Azatutyun.am). « Ils ont juste dit qu’ils ne peuvent pas ouvrir un compte maintenant. »

K. Mirijanian doit transférer l’argent sur un compte bancaire d’un ami basé à Erevan, qui est un citoyen iranien né arménien. « L’argent est désormais sous son nom », a-t-il dit. Artin Arakelian, un Arménien iranien qui a déménagé en Arménie il y a plusieurs années, a été victime d’un refus similaire. Pour lui, ce refus constitue un obstacle sérieux pour le transfert de capitaux des Arméniens iranien et syrien en particulier.«  Ils ont maintenant des problèmes des deux côtés : en Arménie et en Syrie », a-t-il dit. D’après lui, «  Le problème est que le système bancaire arménien n’est pas autorisé à ouvrir des comptes aux citoyens syriens ».

La banque HSBC a reconnu de graves restrictions concernant les clients syrien et iranien. Elle affirme se conformer non seulement à la législation arménienne, mais aussi aux sanctions internationales contre la Syrie et l’Iran.

Dans un communiqué envoyé à RFE / RL, la banque britannique a indiqué qu’elle peut refuser d’ouvrir un compte si les clients syriens ne parviennent pas à fournir des informations détaillées concernant l’origine de leurs dépôts.

La filiale du Groupe HSBC a également précisé qu’elle ouvre des comptes pour les seuls citoyens iraniens qui résident légalement dans un pays autre que l’Iran. Elle attribue cette restriction aux sanctions internationales contre la République islamique.

La Banque Centrale d’Arménie (CBA), quant à elle, a insisté sur le fait que la législation arménienne bancaire n’impose aucune restriction sur les banques commerciales locales. Pourtant, les banques sont soumises à des restrictions découlant d’une loi arménienne visant à prévenir le financement du terrorisme international. L’Arménie a promulgué la loi après les attentats de septembre 2001 aux États-Unis dans le cadre de ses engagements à coopérer avec Washington dans la lutte contre la circulation transfrontalière de l’argent à des groupes terroristes anti-occidentaux. L’Iran et la Syrie ont longtemps été accusés par les Etats-Unis de financer le terrorisme international.

Bagrat Asatrian, un ancien gouverneur de l’ABC, a affirmé que c’est la raison pour laquelle les Arméniens de ces Etats ont du mal à ouvrir des comptes bancaires. « Les banques souhaitent tout simplement éviter les ennuis », a-t-il déclaré à RFE / RL (Azatutyun.am).

Asatrian a critiqué cette politique, affirmant que les autorités d’Erevan devrait intervenir pour permettre aux Arméniens de la diaspora de conserver leur épargne. « Nous sommes confrontés à une situation exceptionnelle », a ajouté Asatrian. « Les vies et les propriétés de certains de nos compatriotes sont en danger, et il incombe à nos autorités de faire quelque chose à ce sujet. »
vendredi 17 août 2012,
Laetitia ©armenews.com

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