dimanche, mars 16, 2008

Elections législatives du 15 mars : les conservateurs obtiennent les deux-tiers du nouveau Parlement

Par Par Siavosh GHAZI AFP - Samedi 15 mars, 22h47TEHERAN (AFP) - Les conservateurs ont confirmé leur emprise sur le Parlement iranien, où ils tiendront plus de deux tiers des sièges selon des résultats partiels samedi, mais les réformateurs se maintiennent malgré la disqualification d'un grand nombre de leurs candidats.

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"Plus de 71% des sièges du Parlement ont été gagnés par les défenseurs des principes", les conservateurs, a déclaré le ministre de l'Intérieur Mostafa Pour Mohammadi dans une conférence de presse à Téhéran.

Les conservateurs détenaient la majorité dans le Parlement sortant, élu en 2004 et qui compte 290 sièges. Ils ont bénéficié à nouveau de la disqualification de nombreux candidats réformateurs par les organes du pouvoir.

M. Pour Mohammadi a évoqué une "participation massive du public" au scrutin, avec un taux d'"environ 60%".

Dans le camp de la Coalition des réformateurs, formée par une trentaine de partis et initiée par l'ancien président Mohammad Khatami, le porte-parole Abdollah Nasseri s'est félicité d'avoir, "malgré toutes les restrictions, réussi à perturber le jeu de nos adversaires".

Cette Coalition, dont de nombreuses personnalités avaient été empêchées de concourir, espère approcher une part de 20% des sièges du Parlement.

Selon M. Nasseri, elle compte en province 34 élus dès le premier tour et espère en obtenir 15 au deuxième tour, prévu entre les 13 et 27 avril. Elle est aussi "en bonne position à Téhéran", où 30 sièges sont à prendre.

Confirmant la tendance nationale cependant, les conservateurs sont arrivés en tête dans la capitale, selon des résultats partiels portant sur près d'un tiers des urnes communiqués par le ministère de l'Intérieur, cité par l'agence Isna.

La capitale est l'enjeu d'un double duel, entre réformateurs et conservateurs, mais surtout entre deux listes concurrentes chez ces derniers.

La principale, le Front uni des défenseurs des principes, comprend le parti soutenant le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, le "Doux parfum de servir".

La deuxième, la Coalition élargie des défenseurs des principes, est parrainée par des conservateurs critiques du président, dont l'ex-négociateur du dossier nucléaire Ali Larijani et le maire de Téhéran Mohammad Baqer Qalibaf.

La liste de la Coalition élargie comporte pour la capitale 20 candidats qui lui sont propres, alors qu'elle en partage environ 200 dans le reste du pays avec le Front uni.

Parmi les personnalités conservatrices, M. Larijani a été élu avec 76% des suffrages dans la ville sainte de Qom (centre), selon l'agence Fars.

Le secrétaire exécutif du Front uni, Shahabeddine Sadr, a dit à l'AFP que sa liste avait "été bien accueillie par les masses et c'est le signe de la confiance qu'a le peuple dans les défenseurs des principes dans le pays".

Selon lui, les candidats du Front uni devraient obtenir au final environ 65% des sièges.

Aucun résultat n'était disponible par ailleurs pour le parti réformateur de l'ex-président du parlement, Mehdi Karroubi, la Coalition nationale. Ce dernier avait été pourtant mieux traité que la Coalition des réformateurs par le Conseil des gardiens de la constitution, chargé du filtrage des candidats.

Les résultats de M. Karroubi ont peut-être pâti des remerciements publics qu'il avait adressés au Conseil.

Pour les autorités, le scrutin a été avant tout un succès grâce au taux de participation annoncé.

M. Pour Mohammadi a salué une "participation irrésistible" des électeurs, censée adresser un message d'unité nationale aux "ennemis" de l'Iran, en allusion à l'Occident en tête duquel les Etats-Unis.

"Le vote de la nation a brisé les reins de l'ennemi", titrait dès le matin le quotidien ultraconservateur Kayhan.

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