mercredi, janvier 25, 2006

Total se renforcerait en Iran

Iran1 Total pourrait prochaînement se renforcer en Iran. La société de prospection pétrolière japonaise Inpex, qui détient 75% des droits de développement du gisement pétrolier iranien d'Azadegan, souhaite limiter les risques en en vendant environ 20% à des sociétés étrangères, et notamment à Total, selon le quotidien japonais Asahi. Le groupe français serait parmi les favoris.

Une porte-parole de Total a déclaré jeudi que le groupe était effectivement intéressé par le gisement d'Azadegan, sans autre commentaire.

Inpex commencera probablement la mise en oeuvre du gigantesque gisement iranien l'année prochaine, malgré l'inquiétude des Etats-Unis au sujet du programme nucléaire de Téhéran.

I – Potentiel du gisement

Avant le début des travaux, l'Iran doit déminer la région, ce qui devrait être achevé au printemps prochain, précise le journal japonais. La mise en oeuvre du gisement coûtera 850 millions à 1,7 milliard de dollars, dans la perspective d'une entrée en production en 2008, retardée d'un an par rapport aux prévisions initiales.

Les réserves d'Azadegan sont estimées à 26 milliards de barils, le positionnant ainsi comme le deuxième gisement pétrolier du monde. Inpex vise une production de 150.000 barils par jour en 2009, puis de 260.000 bl/j en 2013.

II – Position américaine

La compagnie semi-publique japonaise Inpex va commencer à développer en 2006 l'immense champ pétrolier iranien d'Azadegan, malgré les pression des Etats-Unis pour que Tokyo s'abstienne de collaborer avec un pays de "l'axe du mal". "Les Etats-Unis considèrent cette question comme essentielle. La mise en oeuvre ne pourra être effectuée tant que la question du nucléaire iranien ne sera pas résolue", selon un membre du ministère japonais du Commerce.

En février 2004, Inpex avait signé un contrat de deux milliards de dollars en Iran, le plus important accord pétrolier jamais conclu par le Japon, pour développer le gisement situé dans le sud-ouest du pays. Mais le gouvernement japonais, principal actionnaire du groupe, hésite jusqu'à présent à donner son accord pour le démarrage des travaux en raison de l'hostilité affichée par Washington.

Le Japon, qui ne dispose d'aucune ressource naturelle et doit importer tout le pétrole qu'il consomme, a en effet développé sa propre diplomatie pétrolière au Moyen-Orient, quitte à mécontenter parfois son allié américain.

III – Position du japonais INPEX

Inpex "craint de perdre ses droits sur le champ pétrolier s'il ne démarre pas le projet bientôt", plusieurs groupes chinois et européens étant également sur les rangs, a déclaré un haut fonctionnaire du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie.

L'accord pour le développement du champ d'Azadegan, d'une durée de douze ans et demi, avait été conclu entre Inpex et la National Iranian Oil Company (NIOC), qui détiennent respectivement 75% et 25% du projet.

La Constitution iranienne de 1979 interdit de céder totalement ou partiellement les secteurs gazier et pétrolier aux compagnies étrangères. Mais des contrats dits de "buy-back" peuvent être passés entre les compagnies étrangères et la NIOC pour une durée limitée et une rémunération à taux fixe, par une partie de la production, afin d'exploiter de nouveaux gisements et financer les investissements.

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