mardi, avril 16, 2013

Investir en Iran ?

 Dans un contexte où les flux d’IDE au niveau mondial auront décliné en 2012 (-18%, à un niveau proche de leur point le plus bas de 2009), en particulier en Europe (-34,8%), en Asie (-9,5%) et dans les pays en voie de développement (-3%), la fragilité macro-économique et les incertitudes politiques rendent les investisseurs prudents.
Les flux d'investissements étrangers en Iran restent très faibles en comparaison de l'énorme potentiel qu'offre ce pays. Cette situation est due à plusieurs facteurs : prépondérance de l'Etat dans l'économie, risques politiques tant externes (embargo américain et sanctions économiques, crise du nucléaire) qu'internes (appauvrissement de la population, risques sociaux, inflation, crise du régime politique), lourdeurs bureaucratiques dans tous les secteurs.
L'investissement étranger s'était quelque peu développé sous l'ère du Président Khatami, qui avait offert une ouverture internationale au pays, et de nombreuses compagnies étrangères, notamment françaises et italiennes, avaient investi dans des projets gaziers et pétroliers. Cependant, le taux d'investissement dans le pays reste très lié au contexte politique et il reste très difficile de pouvoir prévoir la situation globale de l'Iran dans les années à venir.

Le renforcement, en 2011, des sanctions internationales liées au sujet sensible du développement de l'industrie nucléaire iranienne ne fait que renforcer les obstacles aux flux d'IDE vers le pays, malgré les investissements chinois et russes, en particulier dans le secteur gazier. En 2012, l’IDE a atteint 4,150 milliards d’USD.

Des informations concernant les flux effectifs d’IDE en 2012 sur cette région du monde peuvent être consultés sur le Global Investment Trade Monitor publié en janvier 2013 par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). 



 L'Iran bénéficie de grands potentiels largement sous exploités à l'heure actuelle de par son isolement sur la scène internationale. 

Tout d'abord, l'Iran représente un marché important (70 millions d'habitants) avec une population jeune avide de produits étrangers. C'est également un marché solvable avec d'immenses besoins à la fois en biens de consommation, d'équipements, et en grands projets d'infrastructure (électricité, eau, logements, transport, etc.). Les coûts de production (travail, énergie, etc.) sont faibles. L'Iran, du fait de sa situation géographique, est aussi une base idéale pour exporter dans la région et ses ressources énergétiques constituent un grand attrait pour l'investissement étranger. 


L'économie iranienne comprend trois secteurs, le secteur public, le plus important, comprenant toutes les activités-clés (les grandes industries de base, les mines, l'énergie, les barrages, les réseaux d'aqueducs, les transports, les télécommunications, l'audiovisuel, les assurances, les banques, et le commerce extérieur), le secteur coopératif comprend les fondations religieuses, ou "bonyads", le secteur privé (environ 20% des établissements) est représenté par des PME  industrielles, agricoles, commerciales et de services.



L'Iran souffre cependant encore de son isolement international et cela a des répercussions indéniables sur son économie. Le poids de l'Etat dans l'économie est très important avec une myriade d'organisations liées à l'Etat et disposant de fonds et budgets très importants sans gestion cohérente. La corruption est très répandue dans le pays. Les tensions géopolitiques, en particulier avec Israël, et l'instabilité interne constituent également des éléments de risques importants. 



Une loi sur l'attraction et la protection de l'investissement étranger et une loi simplifiant la fiscalité ont été votées en 2002. En 2004, une modification des articles 43 et surtout 44 de la Constitution a autorisé le gouvernement à privatiser de vastes secteurs jusqu’alors protégés, tels que la banque, les transports et les industries pétrolières et gazières en aval de la filière. Seize zones économiques spéciales ainsi que six zones franches ont également été introduites sur le territoire iranien. 

 Pour attirer l'investissement étranger tout en captant le savoir faire, des systèmes de buy-back ont été mis en place dans lesquels le retour sur investissement fait par le partenaire étranger peut être rapatrié au moyen des biens et services produits par le projet. 

En terme d'investissement, l'Iran privilégie les investisseurs ayant une stratégie sur le long-terme et qui peuvent également transférer de la technologie.

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