vendredi, juin 30, 2006

Un pays qui pèse pour les investisseurs français

Les sociétés françaises restent très discrètes sur leurs intérêts en Iran, notamment pour ne pas provoquer l'ire des Etats-Unis, qui interdisent les exportations vers ce pays. Mais, pour certaines, l'Iran génère une activité significative.

· Peugeot. L'automobile représente 55% de la valeur des exportations françaises vers l'Iran, et PSA, présent commercialement depuis 1978, représente 90% de cette activité automobile avec, l'an dernier, 290.000 véhicules exportés, surtout des 206 en pièces détachées assemblées sur place par la compagnie iranienne Iran Khodro, et des 405. La marque Peugeot proprement dite y a exporté 280.000 véhicules (contre 10.000 seulement pour Citroën), un volume important rapporté à ses ventes mondiales (2 millions de véhicules en 2004). Par ailleurs, Peugeot a annoncé l'an dernier («Les Echos» du 17 juin 2004) un double accord pour faire du pays d'ici à deux ans une base d'assemblage et d'exportation d'une nouvelle 206 équipée d'un coffre et d'une variante locale de la 307 en direction de la Russie, de l'Ukraine ou des pays du Golfe. De sources iraniennes, le projet avance mais Peugeot se refuse à tout commentaire...

· Renault. Renault, qui ne vend pour l'instant rien en Iran, a aussi annoncé l'an dernier («Les Echos» du 25 juin 2004) une coentreprise avec des constructeurs locaux pour assembler et vendre la Logan en Iran à partir de pièces détachées produites en Roumanie. Le projet prévoit une capacité de production de 300.000 unités par an à partir de 2007 et la commercialisation de la Logan doit débuter mi-2006.

· Total. Chassé par la révolution islamique et de retour sur le terrain en 1995 avec un premier projet, Sirri, Total opère aujourd'hui sur 4 champs et développe des projets dans le gaz naturel liquéfié, où il a signé d'importants contrats en novembre dernier. Les parapétroliers comme Technip sont, eux aussi, très présents. L'absence des Américains leur fait la part belle.

· Alstom. Présent en Iran depuis quarante ans, le groupe de Patrick Kron y vend du matériel ferroviaire et des tramways. Il y a aussi vendu plusieurs centrales électriques et si, dans ce domaine, il n'y a pas de contrat en négociation dans l'immédiat, les besoins sont énormes: l'Iran veut doubler sa génération électrique dans les dix ans à venir.

· Air France. Baromètre des relations entre la France et l'Iran, la ligne Paris-Téhéran d'Air France a réouvert en juin 2004, après sept ans de fermeture. Depuis, la compagnie est passée de trois à cinq vols par semaine au départ de Paris, en Airbus A330 de 319 sièges, auxquels s'ajoutent les 5 fréquences hebdomadaires de KLM. «Nous sommes en ligne avec nos objectifs», se félicite Antoine Pussiau, le directeur commercial Afrique-Moyen-Orient d'Air France, qui table sur un taux de remplissage de 78% à 85% pour cet été. Air France-KLM bénéficie notamment de l'absence de transporteur américain en Iran, alors que l'Amérique du Nord abrite une importante communauté iranienne, qui doit donc transiter par des villes européennes. «Le trafic de la ligne est généré à parts égales par le marché nord-américain, le marché iranien et l'Europe, dont 50% pour la France», détaille Antoine Pussiau. A la clientèle familiale et touristique s'ajoute une clientèle d'affaires, liée au pétrole et à l'automobile.

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