Les assureurs internationaux s'intéressent beaucoup
à l'Iran, à la suite de la levée des sanctions internationales touchant le
pays, et ils pourraient manifester leurs intentions dès le mois de mars,
lorsque certaines sociétés iraniennes solliciteront un renouvellement de leurs
polices.
Assureurs, réassureurs et courtiers veulent
exploiter un marché représentant 7,4 milliards de dollars (6,85 milliards
d'euros) de primes, l'accord sur le nucléaire passé entre Téhéran et les
grandes puissances occidentales ayant débouché sur la levée de l'encadrement
des transactions financières avec l'Iran ce mois-ci.
Allianz, Zurich, Hannover Re et RSA, entre autres,
ont fait savoir ces derniers jours qu'ils évaluaient les possibilités offertes
par l'Iran.
De l'avis des experts, les secteurs maritime et de
l'énergie sont les plus prometteurs. L'assurance-vie également dans la mesure
où elle représente moins du dixième de toutes les primes payées en Iran contre
plus de la moitié au niveau mondial.
Assureurs, réassureurs et courtiers veulent
exploiter un marché représentant 7,4 milliards de dollars (6,85 milliards
d'euros) de primes, l'accord sur le nucléaire passé entre Téhéran et les
grandes puissances occidentales ayant débouché sur la levée de l'encadrement
des transactions financières avec l'Iran ce mois-ci.
Il est probable que
dans un premier temps les assureurs internationaux s'allieront à des sociétés
iraniennes pour profiter de leur expérience locale et pour réassurer les
assureurs locaux sur le marché international, ajoutent les experts, les
courtiers les aidant à ces fins.
Les assureurs
américains ne pourront pas en profiter car il leur est encore interdit de faire
des affaires en Iran en raison de sanctions nationales qui restent en vigueur.
Les contrats
d'assurance de certaines sociétés iraniennes arriveront à échéance à la fin de
l'année perse, fin mars, et, à l'exemple de ce qui se pratique dans les pays
occidentaux en janvier, elles solliciteront leur renouvellement. Il pourrait y
avoir dans le lot de ces sociétés des assureurs souhaitant renouveler leurs polices
de réassurance.
"Nous avons eu
suffisamment de visites (de firmes étrangères) (...) Reprendre les affaires
pourrait être rapide, mais cela dépendra des conditions qu'elles nous
proposent", explique Mohammad Asoudeh, vice-président et directeur général
d'Iranian Reinsurance. Sassan Soltani, directeur du développement régional
d'Iran Insurance Company, dit que la société a été contactée par des assureurs
et courtiers britanniques et japonais.
EN ATTENTE DE
NOTATION
La levée des
sanctions est toutefois une condition nécessaire mais non suffisante pour faire
de l'assurance en Iran.
Le fait que les
sanctions américaines restent en place soulève des interrogations sur la
possibilité qu'auront les autres assureurs étrangers de faire des opérations en
dollar avec l'Iran sans s'exposer au risque d'être eux-mêmes mis à l'index.
Pour autant, United
Insurance Brokers (UIB), un courtier basé à Londres, confie qu'il s'occupait de
réassurance en Iran avant que ne tombent les sanctions internationales et
ajoute qu'il compte rouvrir son bureau de Téhéran "dès que possible",
selon son président Bassem Kabban.
"Nous avons
cessé notre activité à cause des sanctions mais nous avons maintenu les
salaires de nos employés sur place durant les 66 derniers mois", dit
Bassem Kabban, ajoutant que se posait le problème pour les assureurs d'un
éventuel actionnariat américain ou de l'existence de filiales américaines.
D'après lui, les
sociétés françaises et japonaises arriveront sans doute en tête sur un marché
iranien de la réassurance où elles étaient bien implantées par le passé et des
secteurs tels que l'aviation, l'électricité et l'énergie ont de gros besoins de
couverture des risques.
Un autre courtier
basé à Londres juge qu'il n'est pas question pour l'instant de s'implanter à
Téhéran, préférant s'épargner le risque d'être "à l'avant-garde".
L'Iran compte 27
compagnies d'assurance et deux de réassurance, la plupart créées ces dix
dernières années, mais, n'ayant pas accès aux marchés internationaux, elles ne
font pas non plus l'objet de notations.
Un point susceptible
de dissuader leurs homologues internationales, et leurs services soucieux
d'éviter toute sanction, de faire affaire avec elles.
Iranian Reinsurance
s'emploie à obtenir une notation et discute avec deux agences en ce sens, dit
Mohammad Asoudeh, sans donner leur nom. "En raison des sanctions, elles ne
pouvaient faire aucun évaluation, c'est pourquoi c'est notre priorité;
plusieurs autres compagnies d'assurance iraniennes attendent également d'être
notées."
A l'heure actuelle,
4% environ du total des primes d'assurance iraniennes sont rétrocédées à des
réassureurs, ce qui équivaut à peu près à un volume d'affaires de réassurance
de 300 millions de dollars en Iran, explique Mohammad Asoudeh. Ce volume
devrait rapidement augmenter avec la multiplication des échanges avec des
intervenants étrangers.
Source : http://www.capital.fr/
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