La PME de cinquante
salariés de Beaucouzé, aux portes d'Angers (Maine-et-Loire), va fournir des
autovaccins pour animaux à l'Iran. Le contrat pourrait s'élever, à terme, à
plusieurs millions d'euros. Entretien avec Christophe Tremblay, docteur
vétérinaire et président de Biovac.
Comment êtes-vous arrivé à signer avec les Iraniens ?
La France a deux
domaines d'excellence dans mon métier : l'élevage de volailles et de porcs ;
les autovaccins. Ces derniers sont faits sur mesure. On part de bactéries
prélevées dans un élevage et on fait un vaccin pour cet élevage. Les
autovaccins se sont beaucoup développés en France.
Je me suis rendu compte
que nous avions une belle expertise en me frottant aux marchés européens. Du
coup, nous sommes allés plus loin en contactant une entreprise iranienne. Un
marché que nous connaissons déjà. Nous leur vendons des réactifs de diagnostic
vétérinaire pour les volailles.
Quelle est l'importance de ce marché ?
Le potentiel est énorme.
Les Iraniens ont pour seules sources de protéines les volailles et les
poissons, deux productions intensives en Iran. Problème : ils sont confrontés
aux maladies. Les autovaccins n'y existent pas. Or c'est une belle alternative
aux traitements antibiotiques.
Ce marché peut représenter plusieurs millions d'euros. Il reste complexe,
très politique. Toutes les autorisations passent par les autorités. À nous de
performer et de savoir travailler avec eux.
Concrètement, comment va s'organiser la production ?
Dans un premier temps,
ces vaccins seront fabriqués chez nous puis testés et distribués en Iran. Par
la suite, l'objectif est de doter notre partenaire iranien d'une structure
susceptible de produire ses propres autovaccins, après fourniture des bactéries
inactivées par BioVac.
Quelle incidence pour votre entreprise en matière d'investissements et
d'emplois ?
Tout dépend de l'ampleur
que cela va prendre. Il faudra imaginer un agrandissement de nos locaux et des
embauches, bien sûr. Vous savez, c'est un peu comme l'histoire des Rafale vendus
à l'Inde. Il y a une demande, nous sommes bien placés mais il faut que cela
s'engage.
Je trouve intéressant
qu'une PME de cinquante salariés, qui a une excellence dans son métier de
fabrication de vaccins, décroche ce genre de contrat qui pourrait être réservé
aux très grosses entreprises. Les PME aussi peuvent réussir !
Source : Ouest France
Entreprise
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