Les réserves en devises de l’Iran dans les banques étrangères ont atteint fin juillet 52,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 38,8% par rapport à la même période de l’année précédente, à la même date, la dette extérieure iranienne s’élevait à 18,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 86,6% par rapport à l’année précédente…
En 1928, sans un sous dans les poches, l’Iran lança le plus grand chantier de chemin de fer du monde d’entre les deux guerres. A cette époque, la volonté et la confiance de ses dirigeants étaient si fortes que pour mener à bien ce projet, aucun emprunt étranger ne fut contracté. Les revenus pétroliers n’étant pas très significatifs à ce début de siècle, l’Iran se procura les devises nécessaires en vendant des peaux et des os de carcasses. En 1939, le Transiranien fut achevé en avance de son calendrier et coûta quelques 140 millions de dollars, ce qui représentait une somme faramineuse pour les finances du pays. L’enthousiasme généré par la réussite de ce seul projet rendit au peuple l’estime de soi [1], largement entammée durant les années de décadence du dix-neuvième siècle.
Quelques soixante-dix plus tard, le régime islamique, est crédité de plus de 52,3 mds USD de réserve et pourtant, comme un Mamouthe, n’avance pas d’un pouce dans le développement économique. Personne n’est aujourd’hui en mesure de dire ce que sera l’Iran dans dix ans, ni même cinq ans. Non seulement le régime ne fait rien pour améliorer le sort du peuple iranien, mais il n’a même pas de vision dans ce sens. Et pourtant, une vision ne coûte pas grand-chose…
Pendant les années 1980, le régime prétextait la guerre avec l’Irak pour justifier les problèmes économiques. Déjà à l’époque, les observateurs dénonçaient ce genre d’excuses, car l’Irak, tout en exportant moins de pétrole, arrivait à assurer son développement intérieur. Puis, dans les années 1990, le prétexte fut « l’après guerre » et enfin aujourd’hui, les sanctions économiques à venir.
[1] L’industrialisation de l’Iran sous les Pahlavi | Le système du travail a été saccagé avec l’arrivée de la révolution islamique. L’ouvrier iranien, qui jouissait de nombreux avantages comme le droit à une participation au bénéfice des usines, a tout perdu. Le cas des usines de textiles est parmi les plus emblématiques. L’industrie textile iranienne a été fondée par le premier monarque Pahlavi, le progressiste Reza Chah. C’étaient des usines qui demandaient peu d’entretien et il était facile de former des ouvriers en très peu de temps, de plus, Reza Chah voulait que les Iraniens s’habillent à l’occidentale et surtout qu’ils consomment des produits fabriqués en Iran.
Il lança alors des industries afin de créer un parc industriel capable d’assurer l’indépendance de l’Iran dans de nombreux domaines comme le militaire, le civil, l’alimentaires ou même la construction (fourneaux à briques, cimenteries…) car cet homme visionnaire souhaitait effacer les retards abyssaux de l’Iran et transformer un pays attardé en territoire susceptible d’accueillir les industries les plus modernes. Il a fallu construire des routes, des centrales électriques, des hauts-fourneaux, des centrales téléphoniques, des écoles, des hôpitaux…
L’industrie textile iranienne très diversifiée dans la gamme des produits fabriqués était un objet de fierté pour les Iraniens car enfin des Iraniens fabriquaient un produit pour embellir la vie d’autres iraniens. Il y avait un contenu social fort dans ces projets construits avec les revenus fiscaux et non les revenus pétroliers qui étaient proches de zéro à cette époque. Vieille de 80 ans, elle avait contribué à créer de nombreux emplois dans diverses régions de l’Iran. Elle a été volontairement poussée à faillite au profit des importations chinoises.
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