samedi, novembre 15, 2014
jeudi, novembre 06, 2014
Boeing autorisé à rompre l'embargo datant de 1979 avec l'Iran
L'avionneur américain a vendu des manuels d'avions, des dessins, des cartes et données de navigation à Iran Air pour 120.000 dollars.
Rentabilité de 10%
dimanche, octobre 12, 2014
Changements sociaux en Iran: le mariage temporel ou le sigheh
Source: RFI
Tout laisse à penser que l’avènement du futur est en œuvre et gestation en Iran dans la sphère privée. Notamment dans les changements que subissent le modèle traditionnel de la famille et les rapports entre les sexes.
Le vice-ministre iranien de la Jeunesse et du Sport, Mahmoud Golzari, a confirmé récemment l’opposition du gouvernement d’Hassan Rohani aux sites d’internet qui pratiquent le sigheh ou le« mariage temporel », car celui-ci, d’après le responsable iranien, sape plus que jamais le fondement de l’institution fragilisée de la famille en Iran. Dans une critique à peine voilée contre le clergé traditionnel, ardent défenseur du mariage temporel en Iran, le vice-ministre iranien a jugé aussi le sigheh comme étant « contre-nature » dans la mesure où par sigheh on cherche seulement à « structurer » le « comportement sexuel des jeunes » dans sa réalité, alors que le « but du gouvernement islamique doit être, d’après le responsable iranien, la sauvegarde et le renforcement de la famille à travers notamment le mariage en tant que tel. »
Par ailleurs, le général Esmail Ahmadi-Moghadam, chef de la police iranienne dont l’une des fonctions principales est de faire respecter la morale islamique dans tous les domaines, s’est à son tour inquiété de la baisse sensible du mariage et de l’augmentation continue du divorce et des rapports sexuels extraconjugaux dans le pays. Il a aussi alerté les autorités au sujet du nombre croissant des enfants issus des familles monoparentales et vivant en grande majorité avec leurs mères et favorisant dans le contexte d’une pauvreté accrue bien d’autres « difficultés sociales » (plus de 80% des mères des familles monoparentales en Iran sont sans ressources, tandis que le taux du chômage chez les femmes de moins de 30 ans est supérieur à 50%).
En effet, délivrer des actes de naissance pour des enfants issus du sigheh mais non reconnus par leurs pères est devenu un problème majeur pour la République islamique et cela en particulier dans des villes religieuses telles que Machhad ou Qom où le mariage temporel se pratique plus qu’ailleurs en raison du soutien du clergé chiite. Celui-ci est, en effet, la seule instance à avoir le monopole de valider ou d’invalider le contrat du mariage en général et le sigheh en particulier en échange, bien sûr, des sommes non négligeables.
Ce que cache et révèle le mariage temporel
Selon les résultats d’une enquête réalisée en 2008 par le ministère de la Santé en Iran, l’âge moyen de la prostitution dans ce pays est tombé sous la barre de 15 ans, tandis qu’il était à plus de 30 ans avant la Révolution islamique. Pis encore : il est aujourd’hui entre 12 à 13 ans d’après les études indépendantes qui confirment aussi que plus de 40% des prostituées de Téhéran considèrent leur activité comme une profession tandis que 11% exercent celle-ci au su (et avec l’aval) de leurs maris. Toujours selon les mêmes études, 50% des prostituées de Téhéran ont au moins un baccalauréat ou un diplôme universitaire et les femmes mariées s’adonnant à la prostitution sont plus nombreuses que les femmes non-mariées.
Mais le sigheh, qui peut ne durer que quelques dizaines de minutes, a aussi été, comme l’avoue implicitement le vice-ministre iranien du Sport, un moyen permettant au clergé chiite en Iran d’officialiser la prostitution et de camoufler sa tentative désespérée à s’adapter à une autre réalité qui lui échappe de plus en plus, à savoir : le libre rapport sexuel entre les femmes et les hommes qui ne reconnaissent absolument plus les normes et les règles qui leur ont été imposées moyennant l’intimidation durant les 36 dernières années.
Une autre enquête réalisée en commun en 2008 par le ministère de l’Education nationale et l’Assemblée islamique auprès de plus de 141 mille lycéens (filles et garçons confondus) révélait que près de 75% des ceux-ci ont déjà eu des rapports sexuels avec des partenaires différents ou considéraient ces rapports « normaux ». Elle révélait aussi que 80% des lycéennes ont eu des expériences sexuelles avant d’obtenir leurs bacs et que plus de 17% des lycéens et des lycéennes se déclaraient ouvertement « homosexuels » (ce qui peut être en partie le résultat de la répression systématique de l’hétérosexualité en dehors du mariage par le régime).
Confirmant le résultat de cette enquête, le vice-ministre iranien de la Jeunesse et du Sport, Mahmoud Golzari, précise aussi que le premier rapport sexuel chez les adolescents iraniens commence dès l’âge de 14 ans, c’est-à-dire au collège : chose qui était impensable à l’apogée de la modernisation du régime Pahlavi considéré cependant par le clergé chiite le symbole de la «décadence » et de l’« occidentalisation » forcée du pays.
Effondrement de la famille patriarcale
Certes, pour une société jeune comme l’Iran d’aujourd’hui où 71% de la population vivent dans les villes le sigheh a été aussi un dispositif pour poursuivre en matière de sexualité des pratiques qui vont au-delà des limites d’une théocratie désarmée face à la laïcisation des mœurs et l’effondrements des tabous. Cette laïcisation met en question le modèle de la famille patriarcale sur lequel a été fondé le gouvernement islamique. Elle ébranle l’ensemble d’un système de « surveillance et de punition » qu’a mis en place le régime iranien à travers le contrôle du corps féminin.
La seule et unique raison d’être du voile obligatoire en Iran est que celui-ci assure l’intimidation et donc le contrôle de toute une société à travers la répression du corps féminin et son rapport avec les hommes, c’est-à-dire l’autre moitié de la société. Or, c’est ce « dispositif répressif », le seul et unique rempart de la théocratie face à une société foncièrement laïque, qui est sur le point de s’effondrer aujourd’hui par le biais de la lutte des femmes, des nouveaux comportements sexuels et la désagrégation de la famille patriarcale ; désagrégation accélérée par une pauvreté qui touche désormais plus de deux-tiers de la population. Ce phénomène se constate aussi dans et par l’augmentation continue du divorce en République islamique.
Selon un autre rapport de l’Assemblée islamique en Iran, le taux du mariage a sensiblement baissé dans ce pays durant les dernières années en tombant sous la barre de –7% dans les villes et de -26% dans les villages. Cette baisse touche désormais les hommes de 25 à 29 ans et les femmes de 20 à 24 ans. Inutile de souligner qu’à quel point cette situation suscite l’inquiétude du Guide iranien qui a fait de l’augmentation de la population, c’est-à-dire au fond du renforcement de la famille patriarcale, un objectif stratégique voire vital pour la survie du système islamique.
Une sphère privée qui s’émancipe
Or, ces indices font partie d’un processus d’ensemble par lequel la sphère privée en Iran tente par des moyens différents de s’émanciper, de « se décoloniser », aurait dit le philosophe allemand Jürgen Habermas, par rapport aux contraintes et « impératifs » d’un système idéologique ayant perdu toute sa raison d’être. Elles montrent qu’il n’existe aucune étanchéité entre les sphères privée et publique et que les tentatives des Iraniens, jeunes ou pas, à se libérer dans le domaine privé finiront par soutenir une sphère publique, grâce notamment aux médias étrangers, à l’internet et à la lutte contre la censure et cela à l’ère des grandes révolutions communicationnelles. En Iran d’aujourd’hui se produit un processus semblable à ce qui s’est déclenché en Europe au sortir de la Renaissance et qui fut la formation d’une sphère publique d’opinion et d’action – d’une « société civile » au fond – comprise comme l’extension de la sphère privée et l’émancipation du modèle de la famille bourgeoise.
La transformation de la famille traditionnelle en Iran est partie intégrante d’une laïcisation en œuvre de la société. Elle pave, pour reprendre l’expression de Marcel Gauchet, le chemin d’une «sortie de la religion », ou d’une « société où la religion a un rôle structurant ». Elle rappellerait ce « ruse de la raison » dont parlait, par exemple, Hegel au XIXe siècle et qui devait par la médiation de la famille et de la société civile donner corps à l’Etat moderne comme une nouvelle « totalité éthique ». C’est donc l’émergence des « nouvelles significations sociales » que nous constatons aujourd’hui en Iran. Elles revendiquent leurs droits à travers les luttes permanentes contre les contraintes et les « significations » instituées d’un système devenu obsolète. La victoire dans ce conflit dépendrait beaucoup des femmes, mais aussi de la capacité de la sphère privée à faire émerger un espace publique d’opinion et de résistance comme support vital d’une société civile robuste.
http://m.rfi.fr/hebdo/20141010-iran-misere-sexuelle-mariage-temporel-sigheh-homosexuel-jeunes-prostitution/
lundi, septembre 15, 2014
Une firme américaine a annoncé vouloir investir en Iran dans un projet commun de production d'énergie
mardi, juillet 15, 2014
L’économie suisse fait les yeux doux à l’Iran
mardi, juillet 01, 2014
La nouvelles stratégie régionale de l'Iran
La situation chaotique des sunnites
Premièrement, la montée de l'Iran est le produit direct de la géographie transnationale chiite. Les Printemps arabes ont en quelque sorte activé l'identité régionale chiite. Du Liban à l'Iran, des pays du Golfe à l'Afghanistan, les chiites se sont organisés avec succès. Ainsi, une leçon majeure des Printemps arabes peut être tirée du rôle essentiel des réseaux religieux transnationaux. Même les critiques les plus ardents des mollahs en Iran peuvent, je pense, voir aujourd'hui l'importance vitale des réseaux.
Un Iran hybride pour la survie de sa stratégie
La grande stratégie de l'Iran peut-elle durer sur le long terme ? J'ai déjà mentionné le rôle des réseaux transnationaux informels dans le succès de l'Iran. Mais j'ajouterais maintenant que le succès à long terme de l'Iran requiert une combinaison de ses réseaux informels et de sa capacité formelle.
Mission parlementaire française en Iran
Une mission parlementaire française a séjourné du 24 au 27 juin en Iran pour des entretiens ayant porté notamment sur le dossier nucléaire et la situation en Irak, a annoncé aujourd'hui l'un de ses participants, le député UMP Jacques Myard, dans un communiqué. "Cette visite s'est inscrite dans le cadre de la diplomatie parlementaire (...) à un moment où doit se jouer à Vienne, d'ici le 20 juillet, une phase décisive avec Téhéran sur le dossier nucléaire", précise-t-il.
La délégation parlementaire était conduite par Odile Saugues (SRC), vice-présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Elle comprenait également Philippe Mallé (SRC) et Jean-Luc Reitzer (UMP), tous deux aussi de la commission des Affaires étrangères.
Les parlementaires, poursuit le communiqué, ont été reçus par plusieurs officiels iraniens. L'un d'eux, le vice-ministre des Affaires étrangères, Takht-Ravanchi, l'un des négociateurs sur le nucléaire, a déclaré à ses interlocuteurs qu'il se rendait "à Vienne avec la volonté d'aboutir", dit M. Myard.
Les discussions entre les grandes puissances du groupe 5+1 et l'Iran doivent reprendre le 2 juillet à Vienne sous la conduite de Mme Ashton et du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Les 5+1 souhaitent obtenir avant le 20 juillet un accord avec l'Iran sur le nucléaire.
"La position iranienne peut être résumée d'une phrase: +si nos intérêts nationaux sont mis en danger, nous ferons ce qui doit être fait", écrit à propos de l'Irak Jacques Myard dans le communiqué.
lundi, avril 21, 2014
Boeing autorisé à vendre des pièces détachées en Iran
Sources : AFP et Reuters |
Les Etats-Unis ont autorisé l'avionneur Boeing à vendre des pièces détachées d'avions de ligne à l'Iran, a annoncé un porte-parole du groupe américain vendredi 4 avril.
Saisie d'un gratte-ciel de Manhattan, détenu par l'Iran
Source : Le monde.fr du 19.04.2014, Par Stéphane Lauer
Il a fallu sept ans pour que le gouvernement américain parvienne à ses fins :obtenir la saisie d'un immeuble situé en plein cœur de Manhattan, dont les propriétaires sont accusés d'avoir violé les sanctions imposées contre l'Iran et la législation en matière de blanchiment d'argent.
dimanche, avril 20, 2014
Le réveil de l'Iran ?
Un Iran démocratique ou quasi-démocratique serait en mesure, du fait de sa position géographique idéale, de dynamiser le monde musulman tout entier, à la fois dans le monde arabe et en Asie centrale. C'est ce qu'explique entre autres Robert Kaplan dans son livre "La revanche de la géographie".
Source : atlantico.fr
L’Iran, comme l’atteste son programme nucléaire, fait partie des pays les plus avancés du Moyen-Orient sur le plan technologique. Il construit des centrales hydroélectriques, des routes et des voies ferrées dans les pays de l’Asie centrale et compte leur être bientôt relié par des voies de commerce fiables. Un gazoduc achemine le gaz naturel turkmène en Iran depuis le sud-est du Turkménistan jusqu'aux abords de la mer Caspienne, ce qui permet à la production propre de l'Iran d'être exportée via le golfe Persique. Le Turkménistan possède la quatrième réserve de gaz naturel au monde, et exporte tout son gaz vers l’Iran, la Chine et la Russie. D’où la possibilité de voir émerger un axe énergétique eurasien, réunissant ces trois grandes puissances continentales, jusqu’ici solidaires dans leur opposition aux démocraties occidentales.
L’Iran et le Kazakhstan ont construit un oléoduc reliant leurs deux pays, qui transporte le pétrole kazakh vers le nord de l’Iran, permettant là aussi à l'Iran d'exporter sa production propre via le golfe Persique. Le Kazakhstan et l’Iran seront bientôt reliés par le rail, ce qui fournira un accès direct vers le golfe Persique au Kazakstan. Une voie ferrée est également en projet entre le Tadjikistan et l’Iran, en passant par l’Afghanistan. L'Iran est d'une part situé au point de passage obligé pour les pipelines de l'Asie centrale, et d'autre part, à la tête d'un empire semi- terroriste clandestin au Moyen-Orient. C'est pourquoi on peut affirmer qu'il sera au XXIe siècle l'équivalent du pivot de Mackinder. Mais il lui reste un problème de taille à régler.
Malgré le prestige dont jouit l’Iran chiite à l’heure actuelle dans certaines parties du monde arabe — sans parler du Liban du Sud chiite et de l’Irak chiite —, à cause de son implacable soutien de la cause palestinienne et de son antisémitisme à peine voilé, son rayonnement n'est pas le même en Asie centrale. L'une des raisons est que les anciennes républiques soviétiques maintiennent des relations diplomatiques avec Israël, et n’ont pas envers l’État hébreu la même haine viscérale que le monde arabe, qui s'atténuera cependant peut-être à la suite du Printemps arabe. De plus, si l'Iran est si peu attractif en Asie centrale, mais aussi dans le monde arabe, c'est à cause de son pouvoir clérical étouffant, qui n'a pas hésité à recourir à la violence pour écraser les velléités démocratiques de son peuple.
Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de me rendre dans la capitale du Turkménistan, Ashgabat, entourée d'un désert sillonné par quelques rares nomades. Depuis cette ville, la culture iranienne semble être le centre du monde, situé sur les grandes voies de commerce et de pèlerinage. Les Turkmènes, qui sont obligés de commercer avec leurs voisins iraniens, sont pour la plupart laïques et n'éprouvent aucune fascination pour le régime des mollahs. Quelque que soit l'influence iranienne, si tenace soit son opposition aux États-Unis et à Israël, je pense que le pays s'essoufflera avant de pouvoir prendre l'ascendant idéologique et religieux sur l'Asie centrale. Mais un Iran démocratique ou quasi-démocratique serait en mesure, du fait de sa position géographique idéale, de dynamiser le monde musulman tout entier, à la fois dans le monde arabe et en Asie centrale.
Extraits de "La revanche de la géographie. Ce que les cartes nous disent des conflits à venir" de Robert D.Kaplan aux Editions du Toucan.
lundi, mars 17, 2014
Commerce avec l’Iran : les apports de l’accord de Genève
L’Union Européenne et les Etats-Unis ont adopté des sanctions économiques qui se sont renforcées il y a deux ans au paroxysme de la crise iranienne (1) . S’agissant de l’UE, il existe deux régimes de sanctions : l’un destiné à lutter contre la répression interne, l’autre, ayant des répercussions économiques plus larges, visant à empêcher le développement de l’arme nucléaire.
Des activités interdites ou encadrées
Les règlements UE en vigueur (du 23 mars 2012) prévoient un régime de sanction - interdiction totale ou simple autorisation préalable - pour les activités dans le domaine de la surveillance ou l’interception des communications électroniques ou téléphoniques, d’une part, et l’énergie nucléaire, le pétrole brut et le gaz naturel, les produits pétrochimiques, l’or, les métaux précieux et diamants, la monnaie iranienne, les services financiers et d’assurances, d’autre part.
Les transferts de fonds liés aux activités autorisées ont également été strictement encadrés : les autorités des Etats membres compétentes devaient ainsi autoriser tout transfert de fonds égal ou supérieur à 10 000 euros pour toute activité permise, 40 000 euros pour les transferts de fonds individuels ou 100 000 euros pour l’alimentaire, l’humanitaire, les soins, le médical ou l’agriculture (initialement, ces seuils étaient même inférieurs).
Des mesures de gel des fonds et des ressources économiques ont également été prises vis à vis de centaines de personnes morales et physiques responsables de graves violations des droits de l’Homme ou ayant une activité en lien avec le nucléaire, et bien entendu vis à vis des soutiens au pouvoir iranien. Toute transaction commerciale avec ces personnes est donc interdite.
Ces sanctions ont entraîné un important contentieux devant le Tribunal de l’UE et la Cour de Justice de l’UE. Plusieurs sanctions ont été annulées pour motivation insatisfaisante, avant d’être réintroduites dans le corpus juridique par des règlements modificatifs.
L’effet des mesures de l’Union a été renforcé par la politique américaine, notamment par ses sanctions applicables depuis le 1er juillet 2013 à toute entreprise - même étrangère - ayant une activité en lien avec le secteur automobile iranien.
La levée partielle et temporaire des sanctions avec l’accord de Genève
Suite à l’accord de Genève du 24 novembre 2013 entre les Membres permanents du Conseil de Sécurité et l’Allemagne, d’une part, et l’Iran, d’autre part, le Conseil de l’UE comme les Etats-Unis ont allégé pour six mois, à compter du 20 janvier 2014, le régime de sanctions applicable. Sous réserve du régime restrictif des transferts de fonds, les sanctions sont levées pour toutes les activités en lien avec l'industrie automobile, l'aéronautique (s’agissant des pièces détachées à destination de l’aviation civile iranienne), l'or, les métaux précieux et la pétrochimie.
En outre, l’UE et les USA se sont engagés à ne pas adopter de nouvelles sanctions. L’économie iranienne a bénéficié du retour de 4,2 milliards de dollars liés au commerce de pétrole brut avec cinq pays d’Asie et la Turquie, jusqu’ici gelés, ce qui a pour objet de faciliter la reprise de l’activité économique asphyxiée par les sanctions (et qui ont conduit au développement des importations de produits bas de gamme en provenance de la Chine).
Les transferts de fonds ont été pour leur part en grande partie libéralisés, puisque l’Union Européenne a multiplié par 10 les plafonds. Les transferts peuvent désormais atteindre, sans autorisation, 1 million d’euros pour les soins et le médical, l’alimentaire, l’agriculture ou l’humanitaire. Il en va de même pour les transferts de fonds individuels à hauteur de 400 000 euros, et tous les autres transferts sont désormais libres jusqu’à 100 000 euros.
dimanche, mars 16, 2014
L’Iran a l’intention d’élargir la coopération avec l’Arménie dans le tourisme médical, musicale et écologique
vendredi, février 07, 2014
l'economie iranienne en crise a besoins descapitaux étrangers
La crise insoluble de l'économie iranienne
Le 29 janvier, le parlement iranien a adopté le nouveau budget de l’année iranienne 1393 (mars 2014 à mars 2015). Dans ses grandes lignes, le projet présenté par Hassan Rohani s'inscrit dans la continuité du dernier budget du gouvernement d’Ahmadinejad.
Dans les premiers jours qui ont suivi la présentation de ce projet de loi, le porte-parole du gouvernement Rohani et les médias affiliés à cette faction l'ont dépeint comme une réussite pour la nouvelle équipe. Le fait de l'avoir préparé à temps, c'est-à-dire trois mois avant la fin de l'année, a été vanté comme une relative amélioration. Une performance qu'Ahmadinejad n'avait jamais pu réaliser.
L'économie du guide suprême
Avant d'aborder le budget, il importe d'expliquer le caractère exceptionnel de l'économie iranienne : les chiffres du budget annuel en Iran couvrent les revenus et les dépenses des ministères et des organes gouvernementaux. Or ces chiffres ne reflètent qu'une partie des dépenses et des revenus des mollahs.
Une grande portion de l'économie iranienne évolue dans un empire économique parallèle sous l'emprise du Guide suprême Khamenei. Une composante discrète de cet empire est constituée par la Fondation "Setad Ejra'i Imam". Dans une enquête réalisée par l'agence Reuters, le capital de cette fondation a été évalué à 90 milliards de dollars. Une autre composante de cet empire est la Fondation des Déshérités "Boniad Mostazafan" qui comporte des centaines de sociétés, notamment pétrolières, de productions, de commerces, de constructions et de finances.
Elle contrôle également des dizaines de mines dans le riche plateau iranien. Elle a été décrite comme un "géant économique" du Moyen-Orient. Une autre fondation de ce complexe économique est l’"Astaneh-Qods-Razavi", qui a fait main basse sur des centaines d'hôtels, de sociétés commerciales et de productions, et d'immenses forêts et terres agricoles.
Autre composante est l'activité économique des gardiens de la révolution (Pasdaran). Ces derniers ont une part dans le budget, en raison de leurs vastes activités dans les secteurs pétrolier et bancaire, ainsi que dans la construction, la production et le commerce. Les Pasdaran sont considérés comme indépendants du gouvernement et ne sont pas concernés par son budget annuel.
Les activités économiques des Pasdaran sont sous l'emprise totale de Khamenei. Par conséquent, l'armée idéologique du régime est dispensée de fiscalité et des tarifs douaniers pour les importations qui échappent à tout contrôle ou inspection. Cette immense richesse constitue le trésor de guerre de la politique d'"exportation de la révolution" (inscrit dans la constitution) et pour le financement de la force Qods (chargée des activités extraterritoriales des pasdaran), du Hezbollah libanais et d'autres groupes intégristes et terroristes dans le monde arabo-musulman.
Les chiffres du budget
En ce qui concerne la partie visible du budget proposé par Rohani, le tableau suivant montre ces grandes lignes (pour l'année 1393). Pour permettre une comparaison, les chiffres du dernier budget du gouvernement Ahmadinejad sont également cités (l'année 1392).
Les grandes lignes du budget (en milliard de dollar)
Budget total de l'État (budget global + budget des organes gouvernementaux) : 301,24 milliards de dollars (contre 279,88 milliards de dollars dans le précédent budget)
Budget des organes gouvernementaux : 226,1 milliards de dollars (contre 206,7 milliards de dollarsdans le précédent budget)
Budget global : 84,1 milliards de dollars (contre 90,7 milliards de dollars dans le précédent budget)
Revenu global : 74,9 milliards de dollars (contre 80,9 milliards de dollars dans le précédent budget)
Revenus non pétroliers : 45,0 milliards de dollars (contre 56,4 milliards de dollars dans le précédent budget)
Dépenses courantes de l'administration : 55 milliards de dollars (contre 49,2 milliards de dollarsdans le précédent budget)
Budget du développement : 15,1 milliards de dollars (contre 21,0 milliards de dollars dans le précédent budget)
Les chiffres du budget témoignent des périls qu'aura à surmonter le gouvernement Rohani. Le déficit budgétaire étant son plus grand défi. Le budget global du pays est prévu à 301 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 22 milliards de dollars. Cette augmentation nécessite donc de nouveaux revenus, tandis que les prévisions des revenus pétroliers pour l'année prochaine ne sont estimées qu'à 30 milliards.
Au cours des huit dernières années, les mollahs ont gouverné l'Iran avec un revenu pétrolier considérable, quelque 70 milliards de dollars en moyenne. La question qui se pose maintenant est de savoir comment le régime compte gérer les affaires avec seulement 30 milliards de dollars de revenus.
Le déficit budgétaire prévu pour la prochaine année iranienne est considérable. Pour le compenser, les mollahs devront augmenter les impôts. Or, avec une croissance économique négative de – 5,8 %, une inflation officielle de 42 % (le vrai chiffre est supérieur à 50 %) et un chômage de plus de 30 % de la force active du pays, augmenter les impôts s’avère périlleux pour Rohani. Face à cette contradiction, on peut conclure que le budget proposé par Rohani ne réglera pas crise économique endémique.
Rappelons par ailleurs que le régime devra consacrer 150 milliards de dollars d'investissements dans le secteur pétrolier afin de préserver le niveau actuel de production (les exportations de brut en2013 ont été de 900 000 et 1,3 million de barils par jour, alors qu'elles étaient à 4 millions en 2010). À part la manne pétrolière, l'Iran n'a pas d'autre revenu majeur. Le PIB de l'Iran est évalué à 400 milliards de dollars. Or, l'économie de l'ombre représente 20 % du PIB, ce qui signifie que 80 milliards de dollars échappent au contrôle du gouvernement et ajoutent à ses problèmes structurels.
Le terrain miné des subsides
Un autre défi du gouvernement Rohani, c'est le versement des allocations mensuelles aux familles pour compenser la suspension des subsides. Le gouvernement Ahmadinejad a suspendu les subventions gouvernementales pour l'essence, le gazole, le gaz, l'eau, l'électricité et le pain. Il s’est engagé en échange à verser 44 000 tomans (un dollar vaut 26 000 tomans) à chaque citoyen iranien. Ce plan a été vécu difficilement par l'industrie et les entreprises, car il a fait grimper les dépenses pour l'énergie (surtout le gazole et le gaz). Par conséquent, selon une loi adoptée par le Majlis, le gouvernement a l'obligation d'attribuer aux industries et aux entreprises, 20 % des revenus de ce plan sous forme d'aides. Mais le gouvernement Ahmadinejad s'est abstenu de toute aide et de nombreuses entreprises ont fait faillite.
En revanche, le gouvernement a distribué l'argent sous forme d'aides et d'allocations à la population. Ce qui a causé une montée des prix et provoqué des émeutes. Le gouvernement Ahmadinejad a même réduit les budgets des autres secteurs pour pouvoir payer les 72 millions de personnes inscrites aux allocations. Le problème à présent c'est que le gouvernement Rohani n'a pas de liquidités pour payer ces aides mensuelles, et craint par ailleurs de les suspendre. Hessamedine Achna, le conseiller du président, a déclaré récemment à ce sujet : "certaines décisions prises sous le gouvernement Ahmadinejad s'apparentent à un terrain miné dans la gestion du pays. Ce terrain est miné par les subventions. Nous ne pouvons ni arrêter ni continuer" (Presse Iranienne, le 23 décembre 2013).
"Une voiture qui se serait écrasée contre un mur"
Un autre défi des mollahs c'est qu’ils ne sont plus en mesure de verser des dessous de table systématisés aux éléments et sympathisants qui forment la base du régime. Par crainte de protestations et d'une explosion sociale, les mollahs se doivent de préserver leur base, qui selon les estimations représente quelque 3 % de la population. Concéder des terrains, des maisons, des prêts sans remboursement, etc. à cette couche proche du régime a été une politique constante du gouvernement Ahmadinejad.
Mais la crise économique catastrophique actuelle ne permet pas à Hassan Rohani de poursuivre cette politique. À titre d'exemple, dans le précédent budget il avait été prévu de construire des logements pour 52 000 fidèles (les mutilés de guerre, les pupilles de la nation, les anciens prisonniers de guerre…).
Or, le nouveau projet de loi du budget n'en prévoit que pour 2 000 personnes. Par conséquent, le prochain budget, en baissant les dépenses de développement et l'aide sociale, prépare le terrain à de nouveaux mécontentements, et peine à satisfaire les fidèles du régime qui pourraient le secourir en cas de soulèvement populaire.
Massoud Nili, le conseiller économique de Rohani, a comparé la situation économique actuelle de l'Iran à une voiture qui se serait écrasée contre un mur : "Cette voiture que l'ex-conducteur (Ahmadinejad) conduisait avec intrépidité, et parfois même sur deux roues, s'est aujourd'hui écrasée contre un mur. Le conducteur de cette voiture a maintenant changé. Mais elle est abîmée, et malgré tout, on demande à la voiture et au conducteur d'emmener rapidement un malade d'urgence à l'hôpital" (Presse officielle, 23 décembre 2013).
Mohammad Amine