mercredi, mai 09, 2018
Que contient l'actuel accord iranien sur le nucléaire ?
dimanche, décembre 10, 2017
Investir en iran ?
La République islamique d'Iran accueille favorablement les investisseurs étrangers, à conditions qu'ils soient détenteur d'une licence. Pour obtenir ce précieux sésame, il faut remplir un formulaire que l'on peut se procurer sur le site suivant : www.oietai.ir. Le dépôt de candidature doit être rédigé en anglais. Si le demandeur est un Iranien expatrié ou est originaire du Tadjikistan ou de l'Afghanistan, cette demande peut être rédigée en langue persane.
dimanche, novembre 05, 2017
Gazprom ira en Iran pour produire du GNL
lundi, septembre 25, 2017
la BPI va verser 500 millions d'euros par an aux entreprises françaises
L'Iran sera-t-il le nouvel eldorado des entreprises françaises ? La BPI va en tout cas mettre en place une grande politique d'aide à l'investissement dans ce pays dès 2018.
La banque publique d'investissement BpiFrance va aider les entreprises françaises à s'implanter en Iran en leur accordant jusqu'à un demi-milliard d'euros de crédits par an dès 2018, l'institution ne risquant pas de sanctions américaines pour rupture d'embargo, a affirmé son directeur général.
BpiFrance va ainsi distribuer aux groupes de l'Hexagone "des crédits acheteurs qui pourront atteindre jusqu'à 500 millions d'euros par an" pour leur activité dans ce pays, a déclaré Nicolas Dufourcq dans un entretien au Journal du dimanche (JDD).
"Sauf cas de force majeure, nous serons à leurs côtés début 2018" dit-il, précisant: "Nous sommes la seule banque française à pouvoir le faire sans encourir de sanctions américaines pour violation des règles d'embargo toujours en vigueur".
"Toutes les grandes entreprises sont sur la ligne de départ", affirme le dirigeant de la banque publique qui publie ses résultats semestriels lundi.
Interrogé sur ces derniers, M. Dufourcq indique: "Nos nouveaux crédits à l'investissement ont augmenté de près de 20% (...) et nos investissements en capital ont doublé, notamment dans la tech et les fonds d'investissement partenaires".
Au premier semestre, BpiFrance a par ailleurs "accueilli l'activité assurance export de la Coface". "L'assurance crédit a crû de 67% au cours des six derniers mois. Nos actionnaires recevront des dividendes supérieurs à l'an dernier", précise le directeur général de BpiFrance.
Le spectre des sanctions américaines
Les grandes banques internationales refusaient jusqu'ici de travailler avec l'Iran, par crainte des sanctions américaines, malgré l'entrée en vigueur en janvier 2016, de l'accord nucléaire qui a permis la levée partielle des sanctions internationales.
Mais l'Iran a récemment signé un premier crédit-cadre avec une banque européenne, l'autrichienne Oberbank, pour un milliard d'euros et a obtenu deux lignes de crédit, l'une de 8 milliards d'euros auprès de la sud-coréenne Exim Bank, l'autre de 10 milliards de dollars auprès de la chinoise CITIC Bank.
Très hostile à l'accord nucléaire, le président américain Donald Trump doit notifier au Congrès le 15 octobre, si Téhéran respecte ses engagements. S'il annonce que ce n'est pas le cas, alors le Congrès pourra réimposer les sanctions contre le pays.
La Tribune, 24 septembre 2017
dimanche, septembre 24, 2017
Premier crédit-cadre avec une banque européenne
La banque autrichienne Oberbank a annoncé avoir conclu jeudi le premier crédit-cadre d'un établissement bancaire européen avec l'Iran afin de doper les exportations vers ce pays, dix-huit mois après le début de la levée des sanctions liée à l'accord nucléaire de 2015. L'accord était "très attendu par les exportateurs autrichiens" et doit permettre la finalisation de "plusieurs contrats" dépendant de ces financements, a indiqué Oberbank. Selon la Banque centrale d'Iran, cet accord cadre de crédit doit bénéficier à "14 banques iraniennes" pour un montant maximal d'un milliard d'euros. Les ressources mises à leur disposition par Oberbank "seront allouées au financement de projets publics et privés d'infrastructures et de production approuvés", par les autorités iraniennes, ajoute la Banque centrale dans un communiqué publié sur son site internet. Couvert par la société d'assurance-crédit autrichienne OeKB, l'accord porte sur "le financement d'investissements dans les infrastructures (ferroviaires, hydrauliques, photovoltaïques), la santé et la construction d'équipements", précise Oberbank.
"Nous sommes fiers d'être la première banque européenne à avoir conclu cet accord-cadre, après un an et demi de négociations intensives", a annoncé son PDG, Franz Gasselsberger, dans un communiqué. Depuis la signature de l'accord sur le nucléaire iranien en juillet 2015, l'Iran a déjà signé des accords similaires avec des établissements bancaires en Corée du Sud et en Chine pour un montant de plus de 35 milliards de dollars (29 milliards d'euros), selon la Banque centrale iranienne. Oberbank, qui avait conservé des contacts avec l'Iran même du temps des sanctions internationales, indique gérer déjà les comptes en euros de onze banques iraniennes. Dans un contexte d'incertitudes assorti de menaces du président américain Donald Trump de dénoncer l'accord nucléaire, Oberbank a précisé être "préparée" à tous les scénarios et veiller à ne pas enfreindre la loi américaine.
Établissement provincial basé à Linz (nord de l'Autriche) et coté à la Bourse de Vienne, Oberbank a réalisé en 2016 un bénéfice net de 181 millions d'euros, en hausse de 8,9%, et un total de bilan de 19,16 milliards d'euros. La banque autrichienne est propriété à 26% du groupe bancaire italien UniCrédit.
Source : Le Figaro, AFP
mardi, août 08, 2017
Renault signe un accord de 660 millions d’euros en Iran
L’accord prévoit la construction de 300 000 voitures par an à terme. Près d’un tiers de la production sera destiné à l’exportation.
Renault consolide sa présence en Iran. Le constructeur automobile y a signé lundi 7 août un accord de 660 millions d’euros afin d’y produire, à terme, 300 000 véhicules par an. Ces investissements passeront par la création d’une coentreprise détenue par Renault (60 %), l’Organisation pour la rénovation et le développement industriel (20 %) – un organisme public iranien – et la société privée iranienne Parto Neguine Nasseh (20 %).
« Nous sommes heureux de signer cet accord historique, a déclaré Thierry Bolloré, le numéro deux du groupe français, qui a signé l’accord. Pour Renault, l’Iran est connu pour sa grande capacité industrielle, ses infrastructures pour l’industrie automobile, les compétences de ses ressources humaines et sa position géopolitique unique. »
« La première phase de cet accord d’une valeur de 660 millions d’euros prévoit la construction de 150 000 voitures » par an, a détaillé Mansour Moazami, le patron de l’Organisation pour la rénovation et le développement industriel. Les premières voitures ainsi produites seront vendues d’ici un an et demi, a-t-il encore précisé.
Installation d’une coentreprise au sud-ouest de Téhéran
La seconde phase du projet commencera en 2019 et durera trois ans. Selon les termes de l’accord, 30 % des véhicules et des pièces détachées produits dans cette usine iranienne seront exportés.
La coentreprise sera installée à Saveh, à environ 120 kilomètres au sud-ouest de Téhéran, dans une usine déjà existante qui sera développée et modernisée. Elle produira des modèles Renault Symbol et Duster de Dacia, marque roumaine rachetée par Renault.
Un « accord stratégique » avait été signé en septembre 2016 à Paris entre Renault et le ministre de l’industrie iranien, Mohammad Reza Nematzadeh, pour la création de cette nouvelle entreprise commune.
Le contrat prévoit que la coentreprise travaillera « avec 15 entreprises iraniennes pour la fourniture de pièces détachées », selon M. Nematzadeh, qui assistait à la cérémonie de signature. « Nous espérons faire passer ce chiffre à 60 entreprises », a-t-il ajouté. Mais, ces entreprises devront satisfaire les conditions de qualité et de prix, généralement déterminantes.
Deux millions de véhicules en 2020
« Il s’agit d’un contrat unique en termes d’investissement, de transfert de technologies, de localisation, du développement des talents iraniens, de la création d’un centre d’ingénierie et de la production de voitures modernes (…) et d’exportation », a pour sa part souligné M. Bolloré.
« Renault a prouvé son engagement avec sa présence sans discontinuité depuis le début de ses opérations en 2004 en Iran et cette signature confirme notre (…) engagement pour des opérations à long terme en Iran », a-t-il poursuivi. Renault est déjà présent dans ce pays de 80 millions d’habitants avec une capacité existante de production de 200 000 véhicules par an.
Le constructeur français estime que la production automobile en Iran devrait atteindre deux millions de véhicules par an en 2020. Le 21 juin 2016, le groupe français PSA avait déjà signé un accord de coentreprise avec Iran Khodro, scellant son retour industriel dans le pays dans la foulée de la levée de sanctions internationales, après l’accord sur le nucléaire iranien.
Depuis cet accord conclu en juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, les compagnies françaises ont fait un retour en force en Iran, et poursuivent leur implantation en dépit de la pression des Etats-Unis, qui ont adopté depuis de nouvelles sanctions contre l’Iran.
Source : Le Monde et AFP
mardi, juillet 18, 2017
Les difficultés des investisseurs français en Iran
Cela fait bientôt deux ans que l’accord sur le nucléaire a été signé avec l'Iran. Sur place, les entrepreneurs français doivent toujours faire face aux problèmes de transferts d'argent et à l'incertitude de la politique américaine.
"On a été obligé de venir avec nos sous dans la poche"
J'ai connu des endroits difficiles. Ici, c'est particulièrement difficile.Xavier Monard, co-gérant de Au café tartine à Téhéranà franceinfo
Le traumatisme BNP Paribas
L'incertitude Trump
lundi, juillet 03, 2017
Total signe un accord gazier en Iran malgré les pressions américaines
Le groupe français Total, à la tête d'un consortium international avec le chinois CNPCI, a signé lundi un accord gazier de 4,8 milliards de dollars avec Téhéran, malgré les pressions de Washington qui envisage de nouvelles sanctions contre l'Iran.
En vertu de ce contrat d'une durée de 20 ans, le consortium investira deux milliards de dollars (1,76 milliard d'euros) dès la première étape du développement de la phase 11 du vaste champ gazier offshore Pars-Sud.
Total devient ainsi la première grande compagnie occidentale du secteur des hydrocarbures à revenir en Iran depuis la levée partielle des sanctions internationales en janvier 2016, en vertu de l'accord nucléaire signé en 2015 avec les grandes puissances, dont la France et les États-Unis.
"Aujourd'hui est un jour historique pour Total, le jour où nous revenons en Iran", a déclaré le PDG du groupe Patrick Pouyanné lors de la signature de l'accord à Téhéran.
"J'espère que cet accord entre une grande société européenne, française, et l'Iran va donner des idées à d'autres sociétés de venir en Iran parce que le développement économique c'est la façon aussi d'apporter la paix", a déclaré à l'AFP M. Pouyanné.
"Nous sommes là pour construire des ponts et pas pour faire des murs, nous nous développons en Iran au Qatar, aux Émirats, partout où nous pouvons le faire", a-t-il ajouté.
"Nous n'oublierons jamais que Total a été le précurseur", a pour sa part lancé le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh.
Selon lui, l'industrie des hydrocarbures iranienne a besoin de 200 milliards de dollars (176 milliards d'euros) d'investissement sur les cinq prochaines années.
L'Iran dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz, après la Russie, et des quatrièmes réserves mondiales de pétrole, mais les compagnies étrangères restent globalement réticentes à investir dans ce pays en raison de sanctions américaines toujours en vigueur.
Total a même nommé une personne chargée de surveiller et s'assurer que les mesures américaines à l'encontre de l'Iran sont respectées. En évitant en particulier que l'argent soit acheminé aux Gardiens de la révolution, armée d'élite du régime, qui contrôlent de larges secteurs de l'économie, mais dont le rôle est dénoncé par les États-Unis.
- Europe contre États-Unis -
En vertu de l'accord conclu avec Total, le groupe français détiendra 50,1% des parts du consortium qui exploitera le champ gazier, suivi du groupe China National Petroleum Corporation (CNPCI) avec 30% et de l'Iranien Petropars (19,9%).
Le PDG de Total a rappelé que son groupe "avait une longue histoire en Iran", évoquant le développement des phases 2 et 3 de Pars-Sud dans les années 1990.
Le gaz produit "alimentera le marché domestique iranien à compter de 2021", a précisé à l'AFP un porte-parole de Total.
L'objectif est d'atteindre une production de 400.000 barils équivalent pétrole par jour. Les responsables iraniens misent sur un revenu de 54 milliards de dollars aux prix actuels durant les 20 ans que durera ce contrat.
La signature de l'accord avec Total intervient quelques jours après une tournée du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, en Europe.
M. Zarif avait été reçu vendredi par le chef de l'État français Emmanuel Macron après avoir rencontré le président allemand Frank-Walter Steinmeier et le Premier ministre italien Paolo Gentiloni.
Téhéran cherche à renforcer les relations avec l'Union européenne, face à une administration américaine hostile.
"Malgré l'hostilité déraisonnable des États-Unis, l'UE reste engagée à l'égard de l'accord nucléaire et de l'entente constructive" avec l'Iran, avait écrit M. Zarif dans un tweet.
- Difficultés pour investir -
L'administration Trump dénonce régulièrement l'accord nucléaire de 2015, et la Maison Blanche a annoncé pour les prochaines semaines un réexamen de la politique américaine en ce qui concerne cet accord.
Mi-juin, le Sénat américain a voté en faveur d'un projet de loi en faveur de nouvelles sanctions contre l'Iran, accusé de "soutien à des actes terroristes internationaux". Il doit encore être examiné par la Chambre des représentants.
Les grandes banques internationales hésitent à travailler avec Téhéran par crainte de mesures punitives de Washington. La probabilité d'un renforcement des sanctions a aussi refroidi les ardeurs de sociétés comme le groupe d'hydrocarbures britannique BP alors que d'autres entreprises comme Shell (Pays-Bas/Royaume-Uni) ou Gazprom (Russie) ont pour l'instant conclu seulement des accords préliminaires.
"Les compagnies qui opèrent en Iran vont continuer à affronter une série de problèmes structurels, notamment la corruption, la bureaucratie, une instabilité potentielle" et la réticence de certains notamment dans la classe politique "à permettre une implication étrangère dans l'économie", souligne la société consultante BMI Research dans une note publiée lundi.
Depuis la levée des sanctions, Total est la troisième grande entreprise française à revenir en Iran, après les groupes automobiles PSA et Renault.
vendredi, juin 23, 2017
Début des exportations de gaz iranien vers l'Irak en vertu d'un accord majeur
"L'exportation de gaz naturel iranien vers Bagdad a commencé mercredi soir", a annoncé le vice-ministre du Pétrole, Amir Hossein Zamaninia, cité par le site d'information du ministère.
"L'exportation a commencé au rythme de 7 millions de mètres cubes par jour et devrait s'élever à 35 millions m3", a précisé le responsable cité par Shana.
L'annonce est intervenue deux jours après une visite en Iran du Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, effectuée à la suite d'un déplacement en Arabie saoudite, grand rival régional de Téhéran, sur fond de tensions diplomatiques dans le Golfe.
Un nouveau gazoduc lie l'ouest de l'Iran à Bagdad, tandis qu'un autre devrait transporter du gaz du sud-ouest iranien vers la ville de Bassora, dans le sud de l'Irak.
Ces deux gazoducs devraient porter à terme à 70 millions m3 par jour les importations irakiennes de gaz d'Iran.
L'Iran, qui possède les deuxièmes réserves mondiales de gaz, pompe 600 millions de m3/jour.
Si les exportations de pétrole iranien ont quasiment doublé depuis la levée des sanctions internationales en vertu de l'accord nucléaire signé en 2015, la majeure partie du gaz produit est destiné à la consommation intérieure --notamment en raison d'un manque d'infrastructures pour l'exportation.
La Turquie était jusque-là le seul client du gaz iranien, important environ 30 millions m3 par jour en vertu d'un accord conclu en 1996.
L'Iran avait conclu en 2013 un premier contrat d'exportation de gaz à Bagdad et un second en 2015 portant sur l'exportation du gaz à Bassora.
Téhéran cherche à développer son marché du gaz alors qu'elle continue à lancer de nouvelles phases de production dans le champ gazier Pars Sud qu'il partage dans le Golfe avec le Qatar et représente le plus grand gisement de gaz naturel au monde.
L'Iran et l'Irak, qui se sont livré une guerre sanglante entre 1980 et 88, se sont beaucoup rapprochés après la chute de Saddam Hussein.
En savoir plus sur http://www.atlasinfo.com
dimanche, mai 21, 2017
Une économie encore trop fermée au Monde, mais qui ne demande qu'à s'ouvrir !
Capital : Hassan Rohani, le président sortant, est attaqué sur son bilan économique par ses adversaires. Celui-ci est-il réellement catastrophique ?
Mohammad Amin : La population iranienne attendait beaucoup de l’accord sur le nucléaire, entré en vigueur en 2016 : celui-ci a levé une partie des sanctions dont était victime le pays à cause de son programme nucléaire controversé. Malheureusement, il n’y a pas eu de retombées concrètes pour la population. Le chômage est toujours élevé (12,5% officiellement, mais il atteint plus de 40% selon des économistes indépendants), la baisse de l’inflation (de 35% en 2013 à 9% en 2017) ne s’est faite qu’au prix d’une récession, et de nombreuses banques ou caisses de retraite sont aujourd’hui en faillite. Cela s’explique par le fait qu’il est toujours compliqué de faire du business en Iran : de nombreuses banques ne veulent pas financer des projets. Mais aussi parce que l’Iran n’est toujours pas une économie de marché et qu’il s’agit même de l’une des plus fermées du monde : le guide suprême Ali Khamenei et les Pasdarans (une milice à son service, ndlr.) contrôlent plus de 50% du PIB, notamment les banques, les assureurs et de nombreux acteurs pétroliers. Ce sont eux qui détiennent les clés de la politique économique, Hassan Rohani n’a presque aucun levier. En le rendant responsable de la mauvaise situation économique du pays, ils essayent de détourner l’attention de la population pour la garder sous contrôle.
Capital : Pourtant, la levée des sanctions a été très bénéfique pour l’industrie pétrolière, dont les exportations ont bondi. Pourquoi cela n’a-t-il pas amélioré la situation économique du pays ?
Mohammad Amin : Oui, l’Iran a plus que doublé ses exportations de pétrole entre 2013 et 2017 (de 1 million de barils par jour à 2,4 millions aujourd'hui), mais ces recettes supplémentaires sont utilisées par le régime iranien pour ses aventures guerrières, notamment en Syrie (selon mes estimations, 10 milliards sont dépensés annuellement pour l’effort de guerre là-bas mais aussi pour maintenir les structures du pouvoir en place), mais aussi en Irak ou au Yémen. L’économie iranienne est l’otage de ces guerres extérieures, qui servent à légitimer l’existence des Pasdarans.
Capital : Donald Trump, le président américain, est-il une menace pour l’accord ? Il a promis de le déchirer pendant la campagne présidentielle et été très véhément envers le pays.
Mohammad Amin : Je ne pense pas qu’il remettra l'accord en cause, mais il sera très vigilant sur son application. Il a déjà d’ailleurs pris quelques mesures : il a sanctionné le géant chinois ZTE à cause de ses relations avec une société de télécommunication en Iran. Et contrairement à Barack Obama, qui avait organisé sa politique au Moyen-Orient en fonction de ses rapports avec l’Iran, Donald Trump semble plus prompt à s’opposer aux ingérences du régime iranien. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne trouveront pas un moyen de s’entendre : si l’Iran renonce à sa politique belliqueuse, Donald Trump sera sûrement prêt à trouver un terrain d'entente.
Sources : Capital, Le Monde
samedi, mai 20, 2017
L'économie iranienne suit une convalescence encourageante
La croissance est redevenue vigoureuse en Iran, mais les sanctions américaines résiduelles dissuadent l'investissement.
C'est l'histoire d'une ruée vers l'or lancée il y a deux ans et qui n'a encore pas donné de pépites. La levée des sanctions internationales de l'Iran initiée en juillet 2015 devait susciter un afflux d'investissements étrangers de 50 milliards de dollars par an, se vantait le président Hassan Rohani. En fait, son vice-président, Eshagh Jahanguiri, a reconnu récemment que seulement… 2 milliards ont été injectés dans le pays depuis lors. La faute au maintien de sanctions américaines qui dissuadent les banques occidentales de travailler en dollars en Iran, au point que le pays est un des rares au monde où les cartes bancaires internationales ne servent à rien.
Tout établissement financier se verra fermer l'immense marché des Etats-Unis s'il s'avère qu'il fait affaire avec des pasdarans listés comme terroristes par l'Ofac américain, un risque élevé vu l'opacité du monde des affaires iranien. Les pasdarans, qui détestent la concurrence des étrangers et contrôlent beaucoup d'actifs économiques, ne sont d'ailleurs pas les derniers à se réjouir de ce blocage. Ceux qui investissent en Iran sont ceux qui ont peu d'intérêt aux Etats-Unis ou disposent des moyens de faire le travail de « due diligence » permettant de vérifier, en liaison avec Washington, que leurs partenaires ne sont pas liés aux pasdarans, explique un observateur.
Les importateurs se débrouillent toutefois, « en payant en cash, en réalisant du troc, par exemple viande contre tapis, ou en utilisant les services d'un agent à l'étranger », souligne Mortez Miri, vice-président de la Maison de l'industrie, des mines et du commerce. D'autres utilisent des petites banques allemandes, italiennes ou chinoises, à l'image du patron d'une firme de matériel électrique, Said Jannesarghamsari. Qui salue « l'ouverture d'une porte, malgré les déceptions inévitables sur le niveau de vie et le chômage ». « Mais il faut voir qu'on vient de loin », précise-t-il. « Il est impossible de résoudre des décennies d'isolement du jour au lendemain, mais on est sur la bonne voie, avec une stabilisation de la monnaie, la chute spectaculaire de l'inflation, et même un début d'amélioration du niveau de vie puisque les salaires augmentent de 12 % en rythme annuel », renchérit Negar Tiermourzaedh, patronne du cabinet de conseil stratégique Sarcheshmeh.
Grâce notamment à une gestion un peu plus rigoureuse des dépenses publiques que sous l'ère Ahmadinejad, l'inflation est passée de 40 % il y a quatre ans à 9,5 % aujourd'hui. Alimentée notamment par les exportations de pétrole , remontées à 2,5 millions de barils par jour, contre 1 million sous les sanctions, la croissance s'avère vigoureuse, à 6,6 % en rythme annuel en mars dernier (le FMI ne prévoit pas plus de 4 % sur les douze prochains mois), mais insuffisante pour faire reculer le chômage touchant 12,5 % de la population active, voire 27 % chez les jeunes, souligne l'économiste Mohammad Hashem Pesaran. Chaque année le pays « produit » deux fois plus de diplômés de l'enseignement supérieur que d'emplois.
En sus d'une hypothétique levée des sanctions américaines résiduelles, le chantier du prochain président sera de réduire une pauvreté qui touche un Iranien sur trois (le SMIC ne dépasse pas 250 euros), de limiter la dépendance aux hydrocarbures, qui représentent toujours plus de 90 % des exportations et la majorité des recettes fiscales, et de s'attaquer aux sureffectifs clientélistes d'un secteur public hypertrophié. Elargir l'assiette fiscale aux fondations religieuses exonérées, les puissantes Bonyad, semble aussi indispensable. Des décisions contraires aux convictions affichées par Raissi.
Source : Les Échos
C'est l'histoire d'une ruée vers l'or lancée il y a deux ans et qui n'a encore pas donné de pépites. La levée des sanctions internationales de l'Iran initiée en juillet 2015 devait susciter un afflux d'investissements étrangers de 50 milliards de dollars par an, se vantait le président Hassan Rohani. En fait, son vice-président, Eshagh Jahanguiri, a reconnu récemment que seulement… 2 milliards ont été injectés dans le pays depuis lors. La faute au maintien de sanctions américaines qui dissuadent les banques occidentales de travailler en dollars en Iran, au point que le pays est un des rares au monde où les cartes bancaires internationales ne servent à rien.
Tout établissement financier se verra fermer l'immense marché des Etats-Unis s'il s'avère qu'il fait affaire avec des pasdarans listés comme terroristes par l'Ofac américain, un risque élevé vu l'opacité du monde des affaires iranien. Les pasdarans, qui détestent la concurrence des étrangers et contrôlent beaucoup d'actifs économiques, ne sont d'ailleurs pas les derniers à se réjouir de ce blocage. Ceux qui investissent en Iran sont ceux qui ont peu d'intérêt aux Etats-Unis ou disposent des moyens de faire le travail de « due diligence » permettant de vérifier, en liaison avec Washington, que leurs partenaires ne sont pas liés aux pasdarans, explique un observateur.
Les importateurs se débrouillent toutefois, « en payant en cash, en réalisant du troc, par exemple viande contre tapis, ou en utilisant les services d'un agent à l'étranger », souligne Mortez Miri, vice-président de la Maison de l'industrie, des mines et du commerce. D'autres utilisent des petites banques allemandes, italiennes ou chinoises, à l'image du patron d'une firme de matériel électrique, Said Jannesarghamsari. Qui salue « l'ouverture d'une porte, malgré les déceptions inévitables sur le niveau de vie et le chômage ». « Mais il faut voir qu'on vient de loin », précise-t-il. « Il est impossible de résoudre des décennies d'isolement du jour au lendemain, mais on est sur la bonne voie, avec une stabilisation de la monnaie, la chute spectaculaire de l'inflation, et même un début d'amélioration du niveau de vie puisque les salaires augmentent de 12 % en rythme annuel », renchérit Negar Tiermourzaedh, patronne du cabinet de conseil stratégique Sarcheshmeh.
Grâce notamment à une gestion un peu plus rigoureuse des dépenses publiques que sous l'ère Ahmadinejad, l'inflation est passée de 40 % il y a quatre ans à 9,5 % aujourd'hui. Alimentée notamment par les exportations de pétrole , remontées à 2,5 millions de barils par jour, contre 1 million sous les sanctions, la croissance s'avère vigoureuse, à 6,6 % en rythme annuel en mars dernier (le FMI ne prévoit pas plus de 4 % sur les douze prochains mois), mais insuffisante pour faire reculer le chômage touchant 12,5 % de la population active, voire 27 % chez les jeunes, souligne l'économiste Mohammad Hashem Pesaran. Chaque année le pays « produit » deux fois plus de diplômés de l'enseignement supérieur que d'emplois.
En sus d'une hypothétique levée des sanctions américaines résiduelles, le chantier du prochain président sera de réduire une pauvreté qui touche un Iranien sur trois (le SMIC ne dépasse pas 250 euros), de limiter la dépendance aux hydrocarbures, qui représentent toujours plus de 90 % des exportations et la majorité des recettes fiscales, et de s'attaquer aux sureffectifs clientélistes d'un secteur public hypertrophié. Elargir l'assiette fiscale aux fondations religieuses exonérées, les puissantes Bonyad, semble aussi indispensable. Des décisions contraires aux convictions affichées par Raissi.
Source : Les Échos
samedi, mai 06, 2017
Les arrivées de touristes étrangers tirent l’Iran de 32 milliards de dollars en quatre ans
Les touristes étrangers ont dépensé quelque 32 milliards de dollars en Iran au cours des quatre dernières années, a déclaré un responsable de l’Organisation du patrimoine culturel, du tourisme et de l’artisanat. Au total, 19,9 millions de voyageurs ont visité le pays au cours de la période mentionnée (mars 2013 – mars 2017), IRIB a cité le directeur adjoint de CHTHO, Morteza Rahmani-Movahhed, le 23 avril.
Le transport, l’hébergement et même l’achat de souvenirs sont parmi les paramètres pris en compte pour calculer la somme, a ajouté Rahmani-Movahhed.
« Dans le cadre d’une définition acceptée dans le monde entier, un touriste est référencé chez quiconque reste 24 heures sur 24 dans un pays étranger sans avoir d’emploi ou d’entreprise », a déclaré Khabaronline.
« Selon l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies, un voyageur [typique] en Asie de l’Ouest passe entre 1 208 $ et 1 750 $, de sorte que nous avons utilisé une moyenne de 1 650 $ pour calculer le revenu », a expliqué le responsable.Le gouvernement a mis beaucoup d’efforts pour relancer les entreprises de tourisme et d’accueil depuis que le président sortant Hassan Rouhani a pris ses fonctions en août 2013.
En janvier, le directeur de CHTHO, Zahra Ahmadipour, a mis l’accent sur la respiration d’air frais dans le secteur afin de saisir le boom des arrivées à l’étranger et d’obtenir une croissance durable.
L’Iran considère le tourisme comme une fontaine de richesse, cherchant à tirer le meilleur parti de l’atmosphère positive créée à la suite de la JCPOA, un accord nucléaire historique signé entre l’Iran et six puissances mondiales en janvier 2016.
Le pays a conservé son classement mondial le plus élevé dans la catégorie « compétitivité des prix » de l’indice de compétitivité du tourisme et du tourisme de 2017, qui montre combien il est coûteux de voyager ou d’investir dans un pays. Le rapport biennal a été publié par le Forum économique mondial le 5 avril dernier.
En savoir plus sur http://mediaguinee.org/
Iran/développement de l'aéroport de Téhéran: Bouygues jette temporairement l'éponge
Le géant de la construction Bouygues, qui avait signé début 2016 au côté du gestionnaire des aéroports de Paris, ADP, un protocole d'accord pour développer l'aéroport de Téhéran en Iran, a temporairement jeté l'éponge, a indiqué Bouygues vendredi.
"Le protocole d'accord que nous avions signé à l'occasion de la visite du président iranien Hassan Rohani à Paris, en janvier 2016, pour construire et exploiter un terminal supplémentaire de l'aéroport de Téhéran a été annulé", a dit à l'AFP un porte-parole de Bouygues, confirmant une information de La lettre de l'expansion.
"Mais des discussions se poursuivent avec les autorités iraniennes", a-t-il toutefois ajouté.
Candidats ensemble depuis des années, Bouygues Construction et ADP ont rencontré des difficultés pour assurer le financement de ce vaste projet en raison de l'embargo économique en vigueur contre l'Iran, selon une source proche du dossier. Les banques américaines, en particulier, se montrent très réticentes à apporter leur concours.
En février dernier, Groupe ADP avait déjà annoncé avoir renoncé à participer à cet appel d'offres, tout en indiquant "porter auprès du gouvernement iranien" des projets de sa filiale ADP ingénierie.
De son côté le groupe Vinci, qui avait lui aussi signé en janvier 2016 un protocole d'entente pour développer les aéroports de Mashhad et d'Ispahan, a conclu un accord avec Téhéran sur les termes du premier projet, mais est "toujours en pleines discussions" pour le deuxième, a indiqué une porte-parole à l'AFP.
"Mais il n'y a pas eu d'avancées concrètes, encore moins opérationnelles", a-t-elle ajouté.
Une partie des sanctions économiques imposées à l'Iran a été levée depuis mi-janvier 2016, en vertu de l'accord conclu en juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien avec les grandes puissances, dont les Etats-Unis.
Cela a notamment permis une reprise des exportations iraniennes de brut et une accélération des échanges commerciaux avec l'UE.
Mais le mois dernier, les Etats-Unis ont imposé une amende de 1,2 milliard de dollars au géant chinois des télécommunications ZTE pour avoir violé l'embargo contre l'Iran et la Corée du Nord, promettant une sévérité accrue contre les entreprises étrangères.
En 2014, la banque française BNP Paribas avait accepté de verser près de 9 milliards de dollars d'amende pour des transactions illicites notamment en Iran.
vendredi, mai 05, 2017
L'Iran, nouvel eldorado pour la Suisse? En un an l'euphorie s'est bien évaporée
Des voix témoignent du gel des projets dans le pays. En cause, la menace de sanctions américaines.
Plus d'une soixantaine de participants étaient présents jeudi matin au forum «Doing business in Iran», organisé par l'université Webster sous l'égide du professeur Dominique Jolly. Face à eux de plusieurs intermédiaires accompagnant les sociétés étrangères en République islamique, à l'instar de Charbanou Jochum-Maghsoudnia, patronne du cabinet Persian Bridge Exchange spécialisé dans la santé et les cosmétiques.
A Genève, Farhad Tavakoli, s'occupe, lui, de RTA-Iran et vante les promesses offertes aux acteurs des énergies renouvelables. Il met en avant les conditions auxquelles le gouvernement iranien rachète tout courant «vert», dans un effort pour rompre avec trois décennies durant lesquelles le public ne paie pratiquement rien pour une électricité subventionnée produite en brûlant du pétrole ou du gaz.
Il y a un ans, l'euphorie des délégations officielles
Ces opportunités semblent faire écho à l'enthousiasme suscité par le voyage à Téhéran, fin avril 2016, d'une délégation de chefs d'entreprises genevois emmenée par Pierre Maudet, quelques semaines après la visite officielle d'un président de la Confédération également très entouré. Ré-admise dans le concert de l'économie mondialisée, après l'entrée en vigueur, en janvier 2016, d'un accord diplomatique historique avec les grandes puissances, la République islamique était présentée comme le nouvel Eldorado.
C'était il y a un an, un siècle, une éternité. En marge de la manifestation de jeudi, les conversations laissent poindre le doute. Un exemple, symbolique, la réouverture par Iran Air de sa ligne directe vers Genève; toujours en suspens. «C'est à bout touchant, elle nous a été promise dès qu'un avion sera disponible», assure un cadre de l'administration genevoise. D'autres participants iraniens restent plus dubitatifs quant à la validation définitive de l'ouverture d'une telle liaison.
Les sept dixièmes des projets sont suspendus
«L'euphorie a disparu, tout le monde est dans une posture de wait and see», résume Sharif Nezam-Mafi, arrivé sous une pluie battante dans l'arrière-salle de l'événement. «Les sept dixièmes des projets sont suspendus, et le resteront tant que la lumière ne sera pas complète sur ce que veulent faire les autorités américaines», poursuit le président de la Chambre de commerce Iran-Suisse, un des hommes clefs derrière les visites officielles helvétiques de l'an dernier.
«Les sociétés étrangères déjà installées dans le pays ne partent pas, elles attendent»
Les sociétés étrangères qui s'étaient déjà installées dans le pays avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche «ne partent pas, elles attendent», tente de rassurer celui qui dirige en parallèle les activités du fabricant de machines-outils Bühler dans la région. Attendre, les multinationales le font de toute façon depuis plus d'un quart de siècle en Iran. Alors si cela doit les mener jusqu'au terme de l'administration Trump…
L'administration Trump souffle le chaud et le froid
Aux yeux de Sharif Nezam-Mafi, l'administration américaine n'ira pas jusqu'à remettre en cause le traité historique sur le nucléaire iranien, même si Donald Trump l'a qualifié de «pire accord jamais négocié» durant les premiers jours de sa présidence. Obtenue à Genève et Lausanne entre 2014 et 2015, cette normalisation des relations entre Washington et Téhéran reste l'un des legs majeurs des majeurs des huit ans de l'ère Obama. Et permet à l'Iran de ne plus être un paria dans les circuits économiques et financiers mondiaux.
Le président de la Chambre de commerce Iran-Suisse craint en revanche que les Etats-Unis ne s'évertuent à compliquer les activités des sociétés occidentales. Bien que limité, le tour de vis sur les sanctions à l'encontre de certaines entités iraniennes décidées par Washington en janvier en aura donné un avant-goût. A Genève, au sein de la diaspora iranienne comme parmi les entreprises intéressées par une implantation en Iran, un autre obstacle est pointé à demi-voix: la corruption et le népotisme régnant dans une économie dont des pans entiers restent aux mains de factions qui comptent bien défendre leur pré carré.
Source : Tribune de Genève,