samedi, juillet 28, 2007

les sanctions visant l'Iran portent leurs fruits, selon le Trésor américain

WASHINGTON - Les sanctions imposées par Washington contre les entreprises iraniennes accusées de participer au programme nucléaire de ce pays portent leurs fruits, a affirmé jeudi à l'AFP le secrétaire adjoint au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme, Stuart Levey.

"Nous pensons que ces sanctions peuvent potentiellement faire changer d'avis le gouvernement iranien sur la politique de défi qu'il poursuit actuellement", a déclaré Stuart Levey.

Le Trésor américain a déjà sanctionné plus d'une douzaine d'entités iraniennes, essentiellement liées aux secteurs nucléaire, de l'énergie et de l'industrie ainsi que bancaire.

La banque publique Bank Sepah, la 5e du pays, a été visée par des sanctions en janvier après la Bank Saderat en septembre 2006, dans une tentative de bloquer le financement du programme de missiles iranien.

Selon le Trésor, la banque Sepah a financé une opération de vente par une entreprise chinoise "d'élements liés aux missiles" en 2005 alors que la banque Saderat a été placée sur la liste noire américaine pour son soutien présumé au terrorisme.

"Nous gardons le secteur bancaire iranien sous surveillance mais je ne veux pas spéculer sur de prochaines initiatives", a indiqué le secrétaire au Trésor adjoint.

Il espère qu'en raison des mesures prises par le Trésor américain, les citoyens iraniens se rendront compte qu'il est dans leur intérêt de collaborer avec la "communauté internationale" plutôt que de la défier.

M. Levey a toutefois souligné que les sanctions n'étaient pas la seule arme utilisée par l'administration américaine. "Il y a un nombre assez important d'incitations mises sur la table par les pays alliés pour que les Iraniens suspendent leurs opérations d'enrichissement d'uranium", a-t-il dit.

Les sanctions prises par le Trésor interdisent aux entreprises et citoyens américains d'effectuer des transactions avec les sociétés iraniennes visées et gèlent leurs actifs qui transitent pas le système financier américain.

Le secrétaire au Trésor adjoint chargé de la lutte contre le terrorisme a indiqué que l'administration américaine recevait une bonne coopération du secteur privé. Le Trésor a de son côté renseigné les entreprises du secteur privé sur les "tactiques d'évasion" utilisées par les sociétés iraniennes.

"Beaucoup d'institutions financières" ont ainsi décidé de suspendre toutes leurs relations avec l'Iran, a affirmé M. Levey.

Source : AFP

Iran: Shell va continuer son projet gazier malgré l'inquiétude des fonds

LONDRES - Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a indiqué jeudi qu'il n'était pas disposé à abandonner son projet gazier de cinq milliards de dollars en Iran, malgré l'appel de plusieurs fonds de pension américains lancé mardi aux compagnies opérant dans ce pays.

Ces fonds, ceux de la ville de New York, et des Etats de Californie, New York, Caroline du nord et Illinois, ont écrit à Shell et à sept autres grandes compagnies dont ils sont actionnaires pour exprimer leur inquiétude.

Présentant jeudi les résultats semestriels du groupe, le directeur général de Shell, Jeroen van der Veer, a indiqué que son groupe poursuivait pour l'instant ses travaux préparatoires sur ce projet, et que le groupe avait encore douze mois pour décider s'il attaquait ou non la phase de développement.

Il a néanmoins indiqué que le groupe allait prendre en compte dans sa décision la situation politique "compliquée" en Iran. En attendant, les ingénieurs de Shell vont cependant "continuer à faire leur travail", a-t-il indiqué.

Ces fonds, qui détiennent ensemble plus de 124 millions d'actions des entreprises concernées soit 3,7 milliards de dollars investis pour le compte de personnels retraités, ont aussi écrit à Total, au chinois China Petroleum, à l'italien Eni, au russe Gazprom, au japonais Inpex Corporation, à l'indien Oil and Natural Gas, à l'espagnol Respol.

Ils ont estimé qu'en raison "des tensions croissantes entre les Etats-Unis et l'Iran --un pays que le département d'Etat américain a qualifié de parrain du terrorisme--, il (était) de plus en plus probable que la dégradation de la situation et le durcissement des sanctions économiques affectent l'activité des entreprises implantées là-bas".

"L'histoire nous montre qu'un conflit régional expose les infrastructures à des attaques, la guerre Iran-Irak dans les années 80 en est une preuve", ont-il ajouté.

Les fonds ont demandé des réponses écrites d'ici le 31 août aux huit compagnies "sur la manière dont elles prévoient de limiter les risques qui pourraient affecter leurs cours de Bourse mais également leur réputation".

TOTAL

ENI

GAZPROM

ROYAL DUTCH SHELL

Source : AFP

vendredi, juillet 20, 2007

Iran: les économistes dénoncent une politique "sans base scientifique"

Iran: les économistes dénoncent une politique "sans base scientifique"
TEHERAN - Les économistes iraniens reçus jeudi par le président Mahmoud Ahmadinejad ont critiqué la politique économique de son gouvernement qui est selon eux "sans base scientifique", a rapporté samedi le quotidien Etemad Melli.

Les cinquante économistes ont lu au président un texte dans lequel ils ont jugé que sa "politique économique est adoptée sans prêter attention à la base scientifique et aux directives légales" du quatrième plan adopté par le Parlement.

M. Ahmadinejad avait invité ces experts après qu'ils eurent publié à deux reprises, l'été dernier, puis en juin, deux lettres ouvertes mettant en garde contre la politique jugée inflationniste des autorités.

Les économistes ont insisté sur le fait que depuis l'élection de M. Ahmadinejad en 2005, le gouvernement a obtenu 120 milliards de dollars de rentrées grâce aux exportations de pétrole. "On peut le qualifier de gouvernement le plus riche de l'histoire iranienne", selon eux.

Or, soulignent-ils, "aucun gouvernement n'a le droit de dépenser les revenus du gaz et du pétrole (...) pour satisfaire les demandes de la génération actuelle, en laissant des lourds engagements financiers pour les gouvernements qui lui succéderont".

Les économistes ont critiqué par le passé la politique d'injection massive de fonds publics dans le circuit économique, que ce soit par le biais des subventions à la consommation, ou par le lancement de projets structurels d'envergure.

Cette politique alimente selon eux une inflation qui n'a cessé d'augmenter depuis quelques années.

La banque centrale iranienne a estimé en mai que l'inflation atteindrait 17% pour l'année iranienne (mars 2007-mars 2008) en cours, en hausse de 3,5 points, par rapport aux 13,5% enregistrés officiellement l'année précédente. Ce dernier chiffre est néanmoins contesté par de nombreux experts économiques qui considèrent que le taux d'inflation avait atteint 22,4% au cours de cette période.

(©AFP / 14 juillet 2007 12h08)

L'Iran ne veut plus exporter en dollars

L'Iran ne veut plus exporter en dollars
Reuters 16.07.07 | 20h30

LONDRES (Reuters) - L'Iran va chercher à maximiser le revenu de ses exportations pétrolières vendues en des devises étrangères autres que le dollar, qu'il estime trop faible sur le marché des changes, a déclaré à Reuters un haut responsable du secteur pétrolier.

"Tant que le dollar restera faible, la meilleure décision pour nous est de nous en éloigner, et nous voulons le plus de revenus possible libellés en devises autres que le dollar", a dit Hojjatollah Ghanimifard, directeur des affaires internationales de la Compagnie nationale pétrolière iranienne (NIOC).

Il a précisé que Téhéran avait ainsi demandé à ses acheteurs japonais de payer en yens leurs importations de pétrole brut.

"Il ne s'agit pas d'une décision politique", a ajouté Ghanimifard, rejetant tout lien entre ce choix et le lourd contentieux entre Washington et Téhéran relatif aux ambitions nucléaires de la république islamique.

"Nous perdons simplement de notre pouvoir d'achat si nous restons collés au dollar", a-t-il ajouté.

L'Iran, deuxième pays producteur de l'OPEP et quatrième exportation mondial de pétrole, écoule chaque jour 2,3 millions de barils de brut. L'Asie absorbe 65% de ses exportations.